TPMP, Ruquier, Praud: petits nouveaux et grands enjeux de la rentrée audiovisuelle

L'animateur et journaliste français Pascal Praud arrive pour assister à la représentation du chanteur français Julien Clerc à la Baule, dans l'ouest de la France, le 17 août 2023, lors du Festival de musique Dryadestivales. (Photo LOIC VENANCE / AFP)
L'animateur et journaliste français Pascal Praud arrive pour assister à la représentation du chanteur français Julien Clerc à la Baule, dans l'ouest de la France, le 17 août 2023, lors du Festival de musique Dryadestivales. (Photo LOIC VENANCE / AFP)
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Publié le Vendredi 25 août 2023

TPMP, Ruquier, Praud: petits nouveaux et grands enjeux de la rentrée audiovisuelle

  • Côté radios, le gros transfert est celui de Pascal Praud de RTL vers Europe 1
  • L'enjeu pour Europe 1 est d'enrayer la dégringolade d'audience des dernières années

PARIS: Royal chez Hanouna, Ruquier sur BFMTV, Praud sur Europe 1: après les vacances d'été, télés et radios s'apprêtent à faire leur rentrée. Le point sur les principaux changements.

Hanouna change tout (ou presque)

L'animateur a été la source de nombreuses polémiques la saison dernière, qui ont valu à sa chaîne C8 un total de 4,5 millions d'euros d'amende par le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom.

De quoi l'inciter à redorer son image? En tout cas, son émission "Touche pas à mon poste!" (TPMP), qui redémarre le 4 septembre, va connaître de nombreux changements.

Le plus spectaculaire est l'arrivée de l'ancienne ministre Ségolène Royal, une fois par semaine comme éditorialiste politique.

Autres nouveaux venus, l'animatrice Evelyne Thomas ou les journalistes Jacques Cardoze et Pascale de la Tour du Pin. Ancienne de BFMTV, cette dernière présentera avant TPMP une émission consacrée aux médias, "PAF".

A l'inverse, les chroniqueurs historiques Matthieu Delormeau et Benjamin Castaldi s'en vont.

Ruquier star de BFM

C'est le transfert choc de l'été: Laurent Ruquier quitte France 2 et le divertissement pour BFMTV et l'info.

A partir d'octobre, il présentera un rendez-vous d'actualité du lundi au jeudi de 20h00 à 21h00, face aux grands JT.

En revanche, deux visages de BFMTV partent: Aurélie Casse va animer l'édition du samedi de "C l'hebdo" (France 5) et Jean-Baptise Boursier reprend la matinale de LCI.

Dans le communiqué d'annonce de son arrivée, Ruquier s'est fixé comme objectif "d'écouter la multiplicité des opinions" tout en luttant "contre la subjectivité du militantisme". Une allusion à sa future concurrente directe, "L'heure des pros 2" de Pascal Praud, sur la chaîne marquée à droite CNews.

Praud sauveur d'Europe 1?

Côté radios, le gros transfert est celui de Pascal Praud de RTL vers Europe 1. Dès le 28 août, "Pascal Praud et vous" y sera diffusée du lundi au vendredi de 11h00 à 13h00.

Figure de proue de CNews, chaîne contrôlée comme C8 par Vincent Bolloré (via le groupe Canal+), l'animateur aura les deux pieds dans l'univers du milliardaire: Europe 1 appartient à Lagardère, en passe d'être absorbé par Vivendi, groupe de M. Bolloré.

L'enjeu pour Europe 1 est d'enrayer la dégringolade d'audience des dernières années. Lanterne rouge du classement des radios généralistes, elle est passée en juillet sous les 2 millions d'auditeurs.

De même, Europe 1 fait venir Sophie Davant, qui abandonne "Affaire conclue" sur France 2.

Chaises musicales à France 2

Effet domino après le départ de Sophie Davant d'"Affaire conclue": elle sera remplacée par Julia Vignali, qui quitte "Télématin", également sur France 2.

"Télématin" récupère Marie Portolano, chipée à M6 (où elle continuera toutefois d'apparaître dans des épisodes déjà enregistrés du "Meilleur pâtissier").

Autre changement sur France 2, Jarry a remplacé Laurence Boccolini dans "Tout le monde veut prendre sa place".

France 3 régionalise l'info

Révolution à France 3: ses journaux nationaux, le 12/13 et le 19/20, sont remplacés par 24 éditions régionales. Elles incluront des sujets sur l'actualité nationale voire internationale.

Rugby et transferts

TF1 détient les droits de la Coupe du monde de rugby en France (8 septembre - 28 octobre) mais a revendu certains matches à France Télévisions et M6.

TF1 en diffusera vingt (dont l'essentiel de ceux de la France), France Télévisions dix (dont France-Namibie en poules) et M6 dix-huit.

En vue de cette compétition, TF1 a débauché la madame rugby de Canal+, Isabelle Ithurburu (qui remplace par ailleurs Nikos Aliagas dans l'émission people "50 minutes inside").

Sur M6, Clémentine Sarlat animera le magazine de la compétition au lieu de Marie Portolano.

Inter bouge
Directrice de France Inter depuis un an, Adèle Van Reeth introduit des changements notables.

L'émission de Charline Vanhoenacker devient hebdomadaire, ce qui a mécontenté certains auditeurs. En quotidienne, l'humoriste sera remplacée par un trio féminin, dont la chroniqueuse sexe Maïa Mazaurette.

Conséquence de ce changement? L'un des piliers de l'émission de Vanhoenacker, Alex Vizorek, part sur RTL.

Par ailleurs, la matinale d'Inter est allongée d'une demi-heure, jusqu'à 10h00.

Stars des réseaux

Deux figures de la télé misent tout sur les réseaux sociaux. Samuel Etienne quitte la matinale de franceinfo pour se concentrer sur ses live d'actualité sur Twitch (mais continuera à présenter "Questions pour un champion" sur France 3).

De même, les reportages de Paul Larrouturou (LCI) seront désormais spécifiquement conçus pour les réseaux sociaux, et pourront alimenter l'antenne de LCI et TF1.

Enfin, le duo de youtubeurs automobiles Vilebrequin va présenter la nouvelle saison de "Top Gear France", sur RMC Découverte et Amazon Prime Video.


France: l'adoption d'un budget compromise après le rejet des députés

Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée nationale a rejeté massivement en première lecture le budget 2026, renvoyant le texte au Sénat et illustrant l’extrême fragmentation politique depuis la dissolution de 2024
  • Le gouvernement minoritaire, sous pression pour réduire un déficit public record, peine à trouver une majorité, malgré l’espoir d’un compromis sur fond de tensions entre blocs politiques

PARIS: Les députés français ont rejeté à la quasi-unanimité en première lecture le budget de l'État pour 2026, dans la nuit de vendredi à samedi, un vote inédit depuis des décennies qui augure mal d'une adoption avant la fin de l'année.

Après des semaines de débats parfois houleux sur la fiscalité du patrimoine, ou celle des grandes entreprises, 404 députés ont rejeté la partie "recettes" du texte (un seul a voté pour), emportant ainsi l'ensemble du projet de loi, sans même étudier la partie "dépenses".

En vertu des procédures parlementaires françaises, ce vote renvoie le texte initial du gouvernement à la chambre haute du Parlement, qui s'en saisira la semaine prochaine.

Dans un paysage politique très facturé depuis la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président Emmanuel Macron en 2024, la difficulté à adopter un budget de l'Etat constitue le sujet majeur à l'origine de la chute des derniers Premier ministres.

Le gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu, un proche d'Emmanuel Macron, se trouve pourtant sous forte pression pour réduire le déficit public, le plus élevé de la zone euro, dont l'ampleur inquiète les marchés financiers.

L'Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l'État, de manière inédite depuis l'adoption de la Ve République en 1958. Mais c'est une première qu'il le soit avec une telle ampleur.

Les groupes de gauche et l'extrême droite ont voté contre, ceux du camp gouvernemental se sont divisés entre votes contre et abstentions. Seul un député centriste a voté en faveur du texte.

- Compromis? -

Si l'exécutif espère toujours une adoption avant la fin de l'année, cela apparaît comme une gageure, en terme de délais comme en terme de majorité pour le voter.

Minoritaire, le quatrième gouvernement en moins d'un an et demi, le sixième depuis la réélection de M. Macron en mai 2022, avait promis de laisser le dernier mot au Parlement pour éviter une censure.

Mais la recherche d'un compromis reste très difficile entre un camp présidentiel fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites.

Si elle a vu dans le "plus long débat budgétaire" de la Ve République, un "travail utile", la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi déploré un "certain nombre de mesures inconstitutionnelles, irréalistes ou inapplicables".

Dans le viseur du camp gouvernemental, plusieurs hausses d'impôts, dont un "impôt universel" sur les multinationales, une hausse de taxe sur les rachats d'action, ou une contribution sur les dividendes.

Avec elles, le déficit passerait à "4,1%" du PIB (contre un objectif à 4,7% dans le texte initial), sans elles il serait de "5,3%", a estimé Amélie de Montchalin.

Sur X, elle a dénoncé l'"attitude cynique" des "extrêmes", se disant cependant "convaincue" de la possibilité d'un compromis.

"Le compte n'y est pas", a lancé le chef de files des élus socialistes, Boris Vallaud, estimant les "recettes" insuffisantes pour "effacer" des économies irritantes sur les politiques publiques.

Le PS continuera toutefois à "chercher le compromis", a-t-il assuré.

Les socialistes, qui avaient accepté de ne pas censurer le Premier ministre en échange notamment de la suspension de la réforme des retraites, espéraient que les débats permettent d'arracher une taxe sur le patrimoine des ultra-riches. Mais les propositions en ce sens ont été rejetées.

Si le Parlement ne se prononce pas dans les délais, le gouvernement peut exécuter le budget par ordonnance. Une loi spéciale peut aussi être votée permettant à l'Etat de continuer à percevoir les impôts existants l'an prochain, tandis que ses dépenses seraient gelées, en attendant le vote d'un réel budget.


Narcobanditisme: la porte-parole du gouvernement sera à la marche blanche samedi à Marseille

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
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  • "Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement
  • "Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi

PARIS: La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat".

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".

La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".

Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.

La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).

"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.

Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.

Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.

Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".


Une centaine de personnes en soutien à un directeur d'école menacé de mort

Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
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  • Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte
  • "On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement

RENNES: Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.

Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.

"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement.

"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, un autre représentant de ce syndicat à l'échelle départementale, reprenant les termes du ministre français de l'Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement la veille près de Lyon (centre-est).

Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.

Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il affirmé.

Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", alors qu'il s'agit d'un établissement "où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.

Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.

"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la municipalité de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.