Les États-Unis condamnent les «propos incendiaires» d’un ministre israélien sur les Palestiniens

Le département d'État américain a fermement condamné les remarques du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, les qualifiant de «propos incendiaires» (Photo, Reuters).
Le département d'État américain a fermement condamné les remarques du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, les qualifiant de «propos incendiaires» (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 26 août 2023

Les États-Unis condamnent les «propos incendiaires» d’un ministre israélien sur les Palestiniens

  • Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a affirmé à la télévision que ses droits en Cisjordanie occupée primaient sur ceux des Palestiniens, provoquant un tollé
  • La députée israélienne Karine Elharrar, du parti d'opposition Yesh Atid, a déclaré que le ministre était «un vrai représentant du gouvernement le plus raciste, le plus messianique et le plus kahaniste que nous ayons jamais eu»

DUBAÏ: Le Département d'État américain a fermement condamné les «propos incendiaires» du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, à l'égard des Palestiniens, dénonçant «toute rhétorique raciste».

Lors d'une interview accordée à la télévision israélienne mercredi, M. Ben-Gvir a affirmé que ses droits en Cisjordanie occupée primaient sur ceux des Palestiniens. Ses commentaires ont provoqué un tollé en ligne alors que des extraits vidéo de ses commentaires circulaient sur les réseaux sociaux, a rapporté la BBC vendredi.

«Mon droit, celui de ma femme et de mes enfants à circuler sur les routes de Judée et de Samarie sont plus importants que le droit de circulation des Arabes», a-t-il déclaré au journaliste arabo-israélien Mohammed Magadli lors d'une interview en studio.

«Désolé, Mohammed, mais c'est la réalité, c'est la vérité. Mon droit à la vie passe avant leur droit de circuler.»

Ses propos interviennent dans un contexte d'escalade de la violence, où trois Israéliens ont été tués par des Palestiniens armés lors d'attaques distinctes, dont l'une près d'Hébron, où réside M. Ben-Gvir. Les autorités israéliennes ont renforcé les restrictions imposées à la circulation de milliers de Palestiniens tandis qu'elles recherchaient les auteurs des meurtres.

Les commentaires du ministre ont fait le tour de la toile et ont provoqué de vives réactions de la part des Palestiniens et des figures de l'opposition israélienne. Le ministre a qualifié la polémique de «fake news» et a reproché à la «gauche radicale» de l'avoir «mal cité».

Le mannequin palestino-américain Bella Hadid a notamment partagé en ligne une vidéo de ses commentaires. Dans son message sur Instagram, où elle compte près de 60 millions d'abonnés, elle a écrit: «En aucun lieu, en aucun temps [...] une vie ne devrait avoir plus de valeur qu'une autre.»

M. Ben-Gvir a réagi en publiant vendredi un message sur la plateforme X, anciennement connue sous le nom de Twitter, dans lequel il accusait Bella Hadid de «détester Israël» et de l'avoir fait passer pour une personne «raciste et sombre».

Le ministre dirige le parti politique d'extrême droite ultranationaliste Otzma Yehudit, ou Pouvoir juif, qui prône des politiques racistes et anti-arabes. Il a été condamné pour incitation au racisme et soutien à une organisation terroriste.

Lors de la formation de son gouvernement de coalition en décembre dernier, le Premier ministre isarélien, Benjamin Netanyahou, a confié à M. Ben-Gvir la responsabilité de la police des frontières militarisée d'Israël, qui opère à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupées.

L'Autorité palestinienne a condamné «avec la plus grande fermeté les remarques racistes et haineuses du ministre fasciste israélien Itamar Ben-Gvir, qui ne font que confirmer le régime d'apartheid israélien de suprématie juive et de terreur raciale à l'encontre du peuple palestinien».

Karine Elharrar, députée israélienne du parti d'opposition Yesh Atid, a décrit le ministre comme «le véritable représentant du gouvernement le plus raciste, le plus messianique et le plus kahaniste que nous ayons jamais connu».

Le parcours politique de M. Ben-Gvir trouve ses racines dans le kahanisme, une idéologie extrémiste et violemment raciste qui soutient l'expulsion des Palestiniens de leurs terres.

En réponse à des journalistes israéliens qui demandaient un commentaire sur les propos de M. Ben-Gvir, un porte-parole du département d'État américain a déclaré jeudi soir: «Nous condamnons fermement les propos incendiaires du ministre israélien Ben-Gvir sur la liberté de mouvement des résidents palestiniens en Cisjordanie.»

«Nous condamnons toute rhétorique raciste, car de tels messages sont particulièrement préjudiciables lorsqu'ils sont amplifiés par ceux qui occupent des postes à responsabilité et sont incompatibles avec la promotion du respect des droits de l'homme pour tous».

Vendredi, l'Union européenne (UE) a «fermement condamné» les propos de M. Ben-Gvir, estimant que «les valeurs de la démocratie et du respect des droits de l'homme sont au cœur du partenariat UE-Israël, y compris en ce qui concerne les personnes vivant sous l'occupation dans le territoire palestinien».

Les partis qui représentent les Israéliens arabes, les citoyens palestiniens d'Israël et les groupes israéliens anti-occupation ont également condamné les remarques de M. Ben-Gvir. Toutefois, nombre d'entre eux ont rappelé que ces commentaires reflétaient simplement la réalité des Palestiniens de Cisjordanie, a rapporté la BBC.

B'tselem, une organisation non gouvernementale israélienne pour les droits de l'homme qui soutient les Palestiniens vivant sous l'occupation, a déclaré: «C'est la réalité que nous voyons sur le terrain, tous les jours, depuis cinq décennies. Les droits des Juifs priment sur ceux des Arabes – voilà à quoi ressemble l'apartheid.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouvelles frappes israéliennes dans le sud du Liban

Cette photo montre les dégâts causés à un bâtiment après une frappe israélienne qui a visé un quartier de la ville de Tyr, dans le sud du Liban, le 22 mars 2025. (Photo de KAWNAT HAJU / AFP)
Cette photo montre les dégâts causés à un bâtiment après une frappe israélienne qui a visé un quartier de la ville de Tyr, dans le sud du Liban, le 22 mars 2025. (Photo de KAWNAT HAJU / AFP)
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  • « Un drone israélien a mené une frappe aérienne ce matin, tirant un missile guidé contre une voiture dans la localité d'Aïta al-Chaab », proche de la frontière israélienne, a indiqué l'agence de presse officielle ANI.
  • le Premier ministre libanais mettant en garde contre le risque d'une nouvelle guerre après quatre mois de trêve.

BEYROUTH : Israël a mené plusieurs frappes sur le sud du Liban dimanche, une attaque de drone ayant fait un mort selon des sources officielles, au lendemain de l'escalade la plus violente depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en novembre.

« Un drone israélien a mené une frappe aérienne ce matin, tirant un missile guidé contre une voiture dans la localité d'Aïta al-Chaab », proche de la frontière israélienne, a indiqué l'agence de presse officielle ANI.

Le ministère de la Santé a fait état d'une personne tuée dans cette attaque.

ANI a également fait état de frappes israéliennes sur des maisons préfabriquées dans les localités de Naqoura et Chihine, également proches de la frontière, sans faire de victimes.

L'agence de presse a par ailleurs rapporté des frappes aériennes israéliennes sur Labbouné, une localité proche de la frontière.

Ces nouvelles frappes surviennent au lendemain de bombardements israéliens ayant tué huit personnes dans le sud du Liban, le Premier ministre libanais mettant en garde contre le risque d'une nouvelle guerre après quatre mois de trêve.

Israël a dit agir en riposte à des tirs de roquettes depuis le territoire libanais, les premiers sur le nord du pays depuis l'entrée en vigueur, le 27 novembre, d'un cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais.

Le mouvement pro-iranien a nié toute responsabilité dans les tirs de roquettes qui n'ont pas été revendiqués, accusant « l'ennemi israélien » de chercher « des prétextes pour poursuivre ses attaques contre le Liban ».

Le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas au début de la guerre à Gaza lancée à la suite de l'attaque meurtrière du 7 octobre.

La trêve a apporté un calme relatif au Liban après plus d'un an d'hostilités malgré les frappes qu'Israël continue de mener tous les deux ou trois jours sur des objectifs présentés comme liés au Hezbollah, depuis le retrait partiel des troupes israéliennes du sud du Liban le 15 février. 


Gaza : le Hamas confirme la mort d'al-Bardawil, membre de son bureau politique

Des Palestiniens fouillent les décombres d'un bâtiment sur le site d'une frappe israélienne à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 mars 2025. (Photo par AFP)
Des Palestiniens fouillent les décombres d'un bâtiment sur le site d'une frappe israélienne à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 mars 2025. (Photo par AFP)
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  • Selon le mouvement islamiste palestinien, Salah Al-Bardawil, 65 ans, a été tué avec sa femme dans un campement d'al-Mawasi, près de Khan Younès, lors de cette frappe aérienne.
  • Le Hamas a été considérablement affaibli par la mort de nombreux dirigeants, dans la bande de Gaza et en dehors, mais il est encore loin d'être « anéanti »

GAZA : Le Hamas a confirmé dimanche la mort d'un haut responsable de son bureau politique à Gaza, Salah al-Bardawil, dans une frappe aérienne israélienne la veille dans le sud du territoire.

Selon le mouvement islamiste palestinien, Salah Al-Bardawil, 65 ans, a été tué avec sa femme dans un campement d'al-Mawasi, près de Khan Younès, lors de cette frappe aérienne.

Né le 24 août 1959 dans le camp de réfugiés de Khan Younès, il a rejoint le Hamas à sa création, en 1987. Il a d'abord officié comme porte-parole à Khan Younès, avant de progresser dans la hiérarchie pour être élu au bureau politique en 2021.

Il dénonçait la coopération sécuritaire entre l'Autorité palestinienne et Israël et était partisan de la lutte armée contre Israël.

Il avait été arrêté par Israël en 1993 et interrogé pendant 70 jours dans les prisons de Gaza et d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, selon le Hamas et Il avait aussi été arrêté à plusieurs reprises par les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne.

C'est le troisième membre du bureau politique du Hamas à être tué depuis la reprise des frappes aériennes de l'armée israélienne, mardi, après le chef du gouvernement à Gaza Essam al-Dalis et Yasser Harb.

Le Hamas avait alors diffusé un « communiqué de condoléances » dans lequel apparaissaient aussi les noms du général Mahmoud Abou Watfa, à la tête du ministère de l'Intérieur, et du général Bahjat Abou Sultan, directeur général des services de la sécurité intérieure.

Selon plusieurs sources au sein du mouvement islamiste, le garde du corps de Yahya Sinouar, Mohammed Hassan al-Amour, a également été tué dans la nuit de samedi à dimanche par une frappe sur son domicile à Khan Younès (sud).

Le Hamas a été considérablement affaibli par la mort de nombreux dirigeants, dans la bande de Gaza et en dehors, depuis le début de la guerre déclenchée par son attaque sanglante sur Israël le 7 octobre 2023. Mais il est encore loin d'être « anéanti », contrairement à l'objectif de guerre fixé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le chef de la branche politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué à Téhéran le 31 juillet 2024 dans une explosion revendiquée par Israël, et son successeur, Yahya Sinouar, est mort le 16 octobre suivant à Gaza. Il a été remplacé par son frère, Mohammed.


Le chef du Shin Bet affirme que l'opposition veut une grève générale en Israël si Netanyahu s'oppose à la justice

Des manifestants ont scandé des slogans alors qu'ils marchaient dans le centre de Tel Aviv le 22 mars 2025 lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza. (Photo par Jack GUEZ / AFP)
Des manifestants ont scandé des slogans alors qu'ils marchaient dans le centre de Tel Aviv le 22 mars 2025 lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza. (Photo par Jack GUEZ / AFP)
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  • Le recours met en avant les deux éléments qui, selon les requérants, ont poussé M. Netanyahu à limoger M. Bar : l'affaire nommée « Qatargate » par les médias, dans laquelle des proches du Premier ministre sont soupçonnés d'avoir reçu des pots-de-vin en pr
  • « Si le gouvernement du 7 octobre décide de ne pas obéir à la décision de la Cour, il deviendra ce jour-là un gouvernement hors-la-loi », a déclaré M. Lapid devant plusieurs milliers de manifestants à Tel-Aviv.

TEL- AVIV:  Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, a appelé samedi à une grève générale si le Premier ministre Benjamin Netanyahu refuse de tenir compte de l'avis de la Cour suprême gelant la décision du gouvernement de renvoyer le chef du Shin Bet (Sécurité intérieure).

« Si le gouvernement du 7 octobre décide de ne pas obéir à la décision de la Cour, il deviendra ce jour-là un gouvernement hors-la-loi », a déclaré M. Lapid devant plusieurs milliers de manifestants à Tel-Aviv.

« Si cela arrive, le pays entier doit s'arrêter », a-t-il lancé, soulignant que « le seul système qui ne doit pas s'arrêter est le système de sécurité ».

« L'économie doit se mettre en grève, le Parlement doit se mettre en grève, les tribunaux doivent se mettre en grève, les autorités doivent se mettre en grève, et pas seulement les universités, mais aussi les écoles », a-t-il affirmé.

Il s'exprimait lors d'un rassemblement antigouvernemental devant le théâtre national, au centre de Tel-Aviv, avant une autre manifestation non loin de là, contre la reprise des bombardements israéliens sur Gaza depuis mardi et pour un cessez-le-feu permettant d'obtenir la libération des 58 otages encore détenus dans la bande de Gaza, depuis l'attaque du Hamas ayant déclenché les hostilités le 7 octobre 2023.

Au milieu d'une nuée de drapeaux israéliens, des manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrits : « Plus de sang versé », « Combien de sang doit encore être versé ? » ou « Stoppez la guerre, maintenant ! ».

Devant le siège du ministère de la Défense, la rue Menahem- Begin était pleine à craquer, de la rue Kaplan à la rue du Roi- Saül, a constaté un photographe de l'AFP. Cela témoigne d'une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes, une mobilisation très importante à l'échelle du pays.

La Cour suprême d'Israël a suspendu vendredi la décision inédite du gouvernement de limoger le chef du Shin Bet, Ronen Bar, dont l'annonce de la révocation a ravivé les profondes divisions de la société.

- Conflit d'intérêts -

Elle veut examiner d'ici au 8 avril cinq recours contre la décision annoncée par l'exécutif.

Cependant, M. Netanyahu a persisté samedi soir. « Ronen Bar ne restera pas à la tête du Shin Bet, il n'y aura pas de guerre civile, et Israël restera un État démocratique », a-t-il affirmé dans un message vidéo en forme de défi à la Cour suprême et aux manifestants.

L'un des recours émane du parti Yesh Atid de M. Lapid, qui dénonce une « décision prise en raison d'un conflit d'intérêts flagrant du Premier ministre ».

Le recours met en avant les deux éléments qui, selon les requérants, ont poussé M. Netanyahu à limoger M. Bar : l'affaire nommée « Qatargate » par les médias, dans laquelle des proches du Premier ministre sont soupçonnés d'avoir reçu des pots-de-vin en provenance du Qatar, et la mise en cause de l'exécutif dans le fiasco sécuritaire du 7 octobre 2023, jour le plus meurtrier de l'histoire d'Israël.

Une partie des Israéliens dénoncent ce qu'ils considèrent comme une dérive autocratique du Premier ministre, qui a réuni dimanche son gouvernement pour lancer une procédure de destitution de la procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara.

Mme Baharav-Miara, qui joue également le rôle de conseillère juridique du gouvernement, a averti M. Netanyahu que la décision de la Cour suprême lui « interdisait » temporairement de nommer un nouveau chef du Shin Bet.

Une manifestation contre la destitution de la procureure générale est prévue dimanche devant la Knesset, le Parlement israélien, et près de la résidence privée du Premier ministre à Jérusalem.