Une cellule d’espions israélienne détenue à l’aéroport de Beyrouth

Vendredi, les autorités libanaises ont annoncé l’arrestation d’une «cellule d’espions au service de l’ennemi israélien» à l’aéroport de Beyrouth (Photo, Reuters).
Vendredi, les autorités libanaises ont annoncé l’arrestation d’une «cellule d’espions au service de l’ennemi israélien» à l’aéroport de Beyrouth (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 26 août 2023

Une cellule d’espions israélienne détenue à l’aéroport de Beyrouth

  • L’autorité de sécurité exhorte les citoyens à ne pas suivre des comptes en ligne basés à Tel-Aviv
  • «Les agences de sécurité libanaises sont actives dans la poursuite des tentatives de recrutement d’agents pour l’ennemi israélien sur le sol libanais», indique un source sécuritaire

BEYROUTH: Vendredi, les autorités libanaises ont annoncé l’arrestation d’une «cellule d’espions au service de l’ennemi israélien» à l’aéroport de Beyrouth.

La cellule était composée de deux personnes qui tentaient de quitter le Liban, a précisé le général de brigade Elias al-Baysari, directeur général par intérim de la Sûreté générale.

«Ces individus ont des liens avec l’ennemi et ont été chargés de mener des missions à l’intérieur du pays», a-t-il ajouté.

«Nous les avons interrogés et livrés à la justice militaire compétente, et nous dévoilerons la dangerosité de ce réseau dans des déclarations ultérieures.»

La Sûreté générale a gardé secret le nom des personnes appréhendées, leur nationalité, leur affiliation et leur mission.

«Des enquêtes, tenues secrètes, sont menées afin de découvrir si d’autres personnes sont impliquées», a indiqué une source sécuritaire. 

Intervenant à l’occasion du 78e anniversaire de la création de la Sûreté générale libanaise, le général Al-Baysari a déclaré: «La sécurité ne doit en aucun cas être compromise.»

«La préservation de la sécurité est une ligne rouge et une priorité pour nous. Nous disposons d’une excellente équipe qui n’hésite pas et ne ménage pas ses efforts pour maintenir la sécurité, lutter contre le terrorisme et poursuivre les réseaux qui travaillent au service de l’ennemi israélien.»

«Les agences de sécurité libanaises sont actives dans la poursuite des tentatives de recrutement d’agents pour l’ennemi israélien sur le sol libanais», a ajouté la source. 

La Sûreté générale a mis en garde les citoyens contre les «dangers liés à l’utilisation aléatoire d’applications sans en connaître la source ou l’emplacement».

L’organisation a exhorté la population à «ne pas suivre des pages en ligne et des comptes non fiables ou télécharger des applications suspectes, en particulier celles utilisées pour réserver des billets d’avion, notamment l’application Momondo, associée à un bureau situé à Tel-Aviv».

En ce qui concerne la lutte contre les activités criminelles, le général Al-Baysari a affirmé que «le travail de sécurité et la coordination avec les entités arabes et internationales ont contribué à renforcer la prévention de la criminalité».

«En conséquence, nous avons arrêté l’une des figures les plus dangereuses de la mafia italienne dans le cadre d’un effort important et remarquable de lutte contre le trafic de drogue, et nous l’avons remis aux autorités italiennes. Cela reflète la confiance dans la sécurité libanaise.»

«La question des réfugiés syriens au Liban est prise au sérieux par la Sûreté générale depuis 2012», a-t-il souligné.

«Nous avons demandé des données afin de réguler cette présence sur la base d’informations précises, et nous avons insisté pour les obtenir sans conditions, car elles font partie de notre souveraineté.»

«La Sûreté générale est responsable de la sécurité de tous les résidents étrangers sur son territoire, et nous sommes autorisés à le faire.»

«Nous avons présenté nos demandes à l’ONU et nous avons été soutenus par le Premier ministre, Najib Mikati, le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, le ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui , et leur équipe.» 

«Nos efforts ont abouti à l’obtention de nos droits, et nous sommes dans la phase d’obtention des données.»

«Nous confirmons, en revanche, que les données sont confidentielles et que nous en assurerons la sécurité conformément aux traités internationaux. C’est une responsabilité qui nous incombe.»

Lisa Abou Khaled, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Beyrouth, s’est précédemment entretenue avec Arab News sur la question de la remise des données aux autorités libanaises.

«Notre objectif premier et principal consiste à protéger les personnes les plus vulnérables au sein de la communauté d’accueil ainsi que les réfugiés, et de veiller à ce que les principes du droit international soient respectés», avait-elle précisé.

«Conformément à sa mission de protection, le HCR continue de s’engager dans des propositions constructives pour traiter la situation des réfugiés au Liban et assurer leur protection, y compris les questions liées au partage des données, à l’enregistrement et à d’autres aspects importants.»

Le HCR et la Sûreté générale libanaise sont convenus de former un comité technique pour le partage et la protection des données, conformément aux normes internationales.

Par ailleurs, face à l’aggravation de la crise économique qui touche le personnel de la Sûreté générale et d’autres employés du secteur public, Wassim Mansouri, gouverneur par intérim de la banque centrale du Liban, a annoncé vendredi que «le gouvernement paierait les salaires du secteur public pour le mois d’août en dollars américains (1 dollar = 0,93 euro), calculés sur la base d’un taux de change de 85 500 livres libanaise pour un dollar américain».

«Cette mesure contribuera à stabiliser le taux de change au lieu d’exercer une pression sur celui-ci», a-t-il noté.

«En termes plus simples, des dollars seront injectés sur le marché au profit de 400 000 familles, ce qui garantira la transparence et l’équité de la distribution tout en renforçant la stabilité sociale.» 

«Un accord a également été conclu pour répondre aux besoins en devises de l’armée et des forces de sécurité sans affecter les réserves en devises.» 

Cependant, M. Mansouri a averti que «la stabilité monétaire à laquelle est parvenue la banque centrale est limitée dans le temps et est tributaire de la situation politique, économique et sécuritaire qui y est liée».

«La banque centrale ne peut à elle seule contrôler la politique monétaire et maintenir la stabilité du taux de change de la monnaie locale sans la pleine coopération du gouvernement et du Parlement.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.