Deux mois après les émeutes, des commerces encore à terre

Des piétons passent devant un magasin Armand Thiery endommagé et pillé dans le centre de Marseille, dans le sud de la France, le 1er juillet 2023 (Photo, AFP).
Des piétons passent devant un magasin Armand Thiery endommagé et pillé dans le centre de Marseille, dans le sud de la France, le 1er juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 septembre 2023

Deux mois après les émeutes, des commerces encore à terre

  • Depuis les émeutes, l'enseigne n'a pas rouvert, comme de nombreux commerces en France
  • D'après la municipalité, la réouverture de ce commerce de proximité situé dans la cité des 3000 est prévue le 6 septembre

AULNEY-SOUS-BOIS: Armando Varela s'approche d'un magasin Aldi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), regarde à l'intérieur puis rebrousse chemin. Depuis les émeutes, l'enseigne n'a pas rouvert, comme de nombreux commerces en France fortement dégradés, à Montargis, Saint-Etienne ou encore Marseille.

"C'est embêtant, je dois aller ailleurs, et donc perdre du gasoil et du temps", déplore le retraité qui y a ses habitudes à Aulnay, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Paris.

Pendant les soirs de révolte qui ont suivi la mort de Nahel M., 17 ans, tué le 27 juin à Nanterre par un policier lors d'un contrôle routier, le magasin a été saccagé et pillé.

D'après la municipalité, la réouverture de ce commerce de proximité situé dans la cité des 3.000 est prévue le 6 septembre.

En attendant, "on perd toute la journée pour sortir acheter quelque chose", se plaint Rachida Aït Chaouche, retraitée qui assure que les passages des bus sont moins réguliers. "On paie les pots cassés", soupire, à ses côtés sous un abribus, Aminata Ky, 26 ans.

A quelques pas, les rideaux du bureau de poste sont toujours fermés "jusqu'à nouvel ordre", indique une feuille scotchée à la porte vitrée, renvoyant vers un bureau à plus de quatre kilomètres.

A fin août, sur les 130 bureaux de poste endommagés durant les émeutes (sur un total de 7.000 en France), 47 demeurent fermés "en raison des destructions subies", a indiqué La Poste à l'AFP.

Lors des émeutes, les épicentres de violences se sont multipliés en France, émergeant dans des communes peu familières des violences urbaines.

A Montargis, dans le Loiret, les images de la rue commerçante saccagée ont fait la Une de l'actualité et profondément choqué la population locale.

Deux mois plus tard, les conséquences des émeutes "se voient encore et on va encore passer le mois de septembre avec les protection bois", estime Viviane Malet, présidente de l'Union des commerçants de Montargis, chiffrant à 114 les entreprises impactées.

En juillet, "on a fait moins 20 à moins 30% de chiffre d'affaires sur cette période de début des soldes qui est la plus importante", ajoute la commerçante à la tête de boutiques d'habillement, qui déplore une lenteur des assurances et un manque d'aide de l'Etat.

«Parer à l'urgence»
D'après Francis Palombi, président de la Confédération des Commerçants de France (CDF) qui représente 450.000 entreprises, de 10 à 15% de ceux qui ont été ciblés n'ont pas encore pu rouvrir notamment du fait de "soucis d'assurance ou d'accompagnement".

"La situation est plus critique pour certaines professions particulièrement ciblées, comme les buralistes voire les marchands de vêtements qui peuvent se revendre", estime-t-il.

A Saint-Etienne, où Christophe Javelle exploite une enseigne Lacoste, "la facture s’élève à 400.000 euros". Le gérant qui avait subi le même phénomène lors de la crise des "gilets jaunes" a dû mettre ses sept salariés au chômage technique mais compte rouvrir mi-septembre.

Partout en France, les commerçants se sont tournés vers les CCI (Chambres de commerce et d'industrie) pour être informés des aides financières disponibles et solliciter un accompagnement dans leurs démarches.

En Auvergne-Rhône-Alpes, le rythme de dépôt a été d'un dossier tous les deux jours depuis la mise en place du dispositif d'aide régionale, pour atteindre 188 dossiers déposés.

Plus au sud, un fonds de soutien baptisé "Solidarité commerces pillés" doté de 10 millions d'euros et visant à "parer à l'urgence" a été mis en place par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la métropole et la CCI Aix-Marseille-Provence.

L'aide financière peut être soit d'un montant de 5.000 euros pour compenser des pertes d'exploitation (principalement des cafés et restaurants) ou de 10.000 euros pour les commerces dégradés.

A Marseille, ce chiffre grimpe à 700 commerces.

La rue Saint-Ferréol, l'une des plus touchées, a repris un aspect presque normal mais les stigmates des émeutes sont visibles: une partie des vitrines sont toujours escamotées derrière des planches de contreplaqué recouvertes de tags anti-police quand d'autres exhibent encore les dégâts provoqués par un projectile.

Pour certains commerçants, en proie à des difficultés antérieures, les aides ne seront pas suffisantes pour se relever.

A Aulnay-sous-Bois, un fournil et un espace presse et relais colis, incendiés pendant les émeutes, ont annoncé mettre la clé sous la porte.


Chine: Swatch s'excuse pour une publicité jugée raciste sur les réseaux sociaux

L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois. (AFP)
L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois. (AFP)
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  • De nombreux internautes ne se sont pas satisfaits de la réponse de la société et ont maintenu leurs appels au boycott des marques du groupe Swatch, qui comprennent Blancpain, Longines et Tissot
  • Un utilisateur de Weibo comptant plus d'un million d'abonnés a accusé le groupe de "racisme envers les Chinois", et exigé qu'il soit sanctionné

PEKIN: L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois.

Dans un message publié samedi sur Instagram et sur le réseau social chinois Weibo, Swatch a reconnu les "récentes préoccupations concernant la représentation d'un mannequin" dans la publicité en question, et a déclaré avoir décidé de la supprimer.

"Nous nous excusons sincèrement pour toute détresse ou tout malentendu que cela a pu causer", a poursuivi la société.

De nombreux internautes ne se sont pas satisfaits de la réponse de la société et ont maintenu leurs appels au boycott des marques du groupe Swatch, qui comprennent Blancpain, Longines et Tissot.

Un utilisateur de Weibo comptant plus d'un million d'abonnés a accusé le groupe de "racisme envers les Chinois", et exigé qu'il soit sanctionné.

D'autres ont exhorté les consommateurs à boycotter la société.

La Chine est l'un des plus grands marchés du groupe Swatch, et le secteur de l'horlogerie dans son ensemble est confronté à une baisse de la demande dans le pays.

En juillet, le groupe a annoncé une baisse de 11,2% de son chiffre d'affaires net pour les six premiers mois de l'année, en raison de la faiblesse de la consommation en Chine, à Hong Kong et à Macao ainsi que sur les marchés d'Asie du Sud-Est "fortement dépendants des touristes chinois", a reconnu l'horloger suisse.

Swatch n'est pas la première marque étrangère à être accusée de racisme en Chine.

Dolce & Gabbana a été vivement critiquée en 2018 après avoir publié des vidéos promotionnelles montrant un mannequin chinois utilisant maladroitement des baguettes pour manger de la cuisine italienne.

En 2023, Dior a également suscité un tollé avec une publicité montrant un mannequin tirant, elle aussi, sur le coin de son oeil.


Une délégation d'entreprises syriennes attend à Riyad

 Les accords d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars ont été annoncés par le ministre de l'investissement Khalid Al-Falih, deuxième à gauche, lors du forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu à Damas le 24 juillet. (SPA)
Les accords d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars ont été annoncés par le ministre de l'investissement Khalid Al-Falih, deuxième à gauche, lors du forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu à Damas le 24 juillet. (SPA)
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  • Cette visite fait suite au Forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu le mois dernier à Damas
  • Les 47 promesses d'investissement concernaient l'immobilier, les infrastructures, la finance, les télécommunications et les technologies de l'information, l'énergie, l'industrie, le tourisme, le commerce et la santé

RIYADH : Une délégation syrienne composée de représentants du secteur privé et de responsables gouvernementaux est attendue à Riyad lundi, l'Arabie saoudite renforçant son engagement à renouer avec ce pays ravagé par le conflit et à soutenir ses efforts de reconstruction.

La délégation sera conduite par Mohammad Nidal Al-Shaar, ministre syrien de l'économie et de l'industrie, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette visite fait suite au forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu le mois dernier à Damas et auquel ont participé plus de 100 entreprises saoudiennes et 20 entités gouvernementales, et qui a débouché sur des contrats d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars.

Les 47 promesses d'investissement concernaient l'immobilier, les infrastructures, la finance, les télécommunications et les technologies de l'information, l'énergie, l'industrie, le tourisme, le commerce et la santé.

Parmi ces promesses d'investissement, on compte 1,07 milliard de dollars de la part d'entreprises de télécommunications saoudiennes, dont Saudi Telecom Co. et GO Telecom, de la société de sécurité numérique Elm et de la société de cybersécurité Cipher, ainsi que 2,93 milliards de dollars pour la construction de trois nouvelles cimenteries destinées à soutenir les efforts de reconstruction de la Syrie.


Partenariat Aramco–BlackRock : cap sur le développement gazier de Jafurah

Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 billions de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensat.
Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 billions de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensat.
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  • Aramco a signé un accord de cession-bail de 11 milliards de dollars avec un consortium dirigé par BlackRock
  • L’accord soutient le programme d’expansion gazière d’Aramco, avec une montée en puissance de la production prévue à Jafurah et une optimisation de son portefeuille d’actifs

RIYAD : Saudi Aramco a conclu un accord de cession-bail d’une valeur de 11 milliards de dollars avec un consortium dirigé par Global Infrastructure Partners, affilié à BlackRock, portant sur des actifs intermédiaires liés au développement gazier de Jafurah.

Dans le cadre de cet accord, la société nouvellement créée Jafurah Midstream Gas Co. (JMGC) obtiendra les droits de développement et d’exploitation de la Jafurah Field Gas Plant et de l’installation de fractionnement Riyas NGL, avant de les relouer à Aramco pour une période de 20 ans, selon un communiqué de presse.

La société percevra un tarif de la part d’Aramco, qui conserve l’exclusivité de la réception, du traitement et de la valorisation du gaz brut issu du champ.

Cette transaction représente l’un des plus importants investissements directs étrangers dans le secteur énergétique du Royaume et s’inscrit dans la continuité du partenariat stratégique entre Aramco et BlackRock. En 2022, BlackRock avait déjà co-dirigé un consortium d’investisseurs pour une participation minoritaire dans Aramco Gas Pipelines Co.

Dans un communiqué, Amin H. Nasser, président-directeur général d’Aramco, a déclaré :
« Jafurah constitue une pierre angulaire de notre ambitieux programme d’expansion gazière, et la participation du consortium mené par GIP en tant qu’investisseur dans un actif clé de nos opérations gazières non conventionnelles démontre la solidité de notre projet. »

Il a ajouté : « Cet investissement direct étranger reflète également l’attrait de la stratégie à long terme d’Aramco auprès des investisseurs internationaux. Alors que Jafurah s’apprête à démarrer la phase 1 de sa production cette année, le développement des phases suivantes progresse comme prévu. »

Dans le cadre de l’accord, Aramco détiendra 51 % de JMGC, tandis que le groupe dirigé par GIP en possédera les 49 % restants. La transaction, qui ne comporte aucune restriction de volume de production, sera finalisée une fois les conditions habituelles remplies.

Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 000 milliards de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensats. Le site est central dans le plan d’Aramco visant à augmenter de 60 % sa capacité de production de gaz entre 2021 et 2030, afin de répondre à la demande croissante.

Bayo Ogunlesi, président-directeur général de GIP, a déclaré : « Nous sommes heureux de renforcer notre partenariat avec Aramco grâce à cet investissement dans les infrastructures gazières d’Arabie saoudite, un pilier clé des marchés mondiaux du gaz naturel. »

L’accord a suscité un fort intérêt auprès des investisseurs internationaux, avec la participation de co-investisseurs d’Asie et du Moyen-Orient. Aramco a indiqué que cet accord contribuera à optimiser son portefeuille d’actifs et à générer davantage de valeur grâce au développement de Jafurah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com