Les réfugiés syriens, un «danger pour le Liban», selon Najib Mikati

Plus d'un millier de réfugiés syriens fuyant chaque semaine vers le Liban à cause de la détérioration des conditions économiques et financières de leur pays «pourraient créer de graves déséquilibres» au sein du petit pays méditerranéen, a averti jeudi le Premier ministre intérimaire Najib Mikati (Photo, AP).
Plus d'un millier de réfugiés syriens fuyant chaque semaine vers le Liban à cause de la détérioration des conditions économiques et financières de leur pays «pourraient créer de graves déséquilibres» au sein du petit pays méditerranéen, a averti jeudi le Premier ministre intérimaire Najib Mikati (Photo, AP).
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Publié le Vendredi 08 septembre 2023

Les réfugiés syriens, un «danger pour le Liban», selon Najib Mikati

  • L'armée libanaise affirme avoir empêché 2 300 Syriens de franchir illégalement la frontière en dix jours
  • Mikati a déclaré que les unités de l'armée et de la police redoublaient d'efforts pour mettre un terme à ce qu'il a qualifié de «convois de déplacements injustifiés»

BEYROUTH: Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, s'est dit préoccupé par une «nouvelle vague» de réfugiés syriens entrant dans le pays «par des voies illégales».

Mikati a appelé à une réunion du Conseil des ministres jeudi prévenant que l'ampleur de l'afflux constituait «une menace sérieuse pour la cohésion sociale et l'indépendance de notre nation».

Il a signalé que les unités de l'armée et de la police redoublaient d'efforts pour mettre un terme à ce qu'il a qualifié de «convois de déplacements injustifiés».

La mise en garde de Mikati fait suite à une hausse du trafic de migrants de la Syrie vers le Liban au cours des dernières semaines.

Selon le commandement de l'armée libanaise, au moins 2 300 personnes ont été arrêtées alors qu'elles tentaient de franchir illégalement la frontière libanaise au cours des dix jours précédant le 6 septembre.

Le Cabinet a prévu une session la semaine prochaine avec le commandant de l'armée, le général Joseph Aoun, et les chefs des services de sécurité afin d’aborder la question.

Le Liban accueille plus de 1,5 million de réfugiés syriens depuis onze ans, selon les estimations du gouvernement libanais.

Les hostilités à l'égard des réfugiés se sont intensifiées au cours des derniers mois, à mesure que la crise économique du Liban s'aggravait.

Les municipalités libanaises ont imposé des couvre-feux nocturnes aux réfugiés et aux travailleurs syriens, limité leurs déplacements et exigé qu'ils enregistrent les noms des membres de leur famille auprès des autorités locales.

Les réfugiés et les travailleurs syriens, sont également tenus de présenter leurs papiers d'identité, leurs contrats de location, le cas échéant, et leurs documents de résidence à la sécurité générale, sous peine d'être expulsés.

Les organisations internationales ont condamné ces actions en les qualifiant de «pratiques discriminatoires et de représailles à l'encontre des réfugiés».

Avec la prolifération des réseaux de trafic d'êtres humains, nombreux sont ceux qui croient que les personnes arrêtées par l'armée libanaise ne représentent qu'une fraction du nombre de personnes qui traversent la frontière chaque jour.

Jumaa, un Syrien de 23 ans qui a refusé de donner son vrai nom, a déclaré à Arab News qu'il était entré illégalement au Liban au début de l'été.

«Le trafic de migrants ne se limite pas aux jeunes hommes. Il concerne également des femmes, des enfants et des familles entières», a-t-il souligné.

Les Syriens «sont presque en train de mourir de faim après la hausse insensée des prix» dans le pays, a indiqué Jumaa.

Selon lui, un kilogramme de sucre coûte aujourd'hui 17 000 livres syriennes, soit près d'un dixième du salaire mensuel moyen.

Les travailleurs syriens au Liban, quant à eux, se plaignent de la baisse de leurs salaires au milieu de l'effondrement de la monnaie libanaise.

Dans la plupart des cas, ils ne gagnent pas plus de 120 dollars par mois (1 dollar américain = 0,93 euro), ce qui est à peine suffisant pour couvrir les dépenses quotidiennes.

Selon Jumaa, des réseaux de crimes organisés au Liban et en Syrie supervisent les opérations de contrebande.

Chaque passeur en Syrie dispose d'une zone d'opération désignée et peut franchir les points de contrôle moyennant des frais.

«En arrivant à la frontière, la traversée se fait à pied – aucun véhicule n'est autorisé, il s'agit seulement de marcher à travers un terrain vague.

«Le passeur trace le chemin et décrit le contact de l'autre côté de la frontière», a-t-il ajouté.

Il a indiqué que le contact libanais organisait les arrivées illégales en fonction de leurs destinations, telles que la Bekaa, Beyrouth ou Tripoli.

«Les immigrants illégaux voyagent ensuite en camionnette ou en voiture jusqu'à leurs destinations respectives», a expliqué Jumaa.

Selon Jumaa, le coût de l'entrée illégale varie, allant de 50 dollars pour un simple passage de frontière à 600 dollars pour ceux qui viennent de régions éloignées de la Syrie, comme Idlib.

«Les entrées illégales au Liban n'ont jamais cessé, mais elles se sont intensifiées ces derniers mois en raison de l'effondrement économique sans précédent en Syrie», a-t-il mentionné.

«Les gens racontent des histoires incroyables sur la faim qui frappe les pauvres.»

Il a affirmé que les services de sécurité libanais étaient rarement présents à la frontière et que les passages ne présentaient que peu de risques.

«Le véritable danger et la malchance résident dans la possibilité d'être appréhendé une fois au Liban. Dans ce cas, les personnes sont expulsées et risquent d'être arrêtées par les services de sécurité syriens.

«Les raisons de leur arrestation peuvent inclure le fait qu'ils sont recherchés pour le service militaire, qu'ils sont soupçonnés d'être affiliés à des groupes révolutionnaires ou qu'ils ont quitté une zone où un accord avait été conclu avec le régime, qui exigeait que les jeunes restent dans leur région désignée et interdisait tout déplacement.»

Jumaa a également fait référence à des «intermédiaires au Liban qui peuvent faciliter l'obtention de documents légaux pour les Syriens auprès des autorités compétentes en échange de sommes d’argent».

En 2017, une réunion de sécurité syro-libanaise a eu lieu au poste frontalier de Jdeidat Yabous pour lutter contre le trafic d'êtres humains.

L'armée, les douanes, l'immigration, le service de contrôle des passeports et les forces de sécurité ont été chargés de s'attaquer au problème.

Des patrouilles communes ont été mises en place entre les zones de Masnaa et de Jdeidat Yabous. Toutefois, les problèmes de sécurité n'ont pas été résolus.

Un réfugié syrien au Liban qui a gardé le contact avec des personnes à l'intérieur de la Syrie a révélé : «Les tentatives de fuite par bateau depuis la côte libanaise ont diminué au profit d'un départ légal par le Liban vers la Turquie par voie aérienne. De là, les opérations de contrebande par voie maritime vers la Grèce se multiplient.»

Il a soutenu : «L'un de mes proches est arrivé en Allemagne en provenance de Grèce il y a une semaine, après avoir effectué un voyage à pied à travers les forêts.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Liban, le monastère du Saint des miracles attend le pape

"Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV. (AFP)
"Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV. (AFP)
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  • La visite du monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel, au nord de Beyrouth, sera un moment fort de la visite du pape américain, attendu au Liban le 30 novembre
  • Saint Charbel Makhlouf (1828-1898), un moine-ermite maronite, canonisé en 1977, est populaire parmi les Libanais de toutes les communautés qui croient en ses miracles

ANNAYA: "Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme de nombreux pèlerins, Charbel Matar se recueille sur la tombe du saint patron des Libanais, auquel sont attribués de nombreux miracles, avant la venue du pape Léon XIV.

La visite du monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel, au nord de Beyrouth, sera un moment fort de la visite du pape américain, attendu au Liban le 30 novembre.

"Ma famille et moi avons une grande foi en Saint Charbel et nous lui rendons toujours visite", déclare Charbel Matar, 69 ans, entouré de son épouse et ses amis.

"J'ai failli mourir quand j'avais cinq ans. Il a accompli un miracle, il m'a sauvé de la mort et m'a maintenu en vie pendant 64 années de plus", ajoute l'homme dont les parents ont changé le prénom de Roger à Charbel en l'honneur du saint.

Saint Charbel Makhlouf (1828-1898), un moine-ermite maronite, canonisé en 1977, est populaire parmi les Libanais de toutes les communautés qui croient en ses miracles.

Les portraits du saint, avec sa longue barbe blanche, ornent maisons, voitures, mêmes bureaux, et les visiteurs affluent au monastère, qui porte le nom de Saint Maron, en toutes saisons.

"J'étais certaine que le pape allait visiter Saint Charbel (..) car Rome ne peut pas nier les miracles qu'il accomplit", dit Randa Saliba, une femme de 60 ans. "Saint Charbel est un message d'amour (..), il garde vivant le message chrétien".

La dernière visite d'un souverain pontife au Liban avait été celle de Benoit XVI en 2012.

Toutes les confessions 

En prévision de l'arrivée du pape, des ouvriers appliquent une couche d'asphalte sur la route menant au paisible monastère, dans les montagnes boisées d'Annaya qui surplombent la mer.

Des visiteurs, dont des femmes musulmanes voilées, se promènent sur le site, où la cellule monacale de Saint Charbel a été gardée intacte. Certains allument des bougies et récitent des prières.

Fils de bergers, le moine originaire du nord du Liban était entré dans les ordres à l'âge de 23 ans, avant de mener une vie d'ermite.

L'abbé Tannous Nehmé, vice-recteur de Saint Maron, affirme que le monastère attire environ trois millions de visiteurs chaque année.

"Ce ne sont pas seulement des chrétiens - beaucoup de musulmans, ou des personnes non croyantes, viennent. Des gens arrivent de partout: d'Afrique, d'Europe, de Russie", affirme-il.

Au milieu des effluves d'encens, seul le bruit des travaux de restauration de la tombe de Saint Charbel troublent la quiétude du monastère.

C'est là que, lorsque la tombe a été ouverte en 1950, des représentants du clergé ont constaté que le corps du saint était intact, plus d'un demi-siècle après sa mort.

Le monastère a recensé des dizaines de milliers de personnes qui ont affirmé avoir été guéries par Saint Charbel.

La miraculée la plus célèbre est une Libanaise, Nohad Chami, diagnostiquée avec une maladie en phase terminale en 1993.

Elle affirme avoir eu une vision de Saint Charbel qui l'a guérie. Elle est décédée cette année, à l'âge de 75 ans.

"L'espoir" 

Le Liban, un pays multiconfessionnel, est le seul Etat arabe où le président de la République est un chrétien maronite, en vertu du partage du pouvoir entre les communautés.

"La visite du pape est très importante pour le Liban. Elle apporte du bien et la bénédiction", se réjouit Claude Issa, une mère de trois enfants âgée de 56 ans.

Le Liban est sorti d'une guerre meurtrière il y a près d'un an entre le Hezbollah et Israël, qui continue de mener des frappes dans le pays, disant viser des membres ou infrastructures du mouvement pro-iranien.

Secoué par une crise économique inédite depuis 2019, il a également connu en août 2020 une énorme explosion, qui a fait plus de 220 morts et dévasté une partie de Beyrouth.

Le pape doit tenir le 2 décembre une prière silencieuse sur le site de l'explosion, au port de Beyrouth, et célébrer une messe publique.

"Sa visite donnera un élan aux gens, leur fera sentir qu'il y a toujours de l'espoir au Liban", affirme Claude Issa.

 


L'ONU s'alarme «pour la survie de Gaza»

La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée. (AFP)
La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée. (AFP)
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  • Les opérations militaires israéliennes à Gaza "ont rongé tous les piliers de la survie", de la nourriture au logement en passant par les soins de santé, "nui à la gouvernance et plongé" le territoire palestinien "dans un abîme créé par l'homme"
  • "Compte tenu des destructions incessantes et méthodiques dont elle a fait l'objet, on peut douter sérieusement de la capacité de Gaza de se reconstruire, en tant qu'espace de vie et société", ajoute le rapport

GENEVE: La "survie de Gaza est en jeu", s'alarme l'ONU mardi dans un rapport, appelant la communauté internationale à élaborer un "plan de redressement d'ensemble" et à intervenir "sans délai" et de manière coordonnée.

Les opérations militaires israéliennes à Gaza "ont rongé tous les piliers de la survie", de la nourriture au logement en passant par les soins de santé, "nui à la gouvernance et plongé" le territoire palestinien "dans un abîme créé par l'homme", dénonce un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

"Compte tenu des destructions incessantes et méthodiques dont elle a fait l'objet, on peut douter sérieusement de la capacité de Gaza de se reconstruire, en tant qu'espace de vie et société", ajoute le rapport.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Plus de 69.756 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas. Ces données, jugés fiables par l'ONU, ne précisent pas le nombre de combattants tués mais indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.

Selon le rapport de la Cnuced, les opérations militaires israéliennes ont fait passer Gaza "d'une situation de sous-développement à celle d'une ruine totale".

L'ONU estime qu'environ 70 milliards de dollars seront nécessaires pour reconstruire le territoire palestinien.

"Même dans un scénario optimiste, dans lequel la croissance atteint un taux à deux chiffres et l'aide étrangère afflue, il faudra plusieurs décennies pour que Gaza retrouve le niveau de qualité de vie d'avant octobre 2023", souligne le rapport.

La Cnuced appelle à la mise en oeuvre "d'un plan de redressement d'ensemble" qui associe "une aide internationale coordonnée, le rétablissement des transferts fiscaux" d'Israël vers Gaza "et des mesures visant à alléger les contraintes qui pèsent sur le commerce, les déplacements et l'investissement".

Cette agence onusienne appelle à instaurer, dans ce cadre, un revenu de base universel à Gaza, pour pourvoir à la subsistance de tous les habitants, sous forme d'un programme d'aide en espèces, "reconductible et sans conditions" et qui serait versé mensuellement.

La Cnuced note également qu'en Cisjordanie occupée, "la violence, l'expansion accélérée des colonies et les restrictions à la mobilité de la main-d'oeuvre" sont à l'origine du pire déclin économique depuis que l'agence a commencé à tenir des registres en 1972.


Au Soudan, les paramilitaires annoncent une trêve unilatérale de trois mois

L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués. (AFP)
L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués. (AFP)
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  • L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués
  • "En réponse aux efforts internationaux, notamment à l'initiative du président américain Donald Trump et des médiateurs (...), nous annonçons une trêve humanitaire prévoyant une cessation des hostilités pour trois mois", a déclaré lundi Mohamed Daglo

PORT-SOUDAN: Les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé lundi une trêve humanitaire unilatérale de trois mois, au lendemain du rejet par l'armée rivale d'une proposition internationale de cessez-le-feu dans le pays ravagé par plus de deux ans d'un conflit meurtrier.

Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d'une guerre pour le pouvoir, opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, aux FSR de son ancien bras droit Mohamed Hamdane Daglo.

Le conflit, marqué par des exactions dans les deux camps et auquel plusieurs médiateurs internationaux tentent de mettre un terme, a fait plusieurs dizaines milliers de morts et forcé le déplacement de millions de personnes, plongeant le pays dans ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire" au monde.

L'émissaire du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, pays médiateurs, dont les détails n'ont pas été divulgués.

"En réponse aux efforts internationaux, notamment à l'initiative du président américain Donald Trump et des médiateurs (...), nous annonçons une trêve humanitaire prévoyant une cessation des hostilités pour trois mois", a déclaré lundi Mohamed Hamdane Daglo, dans une allocution vidéo enregistrée.

Les paramilitaires avaient indiqué début novembre accepter le principe d'une trêve humanitaire proposée par les médiateurs, à laquelle l'armée n'avait pas répondu, et les combats entre les deux camps n'ont pas cessé depuis.

Le chef de l'armée a lui jugé dimanche "inacceptable" la nouvelle proposition de trêve, appelé les citoyens désireux de défendre leur pays à "rejoindre immédiatement les lignes de front" et accusé la médiation de partialité.

Frères musulmans? 

"Encore une fois, le général (Abdel Fattah) al-Burhane refuse les offres de paix. Dans son rejet de la proposition américaine pour le Soudan, dans son refus obstiné d'un cessez-le-feu, il fait sans cesse preuve d'un comportement d'obstruction", a réagi lundi la ministre d'Etat à la coopération internationale des Emirats, Reem al Hashimy.

Le général Burhane a estimé que la dernière proposition envoyée par l'émissaire américain était "la pire", car, selon lui elle "élimine les forces armées, dissout les agences de sécurité et maintient les milices là où elles sont" au lieu de les désarmer.

Il a également rejeté les "récits" selon lesquels les islamistes des Frères musulmans contrôleraient l'armée, accusant M. Boulos de reprendre les éléments de langage des Emirats.

"Où sont ces soi-disant membres des Frères musulmans au sein de l'armée soudanaise? Nous ne les connaissons pas. Nous entendons seulement de telles affirmations dans les médias", a-t-il dit.

Dans son discours diffusé lundi, le chef des FSR a réaffirmé son "engagement en faveur d'un processus politique auquel participent tous les acteurs, à l'exception du mouvement islamiste terroriste des Frères musulmans et du Congrès national (parti désormais interdit du général Omar el-Béchir au pouvoir de 1989 à 2019, NDLR), car ils sont responsables de toute la tragédie que vit notre peuple depuis trois décennies".

Au cours des deux dernières années, les parties belligérantes au Soudan ont violé tous les accords de cessez-le-feu, entraînant l'échec des efforts de négociation.