Déprimée, l'économie américaine attend les aides du Congrès

«Nous resterons ici jusqu'à ce que nous ayons terminé, même si cela signifie que nous devons travailler ce week-end», a averti le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell (Photo, AFP).
«Nous resterons ici jusqu'à ce que nous ayons terminé, même si cela signifie que nous devons travailler ce week-end», a averti le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 18 décembre 2020

Déprimée, l'économie américaine attend les aides du Congrès

  • Les responsables du Congrès ont entamé en début de semaine des négociations marathon ayants pour objectif de s'entendre sur une version commune et définitive du budget de 908 milliards de dollars
  • Le pays a désespérément besoin de ces aides, car la hausse sans précédent des cas de Covid-19 a de nouveau fragilisé l'économie américaine

WASHINGTON: La pandémie de Covid-19 continue de peser lourdement sur le marché du travail aux Etats-Unis avec un nouveau bond des inscriptions au chômage, rendant toujours plus pressante l'adoption d'un plan de soutien à l'économie en discussion au Congrès.

Démocrates et républicains sont désormais d'accord: les ménages et les entreprises du pays ont besoin d'aide, et il y a urgence.

«Des millions de personnes sont sans emploi. Les petites entreprises ferment. Les gens peinent à payer leurs factures, rester dans leurs logements, et mettre de la nourriture sur leur table. Le Congrès doit adopter un plan de relance immédiatement», a tweeté jeudi midi le président élu Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier.

Les responsables du Congrès, après s'être écharpés sur le sujet pendant des mois, et passé des heures à tenter en vain de trouver un accord, ont entamé en début de semaine des négociations marathon. Leur objectif: s'entendre sur une version commune et définitive de la proposition de 908 milliards de dollars mise sur pieds par un groupe d'élus des deux partis. 

Une course contre la montre est désormais engagée, pour que le Congrès puisse ensuite voter au plus vite, et que des millions d'Américains ne se retrouvent pas, une fois Noël passé, sans ressource du jour au lendemain, lorsque les précédentes mesures auront expiré.

Pas de trêve de Noël

«Nous resterons ici jusqu'à ce que nous ayons terminé, même si cela signifie que nous devons travailler ce week-end», a averti jeudi matin le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell.

Il a salué, dans un discours devant les sénateurs, «les discussions et les progrès réalisés»: «Je pense que tout le monde travaille en bonne intelligence pour atteindre notre objectif commun d'obtenir un résultat».

Son collègue démocrate Chuck Schumer a lui aussi assuré que personne ne quitterait le Capitole, qui abrite le Congrès, tant qu'un accord ne serait pas trouvé, et s'est également montré optimiste: «nous nous rapprochons d'un compromis».

«Cette nuit, les responsables de la Chambre (des représentants) et du Sénat ont bien travaillé. Nous avons recommencé dès ce matin. Bien que beaucoup, si ce n'est tous, les sujets difficiles soient derrière nous, il reste quelques problèmes à résoudre», a-t-il souligné.

Le pays a désespérément besoin de ces aides, car la hausse sans précédent des cas de Covid-19 a de nouveau fragilisé l'économie américaine.

De nombreux responsables locaux, y compris les plus réfractaires aux mesures de confinement, ont pris la décision de refermer une partie de l'activité, notamment des bars et restaurants.

Hausse des inscriptions au chômage 

Cela a engendré de nouveaux licenciements, et des travailleurs indépendants ont de nouveau vu leurs revenus chuter.

Ainsi, en une semaine, entre les 6 et 12 décembre, 885.000 personnes se sont inscrites au chômage, l'équivalent de la population de San Francisco (Californie).

Cela représente une hausse de 23.000 personnes par rapport aux inscriptions enregistrées la semaine précédente, qui étaient déjà en hausse, selon les données publiées jeudi par le département du Travail.

Le nombre total de bénéficiaires d'une allocation chômage continue en revanche à reculer, avec 5,5 millions de personnes entre le 29 novembre et le 5 décembre, soit 273.000 personnes de moins que la semaine précédente.

Mais cette baisse n'est pas uniquement le fait d'embauches. Beaucoup de chômeurs arrivent en effet en fin de droits, les aides étant versées aux Etats-Unis pendant six mois maximum.

Ils basculent alors vers les programmes d'aide mis en place au printemps face à la pandémie, qui permettent de prolonger le bénéfice des allocations ou de les ouvrir à des personnes qui n'y ont habituellement pas droit, comme les indépendants.

Ainsi au total, 20,7 millions d'Américains touchaient le chômage ou une de ces aides au cours de la dernière semaine de novembre, selon les dernières données disponibles, soit 1,6 million de plus que la semaine précédente.

Ce sont ces aides qui expirent fin décembre, et les prochaines semaines s'annoncent donc difficiles.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.