Que peut-on attendre du sommet des leaders du G20 à New Delhi?

Des élèves travaillent sur des peintures de leaders mondiaux dans une école d'art de Mumbai, avant le sommet du G20 à New Delhi (Photo, AFP).
Des élèves travaillent sur des peintures de leaders mondiaux dans une école d'art de Mumbai, avant le sommet du G20 à New Delhi (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 septembre 2023

Que peut-on attendre du sommet des leaders du G20 à New Delhi?

  • Cet événement est le point culminant de plus de 200 réunions de délégations du G20 dans plus de deux douzaines de villes à travers l'Inde
  • L'Inde a cherché à se forger une image de championne des pays du Sud au cours de sa présidence du G20

New Delhi/Varsovie: Les leaders des principales économies mondiales convergent vers New Delhi pour le sommet annuel du G20 qui débutera ce samedi.

La capitale indienne a fait peau neuve: plantes décoratives colorées, poteaux verts, fontaines, sculptures, nouveaux lampadaires et logos lumineux de la présidence indienne du G20 sont visibles depuis l'aéroport international jusqu'au centre de la ville et autour des principaux lieux de réunion.

Certaines parties de la métropole de 33 millions d'habitants sont également restées calmes, certaines routes principales ayant été fermées et 130 000 membres du personnel de sécurité ayant été déployés pour surveiller l'événement.

Mais qu'est-ce que le G20, pourquoi le sommet de cette année est-il important et que devons-nous en attendre?

Le groupe des 20 principales économies mondiales a été créé à la fin des années 1990, à la suite de la crise financière asiatique, pour faire face collectivement à de tels événements.

Au fil des ans, le groupe s'est transformé en un forum où sont abordés des problèmes mondiaux urgents tels que la sécurité alimentaire, le changement climatique et, depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2021, les répercussions mondiales du conflit.

Ensemble, les membres du G20 représentent 85% de la production économique mondiale, 75% du commerce international et environ 60% de la population mondiale.

Les membres du groupe sont 19 pays: l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Inde, l'Indonésie, l'Italie, le Japon, le Mexique, la Russie, l'Arabie Saoudite, l'Afrique du Sud, la Corée du Sud, la Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi que l'Union européenne.

Chaque année, le groupe est dirigé par un membre différent, qui accueille ses réunions politiques et leur point culminant, le sommet des dirigeants. L'année dernière, l'Inde a succédé à l'Indonésie à la présidence du G20, qui à son tour la transmettra au Brésil.

 

EN BREF

• Le G20 a été fondé en 1999 à la suite de la crise financière asiatique de 1997. Il s'agit d'un forum permettant aux ministres et aux gouverneurs des banques centrales de discuter des questions économiques mondiales.

• Il a été élargi au niveau des chefs d'État et de gouvernement après la crise financière mondiale de 2007/2008, devenant ainsi le premier forum de coopération économique internationale.

Ces dernières années, le bloc a été confronté à des divisions sur le commerce, le changement climatique et la guerre en Ukraine.

Le sommet du G20 de cette année est le 18e du groupe et le premier de l'Inde en tant qu'hôte. Il est l'aboutissement de plus de 200 réunions de ministres du G20, de sherpas et de groupes d'engagement, ainsi que d'événements parallèles et d'ateliers qui ont eu lieu dans plus de deux douzaines de villes à travers l'Inde.

Le Premier ministre Narendra Modi et son cabinet ont fait en sorte que les réunions du G20 soient visibles, qu'elles trouvent un écho dans tout le pays et qu'elles soient largement suivies dans le pays et à l'étranger, dans le cadre de ce qui est devenu une campagne visant à établir l'image de l'Inde en tant que puissance mondiale.

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Le personnel de sécurité monte la garde près d'un panneau de communication du G20 avec le portrait du Premier ministre indien, Narendra Modi, à l'intérieur du centre international des médias sur le site du G20, quelques jours avant le début du sommet à New Delhi, le 7 septembre 2023 (Photo, AFP).

«L'Inde a accordé plus d'attention au G20 que n'importe quel autre pays hôte par le passé. Cela signifie évidemment que tous les événements principaux sont plus médiatisés et sont susceptibles de générer une bonne presse pour l'Inde», a déclaré à Arab News Aditya Ramanathan, analyste de recherche au centre de politique publique Takshashila Institution à Bangalore.

Le sommet, qui se tient juste après l'alunissage réussi de l'Inde et le lancement, la semaine dernière, de sa première mission solaire, devrait couronner tous les efforts de promotion de la marque, mais son succès ne dépend pas uniquement de l'Inde.

«Le G20 est beaucoup plus divisé aujourd'hui qu'il ne l'était il y a quelques années», indiqué Ramanathan.

«La politique mondiale a radicalement changé depuis 2020 en raison de trois facteurs: la pandémie, la guerre entre la Russie et l'Ukraine et la détérioration des relations entre la Chine et plusieurs pays», a-t-il précisé. 

Les relations de la Chine sont glaciales non seulement avec les États-Unis, mais aussi avec l'Inde, avec laquelle des tensions ont éclaté sporadiquement le long de leur frontière himalayenne au cours des trois dernières années.

Après le président russe, Vladimir Poutine, le président chinois, Xi Jinping, est le deuxième chef d'État à signaler son absence au sommet. Alors que Poutine a également manqué le sommet du G20 en Indonésie l'année dernière, à cause des tensions liées à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ce sera la première fois qu'un dirigeant chinois ne participera pas à un sommet depuis la première réunion en 2008.

«Je ne pense pas que la décision de Xi Jinping de ne pas participer soit liée au G20 en tant que tel», a révélé Manoj Kewalramani, chargé d'études sur la Chine à la Takshashila Institution.

«Ce n'est pas comme si Pékin ne voyait pas l'intérêt de ce groupe. Cependant, elle ne veut pas être perçue comme approuvant l'Inde en tant que leader de l'hémisphère sud, ce qui est la façon dont le gouvernement indien a présenté sa présidence du G20», a-t-il signalé.

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Le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le président chinois, Xi Jinping, apparaissent sur une photo de famille avec le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, lors du sommet des BRICS de 2023 à Johannesburg, en Afrique du Sud, au cours duquel ils se sont positionnés comme la principale voix des économies émergentes de l’hémisphère sud (Photo, REUTERS/Archives).

L'Inde et la Chine, les deux pays les plus peuplés du monde, ont rivalisé pour se positionner comme les principaux porte-parole des économies émergentes du Sud, c'est-à-dire des pays situés pour la plupart dans l'hémisphère sud et principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine, qui, jusqu'à présent, ont souvent été décrits comme des pays en développement ou moins développés.

L'Inde a utilisé le principal forum mondial de coopération économique pour se présenter comme jouant un rôle de passerelle entre ces pays et l'Occident.

Lors du sommet du B20 du mois dernier — le forum de dialogue officiel du G20 pour la communauté mondiale des affaires — le ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar, a déclaré que «le mandat principal du G20 est de promouvoir la croissance économique et le développement et cela ne peut pas avancer si les préoccupations cruciales des pays du Sud ne sont pas prises en compte.»

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Le ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar (Photo fournie).

Sous la présidence de l'Inde, de nombreuses réunions ont porté sur des problèmes qui touchent le Sud, comme la réforme de l'architecture de la dette internationale et l'impact des incertitudes géopolitiques sur l'accès à l'alimentation et à l'énergie.

L'Inde s'est également engagée, en tant que présidente du G20, à donner la priorité à la lutte contre la crise climatique, notamment au financement de la réponse au changement climatique, au développement des technologies vertes et à une transition énergétique équitable.

Au cours du sommet du G20, les dirigeants du monde entier se pencheront sur ce que l'on appelle généralement les problèmes clés qui affectent la stabilité du marché mondial.

Parmi les autres questions qui feront l'objet d'un accord figurent le développement vert, qui comprend le financement de la lutte contre le changement climatique, l'accessibilité des infrastructures publiques numériques et l'augmentation des sources d'énergie renouvelables, ainsi qu'un plan mondial visant à améliorer l'agriculture durable et la sécurité alimentaire.

Mais les pays membres du G20 parviendront-ils à un consensus?

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Le ministre adjoint de la Culture de l'Arabie saoudite, Rakan ben Ibrahim al-Tawq, a représenté le Royaume à la réunion des ministres de la Culture du G20 à Varanasi, en Inde, samedi (Photo, SPA /Archives).

L'objectif ultime du forum du G20 est de formuler une déclaration commune et la guerre en cours en Ukraine risque de l'affecter. Dans le communiqué, les dirigeants devront expliquer, par exemple, pourquoi le monde est confronté à l'insécurité alimentaire et énergétique et à une inflation élevée.

Cependant, lors des réunions ministérielles qui se sont tenues tout au long de l'année, les pays du G20 ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur les causes de cette situation.

Les pays occidentaux attribuent la crise à l'invasion de l'Ukraine, grenier à blé du monde, par la Russie, et certains, dont les États-Unis, la France et le Canada, ont fait savoir qu'ils refuseraient de signer toute déclaration commune qui ne condamnerait pas cette invasion.

Si les dirigeants ne parviennent pas à un consensus, ce serait la première fois depuis la création de l'Union qu'un sommet se termine sans communiqué commun. Dans ce cas, l'Inde, en tant que pays hôte, devra produire une déclaration résumant les points sur lesquels les pays se sont mis d'accord ainsi que leurs divergences.

«Le sommet du G20 se tient à un moment où le monde est touché par la guerre en Ukraine, et l'Inde représente la passerelle entre les deux points de vue extrêmes», a déclaré Sanjay Kapoor, analyste et rédacteur en chef du magazine politique Hard News.

Il a soutenu: «C'est un sommet difficile à organiser à ce stade. Bien qu'il ait des possibilités, le défi serait de parvenir à un consensus sur les questions essentielles. Les réunions ministérielles n'ont pas donné grand-chose dans ce sens.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.