Aux catastrophes au Maroc et en Libye, le Moyen-Orient répond par la solidarité

Des inondations ont renversé des véhicules et détruit des infrastructures dans la ville côtière méditerranéenne de Derna, dans l'est de la Libye, le 10 septembre 2023 (à gauche), deux jours après qu'un puissant tremblement de terre au Maroc a secoué la vieille ville de Marrakech (à droite) (Photos, AFP).
Des inondations ont renversé des véhicules et détruit des infrastructures dans la ville côtière méditerranéenne de Derna, dans l'est de la Libye, le 10 septembre 2023 (à gauche), deux jours après qu'un puissant tremblement de terre au Maroc a secoué la vieille ville de Marrakech (à droite) (Photos, AFP).
Des soldats jordaniens préparent un convoi d'aide humanitaire, le 13 septembre à Amman (Photo, AFP).
Des soldats jordaniens préparent un convoi d'aide humanitaire, le 13 septembre à Amman (Photo, AFP).
Les eaux de crue de la tempête méditerranéenne Daniel sont visibles dans la ville côtière libyenne de Derna, le 12 septembre 2023 (Photo, AP/Jamal Alkomaty).
Les eaux de crue de la tempête méditerranéenne Daniel sont visibles dans la ville côtière libyenne de Derna, le 12 septembre 2023 (Photo, AP/Jamal Alkomaty).
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Publié le Jeudi 14 septembre 2023

Aux catastrophes au Maroc et en Libye, le Moyen-Orient répond par la solidarité

  • Un séisme d'une magnitude de 6,8 a frappé les montagnes de l'Atlas marocain au sud de Marrakech vendredi, faisant près de 3 000 morts
  • Deux barrages fluviaux ont cédé dimanche dans la ville côtière de Derna, en Libye, faisant au moins 5 000 morts et des milliers de disparus

NAIROBI/LONDRES : L'Afrique du Nord a subi deux catastrophes en trois jours : un tremblement de terre dévastateur a frappé le Maroc vendredi, suivi d'inondations catastrophiques en Libye dimanche, faisant des milliers de morts et de nombreux disparus, ce qui a déclenché une intervention d'aide mondiale.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un puissant tremblement de terre, d'une magnitude de 6,8, a frappé les hauteurs des montagnes de l'Atlas, à environ 70 km au sud de Marrakech, rasant des villages entiers, tuant au moins 2 900 personnes et laissant des milliers d'autres sans abri.

Dans la province marocaine d'Al-Haouz, des communautés agricoles isolées se sont retrouvées coupées du monde et nombre d'entre elles doivent se débrouiller seules. Il s'agit du tremblement de terre le plus meurtrier depuis 1960 et le plus puissant depuis plus d'un siècle dans ce pays d'Afrique du Nord.

Au moment même où les agences d'aide et les pays donateurs mettaient en place leur réponse à cette catastrophe, un autre désastre se produisait à l'est, dans une Libye déchirée par la crise, où la tempête Daniel a provoqué la rupture de deux barrages fluviaux dimanche après-midi.

L'énorme vague d'eau libérée par les barrages a frappé la ville côtière méditerranéenne de Derna, emportant bâtiments, véhicules et personnes dans la mer. Le nombre de morts confirmés a dépassé les 5 000 mercredi, et des milliers d'autres sont toujours portés disparus.

«La situation de la Libye est en dents de scie. Nous avons traversé tellement de choses – des conflits, des hauts et des bas politiques, et maintenant ces inondations qui ajoutent au chaos», a déclaré à Arab News, Mohammed Thabit, un journaliste libyen basé à Tripoli.

«Mais n'oubliez pas que nous sommes résilients. Nous avons affronté le pire et nous continuerons à nous battre pour un avenir meilleur, quels que soient les défis à relever», a-t-il ajouté.

Cette capture d'une vidéo publiée sur le compte Facebook du Croissant-Rouge libyen le 11 septembre 2023 montre des membres de leur équipe aidant des conducteurs dont les voitures sont englouties par les inondations dans la ville d'al-Bayda, dans l'est de la Libye (Photo, Basma Badran, Croissant-Rouge libyen via AFP).

La ville de Derna, située à 300 km à l'est de Benghazi, est entourée de collines et coupée en deux par ce qui est normalement un lit de rivière asséché en été, mais qui s'est transformé en un torrent d'eau boueuse en furie qui a également emporté plusieurs ponts importants.

Derna comptait environ 100 000 habitants et de nombreux bâtiments à plusieurs étages situés sur les rives du fleuve se sont effondrés, les habitants, leurs maisons et leurs voitures disparaissant dans les eaux en furie.

Des membres des services d'urgence travaillent près d'un bâtiment détruit par un puissant orage et de fortes pluies dans la ville de Derna, en Libye, le 12 septembre 2023 (Photo, capture d'écran d'une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par Ali M. Bomhadi/via Reuters).

«Face aux inondations dévastatrices en Libye, c'est un crève-cœur», a déclaré Thabit. «Nos barrages ont bénéficié d'un certain financement, mais il semble que certaines personnes se soient enfuies avec l'argent au lieu de réparer les choses. Les temps sont durs, mais nous sommes encore plus durs.»

Le Conseil présidentiel libyen a déclaré les villes de Derna, Chahat et Al-Bayda en Cyrénaïque, zones sinistrées et a demandé une aide internationale pour faire face aux effets des inondations causées par la tempête.

EN BREF

Un tremblement de terre de magnitude 6,8 s'est produit vendredi sur les hauteurs de l'Atlas marocain, à environ 70 km au sud de Marrakech, faisant au moins 2 900 victimes.

 

Dans la ville côtière libyenne de Derna, la tempête Daniel a provoqué la destruction de deux barrages fluviaux dimanche, faisant au moins 5 000 morts et des milliers de disparus.


L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Algérie, la Jordanie, l'Irak, le Koweït, la Tunisie et la Turquie ont proposé leur aide à la Libye et au Maroc.

La Libye est en effet sous le contrôle de deux administrations rivales : le gouvernement internationalement reconnu de Tripoli et les autorités basées avec le Parlement dans l'est.

«Les besoins humanitaires sont énormes et dépassent largement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même celles du gouvernement», a déclaré Tamar Ramadan, présidente de la délégation de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en Libye, dans un communiqué adressé aux Nations unies.

«C'est pourquoi le gouvernement de l'Est a lancé un appel international à l'aide», a-t-elle ajouté.

Selon les scientifiques, cette tempête n'est que le dernier événement météorologique extrême en date à présenter certaines caractéristiques du changement climatique (Photo, AP/Jamal Alkomaty).

Margaret Harris, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé, a déclaré que les inondations avaient des proportions «énormes».

«De mémoire d'homme, il n'y a jamais eu de tempête de ce type dans la région, c'est donc un grand choc», a-t-elle indiqué.

L'inquiétude porte également sur les centaines de milliers de migrants et de réfugiés originaires de plus de 40 pays qui utilisent la Libye comme point de départ afin de rejoindre l'Europe et qui ont probablement été pris dans les inondations.

Des sauveteurs fouillent les décombres d'une maison endommagée par le tremblement de terre dans le village d'Imi N'Tala près d'Amizmiz au Maroc, le 13 septembre 2023 (Photo, AFP).

Face à l'inquiétude mondiale suscitée par ces deux catastrophes, plusieurs pays ont offert leur aide et déployé des équipes de secours à Derna et dans des villages isolés du Maroc afin d'aider les survivants et de récupérer les corps de leurs proches dans les décombres.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Algérie, la Jordanie, l'Irak, le Koweït, la Tunisie et la Turquie ont offert leur aide. L'Arabie saoudite a exprimé mardi sa solidarité avec «la Libye et son peuple frère, ainsi qu'avec les victimes des inondations».

Le roi Salmane et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, avaient auparavant ordonné l'envoi de vols d'aide au Maroc, et le prince héritier avait appelé le roi Mohammed VI pour affirmer la solidarité du Royaume avec le peuple marocain.

Des villageois et des sauveteurs récitent une prière devant le corps d’une victime du tremblement de terre dans le village d'Imi N'Tala près d'Amizmiz, le 13 septembre 2023 (Photo, AFP).

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a décrété un deuil de trois jours et ordonné au personnel militaire de fournir une aide humanitaire, notamment des équipes de secours, du matériel de sauvetage et des camps d'hébergement pour la Libye et le Maroc.

Le cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, président des Émirats arabes unis, a ordonné l'envoi de secours d'urgence et d'équipes de recherche et de sauvetage en Libye, en déployant deux avions d'aide transportant 150 tonnes de nourriture, de secours et de fournitures médicales.

Un vol koweïtien a décollé mercredi avec 40 tonnes de fournitures pour la Libye, tandis que la Jordanie a envoyé un avion militaire chargé de colis alimentaires, de tentes, de couvertures et de matelas.

Une femme réagit devant les décombres des bâtiments détruits à la suite du séisme meurtrier de magnitude 6,8 du 8 septembre dans le village d'Imi N'Tala près d'Amizmiz dans le centre du Maroc, le 10 septembre 2023 (Photo, AFP).

Rien de tout cela n’a nui à la réponse au séisme marocain. Des sauveteurs d'Espagne, du Royaume-Uni et du Qatar aident les équipes de recherche locales à retrouver des survivants.

De nombreux villageois marocains sont privés d'électricité et de réseau téléphonique depuis le tremblement de terre. Ils ont dû secourir des proches et retirer des cadavres de leurs maisons détruites sans aucune assistance.

Les Nations unies ont estimé que plus de 300 000 personnes, dont un tiers d'enfants, avaient été touchées par le puissant séisme qui s'est produit juste après 23 heures, alors que la plupart des familles dormaient.

Les Marocains ont fait preuve d'une résilience remarquable face à l'adversité, mais alors que les équipes de secours se livrent à une course contre la montre pour retrouver les survivants, les experts estiment que la priorité devrait être de rétablir un sentiment de normalité.

Une photo montrant l’ampleur des dégâts causés par le tremblement de terre qui a touché Marrakech (Capture d’écran).

«Si les bâtiments et les villes peuvent être reconstruits grâce aux efforts de reconstruction, c'est le retour à la normale pour les survivants qui constitue le plus grand défi», a déclaré Karim Wafa al-Hussaini, un historien ayant des racines au Maroc, à Arab News.

«Inculquer un nouveau sentiment de normalité au sein de la population sera certainement l'un des plus grands défis à relever pendant et après les projets de reconstruction», a-t-il souligné.

Le tremblement de terre a mis en évidence la fragilité des bâtiments des zones rurales du Maroc, construits selon les techniques traditionnelles amazighes. Le changement climatique a également laissé sa marque, rendant les structures plus vulnérables à la dévastation.

Fatima Ahouli, directrice des opérations de l'initiative Imal pour le climat et le développement, basée au Maroc, estime que ces derniers incidents soulignent la nécessité d'investir dans des infrastructures conçues pour faire face aux catastrophes naturelles et aux phénomènes météorologiques extrêmes.

«Cela implique la construction d'infrastructures robustes, telles que des établissements d'enseignement et des installations de soins de santé, capables de résister aux rigueurs des phénomènes météorologiques violents, tout en encourageant des pratiques de gestion durable des ressources», a-t-elle déclaré.

Le roi Mohammed VI du Maroc a lancé des estimations pour évaluer les dégâts structurels et la faisabilité de la reconstruction des régions les plus touchées. Néanmoins, les opérations de sauvetage ont fait l'objet de critiques alors que le nombre de morts ne cesse d'augmenter.

Pendant ce temps, à Marrakech, où l'aide de l'État aux survivants a été la plus immédiate, de nombreux bâtiments modernes ont été épargnés par les secousses. Plusieurs des célèbres sites historiques de la ville n'ont cependant pas eu cette chance.

«La fureur du tremblement de terre a principalement visé des bâtiments anciens, certains datant de plusieurs siècles, construits selon les méthodes traditionnelles de l'argile qui prévalaient autrefois à Marrakech», a déclaré à Arab News, Yassine Soussi Temli, associé directeur de la société d'investissement Maghreb Capital Advisers.

«Le patrimoine architectural caractéristique de la ville a subi les conséquences du tremblement de terre de plein fouet», a-t-il ajouté.

Les médias marocains ont confirmé l'effondrement de certaines parties de la mosquée de Tinmel. Les images qui circulent en ligne montrent des murs qui s'écroulent, une tour partiellement tombée et d'importants amas de débris.

L'Unesco a été informée des dégâts causés à la mosquée, qui avait été proposée pour figurer sur sa prestigieuse liste de sites du patrimoine mondial, et prévoit d'envoyer une équipe pour en évaluer les dégâts.

Si certaines structures de la vieille ville de Marrakech, elle-même classée au patrimoine mondial de l'Unesco, ont subi des dommages importants, d'autres sites vénérés ont été largement épargnés.

Un survivant du tremblement de terre en train d’accomplir sa prière devant une maison endommagée dans le village d'Ighermane près d'Adassil dans le centre du Maroc, le 13 septembre 2023 (Photo, AFP).

La place Jamaa Alfna, par exemple, une attraction touristique très animée qui regorge de marchés, de vendeurs ambulants et de jardins, semble avoir résisté à l'impact du tremblement de terre de manière relativement indemne.

La mosquée Koutoubia, qui se dresse au-dessus de la place, est également restée structurellement saine, bien que des fissures aient été signalées dans certaines parties des murs de terre rouge emblématiques de la vieille ville.

L'impact économique du tremblement de terre est multiple. Bien qu'étant une destination touristique majeure, Marrakech n'est pas le principal moteur de la croissance économique du Maroc. Ce rôle est réservé à l'axe Rabat-Casablanca, le moteur industriel du pays.

En outre, la région en plein essor de Tanger, avec son port prospère, promet un potentiel économique considérable.

Des personnes déplacées par le tremblement de terre transportent de l'aide humanitaire jusqu'à leurs tentes dans la ville d'Imi N'tala, près de Marrakech, au Maroc, le 13 septembre 2023 (Photo, AP /Mosa'ab Elshamy).

Le tremblement de terre aura inévitablement un impact sur l'économie de Marrakech, mais le gouvernement a insisté pour que les réunions annuelles du groupe de la Banque mondiale et du FMI se déroulent comme prévu du 9 au 15 octobre.

«La performance économique du Maroc, avant le tremblement de terre, avait démontré sa résilience face aux défis mondiaux», a souligné Temli. «Le pays avait surmonté la pandémie de la Covid-19 et géré les pressions inflationnistes avec un équilibre louable. Le Maroc est même devenu l'un des principaux bénéficiaires des investissements directs étrangers en Afrique du Nord.

«Je suis certain que le gouvernement mettra en place toutes les mesures nécessaires pour reconstruire rapidement la ville de Marrakech afin qu'elle puisse continuer à accueillir les millions de touristes qu'elle reçoit chaque année.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU met en garde contre le « point de rupture » et appelle à une action immédiate lors de la conférence sur la Palestine

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
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  • Antonio Guterres exhorte les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné, mais un tournant décisif sur la voie de la création d'un État palestinien".
  • Rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde entier", souligne le Secrétaire général de l'ONU.

NEW YORK : Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé lundi un avertissement brutal aux dirigeants mondiaux participant à la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine, déclarant que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et exhortant à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement de la voie vers une solution à deux États.

S'exprimant lors de la séance de clôture de la conférence à New York, M. Guterres a félicité la France et l'Arabie saoudite d'avoir organisé cette rencontre, la qualifiant d'"occasion rare et indispensable" de passer de la rhétorique à l'action.

"Nous sommes ici aujourd'hui les yeux grands ouverts, pleinement conscients des défis qui nous attendent", a-t-il déclaré. "Le conflit israélo-palestinien dure depuis des générations, défiant les espoirs, la diplomatie, les innombrables résolutions et le droit international.

Mais, a insisté M. Guterres, sa persistance "n'est pas inévitable. Il peut être résolu. Cela exige une volonté politique et un leadership courageux. Et cela exige la vérité.

"La vérité, c'est que nous sommes à un point de rupture : Nous sommes à un point de rupture. La solution à deux États est plus éloignée que jamais".

Tout en condamnant sans équivoque les "horribles attentats terroristes du 7 octobre perpétrés par le Hamas et la prise d'otages", M. Guterres a souligné que "rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde".

Rien ne justifie, a-t-il ajouté, "la famine de la population de Gaza, le meurtre de dizaines de milliers de civils, la fragmentation du territoire palestinien occupé, l'expansion des colonies israéliennes, la montée de la violence des colons, la démolition des maisons palestiniennes et les déplacements forcés, les changements démographiques sur le terrain, l'absence d'un horizon politique crédible et le soutien ouvert, y compris dans une récente déclaration de la Knesset, à l'annexion de la Cisjordanie".

"Soyons clairs : l'annexion progressive de la Cisjordanie occupée est illégale. Elle doit cesser", a déclaré M. Guterres. "La destruction massive de Gaza est intolérable. Elle doit cesser. Les actions unilatérales qui compromettraient à jamais la solution des deux États sont inacceptables. Elles doivent cesser.

"Il ne s'agit pas d'événements isolés", a-t-il ajouté. "Ils font partie d'une réalité systémique qui démantèle les fondements de la paix au Moyen-Orient.

En exhortant les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné", António Guterres a déclaré qu'elle devait au contraire être un "tournant décisif, qui catalyse des progrès irréversibles vers la fin de l'occupation et la réalisation de notre aspiration commune à une solution viable à deux États".

Il a réaffirmé la vision de deux États indépendants, souverains, démocratiques et d'un seul tenant - Israël et la Palestine - vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d'avant 1967 et avec Jérusalem comme capitale des deux États.

"Cela reste le seul cadre ancré dans le droit international, approuvé par cette Assemblée et soutenu par la communauté internationale", a-t-il déclaré. "C'est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Et c'est la condition sine qua non de la paix dans l'ensemble du Moyen-Orient".

M. Guterres a souligné la nécessité d'un "leadership audacieux et fondé sur des principes" de la part d'Israël, de la Palestine et d'autres acteurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com