Séisme au Maroc: les secouristes s'activent dans les villages dévastés

Des secouristes transportent un corps retrouvé dans les décombres d'une maison endommagée par le tremblement de terre du village d'Imi N'Tala, près d'Amizmiz, le 13 septembre 2023 (Photo, Fadel Senna, AFP).
Des secouristes transportent un corps retrouvé dans les décombres d'une maison endommagée par le tremblement de terre du village d'Imi N'Tala, près d'Amizmiz, le 13 septembre 2023 (Photo, Fadel Senna, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 13 septembre 2023

Séisme au Maroc: les secouristes s'activent dans les villages dévastés

  • La Croix-Rouge a lancé un appel de fonds d'environ 100 millions d'euros, afin de soutenir les opérations de secours
  • Le séisme a dévasté de nombreuses habitations de villages situés dans des zones montagneuses, parfois très difficiles d'accès, comme celui d'Ineghede, où onze de ses 200 habitants ont péri

INEGHEDE: Les secouristes au Maroc ont intensifié mercredi leurs efforts pour venir en aide aux villages de montagne dévastés par le violent séisme qui a fait près de 3 000 morts, mais les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisent cinq jours après la catastrophe.

Le tremblement de terre, qui a frappé vendredi soir une région du Haut-Atlas, au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech (centre), a fait 2 946 morts et 5 674 blessés, selon un dernier bilan officiel mercredi soir.

Une réplique a été ressentie à Imi N'Tala, à 70 km au sud-ouest de Marrakech, où un rocher est tombé. Une personne a été légèrement blessée et transportée à l'hôpital, selon une équipe de l'AFP sur place.

Face à l'ampleur de la catastrophe, les autorités marocaines ont sollicité plusieurs pays étrangers comme l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis, pour envoyer des équipes de recherche et sauvetage.

La Croix-Rouge a lancé un appel de fonds d'environ 100 millions d'euros, afin de soutenir les opérations de secours.

Le séisme a dévasté de nombreuses habitations de villages situés dans des zones montagneuses, parfois très difficiles d'accès, comme celui d'Ineghede, où onze de ses 200 habitants ont péri.

"On a tout perdu", se désole Mohammed al-Moutawak, un agriculteur de 56 ans.

Une dépouille a été sortie des décombres d'une maison effondrée par une équipe de secouristes à Talat N'Yaqoub, au sud de Marrakech, selon des images diffusées par les télévisions.

Solidarité

Trois dépôts d'aides ont été installés à Taroudant (sud-ouest): produits alimentaires, couvertures ou encore matelas sont acheminés par voie terrestre ou hélicoptères selon l'état des pistes menant aux zones touchées.

"Nous intervenons dans beaucoup d'endroits" que les "véhicules ne peuvent atteindre", a expliqué le capitaine Fahas Abdallah Al Dosanri, de l'équipe de pompiers qatarie.

A Tikht, où une soixantaine de personnes sont mortes, la population a également reçu de l'aide, dont des couches pour bébés collectés par une association locale.

"Nous avons de quoi manger grâce aux bienfaiteurs", lance Afrah Fouzia, une jeune femme de 18 ans installée dans une tente aux pieds de son village entièrement détruit.

Un peu plus loin, dans la commune d'Adassil, des sinistrés se sont rassemblés dans un point improvisé de distribution d'aides, où s'activaient une vingtaine de volontaires venus de la ville d'Iznit, à quelque 400 km de là.

"Nous avons lancé un appel sur Facebook et moins d'une demi-heure plus tard, les donations ont commencé à arriver de façon incroyable", raconte Mariam El Bakrem, une Marocaine de 38 ans. Elle a affrété une quarantaine de camions remplis de nourritures et de vêtements en direction des régions affectées.

Pluie

Malgré l'aide, les survivants restent incertains quant à leur sort, certains craignant l'arrivée de la pluie.

"Les autorités ne nous disent rien à ce sujet", s'emporte Afrah Fouzia, de Tikht. "Bientôt, il commencera à pleuvoir, à faire plus froid, et il y a plein d'enfants ici."

Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a assuré que les citoyens qui avaient perdu leur logement recevraient des indemnités.

L'armée marocaine a installé des hôpitaux de campagne pour soigner les blessés dans les zones enclavées, comme dans le village d'Asni, dans la province sinistrée d'Al-Haouz, à un peu plus d'une heure de Marrakech.

Trois blessés ont été évacués mercredi depuis Ighil vers Marrakech, par un hélicoptère de l'armée. Entre 35 à 40 missions d'évacuation et d'acheminement d'aides vers les points inaccessibles par la route, sont effectuées depuis samedi, selon la chaîne de télévision publique Al Oula.

Des drones de reconnaissance sont également utilisés pour un suivi direct de la situation dans les zones sinistrées.

Des équipes du ministère de l'Equipement ont poursuivi leurs travaux pour rouvrir des pistes menant à des petits villages montagneux dans cette province.

Le séisme a atteint une magnitude 7, selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon l'Institut de géophysique américain, USGS). Il est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc.

Il s'agit aussi du plus meurtrier dans le royaume depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest, le 29 février 1960. De 12 000 à 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.

Le pape François, qui a effectué une visite au Maroc en 2019, a déclaré que ses pensées allaient "au noble peuple marocain".

"Prions pour le Maroc, prions pour les habitants pour que le Seigneur leur donne la force pour récupérer."


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Short Url
  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
Short Url
  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.