Séisme au Maroc: des fake news inondent la Toile et attisent la peur au sein de la population

Des pompiers continuent de chercher des victimes sous les décombres des maisons détruites dans le village d'Imi N'Tala, le 17 septembre 2023, après le puissant tremblement de terre de magnitude 6,8. (Photo, AFP)
Des pompiers continuent de chercher des victimes sous les décombres des maisons détruites dans le village d'Imi N'Tala, le 17 septembre 2023, après le puissant tremblement de terre de magnitude 6,8. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 19 septembre 2023

Séisme au Maroc: des fake news inondent la Toile et attisent la peur au sein de la population

  • Sur les réseaux sociaux marocains des dizaines de fake news ont souvent été à l'origine de mouvements de panique «digitaux»
  • Des vidéos montrant l'effondrement d'immeubles à Casablanca et à Rabat, de navires renversés sur les quais se sont avérés être des fake news vérifiées par la MAP, l’agence de presse nationale

CASABLANCA: Dès le moment où la terre a tremblé au Maroc, des rumeurs se sont propagées, pour rapidement se transformer en fake news. 

Dans de telles circonstances, une catastrophe naturelle en l'occurrence, il arrive que face à l'inconnu, l’individu contrôlé par la peur et guidé par son instinct de survie, puisse propager de fausses informations. 

Cependant, à l'ère des réseaux sociaux, certains partagent délibérément des informations mensongères, provoquant souvent des réactions de panique, alors même que les victimes du séisme sont déjà psychologiquement fragilisées. 

Ainsi, dès le lendemain du tremblement de terre qui a fait 3 000 morts et plus de 5 500 blessés dans le sud du Maroc, l’agence de presse nationale, la MAP a pris les devants en s'érigeant comme barrière à la désinformation.

«Le séisme qui a frappé le vendredi 8 septembre la province d'Al Haouz fait l'objet de plusieurs fake news. La MAP fait le tri entre intox et informations vraies», indique la MAP sur sa plate-forme mapnews.ma.

Sur les réseaux sociaux marocains des dizaines de fake news ont souvent été à l'origine de mouvements de panique «digitaux».

Des vidéos montrant l'effondrement d'immeubles à Casablanca (ville légèrement touchée par le séisme), des photos d'infrastructures portuaires ruinées et de navires renversés sur les quais, des images faisant état d’effondrements d’habitations dans la capitale Rabat, se sont tous avérés être des éléments de désinformations vérifiés par la MAP.

L’une des informations qui a fait le plus sensation dans le royaume chérifien et qui s’est révélée par la suite fausse est le partage sur la Toile d’images attribuées au sismologue Frank Hoogerbeets, alertant sur autre séisme de grande ampleur au Maroc. 

L’agence officielle marocaine a rapidement publié un communiqué expliquant que sur son compte officiel sur la plate-forme X (ex-Twitter), «le sismologue a nié les rumeurs selon lesquelles il aurait prédit un autre séisme au Maroc». 

Elle a également ajouté que Frank Hoogerbeets avait déclaré que «certains médias semblent prétendre que j'ai prédit un autre grand séisme au Maroc. Cette assertion est fausse. J'ai répondu ici à des questions sur la menace actuelle», concluant qu’habituellement, «après un tremblement de terre comme celui du 8 septembre, des répliques plus petites (M 4-5) se produisent. Un autre gros problème est moins probable».

Quelques jours plus tard, une publication alertant «de précipitations atteignant 120 mm et de rafales de vents jusqu'à 95 km/h» allaient s’abattre sur les zones sinistrées a également été démentie par la MAP qui a contacté la Direction générale de la météorologie, qui pour sa part, «a catégoriquement démenti cette information, affirmant qu'elle n'a publié aucune alerte à ce sujet», selon un communiqué de la même source.

Les autorités locales qui jouent également un rôle prépondérant dans la lutte contre la désinformation, ont de leur côté invité les citoyens à ne pas se laisser berner par les rumeurs et les intox, susceptibles de semer la terreur parmi les populations lorsque par exemple des publications sur les réseaux sociaux ont signalé le crash d’un hélicoptère dans le périmètre de la province d’Azilal. L’accident en question est en fait survenu dans un autre pays.

Enfin, une vidéo qui a fait le tour du monde et qui a même été reprise par «des médias sérieux»  présentait un nouveau-né nu prétendument retiré des décombres par miracle. Dans les faits et selon la MAP, «il s’agit d’une ancienne vidéo, publiée en mai 2019 d’un nourrisson abandonné juste après l’accouchement».

 


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.