Budget de la Sécu: l'exécutif pris en étau entre besoins de santé et dérapage des dépenses

L'ancien ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal (à droite), et Thomas Cazenave, nouveau ministre délégué aux Comptes publics, s'expriment lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs au ministère de l'Économie et des Finances à Bercy, à Paris, le 21 juillet 2023. (Photo de Geoffroy Van Der Hasselt / AFP)
L'ancien ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal (à droite), et Thomas Cazenave, nouveau ministre délégué aux Comptes publics, s'expriment lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs au ministère de l'Économie et des Finances à Bercy, à Paris, le 21 juillet 2023. (Photo de Geoffroy Van Der Hasselt / AFP)
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Publié le Samedi 23 septembre 2023

Budget de la Sécu: l'exécutif pris en étau entre besoins de santé et dérapage des dépenses

  • Revenue d'un déficit abyssal de presque 40 milliards d'euros en 2020 pour cause de Covid, la Sécu (plus de 600 milliards d'euros de dépenses) devrait réduire ses pertes à 7,8 milliards en 2023
  • En cas de maladie chronique et d'affection de longue durée, un médecin peut prescrire des séances d'activité physique non remboursées par la Sécurité sociale mais cela pourrait changer pour certaines pathologies

PARIS : Juguler l'hémorragie à l'hôpital et apaiser les soignants libéraux, mais freiner au maximum les dépenses après l'explosion des années Covid: le budget 2024 de la Sécurité sociale, qui doit être présenté la semaine prochaine a tout d'une équation impossible.

Des finances contraintes

Revenue d'un déficit abyssal de presque 40 milliards d'euros en 2020 pour cause de Covid, la Sécu (plus de 600 milliards d'euros de dépenses) devrait réduire ses pertes à 7,8 milliards en 2023, selon les dernières prévisions de la commission des comptes de la Sécurité sociale. Mais le «trou» pourrait recommencer à se creuser dès 2024, a averti la Cour des comptes.

Bercy réclame donc aujourd'hui une cure de rigueur, en particulier dans la santé où les dépenses ont dérapé de plusieurs milliards en 2023.

Nouvelles dépenses à l'hôpital et en ville

Pour compenser l'inflation et les mesures salariales destinées à enrayer la fuite de son personnel (mesure salariales, meilleures rémunération des gardes de nuit et de week-end), les hôpitaux réclament un rattrapage d'au moins 3 milliards d'euros pour 2023.

Pour 2024, la FHF (Fédération hospitalière de France, qui regroupe les hôpitaux publics) et la Fédération hospitalière privée (FHP) demandent 5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires, soit une hausse de 4,94% sur 2023.

Du côté des soins de ville, les dépenses ont également augmenté plus fortement que prévu, avec un dérapage qui se chiffrerait là aussi en milliards, selon des sources parlementaires et professionnelles. Le dérapage va être difficile à ralentir.

L'Assurance maladie a négocié ces derniers mois des revalorisations tarifaires avec plusieurs catégories de soignants, en échange de contreparties pour lutter contre les déserts médicaux.

Elle devrait également reprendre rapidement cet automne des négociations avec les médecins libéraux: le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a promis que l'augmentation de 1,5 euro des consultations en vigueur le 1er novembre n'était qu'une «étape».

Economies sur les médicaments: aux assurés de payer

Face aux «dérives» des dépenses en médicaments, le gouvernement souhaiterait doubler la franchise médicale --reste à charge que payent les assurés sociaux sur chaque boîte-- qui s'élève aujourd'hui à 50 centimes, ainsi que la participation forfaitaire chez le médecin, d'un euro actuellement.

Le plafond de 50 euros par an et par assuré pour chacune des deux enveloppes --au delà duquel tout est remboursé-- ne devrait cependant pas bouger. Le gouvernement gagnerait ainsi quelque 500 millions d'euros.

Un geste concédé à l'industrie pharmaceutique

L'exécutif compte limiter la «clause de sauvegarde», une contribution financière que les entreprises pharmaceutiques reversent à l'Assurance maladie lorsque leur chiffre d’affaires au titre des médicaments croit plus vite que ce qui est prévu par la loi. Elle sera abaissée à 1,6 milliard pour 2023 et stabilisée à ce niveau l'année prochaine.

Haro sur les arrêts de travail et la fraude sociale

Le coût des arrêts maladie a bondi de 8,2% hors Covid en 2022, et il serait l'une des causes principales du dérapage des soins de ville en 2023.

Le gouvernement entend mettre un coup de frein, en renforçant notamment les contrôles.

Un «moins bon remboursement» n'est pas à ce stade le scénario privilégié mais «ça fait partie des pistes», a dit Aurélien Rousseau fin août.

La fraude aux prestations sociales est également dans le collimateur. La Cour des comptes a chiffré les malversations «de l'ordre de 6 à 8 milliards d'euros» annuels, alors que les contrôles mobilisent «moins de 3.400 agents» dans l'ensemble des caisses.

Pas de hausse des taxes sur l'alcool

Le relèvement des taxes sur l'alcool «ne fait pas partie des projets du gouvernement», a tranché la Première ministre Elisabeth Borne. En juillet, Bercy avait évoqué une piste à l'étude, à l'impact estimé à «0,3 centime par bouteille de vin», plus important pour les alcools forts.

L'idée avait suscité une levée de boucliers jusqu'au sein de la majorité, incluant le député de Gironde Thomas Cazenave, devenu peu de temps après ministre des Comptes publics. Aurélien Rousseau a aussi remis à «l'an prochain» d'éventuelles hausses des prix du tabac.

Activité physique sur ordonnance: un remboursement de la Sécu en vue pour certaines pathologies ?

En cas de maladie chronique et d'affection de longue durée, un médecin peut prescrire des séances d'activité physique, mais elles ne sont remboursées par la Sécurité sociale. Les choses pourraient cependant changer pour certaines pathologies.

Cancers, dépressions légères, diabète: les études scientifiques prouvent depuis des années déjà les bienfaits d'une activité physique parallèlement aux traitements. D'où ces séances dites d'«activité physique adaptée» (APA) permises depuis une loi de 2016, et prises en charge en partie par certaines mutuelles.

La loi sport promulguée en mars 2022 a même élargi à certaines maladies chroniques ainsi qu'à la perte d'autonomie pour les personnes âgées par exemple la liste des pathologies pouvant justifier une APA.

- Vingt millions de personnes -

«Cela représente plus de 20 millions de personnes en France», explique à l'AFP Martine Duclos, endocrinologue et physiologiste, présidente de l'Observatoire national de l'activité physique et de la sédentarité (Onaps). Elle note au passage que les bienfaits de l'activité physique, que ce soit à titre préventif ou de traitement - pas courir un 10 km mais juste marcher, prendre les escaliers ou jardiner - sont parfois méconnus des médecins eux-mêmes.

«Depuis deux ans, c'est intégré à la formation des étudiants en médecine», précise-t-elle.

Concrètement, un cycle d'activité physique adaptée consiste en deux à trois séances hebdomadaire pendant trois mois au minimum auprès notamment des Maisons sport-santé, des établissements créés en 2019. Il varie selon les pathologies.

Du côté de Dunkerque (Nord), c'est à bord d'un bus, à l'initiative d'un cancérologue, que l'association DK Pulse amène les séances vers les domiciles des patients.

La prise en charge financière du bilan préalable aux séances pour une personne atteinte d'un cancer a été décidée en 2020 à hauteur de 180 euros. Mais les séances en elles-mêmes ne sont toujours pas remboursées. Certaines Agences régionales de santé (ARS) mettent la main au pot. Quelques expérimentations, comme celle menée à Nice par l'association Azur Santé pour des patients atteints de pathologies cardio-vasculaires sont prises en charge.

- «Cancer et diabète» -

Cet été, l'Assurance maladie a proposé dans son rapport 2024 «d’engager cette prise en charge en ciblant sur les personnes atteintes de cancer ou de diabète».

La discussion est engagée avec les pouvoirs publics. Lors d'un conseil olympique qui s'est tenu en juillet, Emmanuel Macron a émis le souhait que «l'activité physique adaptée bénéficie d'une prise en charge de droit commun par les organismes d'assurance maladie obligatoire ou complémentaires santé pour certains parcours de soins».

La question est de savoir si ce souhait sera concrétisé dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)?

«Le non-remboursement est l'un des freins» au développement de l'APA, explique Martine Duclos qui a participé à un rapport sur le sport et la santé, remis cet été, qui préconise la prise en charge pour «toutes les maladies chroniques». D'autant que ces maladies peuvent toucher des populations «qui n'ont pas de mutuelle» et «un accès difficile aux soins». Une séance peut coûter «40 euros», un tarif dégressif en groupe, précise-t-elle encore.

Pour l'ex-député Régis Juanico (Génération.s), «il faut un +acte II+ de l'activité physique adaptée avec le remboursement». Auteur du livre «Bougeons, manifeste pour des modes de vie plus actifs», il explique à l'AFP qu'«il faudrait commencer par rembourser la première consultation», bilan et questionnaire, consultation qui n'est pas remboursée.

Selon plusieurs études, dont une menée en 2021 par l'Institut national du cancer, les médecins prescrivent peu l'activité physique adaptée, faute de formation et aussi «par manque de visibilité et de financement».

«A part quelques villes, comme Strasbourg ou Libourne, fortement mobilisées car il y a une volonté politique, le médecin est seul», poursuit l'ancien député.

Il se montre aussi vigilant pour que les Maisons sport-santé puissent avoir un «financement pérenne». Dans l'optique du futur débat parlementaire autour du PLFSS, il reconnaît que «la difficulté de communication pour le gouvernement aujourd'hui, c'est d'un côté une augmentation des dépenses de soins, et de l'autre, dire on va faire d'autres dépenses», dit-il.


JO-2024: des stars et la Seine en majesté pour la cérémonie la plus regardée au monde

Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques. (AFP)
Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques. (AFP)
Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier. (AFP)
Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier. (AFP)
Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue. (AFP)
Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue. (AFP)
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  • Ce ne sont pas "quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter", a assuré quelques heures avant Tony Estanguet, patron des Jeux, qui avait anticipé ce scénario pour l'événement le plus regardé de la planète
  • Pour la première fois, une cérémonie olympique va prendre place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel où aura lieu le final

PARIS: Avec de très nombreux artistes, des stars de la chanson et la Seine en majesté, la cérémonie d'ouverture de Jeux de Paris vendredi s'annonce comme "le plus grand spectacle du XXIe siècle" pour ses organisateurs, contraints de faire avec une invitée surprise... la pluie.

Ce ne sont pas "quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter", a assuré quelques heures avant Tony Estanguet, patron des Jeux, qui avait anticipé ce scénario pour l'événement le plus regardé de la planète, avec la Coupe du monde de football.

Folie des grandeurs 

Pour la première fois, une cérémonie olympique va prendre place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel où aura lieu le final. Mêlant show artistique, défilé des athlètes, hymnes et discours, le spectacle débutera à 19h30 (17h30 GMT).

Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques.

Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier.

Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue.

Le show a été préparé en secret, par séquences, sur des bases nautiques et dans de très grands hangars, mais aussi avec l'aide d'un logiciel recréant la Seine et ses rives.

Paris iconique 

Comme point de départ, le directeur artistique Thomas Jolly a imaginé que la flamme olympique, portée par des garçons de café (un des symboles de Paris), était volée par un mystérieux acrobate à capuche blanche. Devenu fil rouge, celui-ci entraîne le spectateur dans un parcours à travers les plus beaux sites du cœur de la capitale française.

La cathédrale Notre-Dame, qui doit rouvrir en décembre après le gigantesque incendie de 2019 et où des répétitions ont eu lieu sur les échafaudages, sera à l'honneur, comme le musée du Louvre et tous les monuments iconiques bordant la Seine, dans lesquels sont prévus quelques incursions.

Les 12 tableaux raconteront un pays riche de sa "diversité", "inclusif", "non pas une France mais plusieurs France", et célèbreront "le monde entier réuni", selon Thomas Jolly.

Le directeur artistique s'est aussi inspiré de la déesse Sequana, "poursuivie par Neptune, qui lui échappe et se transforme en fleuve": "une femme qui s'émancipe de la violence".

Les quatre auteurs qui ont travaillé avec lui - dont la romancière Leïla Slimani et la scénariste Fanny Herrero ("Dix pour cent" ou "Call my agent" à l'étranger) - ont promis un récit avec "de la joie, de l'émulation, du mouvement, de l'excitation".

Ce sera "le contraire d'une histoire héroïsée", dans un spectacle foisonnant de références littéraires, musicales et cinéma, qui déjouera avec "humour" les "clichés".

Stars au micro

Le show a été conçu dans le plus grand secret mais les fuites abondent: Aya Nakamura, Lady Gaga et Céline Dion sont citées, tout comme le répertoire d'Édith Piaf et Charles Aznavour.

Et la bande-son pourrait être des plus éclectiques, mêlant French touch électro, metal, musique classique, standards de la chanson française, hymnes festifs...

"On sait par exemple que la chanson +Imagine+, de John Lennon, est un passage obligé", avait lâché dans l'hebdomadaire français Télérama la scénariste Fanny Herrero, qui a travaillé sur la narration de la cérémonie.

Côté français, les noms de la chanteuse Juliette Armanet et de l'électron libre Philippe Katerine circulent, de même que ceux du pianiste Sofiane Pamart et la mezzo-soprano Marina Viotti.

Chorégraphie sportive 

La chorégraphie célèbrera le sport et fera une large place au breaking, discipline nouvelle de ces JO. Harnachés, des danseurs de plusieurs ballets se produiront sur les toits, dont l'étoile de l'Opéra de Paris Guillaume Diop, en soliste.

Faisceaux laser

Les deux tiers du show se tiendront dans la lumière du jour. La fin, à la tombée de la nuit, sera assurée par Thomas Dechandon, qui a signé les lumières de l'opéra-rock "Starmania", mis en scène par Thomas Jolly en 2022. Puissants faisceaux lasers balayant la Tour Eiffel en vue !

La cérémonie se terminera par l'allumage de la vasque olympique au jardin des Tuileries. Le suspense est entier sur le dernier porteur de la flamme. Rendez-vous vers 23H00 (21H00 GMT).


La pluie finalement de la partie pour la cérémonie d'ouverture des JO

Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. (AFP)
Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. (AFP)
Un danseur répète quelques heures avant le début de la cérémonie. (AFP)
Un danseur répète quelques heures avant le début de la cérémonie. (AFP)
Des agents de sécurité de la Robezsardze, les gardes-frontières de Lettonie, posent avec leurs chiens devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei et les anneaux olympiques, quelques heures avant le début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 26 juillet 2024. (AFP)
Des agents de sécurité de la Robezsardze, les gardes-frontières de Lettonie, posent avec leurs chiens devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei et les anneaux olympiques, quelques heures avant le début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 26 juillet 2024. (AFP)
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  • "Cette fois, plus vraiment de doute: la pluie devrait se mettre en place vers 20h00, peut-être même vers 19h00, et durer tout le reste de la soirée en s'intensifiant"
  • "Les prévisions se sont totalement inversées depuis hier (jeudi): les modèles prévoient désormais 90% de chances de pluie pendant la cérémonie d'ouverture des JO", ajoute Cyrille Duchesne, chef du service prévisions à Meteo Consult/La Chaîne Météo

PARIS: Parapluie à prévoir pour les spectateurs, ajustements pour les artistes: la pluie devrait finalement être de la partie vendredi pour la cérémonie d'ouverture des JO à Paris, selon les dernières prévisions météorologiques qui excluent toutefois un "scénario catastrophe".

"Cette fois, plus vraiment de doute: la pluie devrait se mettre en place vers 20h00, peut-être même vers 19h00, et durer tout le reste de la soirée en s'intensifiant", observe Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo-France.

"Les prévisions se sont totalement inversées depuis hier (jeudi): les modèles prévoient désormais 90% de chances de pluie pendant la cérémonie d'ouverture des JO", ajoute Cyrille Duchesne, chef du service prévisions à Meteo Consult/La Chaîne Météo.

Il y a 24H00, les prévisionnistes étaient pourtant plutôt optimistes, anticipant un temps nuageux mais "calme", avec un "petit risque" de précipitations.

Pourquoi un tel changement ?

"Avant 24 heures, les prévisions se font à partir de modèles globaux à grande échelle. Mais après, on passe sur des super-calculateurs avec une échelle beaucoup plus fine permettant de distinguer un ensemble de petites structures au sein d'une même perturbation", explique M. Lecou.

C'est précisément une de ces petites structures "de pluies actives qui, pas de chance, devrait aborder l'Ile-de France pendant le spectacle inaugural des Jeux olympiques".

Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. Une partie de ce spectacle, qui débutera à 19h30, se déroulera sur la Seine et 320.000 spectateurs sont attendus sur ses berges.

« Pas de la petite bruine »

Vendredi matin, Paris s'est réveillée sous de petites averses, fruit d'une perturbation venue de la Manche. Lui a succédé un ciel nuageux dans l'après-midi, mais c'est un autre front venu cette fois du Val-de-Loire qui devrait arroser la capitale en fin de journée et en soirée.

"Entre 18h30 et 21h00, les pluies devraient rester intermittentes, mais après cela devrait être plus soutenu", avertit M. Duchesne.

La Chaîne Météo et Météo-France tablent sur des cumuls de 10 à 15 mm sur l'ensemble de la cérémonie. Soit, en un peu plus de trois heures, l'équivalent de huit à 10 jours de pluie pour un mois de juillet.

"Maintenant, il n'y a plus trop d'incertitudes, tous les modèles convergent dans le même sens", a précisé vendredi après-midi M. Lecou.

"Sur la deuxième partie de la cérémonie, ce ne sera pas de la petite bruine. Si vous n'avez pas de parapluie, vous allez être trempés", avertit-il.

Attention toutefois, "seuls les parapluies rétractables sont autorisés", précise l'organisation dans un sms envoyé à des spectateurs, leur recommandant de "prévoir une tenue adaptée".

"Aucun danger non plus, ce ne sera pas non plus une tempête, juste ça va mouiller", tempère M. Lecou.

Les températures devraient rester autour des 20°C toute la soirée et le vent sera faible.

"Les pluies en deuxième partie de soirée pourraient être impactantes pour le déroulé de la cérémonie", estime Cyrille Duchesne. "Toutefois, on est loin du scénario catastrophe", ajoute-t-il excluant à nouveau tout risque d'orages.

Un avis que partage Météo-France. "Bien sûr tout le monde aurait préféré que la cérémonie se fasse sous un grand ciel bleu, mais parler de catastrophe serait exagéré", estime M. Lecou.

"Il y aura peut-être quelques ajustements, en raison d'endroits qui pourraient devenir glissants ou bien la pluie pourrait compliquer le feu d'artifice ou le passage de la patrouille de France, mais cela ne remettra pas en cause l'ensemble du programme".

"On s'était préparé un peu à tous les cas de figure, la très grosse canicule, la pluie. Donc on s'adaptera", a assuré Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des jeux olympiques (Cojo), vendredi sur France Inter.

Un prévisionniste de Météo-France, équipé d'un radar haute résolution, a été détaché au sein de la cellule d'organisation de la cérémonie et "pourra ajuster, minute par minute, en concertation avec les organisateurs" le déroulé du spectacle, a indiqué M. Lecou.

Les organisateurs des Jeux redoutaient la pluie pour la cérémonie mais aussi pour les épreuves prévues dans la Seine. Trop de pluie vendredi et dans les jours qui viennent pourraient mettre en péril les épreuves de triathlon des 30 et 31 juillet, avant celles plus lointaines de natation marathon (8 et 9 août).

Selon les résultats d’analyse dévoilées vendredi, la qualité de l’eau était dans les normes sanitaires six jours sur sept du 17 au 23 juillet.


Guide des athlètes saoudiens participant aux Jeux Olympiques de Paris 2024

 L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris. (Captures d'écran/X/Instagram)
L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris. (Captures d'écran/X/Instagram)
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  • Les athlètes saoudiens concourront dans quatre sports: athlétisme, équitation, natation et taekwondo
  • L’Arabie Saoudite est prête à marquer l’histoire olympique avec une délégation de 10 athlètes à Paris

DUBAÏ: L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris.

L’Arabie Saoudite est prête à marquer l’histoire olympique avec une délégation de 10 athlètes à Paris, dont sept hommes et trois femmes. Ils participeront à quatre disciplines: athlétisme, équitation, natation et taekwondo.

En 12 participations olympiques, le pays a remporté quatre médailles, la plus récente étant l’argent de Tareq Hamedi en karaté à Tokyo 2020.

Zoom sur les espoirs saoudiens à Paris:

Équitation: retour en force après 12 ans d’absence

Deux des quatre médailles olympiques précédentes de l’Arabie Saoudite ont été remportées en saut d'obstacles, avec Khaled Al-Eid remportant le bronze individuel aux Jeux de Sydney 2000, et le quatuor de Ramzy Al-Duhami, Abdullah Alsharbatly, Kamal Bahamdan et le Prince Abdullah Al-Saud, obtenant le bronze par équipe à Londres 2012.

L’équipe de saut d’obstacles, médaillée de bronze à Londres 2012, revient en lice avec les vétérans Ramzy Al-Duhami et Abdullah Alsharbatly, aux côtés de Khaled Almobty et Abdulrahman Alrajhi. Ils visent le podium en individuel et par équipe.

Al-Duhami et Alsharbatly apportent une riche expérience à l’équipe.

Al-Duhami, 52 ans, participera à ses sixièmes Jeux Olympiques, ayant fait ses débuts à Atlanta en 1996.

Alsharbatly, 41 ans, est six fois médaillé d’or aux Jeux Asiatiques (dont l’or par équipe et individuel à Hangzhou 2023) et a été médaillé d'argent aux Championnats du Monde en 2010.

Les cavaliers saoudiens sont de retour aux Jeux Olympiques pour la première fois depuis 2012 et seront de sérieux prétendants dans les compétitions par équipe et individuelles.

Programme d’équitation - saut d’obstacles au Château de Versailles:

1er août – 12h00 – Qualification par équipe en saut d'obstacles 

2 août – 15h00 – Finale par équipe en saut d'obstacles 

5 août – 15h00 – Qualification individuelle en saut d'obstacles

6 août – 11h00 – Finale individuelle en saut d'obstacles

Mashael s’apprête à marquer l’histoire dans le bassin olympique

En 2012 à Londres, la coureuse Sarah Attar et la judoka Wojdan Shahrkhani ont écrit une page d’histoire en devenant les premières femmes à représenter l’Arabie Saoudite aux Jeux Olympiques. Un pas de géant pour le sport féminin dans le royaume.

Depuis, les Saoudiennes ont fait des progrès remarquables dans l'arène sportive. À Paris, une nouvelle pionnière s’apprête à briller: Mashael Alayed, 17 ans, deviendra la première nageuse saoudienne à plonger dans un bassin olympique.

La jeune athlète a bénéficié d’une place d’universalité – l’équivalent d'une invitation wildcard - pour participer aux séries du 200 mètres nage libre. 

Dans le sillage de Mashael, un autre espoir saoudien fera ses débuts olympiques dans la piscine: Zaid Al-Sarraj, 16 ans, le plus jeune membre de la délégation. Lui aussi bénéficiaire d'une place d'universalité, il s'alignera sur le 100 mètres nage libre.

Programme de natation à Paris La Défense Arena :

28 juillet – 13h00 – Séries du 200m nage libre femmes – Mashael Alayed 

30 juillet – 12h00 – Séries du 100m nage libre hommes – Zaid Al-Sarraj

Abutaleb, l’espoir d'une première médaille olympique féminine pour le Royaume

Médaillée de bronze aux Championnats du monde et ancienne numéro 4 mondiale dans sa catégorie, Dunya Abutaleb s’apprête à fouler la scène olympique avec une ambition légitime: devenir la première femme saoudienne à décrocher une médaille aux Jeux.

À 27 ans, cette résidente de Riyad a déjà marqué l’histoire en devenant la première Saoudienne à se qualifier directement pour les Olympiades, sans recourir à une invitation wildcard. 

Dans la catégorie des -49 kg, Abutaleb devra se mesurer à des adversaires redoutables. Parmi elles, la championne olympique en titre, la Thaïlandaise Panipak Wongpattanakit, et la numéro 1 mondiale espagnole, Adriana Cerezo Iglesias, médaillée d'argent à Tokyo.

Programme de taekwondo au Grand Palais :

7 août – À partir de 10h00 – Femmes -49kg

Un trio saoudien porte les espoirs du Royaume en athlétisme

Trois athlètes saoudiens feront leurs débuts olympiques sur la piste et dans les aires de lancer à Paris, portant haut les couleurs de leur pays.

Mohamed Daouda Tolo a décroché son billet pour le concours de lancer du poids en pulvérisant son propre record d'Asie. Lors d'une compétition à Madrid le mois dernier, il a propulsé l'engin à 21,80m, améliorant de plus d'un mètre sa marque précédente de 20,66m.

À seulement 23 ans, Tolo arrive dans la capitale française auréolé d'une médaille d'argent aux Jeux asiatiques de Hangzhou en 2023. Sa performance récente le place au 10e rang mondial cette saison, faisant de lui un outsider à suivre.

Dans les concours, Hussain Al-Hizam rejoindra Tolo pour défendre les chances saoudiennes à la perche.

À 26 ans, Al-Hizam n'en est pas à son coup d'essai sur la scène internationale. Quatrième aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Nankin en 2014, il a confirmé son potentiel l'an dernier en décrochant le bronze aux Jeux asiatiques de Hangzhou et l'argent aux Championnats d'Asie de Bangkok.

Avec un record personnel à 5,70m et une meilleure performance de la saison à 5,62m, le perchiste saoudien visera les finales à Paris.

Côté féminin, Hibah Mohammed, détentrice des records nationaux du 100m et du 200m, sera l'unique représentante saoudienne en athlétisme.

À 23 ans, la sprinteuse a obtenu une invitation pour le 100m à Paris. Elle tentera d'améliorer son record personnel de 12,24 secondes.

Programme d'athlétisme au Stade de France:

2 août – 11h35 – Tour préliminaire du 100m femmes – Hibah Mohammed

2 août – 21h10 – Qualification du lancer du poids hommes – Mohamed Daouda Tolo 

3 août – 11h10 – Qualification du saut à la perche hommes – Hussain Al-Hizam