Inondations en Libye: le procureur ordonne la détention de huit responsables

Des équipes de secours recherchent des victimes dans la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 17 septembre 2023, à la suite d'inondations meurtrières. (KARIM SAHIB / AFP)
Des équipes de secours recherchent des victimes dans la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 17 septembre 2023, à la suite d'inondations meurtrières. (KARIM SAHIB / AFP)
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

Inondations en Libye: le procureur ordonne la détention de huit responsables

  • Selon le Procureur, la direction des barrages en Libye avait signalé des fissures sur les deux ouvrages dès 1998 mais aucun travail n'a été accompli pour y remédier.
  • Le maire de Derna Abdulmonem al-Ghaithi, démis de ses fonctions avec le reste du Conseil municipal après le drame, fait partie des personnes concernées

TRIPOLI: Le Procureur général de Libye a ordonné le placement en détention provisoire de huit responsables dans le cadre d'une enquête sur la rupture des deux barrages ayant entraîné les inondations meurtrières de Derna le 10 septembre, a annoncé lundi son bureau.

Les habitants de Derna, dans l'est de la Libye, dont des quartiers entiers avaient été emportés par la crue, avaient protesté le 18 septembre pour exiger que les autorités rendent des comptes.

Ils avaient notamment appelé à "une enquête rapide et à des actions légales contre les responsables de la catastrophe".

Parmi les huit Libyens dont le Procureur a ordonné le placement en détention provisoire, figurent sept personnes occupant ou ayant occupé des postes à responsabilité au sein du département des ressources hydrauliques ou celui de la gestion des barrages en Libye.

Le maire de Derna Abdulmonem al-Ghaithi, démis de ses fonctions avec le reste du Conseil municipal après le drame, fait également partie des personnes concernées.

La tempête Daniel a frappé dans la nuit du 10 au 11 septembre l'est de la Libye, notamment Derna, une ville de 100 000 habitants bordant la Méditerranée, entraînant la rupture de deux barrages en amont et provoquant une crue de l'ampleur d'un tsunami qui a tout emporté sur son passage.

«Mauvaise gestion»

Selon le dernier bilan officiel provisoire, les inondations ont fait au moins 3 868 morts, alors que des milliers d'autres personnes sont portées disparues.

Le Procureur général libyen al-Seddik al-Sour avait annoncé le 15 septembre avoir ouvert une enquête sur les circonstances du drame. Selon lui, la direction des barrages en Libye avait signalé des fissures sur les deux ouvrages dès 1998 mais aucun travail n'a été accompli pour y remédier.

Selon le communiqué publié lundi par son bureau, 16 personnes au total, toutes impliquées à des degrés divers dans la gestion des barrages en Libye, sont concernées par l'enquête.

Les huit personnes visées par un ordre de détention provisoire ont été entendues dimanche par une commission chargé d'enquêter sur l'effondrement des deux barrages, selon le communiqué.

Sept d'entre elles, parmi lesquels le chef actuel du département des ressources hydrauliques, son prédécesseur et le responsable de la branche locale de Derna, ainsi que le directeur du département de la gestion des barrages et son prédécesseur "n'ont pas été en mesure de réfuter leur responsabilité dans la mauvaise gestion des missions administratives et financières qui leur incombaient", selon le communiqué.

"Les fautes qu'ils ont commises" et leur "négligence en matière de prévention des désastres" ont "contribué" à l'arrivée de cette catastrophe et ses lourds bilans humain et économique, a ajouté le texte.

«Sommes disproportionnées»

Quant au maire limogé de Derna, il est soupçonné notamment d'"abus de fonction et de mauvaise gestion de fonds alloués au développement de la ville".

L'enquête s'est notamment intéressée à un contrat conclu entre le département libyen des Eaux et une compagnie turque pour l'entretien des deux barrages et le versement en 2014 à cette dernière de "sommes disproportionnées", et ce "bien qu'elle ait violé les engagements stipulés dans le contrat", selon le communiqué du Procureur.

Selon des politiciens et des analystes, le chaos en Libye a relégué au second plan l'entretien d'infrastructures vitales comme les barrages de Derna.

Dans une étude en novembre 2022, l'ingénieur et universitaire libyen Abdel-Wanis Ashour avait mis en garde contre une "catastrophe" menaçant Derna si les autorités ne procèdent pas à l'entretien des deux barrages.

Mais cet avertissement est resté sans effet bien que la Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique, ne manque pas de moyens.

Les autorités de l'Est de la Libye ont annoncé vendredi qu'elles envisageaient d'organiser le 10 octobre à Derna une conférence "internationale" pour la reconstruction de la ville.

Rongée par les divisions depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux administrations rivales: l'une à Tripoli (ouest) dirigée par Abdelhamid Dbeibah, l'autre dans l'est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp du puissant maréchal Khalifa Haftar.


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.