Syrie: six combattants pro-iraniens tués dans des frappes dans l'est

Un combattant des Forces démocratiques syriennes (FDS) monte la garde le long d'une route alors que d'autres se déploient pour imposer un couvre-feu dans la ville d'al-Busayrah, dans la province syrienne de Deir Ezzor (nord-est), le 4 septembre 2023, lors d'une visite guidée pour les médias organisée par les FDS. (AFP)
Un combattant des Forces démocratiques syriennes (FDS) monte la garde le long d'une route alors que d'autres se déploient pour imposer un couvre-feu dans la ville d'al-Busayrah, dans la province syrienne de Deir Ezzor (nord-est), le 4 septembre 2023, lors d'une visite guidée pour les médias organisée par les FDS. (AFP)
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Publié le Mardi 03 octobre 2023

Syrie: six combattants pro-iraniens tués dans des frappes dans l'est

  • Ces frappes sont intervenues alors que deux soldats syriens ont été blessés dans un raid israélien sur leurs positions plus à l'ouest, dans la même province de Deir Ezzor, selon le ministère syrien de la Défense
  • Selon l'OSDH, basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, les frappes ont visé trois positions de groupes alliés à Téhéran dans la région de Boukamal, près de la frontière avec l'Irak

BEYROUTH: Six combattants pro-iraniens ont été tués lors d'une frappe "probablement israélienne" qui a visé dans la nuit leurs positions dans une province de l'est de la Syrie, selon une ONG.

Ces frappes sont intervenues alors que deux soldats syriens ont été blessés dans un raid israélien sur leurs positions plus à l'ouest, dans la même province de Deir Ezzor, selon le ministère syrien de la Défense.

"Six combattants pro-iraniens ont été tués dans un raid probablement israélien" qui a visé trois positions de groupes alliés à Téhéran dans la région de Boukamal, près de la frontière avec l'Irak, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon l'OSDH, basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, les frappes ont visé trois positions de groupes alliés à Téhéran dans la région de Boukamal, près de la frontière avec l'Irak.

Dans le même temps, le ministère de la Défense syrien a annoncé que deux soldats avaient été blessés dans un raid israélien qui a visé au cours de la nuit des positions de l'armée près de la ville de Deir Ezzor, un peu plus à l'ouest.

"L'ennemi israélien a mené des raids sur des positions de nos forces armées dans le périmètre de la ville de Deir Ezzor", a indiqué le ministère dans un communiqué. Il a fait état de "deux soldats blessés et quelques dégâts matériels".

L'armée syrienne ainsi que les groupes pro-iraniens qui combattent aux côtés du pouvoir de Bachar al-Assad depuis le début de la guerre en 2011 sont fortement déployés dans la région de Deir Ezzor.

Depuis 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien visant essentiellement les forces soutenues par l'Iran et le Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés de l'Etat israélien, ainsi que l'armée syrienne.

Mais l'armée israélienne observe généralement le plus grand mutisme sur les opérations qui lui sont attribuées en Syrie.

Le 14 septembre, deux soldats syriens avaient été tués dans un raid israélien contre leurs positions à Tartous, dans l'ouest du pays.

Les Etats-Unis, qui déploient des centaines de soldats en Syrie, ont également visé à plusieurs reprises les groupes pro-iraniens déployés à Deir Ezzor en riposte à des attaques les visant.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, a fait plus d'un demi-million de morts et déplacé plusieurs millions de personnes.


Une frégate française abat en mer Rouge deux drones venant du Yémen

Un navire de la marine américaine en mer Rouge avait auparavant abattu des missiles et des drones tirés par la milice houthie soutenue par l'Iran au Yémen, peut-être sur Israël (Photo, AFP).
Un navire de la marine américaine en mer Rouge avait auparavant abattu des missiles et des drones tirés par la milice houthie soutenue par l'Iran au Yémen, peut-être sur Israël (Photo, AFP).
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  • L'état-major des armées a indiqué dans un communiqué que la frégate multi-missions Languedoc, qui opère en mer Rouge, avait abattu ces drones qui se dirigeaient vers elle
  • «L'interception et la destruction de ces deux menaces caractérisées» ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, à 110 kilomètres des côtes yéménites, à la hauteur de Hodeida

PARIS: Une frégate française patrouillant la mer Rouge a abattu dans la nuit deux drones provenant du nord du Yémen, territoire sous contrôles des rebelles Houthis qui menacent de perturber le trafic sur cette voie maritime stratégique dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas.

L'état-major des armées a indiqué dans un communiqué que la frégate multi-missions Languedoc, qui opère en mer Rouge, avait abattu ces drones qui se dirigeaient vers elle.

"L'interception et la destruction de ces deux menaces caractérisées" ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, à 110 kilomètres des côtes yéménites, à la hauteur de Hodeida, port du nord du Yémen sous contrôle des rebelles Houthis.

Ces derniers ont menacé samedi d'attaquer tout navire dans la mer Rouge se dirigeant vers Israël si la population de la bande de Gaza ne recevait pas une aide d'urgence.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux avant l'annonce française, les Houthis ont déclaré qu'ils "empêcheraient le passage des navires se dirigeant vers l'entité sioniste" si les habitants du territoire palestinien, bombardé par Israël depuis deux mois, ne recevaient pas plus d'aide humanitaire, comme de la nourriture et des médicaments.

Le Hamas, membre de ce qu'il nomme "l'axe de la résistance" contre Israël, aux côtés notamment du Hezbollah libanais et des Houthis, a salué la décision "courageuse et audacieuse" des rebelles yéménites.

"Nous appelons les pays arabes et musulmans à user de toutes leurs capacités, sur la base de leurs responsabilités historiques et par esprit chevaleresque, pour lever le siège de Gaza", a ajouté le Hamas dans ce communiqué transmis à l'AFP.

«Siège naval»

Cette dernière mise en garde des Houthis survient dans un contexte de tensions accrues en mer Rouge depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre après une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien en sol israélien.

En représailles, Israël bombarde la bande de Gaza qu'elle assiège depuis le 9 octobre. L'aide humanitaire y entre au compte-gouttes et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, évoque un "contexte humanitaire cauchemardesque".

Or, quel que soit le pavillon sous lequel les navires naviguent ou la nationalité de leurs propriétaires ou opérateurs, ceux à destination d'Israël "deviendront une cible légitime pour nos forces armées", estiment les Houthis.

Tous les "navires liés à Israël ou qui transporteront des marchandises" vers Israël ne sont pas les bienvenus en mer Rouge, zone stratégique située entre le nord-est de l'Afrique et la péninsule arabique, ont-ils ajouté.

Côté israélien, le chef du Conseil national de la sécurité, Tzachi Hanegbi, a dénoncé un "siège naval". "Si le monde ne s'occupe pas de ça, parce qu'il s'agit d'un problème d'ordre international, nous agirons pour mettre un terme à ce siège naval", a-t-il prévenu.

La semaine dernière, les Houthis avaient attaqué deux navires au large des côtes yéménites, dont un navire battant pavillon des Bahamas, en affirmant qu'ils appartenaient à des Israéliens.

Un destroyer américain avait abattu la semaine dernière trois drones en portant assistance à des navires commerciaux en mer Rouge visés par des attaques depuis le Yémen, selon Washington, qui avait dénoncé "une menace directe" pour la sécurité maritime.

Le 19 novembre, les Houthis se sont emparés du navire marchand Galaxy Leader qui appartient à une société britannique elle-même propriété d'un homme d'affaires israélien.

Les Houthis ont également lancé une série de drones et de missiles en direction d'Israël. De nombreux engins ont été interceptés par Israël ou des bateaux de guerre américains.


«Ramenez-les à la maison!» À Tel-Aviv, nouveau rassemblement pour la libération des otages

Des manifestants brandissent leurs téléphones portables allumés alors qu’ils se rassemblent lors d’une manifestation appelant à la libération des otages, devant le Musée d’art de Tel Aviv, désormais officieusement appelé «Place des otages», le 9 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des manifestants brandissent leurs téléphones portables allumés alors qu’ils se rassemblent lors d’une manifestation appelant à la libération des otages, devant le Musée d’art de Tel Aviv, désormais officieusement appelé «Place des otages», le 9 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Anonymes et familles d'otages se sont réunis sur la «Place des otages», munis de pancartes portant des messages tels que «Ils nous font confiance pour les sortir de l'enfer»
  • «Nous voulons pousser le gouvernement à conclure un (autre) accord pour les libérer», a déclaré aux participants Eli Eliezer, un proche des otages

TEL-AVIV: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv samedi soir pour appeler à la libération des otages toujours retenus par le mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza, a constaté un journaliste de l'AFP.

Anonymes et familles d'otages se sont réunis sur la "Place des otages", munis de pancartes portant des messages tels que "Ils nous font confiance pour les sortir de l'enfer" ou "Ramenez-les à la maison maintenant".

Environ 240 personnes avaient été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre lors de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils, d'après les autorités israéliennes.

Fin novembre, 105 otages, dont 80 Israéliens, avaient été libérés dans le cadre d'un accord de trêve de sept jours entre le Hamas et Israël, en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israélienne.

"Nous voulons pousser le gouvernement à conclure un (autre) accord pour les libérer", a déclaré aux participants Eli Eliezer, un proche des otages encore retenus à Gaza, estimés actuellement à 137 par les autorités israéliennes.

"C'est le travail du gouvernement d'assurer la sécurité de sa population et de ses terres", estime l'ingénieur de 61 ans.

Dans un témoignage vidéo diffusé lors du rassemblement, l'otage libérée Margalit Moses, 77 ans, a déclaré qu'elle avait été transportée dans un tunnel sous Gaza, où l'un de ses gardes du Hamas lui avait confisqué une machine qu'elle utilisait pour l'aider à respirer la nuit.

"Je n'ai pas dormi pendant quarante-neuf jours", a-t-elle précisé. "Il y a eu des difficultés psychologiques, il y a eu des difficultés physiques, et chaque jour qui passait, cela devenait de plus en plus difficile."

"Chaque jour semblait une éternité... Qu'il s'agisse de la faim, du désir de retrouver sa famille", a témoigné Itay Regev, 18 ans, une ex-otage.

«Quel que soit le prix»

Le Hamas a exclu toute libération d'autres otages jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu permanent soit conclu.

Plus tôt samedi, le Forum des familles d'otages et le kibboutz de Beeri ont annoncé le décès de Sahar Baruch, 25 ans, "assassiné" par ses geôliers. La veille, le Hamas avait rapporté sa mort lors d'une tentative de l'armée israélienne pour le sauver.

A Tel-Aviv, sur scène, entre prières, chants et prises de parole, le père d'un otage a critiqué l'action du gouvernement.

"Pourquoi ne font-ils pas leur travail? Nous demandons au cabinet israélien, au cabinet de guerre, d’expliquer exactement ce qui est sur la table des négociations", a déclaré Ruby Chen, le père d'Itay Chen, 19 ans.

"Nous exigeons de participer au processus de négociation. Faites-les sortir maintenant, immédiatement, quel que soit le prix", a-t-il exigé.

Dans la foule compacte, Tzvia Bader, assure que la libération des otages n’est "pas la priorité absolue" du gouvernement.

Celle qui dirige une start-up dans la santé craint que l'armée n'ait parfois mis les otages en danger lors de son offensive à Gaza. "Nous ne pouvons laisser personne derrière nous", fait-elle valoir.

Les bombardements israéliens lancés dans la bande de Gaza en représailles à l'attaque du 7 octobre ont fait 17.700 morts, pour plus des deux tiers des femmes et des personnes âgées de moins de 18 ans, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.


Syrie: Six civils tués par des frappes de l'armée sur un bastion rebelle

Des ouvriers déblayent les décombres après un bombardement de l'armée syrienne à Idlib, le 9 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des ouvriers déblayent les décombres après un bombardement de l'armée syrienne à Idlib, le 9 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Six civils ont été tués et 25 autres blessés samedi lors de bombardements de l'armée syrienne dans le nord-ouest de la Syrie
  • «Les forces du régime ont directement visé des secteurs résidentiels de la ville d'Idleb», a déclaré l'OSDH

BEYROUTH: Six civils ont été tués et 25 autres blessés samedi lors de bombardements de l'armée syrienne dans le nord-ouest de la Syrie, le dernier grand bastion rebelle du pays, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Les forces du régime ont directement visé des secteurs résidentiels de la ville d'Idleb", a déclaré l'OSDH, ajoutant que des zones industrielles avaient également été touchées, ainsi que des "quartiers d'habitations dans la ville de Sarmine", située à proximité.

Six civils, "dont deux enfants et une femme", ont été tués dans les deux localités et 25 autres ont été blessés dans différentes parties de la province d'Idleb, a ajouté l'ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Les forces gouvernementales ont tiré "plus de 35 missiles" au cours du bombardement, a ajouté l'OSDH.

Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ancienne branche locale d'Al-Qaïda) est le principal groupe rebelle actif dans le nord-ouest de la Syrie, où sont aussi présentes d'autres factions rebelles moins influentes, soutenues à des degrés divers par la Turquie.

Considéré comme une organisation terroriste par Damas, les Etats-Unis et l'Union européenne, et les forces gouvernementales, HTS bombarde de son côté les forces syriennes et leur allié russe.

Ces derniers jours, certains secteurs du bastion rebelle ont été le théâtre de violents combats, selon l'OSDH.

L'ONG a annoncé vendredi que 11 membres des forces progouvernementales et cinq combattants du HTS ont été tués après que des combattants du groupe jihadiste ont lancé une attaque dans la province voisine d'Alep jeudi.

Fin novembre, des bombardements du gouvernement syrien avaient tué neuf civils, dont six enfants, alors qu'ils récoltaient des olives dans la province d'Idleb, a rapporté l'OSDH.

Déclenchée en 2011 après la répression de manifestations antigouvernementales, la guerre en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.

La région d'Idleb est soumise à un cessez-le-feu négocié par la Russie et la Turquie après une offensive du régime en mars 2020, mais il a été violé à plusieurs reprises.