Rome s'engage à renforcer ses relations avec Riyad et le CCG, assure le leader de Forza Italia

Antonio Tajani a été élu chef du parti Forza Italia en juillet de cette année (Photo, ANSA).
Antonio Tajani a été élu chef du parti Forza Italia en juillet de cette année (Photo, ANSA).
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Publié le Jeudi 05 octobre 2023

Rome s'engage à renforcer ses relations avec Riyad et le CCG, assure le leader de Forza Italia

  • Tajani qualifie l'Arabie saoudite d’«acteur central» dans une région importante sur le plan géostratégique et économique
  • Il salue la transition écologique de l’Arabie saoudite et envisage la région du Golfe comme un pôle d'énergie renouvelable pour l'Europe

ROME: L'Italie est «profondément engagée» dans le renforcement de ses relations avec l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe, selon Antonio Tajani, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du pays.

Dans une interview accordée à Arab News à la veille de sa visite en Arabie saoudite, Tajani a offert une perspective large et prometteuse des relations actuelles et futures entre l'Italie et l’Arabie saoudite.

«L'importance de la région du Golfe sur la scène mondiale, en termes géostratégiques et économiques, ne peut guère être surestimée», a-t-il souligné.

«L'Arabie saoudite est un acteur clé et ma visite à Riyad vise à réaffirmer les relations étroites qui unissent nos deux pays», a-t-il ajouté.

Les délégations saoudienne et italienne lors d’une réunion commune en mai 2023 (Capture d’écran).

Il faisait référence à une relation qui s'est épanouie ces dernières années non seulement dans les secteurs économique et commercial, mais aussi aux niveaux géopolitique et culturel.

Les relations entre les deux pays ont été établies pour la première fois en février 1932 et ont été renforcées après la création du Royaume d'Arabie saoudite par un traité commercial signé le 22 septembre de la même année.

«Notre objectif est de renforcer encore plus nos relations», a indiqué Tajani. «L'approche de l'Italie est fondée sur le dialogue et la recherche d'un consensus à tous les niveaux, sans agenda caché. Nous pouvons donc jouer un rôle dans la promotion d'un partenariat stratégique fondé sur la compréhension mutuelle, capable de produire des résultats positifs au profit des pays concernés, dans l'intérêt de la stabilité internationale.»

Selon les données de l'Observatoire de la complexité économique, l'Italie a exporté l’équivalent de plus de 4 milliards de dollars de marchandises vers l'Arabie saoudite (1 dollar américain = 0,95 euro), principalement des pièces de machines et des médicaments, en 2021. La même année, les exportations saoudiennes vers l'Italie – surtout du pétrole brut et raffiné – ont atteint 5,86 milliards de dollars. En 2022, le volume des échanges entre l'Italie et l'Arabie saoudite a atteint 11,5 milliards d'euros.

Une délégation d'entrepreneurs et d'investisseurs saoudiens, présidée par Kamel al-Munajjed, président du Conseil d'affaires italo-saoudien, a rencontré à Rome le ministre italien du Développement économique, Adolfo Urso, en mai 2023 (Photo fournie).

L'Italie et l'Arabie saoudite cherchent également à diversifier leurs relations commerciales, d'autant plus que Riyad et l'UE se détournent des combustibles fossiles dans le cadre d'une transition vers les «énergies vertes» et d'une diversification économique.

Tajani a décrit la région du Golfe arabe comme une puissance potentielle en matière d'énergie renouvelable d'une importance stratégique tant pour l'Italie que pour l'Europe, en maintenant au fil du temps sa pertinence en tant que fournisseur clé dans ce domaine.

À cet égard, il a souligné que l'UE prévoit d'importer de l'électricité propre et de l'hydrogène dans le cadre du plan REPowerEU, qui vise à mettre fin à la dépendance de l'Union à l'égard des approvisionnements en gaz de la Russie d'ici à 2030.

«Nous saluons les efforts considérables entrepris par les pays du Golfe, en particulier par l'Arabie saoudite, dans la transition verte en investissant dans l'énergie solaire et éolienne et en réorientant les combustibles fossiles vers la production d'hydrogène», a précisé Tajani.

«Je suis certain que cette stratégie vous garantira des rendements exceptionnels à long terme», a-t-il ajouté.

La capacité de la plus grande centrale solaire photovoltaïque à contrat unique du monde, qui sera située dans la ville industrielle de Sudair, dans le nord de l'Arabie saoudite, sera de 1 500 MW (Photo fournie).

Développant la question, Tajani a déclaré: «Par exemple, l'hydrogène vert produit à Neom (ville intelligente d'Arabie Saoudite) peut effectivement alimenter le marché européen en transitant par le réseau italien.

«En outre, l'Italie agit déjà en tant que fournisseur de connaissances et de technologies pour le parcours de l’Arabie saoudite vers l’objectif zéro émission nette, car de nombreuses entreprises italiennes sont engagées dans plusieurs projets énergétiques avec des acteurs saoudiens de l'énergie, à commencer par Aramco et ACWA Power», a-t-il signalé.

Le 4 septembre, ACWA Power a signé des accords avec six entreprises italiennes, dont la société énergétique Eni, le fabricant d'additifs Italmatch Chemicals, le fournisseur de solutions industrielles Industrie De Nora et la société de gestion des déchets A2A. Les accords, finalisés lors du forum d'investissement italo-saoudien à Milan, ont renforcé la collaboration dans les domaines de l'hydrogène vert, du dessalement de l'eau et de la recherche sur les technologies durables.

Le forum a permis de conclure 21 accords de coopération dans divers secteurs, de l'énergie propre aux soins de santé en passant par l'immobilier et la gestion des déchets. Plus de 1 000 entreprises ont participé au forum, qui faisait suite au précédent forum organisé à Riyad l'année dernière.

«L'Italie n'est que l'un des 20 premiers investisseurs en Arabie saoudite, et la valeur de nos échanges bilatéraux non pétroliers ne s'élève qu'à 1,4 milliard de dollars, ce qui signifie que nous sommes loin d'atteindre le plein potentiel de notre partenariat», a déclaré Khalid al-Falih, ministre saoudien de l'Investissement, lors du forum de cette année.

Le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, s'adressant au forum d'investissement italo-saoudien à Milan, en Italie, le 4 septembre 2023 (Photo fournie).

Tajani a mentionné que le forum d'investissement italo-saoudien a été couronné de succès en partie parce que «de nombreuses entreprises italiennes ont pris connaissance des opportunités tangibles disponibles dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, à la fois en termes des prochains appels d'offres dans le cadre de mégaprojets et de giga-projets, et en termes d'incitations pour les investissements industriels directs».

Avec plus de 150 entreprises italiennes détenant actuellement des licences d'investissement étranger en Arabie saoudite, la coopération économique entre les deux pays pourrait être bien plus importante.

Tajani a déclaré que l'Italie peut contribuer aux mégaprojets et aux giga-projets «en raison de son savoir-faire et de son expertise universellement reconnus dans les secteurs sur lesquels les autorités saoudiennes se concentrent, tels que la nouvelle mobilité, le nouveau design urbain et architectural, les nouvelles zones résidentielles et les nouvelles stations touristiques».

Le ministre saoudien de la Culture, le prince Bader ben Abdallah ben Farhane (à droite), et son homologue italien, Gennaro Sangiuliano, lors d'une cérémonie à Venise le 19 mai 2023 (Photo, X : @mocsaudi _en).

Pour faire bonne mesure, il a ajouté: «Nous pourrions collaborer avec l’Arabie saoudite pour tirer le meilleur parti du lien entre tourisme et patrimoine historique. Nous coopérons déjà pour le développement des sites d'AlUla et de Diriyah, classifiés par l’Unesco, ainsi que de Dumat al-Jandal, où l'Italie mène une importante mission archéologique depuis deux décennies.»

L'institut de conservation italien Centro Conservazione e Restauro «La Venaria Reale» s'est associé cette année à la Commission royale pour AlUla. Douze professionnels saoudiens participeront à des ateliers à Turin, dans le nord de l'Italie, et sur le site du patrimoine culturel saoudien à AlUla.

L'année dernière, l'Italie figurait parmi les cinq premiers pays d'origine des touristes en Arabie saoudite. Au cours du premier semestre de 2022, environ 1 500 Italiens se sont rendus dans le Royaume.

Rome a accueilli le Saudi Village à la fin du mois de septembre de cette année, donnant aux Italiens l'occasion, dans leur propre capitale, de découvrir la culture, le patrimoine, la gastronomie et les attractions touristiques de l’Arabie saoudite. Organisé par l'ambassade saoudienne en Italie, l'événement s'est tenu à la Villa Borghèse, le parc historique situé au cœur de la capitale italienne, avec des attractions pour les adultes et les enfants.

Plusieurs entreprises italiennes et saoudiennes étaient représentées à l'événement, ainsi que des représentants des ministères saoudiens de l'Investissement, des Sports et de l'Éducation, de l'Autorité saoudienne du tourisme et de la Commission royale pour AlUla.

Les Italiens ont eu un aperçu de la culture, du patrimoine, de la gastronomie et des attractions touristiques de l'Arabie saoudite lors de l’évènement du Saudi Village à Rome à la fin du mois dernier (Photo, X : @KSAembassyIT).

L'Italie est en quête des investissements du Golfe et de l'Arabie saoudite dans le fonds stratégique «Made in Italy», destiné à stimuler les chaînes d'approvisionnement essentielles. Faisant référence à ce fonds, Tajani a indiqué qu'il constituerait «un investissement sûr et rentable pour les fonds souverains du Golfe, tels que le Fonds d'investissement public saoudien (PIF), étant donné qu'il est également conforme à leurs stratégies à long terme».

Tajani a également indiqué que l'Italie a lancé une série d'expositions itinérantes pour présenter ses industries manufacturières et créatives à l'étranger, en soulignant leurs liens avec le territoire et le savoir-faire locaux.

«Le "Made in Italy" ne se limite pas aux trois secteurs à savoir la mode, l'alimentation et l'ameublement. En fait, l'Italie est le deuxième pays manufacturier d'Europe, un leader dans les secteurs à haute valeur ajoutée, tels que la mécanique, l'électronique et les produits pharmaceutiques», a expliqué Tajani.

«C'est la combinaison de la tradition et de l'innovation qui rend l'Italie capable de fabriquer des produits de plus en plus appréciés sur les marchés internationaux. Dans ce contexte, nous souhaitons développer notre partenariat économique et commercial avec des pays comme l'Arabie saoudite, qui apprécient la valeur du savoir-faire, de l'artisanat et de la beauté de l’Italie.»

Il a cité Ferrari et Maserati comme exemples de deux «marques "Made in Italy" très connues et choisies dans le monde entier non seulement pour leur qualité, leur design et leur fonctionnalité, mais aussi pour le patrimoine culturel riche et diversifié qu'elles incarnent».

Si l'Italie est à la recherche d'investissements stratégiques en provenance d'Arabie saoudite, elle cherche également des partenaires de coopération économique au-delà du Golfe, bien que l'appartenance à des blocs économiques internationaux comporte des défis et des avantages.

L'Italie a récemment remis en question son rôle continu dans l'initiative chinoise Belt and Road (La ceinture et la route), tout en acceptant de rejoindre le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe, ou IMEC, prévu à la mi-septembre.

«Lors de mon récent voyage à Pékin, j'ai confirmé l'intérêt de l'Italie à développer encore davantage notre coopération sur de nombreux fronts. En même temps, j'ai dit à mes homologues chinois que l'Italie ne bénéficiait pas de son adhésion à l’initiative “Belt and Road”» a-t-il affirmé.

Selon Tajani, il existe d'autres cadres bilatéraux qui pourraient contribuer à développer et à renforcer les relations de l'Italie avec la Chine.

En ce qui concerne l'avenir, il a déclaré: «Notre gouvernement souhaite créer des relations plus étroites avec des partenaires clés au Moyen-Orient, tels que l'Arabie saoudite et l'Inde. Notre décision de participer à l'IMEC va exactement dans ce sens.»

L'Italie recherche également des partenaires dans la lutte contre la migration clandestine, selon Tajani. «En juillet, nous avons organisé à Rome la Conférence internationale sur le développement et les migrations avec des partenaires clés d'Afrique, de la Méditerranée et du Golfe», a-t-il indiqué.

«À cette occasion, nous avons lancé le processus de Rome afin d'établir un dialogue inclusif et global pour mettre en place une vaste coopération visant à s'attaquer aux causes profondes des migrations massives, à lutter contre la traite des êtres humains et l'immigration clandestine, à régir les flux migratoires légaux et à soutenir les réfugiés et les personnes déplacées», a-t-il souligné.

Tajani a salué la participation du prince Abdelaziz ben Saoud ben Naif, ministre de l'Intérieur de l'Arabie saoudite, au sommet. «Nous sommes reconnaissants à votre pays pour sa précieuse contribution à la réussite du sommet. L'Italie et l'Arabie saoudite partagent le même point de vue sur la lutte contre la traite des êtres humains et les réseaux criminels actifs dans ce domaine», a déclaré Tajani.

Près d'un an s'est écoulé depuis la formation d'un nouveau gouvernement italien, qui a été marqué par le rétablissement des relations diplomatiques internationales et la relance des relations avec le monde arabe. Tajani a qualifié de «remarquables» les progrès réalisés par le gouvernement actuel.

«Notre principal objectif était de renforcer notre partenariat avec Washington, de rendre notre voix plus pertinente dans l'arène européenne et d'insuffler une nouvelle énergie dans nos relations avec les acteurs clés de la Méditerranée, du Golfe et de l'Afrique», a-t-il signalé.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah, basé à Tripoli, tiennent une conférence de presse commune à Tripoli, le 28 janvier 2023 (Photo, AFP).

Le gouvernement italien a déployé des efforts considérables dans le but d’améliorer et d’élargir ses relations avec les pays arabes. La Première ministre, Giorgia Meloni, a rencontré le roi Abdallah II de Jordanie et le président des Émirats arabes unis, le Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyan. Meloni s'est également rendue à Tripoli, la capitale de la Libye, en janvier de cette année, et s'est récemment entretenue par téléphone avec le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.

«En nous appuyant sur le travail que nous avons accompli, nous continuerons à créer de nouveaux partenariats visant à forger les alliances nécessaires afin de relever les défis de notre époque», a révélé Tajani.

Étant donné que l'Italie change fréquemment de gouvernement, Tajani pense-t-il que l'intense activité diplomatique durera plus longtemps que le gouvernement actuel?

Tajani a répondu: «Je suis convaincu que ce gouvernement arrivera au terme de son mandat de cinq ans. La majorité au Parlement est forte et le peuple italien nous fait confiance.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com