Frontière: Biden reprend la construction du mur de Trump, assure y être contraint par la loi

Une brèche entre les barrières frontalières dans l'État de Basse-Californie, au Mexique (Photo, AFP).
Une brèche entre les barrières frontalières dans l'État de Basse-Californie, au Mexique (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 06 octobre 2023

Frontière: Biden reprend la construction du mur de Trump, assure y être contraint par la loi

  • Joe Biden dit qu'il ne «pouvait pas interrompre» faute d'avoir pu convaincre le Congrès
  • Le ministre de la Sécurité intérieure avait annoncé plus tôt qu'une nouvelle portion serait érigée dans la vallée du Rio Grande

WASHINGTON: Joe Biden a assuré jeudi qu'il était légalement contraint de poursuivre la construction d'un mur frontalier avec le Mexique, une mesure phare de son prédécesseur Donald Trump et que l'actuel président américain a toujours vivement critiquée.

Le démocrate de 80 ans, candidat à sa réélection, a dit qu'il ne "pouvait pas interrompre" le financement engagé par le milliardaire républicain, faute d'avoir pu convaincre le Congrès d'employer les fonds pour d'autres mesures.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, avait annoncé plus tôt qu'une nouvelle portion serait érigée dans la vallée du Rio Grande, secteur qui connaît un "grand nombre d'entrées illégales" à la frontière entre les deux pays.

"Il existe actuellement un besoin aigu et immédiat de construire des barrières physiques et des routes à proximité de la frontière des Etats-Unis afin d'empêcher les entrées illégales", a déclaré M. Mayorkas dans un avis officiel publié par le registre fédéral des Etats-Unis.

L'information a été qualifiée de volte-face, Joe Biden ayant affirmé le jour de son entrée en fonctions en janvier 2021 que le contribuable ne payerait plus pour la construction d'un mur à la frontière, et qu'un mur "massif" n'était pas "une solution politique sérieuse".

Au Mexique, le président Andrés Manuel Lopez Obrador a aussitôt jugé qu'il s'agissait d'un "pas en arrière".

Immigration: Biden relance les expulsions directes vers le Venezuela

Le président Joe Biden, que la droite accuse de faiblesse en matière migratoire, a décidé de reprendre les expulsions directes vers le Venezuela d'immigrants en situation irrégulière, a annoncé jeudi le département d'Etat dans un communiqué.

Il a précisé que les autorités de Caracas avaient accepté de recevoir leurs ressortissants ainsi renvoyés.

Les Etats-Unis avaient cessé il y a plusieurs années les vols directs destinés à expulser des immigrants vers ce pays en proie à une grave crise politique, sécuritaire et économique.

Protestations énergiques
"L'argent était prévu pour le mur frontalier. J'ai essayé de convaincre (les républicains au Congrès) d'allouer les fonds à autre chose, de les rediriger. Ils n'ont pas voulu", s'est défendu Joe Biden.

"En attendant, il n'est pas possible légalement d'utiliser cet argent pour autre chose que ce pour quoi il a été prévu", a-t-il poursuivi, tout en assurant que "non", il ne croyait pas que construire des murs était une solution à la crise migratoire.

"Nous appliquons la loi", a répété plusieurs fois sa porte-parole Karine Jean-Pierre lors de son point presse quotidien, en soulignant elle aussi que le Congrès avait bloqué toute tentative d'utiliser cet argent autrement.

Dire qu'il s'agit d'un revirement "est absolument faux", a déclaré un autre porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates sur X, anciennement Twitter. "Le Congrès nous oblige à faire ceci aux termes d'une loi de 2019."

Donald Trump, rival de Joe Biden et favori de la droite pour la prochaine présidentielle, n'a pas manqué de réagir.

L'annonce de l'administration Biden montre que "j'avais raison quand j'ai construit 900 km (...) d'un mur frontalier tout beau, tout neuf", a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.

Le ministre de la Sécurité intérieure avait précisé dans l'avis officiel que les fonds pour "les barrières physiques supplémentaires" viendraient d'une dotation approuvée par le Congrès dans ce but précis en 2019, quand Donald Trump était au pouvoir.

Il a aussi indiqué qu'une vingtaine de lois fédérales, comme des législations sur l'environnement et les espèces protégées, devraient être suspendues pour permettre la construction de cette nouvelle portion.

«Démoralisante»
L'immigration illégale est un problème politique croissant pour M. Biden, candidat à sa réélection en 2024 et accablé par les républicains qui l'accusent de laxisme.

Récemment, l'administration fédérale a failli connaître un "shutdown" (une paralysie de ses services) en raison de désaccords entre les deux camps: l'aile droite du Parti républicain s'oppose en effet au déblocage de fonds supplémentaires pour l'Ukraine en guerre envahie par la Russie, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire.

La Maison Blanche s'est toutefois défendue d'utiliser la construction du mur pour marchander le soutien des conservateurs à une nouvelle enveloppe destinée à l'Ukraine: "Je ne ferais pas le lien entre les deux", a dit Karine Jean-Pierre jeudi.

L'annonce de la nouvelle construction a aussi déçu des militants pour l'environnement.

Laiken Jordahl, du Centre pour la biodiversité, l'a qualifiée de "démoralisante", regrettant que le président "écarte nos lois de protection de l'environnement pour construire des murs frontaliers inefficaces et qui tuent la faune".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.