La jeunesse kurde marginalisée en Turquie, révèle une enquête

La police turque fouille des adolescents kurdes lors d'une opération de sécurité à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie. Un sondage indique que les jeunes ont le sentiment de faire l’objet de discrimination. (Photo, AP).
La police turque fouille des adolescents kurdes lors d'une opération de sécurité à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie. Un sondage indique que les jeunes ont le sentiment de faire l’objet de discrimination. (Photo, AP).
Des combattants syriens, soutenus par la Turquie, défoncent la porte d'entrée d'une maison dans une zone qu'ils occupent, dans la ville frontalière syrienne de Ras al-Ain, sur cette photo prise le 19 octobre 2019 (Photo, AFP).
Des combattants syriens, soutenus par la Turquie, défoncent la porte d'entrée d'une maison dans une zone qu'ils occupent, dans la ville frontalière syrienne de Ras al-Ain, sur cette photo prise le 19 octobre 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 21 décembre 2020

La jeunesse kurde marginalisée en Turquie, révèle une enquête

  • Les Kurdes représentent environ 20% de la population turque qui est de 82 millions
  • En juillet, le Conseil turc de l’enseignement supérieur a interdit aux étudiants de langue et littérature kurdes dans les universités turques de rédiger leurs thèses en kurde

ANKARA: Une enquête menée par la Fondation YADA, le Kurdish Studies Center et la Rawest Research Company révèle le sentiment de marginalisation croissant chez la jeunesse kurde en Turquie.

L'enquête, réalisée avec le soutien de l'ambassade britannique et de la fondation Heinrich Boll Stiftung, a été menée à Istanbul, Izmir, le sud de Mersin, Adana, le sud-est de Diyarbakir, Mardin, Sanliurfa, ainsi que dans les provinces de l'est de Van. Plus de 1500 jeunes, entre 15 et 29 ans, ont été sondés.

Les jeunes kurdes semblent pessimistes, avec des taux de bonheur et de satisfaction inférieurs à ceux du reste de la société. Ceux qui vivent à l’ouest de la Turquie le sont nettement plus, en raison de la discrimination à laquelle ils sont confrontés.

En plus de soutenir l'équipe de football nationale, ils sont fortement attachés à Amedspor, l'équipe de la province de Diyarbakir à majorité kurde, symbole de leur identité.

Plus de la moitié des jeunes répondants kurdes sont déplacés à l’intérieur de leur propre pays, généralement en compagnie de leurs familles. Ils le sont souvent pour chercher un emploi, pour fuir les combats entre l’État et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation interdite, ou pour poursuivre leur éducation.

Près de 70% des Kurdes interrogés déclarent avoir fait l'objet de discriminations occasionnelles ou fréquentes en raison de leur identité. Les électeurs du Parti démocratique du peuple pro-kurde (HDP) ont subi plus de discrimination que les partisans des autres entités politiques.

Certains répondants ont vu leurs demandes de location de propriété rejetées après avoir révélé leurs origines. D’autres se sont retrouvés dans l’incapacité d’acheter ne serait-ce qu’une bouteille d’eau pendant un match Amedspor qui a eu lieu dans une province à l’ouest du pays.

Les joueurs d’Amedspor sont d’ailleurs fréquemment exposés au harcèlement de supporters des équipes rivales. Les supporters kurdes de l’équipe quant à eux se voient parfois interdire l’accès aux matches.

Les jeunes kurdes ont de plus en plus souvent recours à la langue turque dans leurs communications quotidiennes avec leurs familles et leurs amis. Cette situation est la conséquence de décennies de répression de leurs droits culturels, des tentatives infructueuses d’intégrer la langue kurde dans le système éducatif.

Les répondants kurdes se disent incapable de rêver en kurde.

Selon une autre enquête, quelque 18% environ des 600 jeunes Kurdes interrogés seulement pouvaient parler, lire et écrire en kurde.

Les Kurdes représentent environ 20% de la population turque, qui est de 82 millions.

L'enquête révèle cependant que seul un tiers des jeunes kurdes détiennent un emploi, et un quart sont embauchés comme travailleurs non qualifiés. Le reste d’entre eux sont au chômage.

Leur langue maternelle est l’enjeu prioritaire (38,4%) chez les jeunes kurdes, suivie de la discrimination (24%), l'éducation (12,5%), le chômage (9,8%), la liberté d'expression (7,4%), l'injustice (5,5%) et enfin l’identité (2,4%).

Sur le sujet de l'échec des «pourparlers de paix kurdes» qui ont eu lieu brièvement entre l'État turc et le PKK en 2015, les jeunes partisans du HDP blâment à la fois leur parti et le PKK. Quelque 65% estiment que le conflit est sans issue.

L'enquête révèle que la majorité des jeunes kurdes sont enclins à se déradicaliser, mais qu’ils maintiennent leur identité culturelle de Kurdes.

Roj Girasun, directeur de Rawest Research, basé à Diyarbakir, estime que la jeunesse kurde se déradicalise car elle est satisfaite de la visibilité accrue du HDP sur la scène politique comme acteur juridique. «Mais elle croit surtout que le gouvernement actuel n'est pas en mesure de résoudre le conflit kurde qui dure depuis des décennies dans le pays», a-t-il déclaré à Arab News.

Un nouveau parti, à la veille de se lancer dans l’arène politique, tente d’attirer la jeunesse conservatrice kurde. L'opposition craint pourtant de le voir diviser les votes kurdes en Turquie.

La majorité de la jeunesse kurde, découragée par la situation de la liberté d'expression et de l'emploi, se dit prête à émigrer à la première occasion vers les pays occidentaux, selon l’enquête.

Twitter, source d'informations pour près de 30% des gens au niveau national, l’est pour 44% des jeunes kurdes.

«Ce chiffre indique que la jeunesse kurde est déçue par les médias traditionnels qui ne donnent pas suffisamment d'espace et de visibilité à leurs problèmes. Ils préfèrent donc se tourner vers les sources d'informations alternatives pour combler cette lacune», explique Girasun.

Bien que l'utilisation du kurde soit en baisse chez les jeunes kurdes, ils restent fidèles à leur identité politique, et réclament plus de droits culturels aux autorités. Garder leur langue maternelle en vie est primordial car les habitants des provinces occidentales l’oublient de plus en plus.

La culture kurde diabolisée au fil des ans, la langue kurde se retrouve classée «langue inconnue» dans le système judiciaire.

«Cette atmosphère les affecte même dans leurs relations amoureuses. 44% des Kurdes interrogés disent ne pas vouloir épouser une fille turque. Ils érigent de très hauts remparts autour de leur identité vis-à-vis des Turcs », a déclaré Girasun.

En dehors de cette véritable distanciation sociale, l’univers académique et culturel, hermétique face au kurde, reste en travers de la gorge de la jeunesse. En juillet, le Conseil turc de l’enseignement supérieur a interdit aux étudiants de langue et littérature kurdes dans les universités turques de rédiger leurs thèses en kurde. Toutes les dissertations des départements de langue kurde doivent être présentées en turc.

En octobre, les autorités turques à Istanbul ont interdit une pièce de théâtre de l'écrivain italien Dario Fo, lauréat du prix Nobel, jouée en kurde, la taxant de propagande terroriste.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment affirmé que «la Turquie n'a pas de problème kurde».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.