Le Hamas sera «écrasé» promet Netanyahu, soutenu par les Etats-Unis

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adressent aux médias à l'intérieur de la Kirya, qui abrite le ministère israélien de la Défense, après leur rencontre à Tel Aviv, Israël (Photo, Reuters).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adressent aux médias à l'intérieur de la Kirya, qui abrite le ministère israélien de la Défense, après leur rencontre à Tel Aviv, Israël (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 13 octobre 2023

Le Hamas sera «écrasé» promet Netanyahu, soutenu par les Etats-Unis

  • «Vous êtes peut-être assez forts pour vous défendre seuls, mais tant que les Etats-Unis existeront, vous n'aurez jamais à le faire», a déclaré jeudi Antony Blinken à Benjamin Netanyahu
  • «Tout comme l'EI a été écrasé, le Hamas sera écrasé», a affirmé M. Netanyahu, laissant présager une offensive terrestre à Gaza contre le Hamas

TEL-AVIV: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis jeudi que le Hamas serait "écrasé" comme le groupe jihadiste Etat islamique, après avoir reçu le soutien appuyé des Etats-Unis dans la guerre contre le mouvement islamiste palestinien qui a déjà fait des milliers de morts.

"Nous serons toujours à vos côtés", a assuré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, après un entretien avec le Premier ministre, au sixième jour d'un conflit déclenché par une attaque massive du Hamas en Israël.

"Tout comme l'EI a été écrasé, le Hamas sera écrasé", a affirmé M. Netanyahu, laissant présager une offensive terrestre à Gaza contre le Hamas, qui a lancé le 7 octobre cette attaque sans précédent et détient depuis 150 otages.

Environ 1.200 Israéliens, en majorité des civils, ont été tués dans l'offensive du Hamas, et 1.417 Palestiniens selon les autorités locales, dont de nombreux civils, sont morts dans la bande de Gaza, noyée depuis sous les frappes israéliennes lancées en riposte, qui ont transformé en ruines des immeubles entiers.

L'armée israélienne a annoncé avoir bombardé depuis samedi avec 4.000 tonnes d'explosifs l'enclave contrôlée par le Hamas, organisation classée "terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Blinken au Qatar

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des correspondants de l'AFP ont vu des dizaines de frappes aériennes en direction du camp d'Al-Shati, le plus grand de la bande de Gaza, et dans le nord de l'enclave.

Le 7 octobre à l'aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jour des fêtes de Souccot, des centaines de combattants du Hamas s'étaient infiltrés en Israël depuis la bande de Gaza à bord de véhicules, par les airs et la mer, semant la terreur sous un déluge de roquettes.

Dans les rues, dans les maisons, faisant même irruption dans un festival de musique, ils ont tué plus d'un millier de civils dans cette attaque d'une violence extrême et d'une ampleur inédite depuis la création d'Israël en 1948.

Après l'attaque, l'armée a affirmé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants palestiniens infiltrés.

Israël a riposté en déclarant une guerre pour détruire le Hamas, déployant des dizaines de milliers de soldats autour de la bande de Gaza, dans le sud du pays et à sa frontière nord avec le Liban.

M. Blinken doit rencontrer jeudi soir en Jordanie le roi Abdallah II et vendredi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui a rejeté le "meurtre de civils des deux côtés" et exigé "la fin immédiate de l'agression" contre le peuple palestinien. Vendredi également, M. Blinken est attendu au Qatar pour des discussions sur le Hamas, avant d'aller en Arabie saoudite, en Egypte et aux Emirats arabes unis.

Solidarité

Les cheffes de la diplomatie allemande et française, Annalena Baerbock et Catherine Colonna, doivent se rendre en Israël respectivement vendredi et dimanche.

L'offensive du Hamas a déclenché une vague condamnation à l'étranger ainsi qu'un immense élan de solidarité en Israël. "Tout le monde est touché en Israël", confie Joanna Ouisman, une femme de 38 ans cadre dans la finance, en déposant deux sacs remplis de livres pour enfants dans un centre commercial de Tel-Aviv. "Personne", dit-elle, "ne peut assister à cette barbarie et demeurer indifférent".

A l'entrée du kibboutz (village agricole collectiviste) Beeri, à moins de cinq kilomètres de Gaza, une pile de cadavres témoigne de l'ampleur de l'attaque où plus d'une centaine d'habitants ont été tués, selon l'armée.

"En 75 ans, je n'ai jamais vu (...) un tel carnage (...) contre notre peuple à cette échelle", a indiqué mercredi un porte-parole de l'armée, Doron Spielman.

M. Netanyahu a montré jeudi à M. Blinken les "photos abominables des bébés tués et brûlés par les monstres du Hamas", selon son bureau.

Dans un communiqué, le Hamas a nié avoir commis des atrocités, accusant Israël de "désinformation".

Le mouvement islamiste a par ailleurs enlevé plusieurs dizaines d'Israéliens, étrangers et binationaux, de tous âges, qu'il menace d'exécuter. Israël recense 150 otages, alors que des centaines de personnes sont encore portées disparues et des corps en cours d'identification.

S'exprimant dans la ville israélienne de Gannot Hadar, Leeor Katz-Natanzon, un dentiste de 37 ans, explique avoir plusieurs membres de sa famille kidnappés dans le kibboutz de Nir Oz.

"Que vont-ils leur faire? Où sont-ils? Comment ils les traitent?", dit-il en parlant notamment de deux enfants âgés de deux et quatre ans.

Parmi les otages figurent des jeunes capturés pendant un festival de musique où des combattants palestiniens ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes d'après les autorités.

Le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a affirmé jeudi que son pays n'autoriserait pas l'entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire à Gaza tant que le Hamas n'aura pas libéré les otages.

Etats-Unis et Qatar prêts à geler 6 milliards de dollars iraniens, selon des médias américains

Des responsables américains et qataris se seraient entendus pour empêcher l'Iran d'accéder à 6 milliards de dollars destinés à de l'aide humanitaire, des fonds iraniens qui avaient été bloqués par Washington, mais récemment remis à disposition et transférés sur des comptes au Qatar, rapportent jeudi des médias américains.

"Nous avons un strict contrôle des fonds, et nous nous réservons le droit de les geler", a simplement répondu le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, interrogé par l'AFP lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv jeudi.

"Ce que je peux vous dire, c'est que chaque centime de cet argent se trouve toujours dans une banque au Qatar. Pas un seul centime n'a été dépensé", a de son côté assuré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

Le Washington Post précise que c'est le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, qui a informé les démocrates de la Chambre des représentants de cette entente entre Etats-Unis et Qatar.

Il leur aurait déclaré que l'argent "n'ira(it) nulle part de sitôt", ajoute le quotidien, citant cette fois le site Punchbowl.

«Echec impardonnable»

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué être en contact avec le Hamas pour œuvrer à leur libération.

Sur le plan politique, alors qu'un gouvernement d'urgence et un cabinet de guerre ont été enteriné jeudi soir par le Parlement, le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid a accusé le cabinet de M. Netanyahu d'un "échec impardonnable" pour ne pas être parvenu à empêcher l'attaque.

Alors qu'Israël a décrété un "siège complet" de la bande de Gaza, déjà sous un blocus terrestre, aérien et maritime depuis 2007, M. Blinken a dit jeudi avoir parlé à Israël des "besoins humanitaires" dans ce territoire.

Dans la bande de Gaza, les 2,4 millions de Palestiniens sont désormais privés d'approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël.

Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Stéphane Dujarric a fait état d'une situation humanitaire "désastreuse qui devient chaque jour plus grave", soulignant la nécessité de livrer le plus vite possible de l'aide pour les Gazaouis.

Alors que les appels se multiplient pour que l'Egypte voisine autorise un passage sécurisé pour les civils en provenance de la bande de Gaza, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que les habitants de Gaza devaient se montrer "inébranlables" et "rester sur leur terre".

«Pourquoi?»

A Gaza, où plus de 338.000 personnes ont été déplacées par les frappes selon l'ONU, le fracas des explosions, des drones et autres déflagrations est incessant, de jour comme de nuit.

"Pourquoi? On n'a rien fait!", hurle un homme en regardant des brancardiers emmener le corps sans vie d'un proche, tout juste sorti des décombres dans un quartier de Gaza bombardé.

Les concentrations de troupes à la frontière font craindre une offensive terrestre sur le territoire, gouverné par le Hamas depuis 2007. Une perspective terrifiante de combats au cœur d'une ville à l'extrême densité de population, dans des souterrains et en présence d'otages.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé les "pays musulmans et arabes" à "se coordonner" pour "stopper les crimes" d'Israël contre Gaza. L'Iran soutient financièrement et militairement le Hamas, mais affirme ne pas être impliqué dans l'attaque de samedi.

"Nos ennemis doivent savoir que nous sommes prêtes sur tous les fronts", a déclaré pour sa part le porte-parole en chef de l'armée israélienne Daniel Hagari.

Signe des tensions autour d'Israël, les échanges de tirs sont fréquents depuis samedi de part et d'autre de la frontière libanaise avec le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas et de la Syrie.

Et des frappes aériennes israéliennes ont mis jeudi hors service les deux principaux aéroports de Syrie, celui de Damas et celui d'Alep (nord).

Par ailleurs, un homme a ouvert le feu jeudi soir à Jérusalem-Est sur un poste de police israélien, blessant deux policiers, dont l'un grièvement, avant d'être "neutralisé", selon la police.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com