Israël exige l'évacuation de plus d'un million d'habitants de Gaza sous 24 heures

De la fumée s'élève lors des frappes aériennes israéliennes dans la ville de Gaza le 12 octobre 2023 alors que les combats entre Israël et le mouvement Hamas se poursuivent pour la sixième journée consécutive (Photo, AFP).
De la fumée s'élève lors des frappes aériennes israéliennes dans la ville de Gaza le 12 octobre 2023 alors que les combats entre Israël et le mouvement Hamas se poursuivent pour la sixième journée consécutive (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 octobre 2023

Israël exige l'évacuation de plus d'un million d'habitants de Gaza sous 24 heures

  • L'ONU a été informée par l'armée israélienne d'un ordre de «relocalisation» de quelque 1,1 million d'habitants du nord de la bande de Gaza vers le sud dans les 24 heures
  • Plus de 423000 Palestiniens ont été déplacés ces derniers jours dans la bande de Gaza pour fuir les bombardements, selon l'ONU

GAZA: L'armée israélienne a ordonné l'évacuation sous 24 heures vers le sud de plus d'un million d'habitants du nord de la bande de Gaza, a rapporté l'ONU au septième jour de la guerre entre Israël et le Hamas, que le Premier ministre israélien a promis d'"écraser".

Depuis le début des hostilités, déclenchées le 7 octobre par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, environ 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Israël. Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes massives lancées en riposte ont fait 1.417 morts, dont de nombreux civils, selon les autorités locales.

L'ONU a été informée par l'armée israélienne d'un ordre de "relocalisation" de quelque 1,1 million d'habitants du nord de la bande de Gaza vers le sud dans les 24 heures, a indiqué jeudi soir à l'AFP le porte-parole du secrétaire général de l'organisation, qui a réclamé que cet ordre soit immédiatement annulé.

«Conséquences dévastatrices»

"Aujourd'hui (12 octobre) juste avant minuit heure locale", les responsables de l'ONU à Gaza "ont été informés par leurs officiers de liaison de l'armée israélienne que la totalité de la population au nord de Wadi Gaza devait être relocalisée dans le sud dans les 24 heures", soit environ 1,1 million de personnes, a indiqué Stéphane Dujarric.

Il a averti qu'une évacuation d'une telle ampleur était "impossible sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices".

Dans ces circonstances, "les Nations Unies appellent fortement à ce que cet ordre, s'il est confirmé, soit annulé pour empêcher de transformer ce qui est déjà une tragédie en une situation calamiteuse", a-t-il insisté.

Quelques heures plus tôt, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait promis, après un entretien à Tel-Aviv avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, d'anéantir le Hamas.

"Tout comme l'EI a été écrasé, le Hamas sera écrasé", a affirmé le Premier ministre en référence au groupe Etat islamique.

Des déclarations qui laissent présager une offensive terrestre à Gaza contre le Hamas.

Le 7 octobre à l'aube, au dernier jour des fêtes juives de Souccot, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, pour tuer plus d'un millier de civils dans la rue, chez eux ou en plein festival de musique, semant la terreur sous un déluge de roquettes. Le Hamas a également emmené à Gaza des dizaines d'otages.

Cette attaque d'une extrême violence a sidéré le pays et traumatisé les survivants et les personnes venues porter secours aux victimes.

Point de rupture

Dans la ville de Sdérot, proche de la frontière avec Gaza, Yossi Landau, un bénévole de l'organisation de secours israélienne Zaka, a presque atteint le point de rupture en récupérant les cadavres des victimes, et dit avoir été témoin d'une violence qu'il n'avait jamais vue auparavant.

Pendant que les combats faisaient rage entre le Hamas et les forces israéliennes, "un tronçon de route qui aurait dû prendre 15 minutes nous a pris 11 heures parce que nous sommes allés chercher tout le monde et les avons mis dans des sacs", raconte cet homme de 55 ans.

"J'ai senti que je m'effondrais, pas seulement moi, mais toute mon équipe", se souvient-il, décrivant des scènes abominables.

Après l'attaque, l'armée a affirmé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas infiltrés.

Le mouvement islamiste a par ailleurs enlevé plusieurs dizaines d'Israéliens, étrangers et binationaux. Israël recense 150 otages, alors que des centaines de personnes sont encore portées disparues et des corps en cours d'identification.

Israël a riposté en déclarant une guerre pour détruire le Hamas. L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir largué sur la bande de Gaza environ 6.000 bombes pour un total de 4.000 tonnes d'explosifs depuis samedi.

Plus de 423 000 déplacés

Dans l'enclave palestinienne, le fracas des explosions, des drones et autres déflagrations est incessant, de jour comme de nuit.

"Pourquoi? On n'a rien fait!", hurle un homme en regardant des brancardiers emmener le corps sans vie d'un proche, tout juste sorti des décombres dans un quartier bombardé.

Plus de 423.000 Palestiniens ont été déplacés ces derniers jours dans la bande de Gaza pour fuir les bombardements, selon l'ONU, qui a lancé un appel d'urgence aux dons à hauteur de 294 millions de dollars pour répondre aux "besoins urgents" des territoires palestiniens.

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (OCHA), qui opère notamment des écoles dans la bande de Gaza, accueille environ 64% de ces déplacés dans 102 de ses établissements.

Boire de l'eau de mer

"L'unique centrale électrique de la bande de Gaza s'est trouvée à court de carburant et a cessé de fonctionner, coupant la seule source d'électricité" de l'enclave dont la plupart des habitants "n'ont plus accès à l'eau potable", a rapporté l'OCHA dans un communiqué.

Selon cette organisation, un réservoir d'eau et une usine de désalinisation avaient été touchés par des frappes aériennes.

"L'Unicef a indiqué que certains ont commencé à boire de l'eau de mer, très salée, et contaminée par 120.000 m3 d'eaux usées non traitées chaque jour", ajoute le texte.

La bande de Gaza, enclave pauvre et exiguë où s'entassent 2,4 millions d'habitants qui subissent un blocus terrestre, aérien et maritime depuis 2006, est désormais en état de siège, privée d'approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël.

Outre les bombardements, l'armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats autour de Gaza et à la frontière avec le Liban, pays depuis lequel le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas, lance régulièrement des roquettes contre Israël.

Pendant sa visite-éclair en Israël, Antony Blinken a dit avoir discuté "des moyens de répondre aux besoins humanitaires des habitants de Gaza afin de les protéger, tandis qu'Israël mène ses opérations de sécurité légitimes pour se défendre contre le terrorisme et tenter de faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais".

"Nous serons toujours à vos côtés", a assuré à M. Netanyahou le chef de la diplomatie américaine.

En Jordanie, où il est arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi, le secrétaire d'Etat doit rencontrer le roi Abdallah II et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Ce dernier a rejeté le "meurtre de civils des deux côtés" et exigé "la fin immédiate de l'agression" contre le peuple palestinien.

M. Blinken est ensuite attendu au Qatar, avant d'aller en Arabie saoudite, en Egypte et aux Emirats arabes unis.

Vendredi également, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir à New York à l'initiative du Brésil, qui assure la présidence tournante de l'institution, pour aborder la situation dans la bande de Gaza. Une première réunion du Conseil, le 8 octobre, n'avait abouti à aucune condamnation unanime de l'attaque du Hamas.

Les présidentes de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du Parlement européen Roberta Metsola sont à leur tour attendues vendredi en Israël pour "exprimer leur solidarité avec les victimes des attaques terroristes du Hamas et rencontrer les dirigeants israéliens", selon un communiqué conjoint des deux institutions.

Les cheffes de la diplomatie allemande et française, Annalena Baerbock et Catherine Colonna, doivent aussi se rendre en Israël, respectivement vendredi et dimanche.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.