FMI/Banque Mondiale : une économie mondiale résiliente, mais beaucoup d’incertitudes

Le débat sur l’économie mondiale a vu la participation d’imminents responsables économiques : Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Dr Ngozi Okonjo-Iweala présidente de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Joyce Chang, Présidente de la recherche mondiale chez JP Morgan et Gita Gopinath, Première directrice général adjointe du Fond monétaire international (FMI). (Photo, imfconnect)
Le débat sur l’économie mondiale a vu la participation d’imminents responsables économiques : Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Dr Ngozi Okonjo-Iweala présidente de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Joyce Chang, Présidente de la recherche mondiale chez JP Morgan et Gita Gopinath, Première directrice général adjointe du Fond monétaire international (FMI). (Photo, imfconnect)
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Publié le Lundi 30 octobre 2023

FMI/Banque Mondiale : une économie mondiale résiliente, mais beaucoup d’incertitudes

  • L'une de ces conférences était particulièrement attendue car elle consistait en un débat sur l'économie mondiale, réunissant des personnalités éminentes du monde économique
  • L'une des observations qui est revenue fréquemment lors de ce débat concerne le protectionnisme qui a marqué le commerce mondial à la suite des différentes crises que le monde a traversées ces dernières années

MARRAKECH: Les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), qui se sont déroulées du 9 au 15 octobre à Marrakech, ont accueilli de nombreuses conférences sur des sujets divers et variés liés à l'économie et la finance.

L'une de ces conférences était particulièrement attendue, car elle consistait en un débat sur l'économie mondiale, réunissant des personnalités éminentes du monde économique.

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE); le Dr Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC); Joyce Chang, présidente de la recherche mondiale chez JP Morgan; et Gita Gopinath, première directrice générale adjointe du FMI ont pris part à ce débat qui devait apporter des réponses à la question suivante question: quelles mesures les décideurs politiques devraient-ils prendre pour stimuler le dynamisme économique et la durabilité à moyen terme en gérant les risques et en saisissant les opportunités technologiques, y compris les progrès dans le domaine de l'intelligence artificielle, tout en capitalisant sur la transition verte?

Le débat, auquel Arab News en français a assisté, devait compter sur la participation très attendue de la ministre marocaine de l'économie et de la Finance, Nadia Fettah. Cependant, elle s'est finalement rétractée en raison de l'ouverture de la première session de la troisième année législative au Maroc ce jour-là.

 

Gita Gopinath, première directrice générale adjointe du FMI

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Gita Gopinath est la première directrice générale adjointe du Fonds monétaire international (FMI). À ce titre, elle supervise le travail du personnel, représente le Fonds dans les forums multilatéraux, entretient des contacts de haut niveau avec les gouvernements membres et les membres du Conseil d'administration, les médias et d'autres institutions. Elle dirige egalement  les travaux du Fonds en matière de surveillance et de politiques connexes, et supervise la recherche et les publications phares.

Résilience économique

Les quatre responsables économiques se sont réunis dans le but d'analyser la conjoncture économique mondiale et se sont accordés à dire que malgré les apparences, les marchés économiques mondiaux ont fait preuve d'une certaine résilience.

Gita Gopinath a ainsi déclaré que «l’inflation a baissé par rapport à l'année dernière et on doit reconnaître cette résilience», même si le taux croissance de l'économie mondiale sur le moyen terme a ralenti, «passant de 3,8% au cours des dernières décennies à 3% dans les années à venir. Selon la responsable du FMI, l’inflation est certes en baisse, «mais nous sommes encore loin de la normale et cela représente un défi à relever par les décideurs politiques».

 

Dr. Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'OMC

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Dr. Ngozi Okonjo-Iweala est directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Économiste et experte en développement international, elle a plus de 30 ans d'expérience. Elle a été présidente du conseil d'administration de Gavi, l'Alliance du vaccin (2016-2020), de l'African Risk Capacity (2014-2020) et coprésidente de la Commission mondiale sur l'économie et le climat.  Auparavant, elle a été conseillère principale chez Lazard et a siégé aux conseils d'administration de Standard Chartered PLC et de Twitter Inc. Mme Okonjo-Iweala a été nommée envoyée spéciale de l'UA pour le projet COVID-19 et envoyée spéciale de l'OMS pour le projet COVID-19.

Mme Okonjo-Iweala a été deux fois ministre des Finances du Nigeria (2003-2006, 2011-2015), première femme à occuper ce poste, et a passé 25 ans de carrière à la Banque mondiale, où elle a atteint le poste de deuxième directrice générale.

De son côté, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a estimé que durant les dernières crises, on a pu se rendre compte de la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement du fait de la concentration de ces dernières dans certaines zones géographiques. Dans ce sens, «il faut déconcentrer et diversifier les chaînes d'approvisionnement», déclare-t-elle.

Le constat est le même pour Christine Lagarde, présidente de la BCE, qui explique que les trois crises majeures que nous avons traversées au cours des trois dernières années ont perturbé la base des fournisseurs et entraîné une grande volatilité des prix de l'énergie.

Lagarde a exprimé ses préoccupations quant au «temps de latence» entre la prise de décision et son impact sur le terrain. Elle a cité l'exemple de l'ajustement des salaires par rapport à l'inflation, soulignant l'incertitude quant au moment où cela se produira.

«Ramener l’inflation à 2% sur le moyen terme» reste l’objectif principal de la présidente de la BCE, qui assure que «nous sommes d’y œuvrer et que c’est en train de se produire». Il faut être «solide et prêt à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire», souligne-t-elle.

De son côté, Joyce Chang, présidente de la recherche mondiale chez JP Morgan, a estimé qu'il faudrait «cinq ans pour ramener l'inflation à 2,5%», alors que les spécialistes prévoient un délai de dix ans. Selon elle, les économies mondiales doivent se concentrer sur la fiscalité et la gestion de la dette, et les pays en développement doivent suivre le rythme des économies avancées pour assurer une reprise stable.

 

Christine Lagarde, présidente de la BCE

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Depuis novembre 2019, Christine Lagarde est présidente de la Banque centrale européenne. Entre 2011 et 2019, elle a été la onzième directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Auparavant, elle a été ministre français de l'Économie et des Finances de 2007 à 2011, après avoir été secrétaire d'État au Commerce de 2005 à 2007. Avocate de formation, elle a exercé pendant 20 ans au sein du cabinet d'avocats international Baker McKenzie, dont elle est devenue présidente mondiale en 1999. Elle est la première femme à avoir occupé tous ces postes.

En 2020, Christine Lagarde a été classée deuxième femme la plus influente du monde par Forbes et a été désignée par TIME comme l'une des 100 personnes les plus influentes du monde. 

Ouvrir le commerce

L'une des observations qui est revenue fréquemment lors de ce débat concerne le protectionnisme qui a marqué le commerce mondial à la suite des différentes crises que le monde a traversées ces dernières années (Covid-19, invasion de l'Ukraine et conflit entre Israël et les Palestiniens).

«Il ne faut plus que le commerce se fasse entre amis et avec ceux qui nous ressemblent», déplore Ngozi Okonjo-Iweala. Cette «fragmentation», selon ses propres termes, ne fait que fragiliser le commerce international.

Elle affirme que la première vague de la mondialisation n’a pas pris en compte les pays en développement, et plaide en faveur d’un nouveau concept, celui de la «remondialisation».

La directrice générale de l’OMC souligne que «le commerce des biens a chuté de 1,7% à 0,8% selon les dernières prévisions». Elle insiste sur la nécessité de décentraliser et de diversifier les zones de production pour éviter une fragmentation plus profonde du commerce international. Un exemple concret de cette fragilité est le blocage de 8% du commerce maritime international lorsque, par exemple, un navire s'échoue dans le canal de Suez.

Ngozi Okonjo-Iweala met en avant le commerce numérique comme l'un des principaux leviers de transformation, soulignant qu'il affiche un taux de croissance annuel de 8%.

 

Joyce Chang , présidente de la recherche mondiale chez J.P. Morgan

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Joyce Chang est présidente de la recherche mondiale pour la banque de financement et d'investissement de J.P. Morgan. Elle a passé plus de 30 ans à travailler dans la recherche mondiale, avec une expertise dans la recherche macro, les revenus fixes, marchés émergents, géopolitique, et la recherche stratégique et thématique. Joyce était dernièrement responsable mondiale de la recherche, fonction qu'elle a occupée pendant plus de cinq ans (2014-2019). Elle était auparavant responsable mondiale de la recherche sur les titres à revenu fixe et a commencé sa carrière en tant que stratège des marchés émergents. . En 2022, J.P. Morgan a été nommée meilleure équipe de recherche mondiale, première équipe de recherche sur les actions mondiales et première équipe de recherche sur les titres à revenu fixe mondiaux par Institutional Investor.

Contexte géopolitique

Les quatre responsables économiques s’accordent sur un point: à savoir le contexte géopolitique explosif dans le monde offre peu de visibilité sur l'avenir de l'économie mondiale.

Que ce soit l’invasion de l’Ukraine ou plus récemment l’embrasement à Gaza, ces événements auront inévitablement des répercussions sur l'économie mondiale.

Pour Gita Gopinath, «il y a de nombreux éléments à surveiller attentivement et la situation peut basculer à n'importe quel moment».

«Les événements géopolitiques, les conflits au Moyen-Orient et leurs retombées sur les prix de l'énergie» constituent des sources d'incertitudes majeures, a-t-elle expliqué, rappelant que le niveau d'endettement des États a atteint des niveaux records.

D’ailleurs elle pointe une “inadéquation imminente entre ce que les pays dépensent, ce qu’ils empruntent pour dépenser et entre leur capacité à rembourser”.

Pour Christine Lagarde les crises qui ont frappé le monde ont conduit à un “resserrement des conditions financières comme jamais vu auparavant” (plus de 3000 restrictions commerciales en 2022 selon Gita Gopinath) assurant que l’impact suivant une crise n’est visible qu'après un certain temps de latence.

 


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.