Proche-Orient: Macron craint la «division» en France si la situation est «mal» gérée

«On est tous Françaises et Français, il ne faut pas importer ce conflit», a déclaré Emmanuel Macron (Photo, AFP).
«On est tous Françaises et Français, il ne faut pas importer ce conflit», a déclaré Emmanuel Macron (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 20 octobre 2023

Proche-Orient: Macron craint la «division» en France si la situation est «mal» gérée

  • Emmanuel Macron a eu plusieurs conversations avec des passants lors d'une déambulation sur les quais de la Seine
  • «Il faut expliquer la position de la France, il faut aussi lever parfois des contrevérités, se dire les choses», a insisté le président de la République

PARIS: Emmanuel Macron a mis en garde jeudi contre un risque de "division" en France "si on gère mal" la situation née du conflit au Proche-Orient, à l'issue d'un échange impromptu avec des jeunes à Paris qui l'ont interpellé notamment sur l'interdiction des manifestations propalestiniennes.

Le chef de l'Etat a eu plusieurs conversations avec des passants lors d'une déambulation sur les quais de la Seine, dont un journaliste de l'AFP a été témoin. Il était tout juste rentré d'Arras, dans le Pas-de-Calais, où il avait assisté dans la matinée aux obsèques de Dominique Bernard, l'enseignant tué le 13 octobre par un jeune islamiste radicalisé.

"Pourquoi on ne peut pas manifester aujourd'hui pour la Palestine ? Ceux qui manifestent, vous pensez qu'on est pro-Hamas!", lui lance un jeune en référence à l'interdiction prise par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin après l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien contre Israël.

"Je pense qu'il y avait un délai de décence, il y avait eu une attaque terroriste, c'était pas bon", répond le président, à l'écart des caméras, lors d'un échange avec des étudiants en BTS à Gagny, en Seine-Saint-Denis. "Je vois des gens qui veulent manifester de manière pacifique, mais dedans se greffent des éléments hyper radicaux qui vont aller brûler les drapeaux d'Israël, défendre le Hamas", a-t-il ajouté.

Le Conseil d'Etat a depuis recadré la consigne ministérielle en rappelant qu'il ne saurait y avoir d'interdiction systématique de toutes les manifestations propalestiniennes.

"On est tous Françaises et Français, il ne faut pas importer ce conflit", a ensuite déclaré Emmanuel Macron en réponse à des questions du journaliste de l'AFP, reprenant l'appel à l'unité de son allocution de la semaine dernière.

Faisant référence à ses échanges avec ces jeunes, il a noté qu'il y avait "beaucoup de représentations", "une part émotionnelle aussi". "Il y a aussi une sensibilité qui peut aller avec leurs origines, avec leur milieu familial."

"On est un pays, si on gère mal cette situation, ça peut être un élément de division", a-t-il prévenu.

Attal veut des mesures pour «sortir» des écoles les élèves radicalisés

Le ministre de l'Education Gabriel Attal a annoncé jeudi "travailler à des mesures" qui permettent de "sortir" les élèves radicalisés des établissements scolaires, avec ses collègues de la Justice et de l'Intérieur, une semaine après l'attentat qui a coûté la vie à un enseignant à Arras.

"Je vais travailler avec mon collègue de l'Intérieur et mon collègue de la Justice à des mesures qui nous permettent de les sortir de nos établissements scolaires", a-t-il dit sur France 2.

Quand les personnels de l'Education "signalent des élèves qui constituent selon eux, potentiellement une menace (...) en raison de propos qu'ils ont tenus ou d'actes qu'ils ont commis, le principe de protection que je veux appliquer à l'ensemble de nos élèves et de nos personnels fait qu'on doit trouver une autre solution que de les scolariser", a-t-il déclaré.

"On doit penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir" et "je prendrai toutes les mesures conservatoires d'exclusion" nécessaires, a ajouté le ministre.

«Quand c'est utile»

"On a la plus grande communauté juive (...) en Europe, on a énormément de jeunes qui sont d'origine du Moyen-Orient, du Maghreb ou d'Afrique. On a beaucoup de jeunes aussi qui sont de confession musulmane", a-t-il relevé.

"Il faut expliquer la position de la France, il faut aussi lever parfois des contrevérités, se dire les choses", a insisté le président de la République.

Depuis le 7 octobre, date des tueries à grande échelle commises par le Hamas, la France affirme qu'Israël a le droit de se défendre et même d'"éliminer" le mouvement islamiste, mais dans les limites du droit international, "en préservant les populations civiles".

Interrogé par l'AFP, Emmanuel Macron a aussi refusé de se prononcer sur la responsabilité de l'explosion de mardi dans un hôpital de Gaza, attribuée par le Hamas à Israël, mais imputée par les autorités israéliennes et américaines à une roquette palestinienne du mouvement Djihad islamique.

"Je suis très prudent", "je ne l'ai pas attribuée parce que nous n'avons pas d'informations propres", a-t-il dit. "Le jour où les services français consolideront, avec les services partenaires, des informations sûres, il y aura à ce moment-là une attribution ou des éléments", a-t-il ajouté.

Comme mardi en Albanie, le chef de l'Etat a temporisé sur une éventuelle visite en Israël, où se sont rendus dès cette semaine le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholf et le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

"Je le ferai quand c'est utile", a-t-il expliqué. "Si je vais dans la région, c'est pour essayer d'apporter une solution utile."


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Short Url
  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Short Url
  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.