Gaza est un «véritable enfer», selon une employée japonaise de l’Unrwa coincée dans la région

Israël refuse actuellement d’autoriser l’approvisionnement de Gaza en électricité, en eau et en carburant en provenance de plusieurs pays. (Unrwa)
Israël refuse actuellement d’autoriser l’approvisionnement de Gaza en électricité, en eau et en carburant en provenance de plusieurs pays. (Unrwa)
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Publié le Vendredi 20 octobre 2023

Gaza est un «véritable enfer», selon une employée japonaise de l’Unrwa coincée dans la région

  • Vendredi dernier, Israël a ordonné à tous les civils du nord de Gaza, où vivent 1,1 million d’habitants, d’évacuer vers le sud en prévision d’une offensive terrestre redoutée
  • Une porte-parole de l’ONU considère que cette décision ne pourrait «jamais être appliquée sans conséquences humanitaires dévastatrices»

DUBAÏ: Une citoyenne japonaise travaillant pour l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) décrit Gaza comme un «véritable enfer», alors qu’Israël poursuit ses bombardements et bloque l’aide dans la région.

Moe Mashiko, 38 ans, travaille pour soutenir les projets de gestion d’abris de l’ONU et elle est actuellement enceinte de dix-neuf semaines. Elle n’a pas pu quitter la région à cause du conflit.

«Les frappes aériennes se poursuivent jour et nuit. Impossible de dormir la nuit et nos approvisionnements en eau, électricité et nourriture se font de plus en plus rares», explique-t-elle.

Selon elle, même les membres du personnel de l’ONU survivent grâce à des rations alimentaires d’urgence ces derniers jours.

«Depuis le début de la guerre, j’ai passé six jours dans le sous-sol d’une installation de l’Unrwa à Gaza», déclare-t-elle dans des enregistrements fournis par l’Unrwa à Arab News Japan. «Cependant, depuis le 13 octobre, j’ai trouvé refuge dans une autre installation au sud de Gaza.»

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Pénurie de nourriture, d’électricité, d’eau et de médicaments à Gaza à la suite du siège imposé et des bombardements de Tel-Aviv. (Photo fournie)

Vendredi dernier, Israël a ordonné à tous les civils du nord de Gaza, où vivent 1,1 million d’habitants, d’évacuer vers le sud en prévision d’une offensive terrestre redoutée.

Des milliers de personnes ont fui vers le sud. Une porte-parole de l’ONU considère que cette décision ne pourrait «jamais être appliquée sans conséquences humanitaires dévastatrices».

Dans le nord de Gaza, Mme Mashiko déclare que presque tout avait été détruit par les frappes aériennes israéliennes. «Il est difficile de retrouver des bâtiments encore debout; les installations de l’ONU sont également gravement endommagées.»

Les travailleurs et les résidents des hôpitaux et des installations des Nations unies ont également reçu l’ordre d’évacuation de l’armée israélienne. Cependant, Moe Mashiko soutient que ce sont les seuls lieux de refuge, car nombreux sont ceux qui ont déjà perdu leur maison à cause des bombardements incessants.

«Ils ne peuvent aller nulle part ailleurs», précise-t-elle.

Israël refuse actuellement d’autoriser l’approvisionnement de Gaza en électricité, en eau et en carburant en provenance de plusieurs pays.

«Il y a un manque total de produits de première nécessité, tels que l’eau, la nourriture, les couvertures et les matelas», affirme Moe Mashiko. «Les stocks des Nations unies sont insuffisants pour faire face à la situation.»

Avec l’absence d’électricité et de carburant, elle ne pense pas que les habitants de Gaza surmonteraient l’hiver, notant que les personnes âgées et les enfants s’affaiblissent de jour en jour.

Mme Mashiko décrit Gaza comme une prison à ciel ouvert, coupée du monde en raison de la fermeture des frontières avec Israël et l’Égypte. Elle souligne que les habitants de Gaza n’ont pas le droit de sortir ou d’entrer sur le territoire.

Alors qu’Israël frappe continuellement différentes cibles dans la bande de Gaza, les habitants de la région n’ont plus aucun endroit où se réfugier, ajoute-t-elle.

«Il y a une pénurie chronique de fourniture en électricité et il n’y a pas de possibilités d’emploi. Le taux de chômage dépasse 70% pour les nouveaux diplômés universitaires et le taux de pauvreté dépasse 50%», précise-t-elle.

Avant la guerre, la situation médicale était déjà désastreuse, car certains médicaments n’étaient pas disponibles à Gaza. «Même si les gens veulent suivre un traitement contre le cancer à l’extérieur de la région, ils ne sont pas autorisés à le faire. Dans de nombreux cas, des personnes meurent après avoir attendu durant plusieurs mois.»

Moe Mashiko souligne que ces dernières violences n’ont pas «commencé brusquement par une attaque surprise du Hamas».

«Des batailles à grande échelle comme celle-ci se produisent tous les deux ou trois ans et, chaque année pendant cette période, les frappes aériennes israéliennes tuent des milliers de personnes innocentes en raison de conflits entre groupes armés», renchérit-elle.

Elle espère que les étrangers seront autorisés à partir, mais l’Égypte a déclaré qu’elle n’autoriserait leur évacuation que si Israël permettait l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.