Un projet de loi liant liberté de circuler et vaccination fait polémique en France

Le ministre de la Santé Olivier Véran (Photo, AFP).
Le ministre de la Santé Olivier Véran (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 23 décembre 2020

Un projet de loi liant liberté de circuler et vaccination fait polémique en France

  • Le ministre de la Santé Olivier Véran, qui avait dans un premier temps défendu un texte destiné « à mûrir » au parlement, a renvoyé l'examen du texte à plus tard
  • Le projet de loi présenté lundi en Conseil des ministres visait à « établir un cadre juridique durable face aux crises sanitaires », selon le gouvernement

PARIS: La possibilité de voir conditionnés en France certains déplacements à la vaccination, évoquée dans un récent projet de loi, a suscité mardi des réactions enflammées de l'opposition qui redoute une restriction des libertés, au point que le gouvernement a renvoyé le texte à plus tard.

Le ministre de la Santé Olivier Véran, qui avait dans un premier temps défendu un texte destiné « à mûrir » au parlement, a renvoyé mardi soir l'examen du texte à plus tard.

« Ce texte n'a pas du tout vocation à envisager la vaccination obligatoire contre le coronavirus », a-t-il assuré. Mais, « parce qu'il faut de la confiance pour que les Français se fassent vacciner librement (...), le gouvernement ne proposera pas ce texte devant le parlement avant plusieurs mois, avant d'être sorti de la crise ». « Le débat est clos », a-t-il estimé.

Le projet de loi présenté lundi en Conseil des ministres visait à « établir un cadre juridique durable face aux crises sanitaires », selon le gouvernement.

Il donne notamment le pouvoir au Premier ministre de décréter plusieurs interdictions, de circulation, de fermeture d'établissements ou encore de rassemblements sur la voie publique. 

Des restrictions qui pourront être subordonnées à « la présentation des résultats d'un test de dépistage » négatif ou « au suivi d’un traitement préventif, y compris à l'administration d’un vaccin ».

De quoi faire bondir l'opposition qui y voit une vaccination obligatoire déguisée. 

« De façon sournoise, ce texte envisage non pas de rendre la vaccination obligatoire, mais d'empêcher toute vie sociale aux personnes qui ne le seraient pas », a affirmé la présidente du Rassemblement national (extrême droite) Marine Le Pen en dénonçant une « mesure d'essence totalitaire ».

« Alors que l'exécutif avait indiqué que la vaccination ne serait pas obligatoire, il dépose un projet de loi qui conditionne nos déplacements à celle-ci, introduisant une forme d'inégalité entre citoyens », a affirmé pour sa part le député de droite Julien Aubert.

Le sujet est sensible : selon un récent sondage, 59% des Français n'ont pas l'intention de se faire vacciner contre le coronavirus, faisant de la France l'un des pays européens les plus réfractaires au vaccin. 

Fin novembre, le président Emmanuel Macron avait annoncé que la vaccination qui doit débuter dimanche pour les personnes âgées ne serait pas obligatoire.

Un message martelé encore mardi par le ministre de la Santé Olivier Véran. 

« Je le redis, la vaccination (contre la Covid-19) n'est pas obligatoire », a-t-il insisté.

Libertés menacées ?

Mais au-delà du vaccin, la question de la pérennisation de mesures d'exception dans le droit commun interroge. 

Pour la sénatrice centriste Nathalie Goulet, « le texte est franchement attentatoire aux libertés publiques ».

« Ce projet de loi empêche par avance le Parlement de pouvoir jouer son rôle de force d'opposition, car c'est par décret que ces régimes d'exception pourront être activés », explique Laureline Fontaine, professeure de droit public et constitutionnel à l’université Sorbonne Nouvelle, à Paris.

« Ce texte vise à englober le plus de situations possibles et donne potentiellement des pouvoirs quasi illimités aux autorités exécutives », poursuit-elle, soulignant que cette crise « a fait sauter beaucoup de verrous ». 

Un autre point fait également débat, celui de la collecte de données de santé par les autorités « sans le consentement » des intéressés, « lorsqu’une situation sanitaire exceptionnelle rend nécessaires l’identification et le suivi des personnes affectées ou contaminées ».

Face à ces critiques, la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin a assuré que le texte n'était « pas là du tout pour créer des pouvoirs exceptionnels pour le gouvernement », ni « créer un Etat sanitaire ».

« Il y aura bien sûr un débat, tout ce qui devra être clarifié le sera », a-t-elle assuré sur la chaîne CNews.

Ces dernières semaines, la France a été le théâtre de plusieurs manifestations dénonçant des dérives sécuritaires et liberticides du gouvernement.

Mardi, le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative, a interdit l'usage de drones pour surveiller les manifestants sur la voie publique à Paris. 


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte, inspection des locaux en cours

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  • «Un témoin a aperçu un homme y entrant porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif », a-t-on appris auprès de la préfecture de police
  • Le quartier du consulat d'Iran, situé avenue d'Iéna, dans le XVIe arrondissement de la capitale, est entièrement bouclé et un fort dispositif policier est en place

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte donnée par le consulat d'Iran à Paris selon laquelle un individu aurait été vu à l'intérieur "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", a annoncé la préfecture de police de Paris.

"L'homme est sorti du consulat et était en cours de contrôle par la BRI (brigade de recherche et d'intervention). Une prospection des locaux était en cours", a-t-on ajouté de même source. 


France: décès d'une adolescente en marge d'une attaque au couteau devant une école

Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement
  • Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens

SOUFFELWEYERSHEIM: Une adolescente de 14 ans a été victime d'un arrêt cardiaque lors du confinement de son collège consécutif à une attaque au couteau jeudi dans une école attenante dans un village au nord de Strasbourg (est de la France).

La jeune fille "avait été secourue par des enseignants qui très vite ont appelé les services de pompiers" dans la commune de Souffelweyersheim, en Alsace, mais "elle est décédée en fin d'après-midi", a expliqué vendredi à l'AFP le recteur d'académie, Olivier Faron.

"C'est avec une infinie tristesse que j'ai appris le décès d'une jeune collégienne, victime d'un arrêt cardiaque lors de la mise en sûreté en marge de l'attaque au couteau à proximité de son établissement", a réagi auprès de l'AFP la ministre française de l'Education nationale, Nicole Belloubet.

"La perte d'une jeune vie, pleine de promesses et d'avenir, est une tragédie qui me bouleverse, qui nous bouleverse. Dans la douleur, toute l'Education nationale est auprès des siens".

Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement par un individu présentant des antécédents psychiatriques.

Outre l'école, le collège, distant de quelques dizaines de mètres, a également été confiné.

"Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l'ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque", a indiqué le recteur.

Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens.

"Aucune solution parfaite" 

"(Mon fils) est autonome, il fait le trajet tout seul à vélo normalement, mais là, faire le trajet ce matin lui faisait peur. On est juste venu récupérer ses affaires et je vais le garder avec moi aujourd'hui. Il a eu du mal à s'endormir hier soir", a expliqué à l'AFP Deborah Wendling, mère d'un élève du collège.

"Le confinement a été mené presque plus sous forme de jeu à l'école primaire, mais ici ça a été peut être un peu trop direct", a-t-elle ajouté. "Lui pensait qu'il y avait une personne armée dans le collège. Ils entendaient des portes claquer, mais en fait c'était juste les autres classes qui se confinaient aussi".

Lorsque l'alerte a été donnée, les classes ont fermé leurs portes et les élèves se sont dissimulés sous les tables. L'auteur de l'attaque au couteau n'est entré dans aucun établissement.

"Des investigations devront être menées afin de déterminer dans quelles conditions cet arrêt (cardiaque) est intervenu", a déclaré jeudi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.

"Il n'y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s'est passé. S'il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire", a commenté le recteur.

Motivation de l'assaillant inconnue 

"Nous sommes atterrés, sans voix", a déclaré Georges Schuler, maire de Reichstett, commune de résidence de la collégienne. "Je ne peux pas vous dire si cette jeune fille présentait une pathologie cardiaque ou pas".

La présence de la gendarmerie aux abords des établissements scolaires a été renforcée, selon la préfecture du Bas-Rhin.

Les deux fillettes visées lors de l'attaque présentent des "blessures physiques légères" et ont rapidement quitté l'hôpital, selon le parquet de Strasbourg.

L'assaillant, âgé de 30 ans, a été interpellé.

Une enquête pour "tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion)" a été ouverte.

"Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade", a précisé le parquet, évoquant des "fragilités psychiatriques".

 

 


Darmanin empoigné vivement en Guadeloupe par un homme placé en garde à vue

Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer, Gérald Darmanin, arrive pour parler à la presse lors d'une visite consacrée aux mesures de sécurité avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques avec la Brigade fluviale de la police française à Paris le 9 avril 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)
Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer, Gérald Darmanin, arrive pour parler à la presse lors d'une visite consacrée aux mesures de sécurité avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques avec la Brigade fluviale de la police française à Paris le 9 avril 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)
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  • Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur venait enregistrer une interview dans les locaux la chaîne Guadeloupe 1ère
  • Un homme «d'une vingtaine d'années» selon la source proche de l'enquête, s'est approché du ministre demandant à lui parler

POINTE-A-PITRE: Gérald Darmanin a été empoigné vivement mais pas blessé jeudi près de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) dans les locaux de la chaîne Guadeloupe 1ère par un jeune homme, aussitôt interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris d'une source proche de l'enquête et de deux témoins de la scène.

Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur venait enregistrer une interview dans les locaux de cette télévision, à Baie-Mahault, au terme de son déplacement en Guadeloupe au cours duquel il a annoncé l'instauration d'un couvre-feu à partir de 20H00 pour les mineurs à Pointe-à-Pitre, ville qualifiée de "coupe-gorge" par son maire.

Un homme "d'une vingtaine d'années" selon la source proche de l'enquête, s'est approché du ministre demandant à lui parler, ont relaté à l'AFP deux témoins qui ont souhaité garder l'anonymat.

Le ministre lui a alors tendu la main et c'est alors que l'homme l'a empoigné vivement par le bras et les épaules avant d'être maitrisé par les hommes de la sécurité du ministre, a décrit un des deux témoins.

L'homme a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Baie-Mahault, a déclaré à l'AFP la source proche du dossier, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte pour "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique et rébellion".

"Il a voulu s’échapper et ne s'est pas laissé faire" et s'est montré "non coopératif" lors de sa garde à vue. Les tests habituels n'ont pas pu être effectués et le jeune homme a été "hospitalisé aux urgences psychiatriques" du CHU de Pointe-à-Pitre, vendredi soir, selon la même source.

Le ministre n'a pas été blessé. Il a ensuite enregistré comme prévu son interview.

"J'en ai discuté avec le ministre qui m'a dit que ce n'était pas trop grave et j'espère que ça finira bien pour le jeune", a dit à l'AFP Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe.

Interrogé sur cet épisode, le député socialiste Christian Baptiste a pour sa part répondu: "Je ne sais pas les conditions dans lesquelles cela s'est passé, mais on ne peut pas accepter l'inacceptable, qu'un ministre puisse se faire agresser, et on peut s'interroger sur le service de sécurité".

M. Darmanin, lui, n'a pas souhaité s'exprimer sur cet incident.