Faisal ben Farhane: l'ONU fait preuve de «complaisance» vis-à-vis des pertes humaines palestiniennes

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane. (ONU)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane. (ONU)
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Publié le Mercredi 25 octobre 2023

Faisal ben Farhane: l'ONU fait preuve de «complaisance» vis-à-vis des pertes humaines palestiniennes

  • Le prince affirme que le silence du conseil sur la question palestinienne «se poursuit depuis des décennies» et qu’il est inacceptable
  • «Ce conseil porte la responsabilité de sa complaisance, le coût de cette crise, les pertes de vies et de biens, ainsi que les menaces pour la sécurité et la stabilité de la région», s’indigne le prince Faisal

NEW YORK: L’Arabie saoudite a une nouvelle fois condamné «sans détour» mardi le ciblage des civils, «quels qu’ils soient». Le Royaume a appelé à la fin de l’escalade des opérations militaires à Gaza, à un «arrêt de l’effusion de sang», à la libération des otages et au respect des lois et conventions internationales.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, déclare que le Royaume, aux côtés de «pays amis et frères», a fait tout son possible pour atteindre ces objectifs et mettre fin au cycle de la violence.

«Le peuple palestinien souffre sous le blocus et l’escalade en cours de la machine de guerre israélienne», déclare-t-il.

«Les opérations militaires continuent de cibler les installations civiles, les écoles, les infrastructures et les hôpitaux [palestiniens]. Elles ont coûté la vie à des milliers de civils, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées. Elles ont blessé des milliers de civils.»

«L’échec de la communauté internationale, à ce jour, à mettre fin à cette punition collective imposée par les forces d’occupation israéliennes contre les résidents de Gaza, et leurs tentatives de les déplacer de force, ne nous rapprochera pas de la sécurité et de la stabilité.»

Le prince a tenu ces propos lors d’une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité des nations unies pour discuter de la guerre à Gaza. Elle a été organisée par le Brésil, qui détient ce mois la présidence tournante du conseil. Il y avait parmi les participants le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, des proches des victimes israéliennes des attaques du 7 octobre du Hamas et des représentants de plus de 85 nations.

«Nous tenons cette réunion dans des circonstances douloureuses, à la suite de développements dangereux dans la bande de Gaza qui ont coûté la vie à des milliers de civils», soutient le prince Faisal, mettant en garde contre une catastrophe humanitaire imminente et des répercussions dangereuses pour la sécurité de la région et du monde en général.

Il affirme que le silence du conseil sur la question palestinienne «se poursuit depuis des décennies» et qu’il est inacceptable.

«Ce conseil porte la responsabilité de sa complaisance, du coût de cette crise, des pertes de vies et de biens, ainsi que des menaces pour la sécurité et la stabilité de la région», s’indigne le prince Faisal.

«Le maintien de la paix et de la sécurité internationales devrait être la priorité de ce conseil. Cependant, aujourd’hui, nous constatons qu’il n’est pas en mesure de remplir son rôle. Il n’a toujours pas formulé de résolution qui aborderait cette crise, puisque Israël poursuit ses violations des conventions internationales, y compris le droit international humanitaire. Cela met en doute la crédibilité des mécanismes de la légitimité internationale.»

Il appelle les pays membres à assumer la responsabilité sur la base de laquelle le conseil a été créé et exhorte la communauté internationale à adopter une position ferme pour mettre fin aux opérations militaires à Gaza, empêcher le conflit de dégénérer, protéger les civils et mettre fin au blocus sur le territoire afin que l’aide, y compris les médicaments, la nourriture et l’eau, puisse parvenir à ceux qui en ont besoin.

Le prince a déploré la politique du deux poids deux mesures et la «sélectivité» dans l’application des règles et des résolutions de l’ONU, avertissant que le manque de responsabilisation pour l’escalade en cours risque d’alimenter «la violence et la destruction, conduisant ainsi à plus d’extrémisme».

Il rejette la responsabilité pour les cycles de violence sur l’échec de la mise en œuvre des résolutions de l’ONU et souligne la nécessité de reconnaître les causes profondes du conflit israélo-palestinien de longue date. Ne pas le faire, ajoute-t-il, entravera toutes les chances de parvenir à une solution durable au conflit et d’apporter la paix et la sécurité à la région.

«Nous devons raviver sérieusement le processus de paix», déclare le prince Faisal. «Nous espérons que la paix et la prospérité pourront régner et qu’un avenir meilleur sera garanti pour les peuples de la région et les générations à venir.»

«C’est la paix à laquelle nous aspirons: une paix durable qui garantirait la solution à deux États et l’établissement d’un État palestinien dans les frontières de 1967, de manière à garantir la stabilité, la prospérité et la sécurité pour tous.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.