Kosovo-Serbie: nouvel échec de discussions à Bruxelles

Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, à gauche, et le président serbe Aleksandar Vucic (Photos AFP)
Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, à gauche, et le président serbe Aleksandar Vucic (Photos AFP)
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Publié le Vendredi 27 octobre 2023

Kosovo-Serbie: nouvel échec de discussions à Bruxelles

  • Serbes et Kosovars se sont rejeté la responsabilité de l'échec des discussions
  • «Nous sommes très préoccupés par l'impasse dans le processus de normalisation entre le Kosovo et la Serbie», a commenté le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères

BRUXELLES : Les dirigeants européens ont échoué jeudi à convaincre le Premier ministre kosovar Albin Kurti et le président serbe Aleksandar Vucic de trouver un accord pour apaiser les tensions entre les deux voisins, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Les deux leaders ont eu des discussions séparées avec des responsables européens, notamment le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, en marge d'un sommet de l'UE à Bruxelles.

Une proposition a été mise sur la table à propos de la création d'une association des municipalités serbes dans le nord du Kosovo réclamée par Belgrade. La partie kosovare exige avant toute discussion la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par la Serbie.

"Malheureusement, les parties n'étaient pas prêtes à s'entendre", a regretté Josep Borrell, expliquant que les "conditions posées par chaque partie étaient inacceptables pour l'autre".

"Nous sommes très préoccupés par l'impasse dans le processus de normalisation entre le Kosovo et la Serbie", a encore commenté le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères.

Serbes et Kosovars se sont rejeté la responsabilité de l'échec des discussions.

"Malgré l'offre généreuse du Premier ministre Kurti, le président serbe Vucic a refusé de signer un accord avec le Kosovo", ont indiqué les services du dirigeant kosovar.

"Je suis prêt à signer tout ce que vous voulez, sauf la présence du Kosovo à l'ONU et la question de l'indépendance du Kosovo", a quant à lui déclaré Aleksandar Vucic.

Depuis la guerre, qui a pris fin en 1999 avec des bombardements de l'Otan, les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise.

La Serbie refuse de reconnaître l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province, dont la population d'1,8 million d'habitants, très majoritairement d'origine albanaise, comprend une communauté serbe d'environ 120 000 personnes, qui vit essentiellement dans le nord du Kosovo.

Bruxelles, qui dirige les difficiles négociations entre les parties depuis 2011, a annoncé en mars que les deux camps avaient accepté un plan visant à normaliser leurs relations, mais aucun progrès n'a été enregistré depuis.

Après un été relativement calme, les tensions sont montées très haut fin septembre lorsqu'un policier kosovar a été tué par un commando composé notamment de Serbes du Kosovo.

La découverte d'un arsenal de guerre a ajouté à la colère de Pristina - qui accuse ouvertement la Serbie d'avoir été derrière cette attaque. Une enquête est en cours.


Nouveau record pour le bitcoin, en pleine euphorie avant l'investiture de Trump

Le futur chef de l'Etat a présenté sa nouvelle devise comme un "memecoin", une cryptomonnaie sans utilité économique ou transactionnelle, surfant sur l'engouement populaire autour d'une personnalité ou d'un phénomène viral sur internet -- et souvent identifiée comme un actif purement spéculatif. (AFP)
Le futur chef de l'Etat a présenté sa nouvelle devise comme un "memecoin", une cryptomonnaie sans utilité économique ou transactionnelle, surfant sur l'engouement populaire autour d'une personnalité ou d'un phénomène viral sur internet -- et souvent identifiée comme un actif purement spéculatif. (AFP)
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  • Le bitcoin a battu lundi son record, dépassant la barre des 109.000 dollars quelques heures avant l'investiture de Donald Trump, qui promet des politiques favorables au secteur
  • En quête de crédibilité, le bitcoin évolue désormais à des hauteurs loin d'être imaginées il y a 16 ans lors de sa création, et bien au-delà de sa valeur du 5 novembre dernier, jour de l'élection présidentielle, où il oscillait autour de 69.000 dollars

LONDRES: Le bitcoin a battu lundi son record, dépassant la barre des 109.000 dollars quelques heures avant l'investiture de Donald Trump, qui promet des politiques favorables au secteur et a opportunément lancé ce week-end sa propre monnaie numérique.

La première devise numérique par capitalisation a soudainement progressé aux alentours de 06H30 GMT jusqu'à atteindre un plus haut à 109.241,14 dollars. Elle s'échange à 107.959,25 dollars vers 10H15 GMT.

En quête de crédibilité, le bitcoin évolue désormais à des hauteurs loin d'être imaginées il y a 16 ans lors de sa création, et bien au-delà de sa valeur du 5 novembre dernier, jour de l'élection présidentielle, où il oscillait autour de 69.000 dollars.

Mais pour ce marché controversé, le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, surtout avec Elon Musk à ses côtés, est vécu comme une aubaine.

Car après avoir qualifié les cryptomonnaies d'escroquerie durant son premier mandat, le futur président a finalement changé son fusil d'épaule pendant sa seconde campagne - en partie financée par le secteur.

Le Républicain, qui doit être investi lundi président pour la seconde fois, a d'ailleurs lancé dans la nuit de vendredi à samedi sa propre devise numérique, avec un succès fulgurant: s'échangeant autour de 7 dollars peu après leur lancement, les 200 millions de jetons "Trump" sont montés jusqu'à environ 75 dollars pièce, avant d'osciller lundi autour de 54 dollars.

Cryptomonnaie Melania 

Les spéculateurs ont interprété ce lancement "comme un signe que la promesse de Trump de faire des États-Unis la capitale mondiale du bitcoin" et des cryptomonnaies "sera honorée". Ils se sont rués dans la foulée sur le bitcoin, "craignant de ne pas profiter de cette vague d'euphorie", souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Le futur chef de l'Etat a présenté sa nouvelle devise comme un "memecoin", une cryptomonnaie sans utilité économique ou transactionnelle, surfant sur l'engouement populaire autour d'une personnalité ou d'un phénomène viral sur internet -- et souvent identifiée comme un actif purement spéculatif.

Avant la création de cette devise numérique, des entrepreneurs associés à Donald Trump avaient mis en ligne, mi-octobre, une plateforme de cryptomonnaies, baptisée World Liberty Financial.

Dimanche, la future Première dame, Melania Trump, a elle aussi lancé sa propre cryptomonnaie, baptisée Melania.

Le républicain s'était attribué début en décembre les mérites du franchissement par le bitcoin de la barre symbolique des 100.000 dollars. "IL N'Y A PAS DE QUOI!!!", avait-il commenté sur son réseau Truth Social.

Le cours du bitcoin avait déjà été porté en fin de semaine passé par des informations de Bloomberg, selon lesquelles le président élu prévoirait de publier un décret élevant la cryptomonnaie au rang de priorité politique et donnant aux acteurs du secteur une voix au sein de son administration.

"Absence de cadre" 

L'article rapporte également qu'est bel et bien envisagée la création d'une réserve stratégique nationale de bitcoins, qui engloberait les avoirs existants que le gouvernement détient dans cette crypto.

Un tel projet "pourrait accélérer l'adoption institutionnelle" du bitcoin, souligne John Plassard, expert chez Mirabaud, interrogé par l'AFP.

"Cependant, des défis tels que la volatilité" des prix, qui fluctuent fortement, les défis en matière de "cybersécurité et l'absence d'un cadre économique éprouvé pour son intégration freinent encore une généralisation complète", souligne-t-il.

Le bitcoin est né en 2008 d'un rêve libertarien: échapper au contrôle des institutions financières en s'appuyant sur une technologie, la "blockchain", qui permet d'enregistrer de manière décentralisée et infalsifiable les transactions grâce à un réseau d'ordinateurs dans le monde entier.

Au fil des années, le bitcoin, comme les autres cryptomonnaies, a été impliqué dans plusieurs scandales financiers, en tant que devise privilégiée par des pirates informatiques ou pour monnayer des activités illicites.

Il est aujourd'hui en quête de respectabilité. Le Salvador a été en 2021 le premier pays à l'adopter comme monnaie légale, sans convaincre la population, suivi par la Centrafrique. Certains commerçants l'acceptent comme moyen de paiement, comme l'a fait Elon Musk pour ses voitures Tesla avant de faire volte-face.

 


En Inde, la perpétuité a été requise à l'encontre de l'homme coupable du viol et du meurtre d'une médecin qui ont choqué le pays

Ce crime a suscité une vague d'indignation nationale concernant le manque de sécurité pour les femmes. Les médecins ont cessé de travailler pendant des semaines pour demander que justice soit rendue à la jeune médecin qui avait été violée. (AFP)
Ce crime a suscité une vague d'indignation nationale concernant le manque de sécurité pour les femmes. Les médecins ont cessé de travailler pendant des semaines pour demander que justice soit rendue à la jeune médecin qui avait été violée. (AFP)
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  • Un tribunal indien a condamné lundi un homme à la prison à vie pour le viol et le meurtre d'une médecin, un crime qui avait choqué ce pays où les violences sexuelles à l'encontre des femmes sont très courantes.
  • Les parents de la victime, qui avaient appelé à la condamnation à mort par pendaison du meurtrier, ont déclaré être « choqués » par la peine prononcée.

CALCUTA, INDE : Un tribunal indien a condamné lundi un homme à la prison à vie pour le viol et le meurtre d'une médecin, un crime qui avait choqué ce pays où les violences sexuelles à l'encontre des femmes sont très courantes.

Les parents de la victime, qui avaient appelé à la condamnation à mort par pendaison du meurtrier, ont déclaré être « choqués » par la peine prononcée.

Le juge Anirban Das a estimé que ce crime ne méritait pas la peine capitale, car il ne s'agissait pas du « cas le plus rare ».

Il a ordonné que Sanjoy Roy, un bénévole de 33 ans travaillant dans le centre hospitalier de Calcutta où le corps ensanglanté de la praticienne de 31 ans a été découvert, passe le reste de sa vie en prison.

Arrêté en août dernier, le lendemain du crime, et déclaré coupable samedi par cette même cour, il avait clamé son innocence tout au long de son procès, affirmant avoir été « piégé ».

Ce drame avait suscité l'indignation à travers le pays et une partie du personnel soignant s'était mise en grève pour exiger des mesures de sécurité plus strictes dans les hôpitaux publics.

À l'issue de ce mouvement, la Cour suprême a ordonné la création d'un groupe de travail composé de médecins, chargé de préparer un plan de prévention de la violence dans les établissements hospitaliers, où les conditions de travail sont souvent déplorables.

Le procès a été jugé conforme aux normes judiciaires habituelles, mais il a été mené à un rythme accéléré en raison de la lenteur du système judiciaire indien.

Dans les semaines qui ont suivi ce crime, l'attitude des autorités locales et la conduite de l'enquête ont fait l'objet de vives critiques. Ainsi, le chef de la police de Calcutta et plusieurs responsables des services de santé régionaux ont été démis de leurs fonctions.

Ce drame a rappelé celui dont une jeune femme avait été victime dans un bus de la capitale New Delhi en 2012, révélant le lourd silence qui entoure les violences sexuelles dans le pays le plus peuplé de la planète, ainsi que les carences de son système judiciaire dans la lutte contre les viols, et plus largement le traitement des femmes dans la société indienne.

Sous la pression de l'opinion publique, le gouvernement a durci la législation en matière de violences sexuelles et a même promulgué la peine de mort pour les récidivistes.

Les quatre hommes reconnus coupables du viol collectif de l'étudiante avaient été exécutés par pendaison en mars 2020.


L'UE relance les négociations avec la Malaisie en vue de conclure un accord de libre-échange

Drapeaux de l’UE devant un immeuble de bureaux moderne à Bruxelles (Photo iStock)
Drapeaux de l’UE devant un immeuble de bureaux moderne à Bruxelles (Photo iStock)
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  • l'Europe cherchant à diversifier ses partenariats commerciaux au moment où le président américain Donald Trump entre en fonction.
  • Les échanges commerciaux entre l'UE et la Malaisie représentent actuellement 45 milliards d'euros par an et un accord permettrait de « franchir une nouvelle étape », a fait valoir la cheffe de l'exécutif européen.

BRUXELLES : l'Union européenne et la Malaisie ont annoncé lundi qu'elles allaient reprendre les négociations en vue d'un accord de libre-échange, l'Europe cherchant à diversifier ses partenariats commerciaux au moment où le président américain Donald Trump entre en fonction.

« Cette excellente nouvelle arrive à un moment critique. Les tensions géopolitiques sont en hausse et le risque d'instabilité est grand », a souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un communiqué.

Les échanges commerciaux entre l'UE et la Malaisie représentent actuellement 45 milliards d'euros par an et un accord permettrait de « franchir une nouvelle étape », a fait valoir la cheffe de l'exécutif européen.

« Alors que d'autres se replient sur eux-mêmes et s'isolent, l'Europe et la Malaisie choisissent une autre voie : établir des partenariats », a-t-elle revendiqué.

Bruxelles et Kuala Lumpur avaient lancé des négociations en 2010, puis les avaient suspendues deux ans plus tard.

Anwar Ibrahim, le Premier ministre malaisien, a qualifié de « jalon important » la réouverture des discussions, alors qu'il achevait lundi une visite de travail de deux jours à Bruxelles.

Selon lui, un tel accord favoriserait les exportations malaisiennes, notamment de produits électriques et électroniques, d'équipements scientifiques et d'huile de palme, tout en stimulant les investissements de l'UE dans les énergies vertes et l'industrie manufacturière de pointe.

L'Union européenne est ébranlée par les menaces de Donald Trump de mettre drastiquement en place des droits de douane sur les produits européens, alors qu'il fait son retour à la Maison Blanche. Elle doit également faire face à la concurrence chinoise.

Bruxelles tente dans ce contexte de conclure de nouveaux accords commerciaux. L'UE a ainsi annoncé vendredi le renforcement de son partenariat commercial avec le Mexique.