Pour Netanyahou, la guerre contre le Hamas sera «longue et difficile»

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'exprime lors d'une conférence de presse à la base militaire de Kirya à Tel Aviv le 28 octobre 2023 (Photo, AFP).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'exprime lors d'une conférence de presse à la base militaire de Kirya à Tel Aviv le 28 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Pour Netanyahou, la guerre contre le Hamas sera «longue et difficile»

  • «La guerre dans la bande de Gaza sera longue et difficile et nous y sommes prêts», a déclaré M. Netanyahou lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv
  • Le Hamas, qui avait menacé d'exécuter des otages, estime à «près de 50» le nombre d'entre eux tués dans les bombardements

JERUSALEM: La guerre contre le Hamas est entrée samedi dans une nouvelle étape et sera "longue et difficile", a prévenu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, trois semaines après le début des hostilités, déclenchées par l'attaque la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.

Le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, s'est exprimé samedi soir pour la première fois depuis le 7 octobre pour se dire prêt à conclure "immédiatement" un échange des otages que le mouvement islamiste palestinien retient - 230 selon l'armée israélienne -, contre "tous les prisonniers" palestiniens incarcérés par Israël.

Depuis vendredi soir, l'armée israélienne opère au sol avec des soldats et des blindés, tout en intensifiant ses bombardements de la bande de Gaza déclenchés après l'attaque du 7 octobre dans laquelle 1.400 personnes ont été tuées côté israélien, essentiellement des civils, selon les autorités locales.

Le Hamas, qui contrôle Gaza, affirme que plus de 8.000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens.

Les autorités à Gaza ont indiqué qu'un "grand nombre" de personnes avaient été tuées dans la nuit lors de frappes aériennes sur deux camps de réfugiés dans le nord de l'enclave.

Plus tôt, le commandement israélien avait mis en garde les habitants des villes d'Ashdod et d'Ashkelon, dans le sud d'Isräel, contre des tirs de missiles et de roquettes, où les services de secours n'ont déploré aucune victime.

En revanche, trois personnes ont été blessées dans la journée après le tir de salves de roquettes tirées depuis Gaza.

L'ONU craint une catastrophe humanitaire. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a déploré samedi l'"escalade sans précédent des bombardements" qui "compromettent les objectifs humanitaires", appelant une nouvelle fois à un cessez-le-feu immédiat.

La président Comité international de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, a elle jugé "inacceptable que les civils n'aient aucun endroit sûr où aller à Gaza au milieu des bombardements massifs", estimant que "le monde ne devait pas tolérer" ce qui se passe.

Environ 2,4 millions de personnes vivent entassées sur ce territoire de 362 km2, manquant d'eau, de nourriture, d'électricité, et depuis vendredi, de communications et d'internet.

Au total, 84 camions d'aide humanitaire ont pu arriver via l'Egypte en une semaine, selon l'ONU, alors qu'il en faudrait 100 par jour.

«Un champ de bataille»

"La guerre dans la bande de Gaza sera longue et difficile et nous y sommes prêts", a déclaré M. Netanyahou lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, ajoutant que son armée "détruira l'ennemi sur terre et sous terre".

Une référence au gigantesque réseau de tunnels souterrains d'où, selon les militaires, le Hamas dirige ses opérations.

Désormais, est engagée "la deuxième étape de la guerre, dont l'objectif est clair: détruire les capacités militaires et la direction du Hamas; ramener les otages à la maison", a affirmé M. Netanyahou après avoir rencontré les familles des personnes retenues captives dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a répété samedi son appel aux habitants de la ville de Gaza (nord) à "partir immédiatement" vers le sud, affirmant qu'elle considérait désormais cette ville et sa région comme un "champ de bataille".

Dans le camp de réfugiés de Chati, dans la périphérie de Gaza-ville, les bombardements ont provoqué d'importants dégâts.

"Ce qui s'est passé à Chati est pire qu'un tremblement de terre", a déclaré à l'AFP un habitant, Alaa Mahdi, 54 ans. "Ca bombardait de partout, la marine, l'artillerie et les avions."

A Gaza-ville, "dans les rues, les gens sont devenus des corps sans vie qui marchent", décrit à l'AFP Jihad Mahdi, un autre habitant.

L'armée israélienne a fait état de "plusieurs terroristes du Hamas tués" dont un responsable "ayant pris part à l'organisation du massacre du 7 octobre" qui a profondément traumatisé la société israélienne.

«Angoisse immense»

Après "une nuit d'angoisse immense" en raison des intenses bombardements, les familles des otages ont été finalement reçues samedi par M. Netanyahou.

Seules quatre femmes ont été libérées à ce jour. Le Hamas, qui avait menacé d'exécuter des otages, estime à "près de 50" le nombre d'entre eux tués dans les bombardements.

"Nous sommes prêts à immédiatement conclure un échange pour faire libérer tous les prisonniers dans les prisons de l'ennemi sioniste contre tous les otages", a déclaré dans un communiqué le chef du Hamas à Gaza, M. Sinouar.

Le Premier ministre israélien a déclaré aux familles des otages qu'il explorerait "toutes les options" pour les faire libérer.

A la sortie de la réunion, Ifat Kalderon, dont le cousin Ofer Kalderon serait détenu à Gaza avec des membres de sa famille, a déclaré à l'AFP qu'elle soutenait ce type d'échange.

Black-out

Les bombardements sur Gaza ont coïncidé avec une coupure des communications et internet.

Des ONG et des agences de l'ONU ont indiqué avoir perdu le contact avec leurs équipes à Gaza.

Les opérations humanitaires et l'activité des hôpitaux "ne peuvent continuer sans communications", s'est alarmée Lynn Hastings, une responsable de l'ONU.

Depuis le 9 octobre, Israël a imposé un "siège total" à Gaza, y coupant les approvisionnements en eau, électricité et nourriture, alors que le territoire palestinien était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de 16 ans.

"Beaucoup plus" de gens vont "bientôt mourir" en raison du siège, a indiqué le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini.

Certaines opérations chirurgicales sont réalisées sans endormir complètement les patients, dont des amputations, en raison de la pénurie de produits anesthésiques, a alerté samedi Médecins Sans Frontières (MSF).

Défi existentiel

Israël veut "anéantir" le mouvement islamiste, en représailles à l'attaque du 7 octobre. Ce jour-là, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas se sont infiltrés depuis Gaza sur le sol israélien, où ils ont commis l'attaque la plus meurtrière dans l'histoire d'Israël.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié samedi de "criminel de guerre" Israël, qui a dans la foulée annoncé rappeler ses diplomates de Turquie. M. Erdogan a aussi accusé l'Occident d'être "le principal coupable des massacres à Gaza".

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi en soutien aux Palestiniens à Londres, et des milliers à Paris et à Zurich.

Vaincre le Hamas est un "défi existentiel" pour Israël, a estimé le Premier ministre israélien, s'en prenant de nouveau à Téhéran. "Je pense que 90% du budget militaire du Hamas vient d'Iran", a-t-il accusé.

La communauté internationale redoute un embrasement régional, alors que l'Iran, soutien du Hamas et du Hezbollah libanais, a lancé des avertissements aux Etats-Unis, proche allié d'Israël.

La tension est aussi très vive en Cisjordanie occupée depuis 1967, où plus de 100 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens depuis le 7 octobre.

A la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quasi quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, le siège des Casques bleus de l'ONU dans le sud a été touché samedi par un obus, sans faire de victime. Un Casque bleu a été légèrement blessé près de Hula par des bombardements, selon la Finul.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.