Israël exclut tout cessez-le-feu, un otage du Hamas libéré

Le gouvernement israélien a exclu lundi tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où l'aide est insuffisante (Photo, AP).
Le gouvernement israélien a exclu lundi tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où l'aide est insuffisante (Photo, AP).
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Publié le Mardi 31 octobre 2023

Israël exclut tout cessez-le-feu, un otage du Hamas libéré

  • Depuis vendredi soir, opérations au sol et frappes israéliennes se sont intensifiées, avec pour objectif d'«anéantir» le Hamas
  • Benjamin Netanyahou a exhorté la communauté internationale à exiger la libération «immédiate et sans conditions» de tous les otages

JÉRUSALEM: Le gouvernement israélien a exclu lundi tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où l'aide est insuffisante pour répondre aux "besoins humanitaires sans précédent" selon l'ONU, au 24e jour de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas contre Israël.

Depuis vendredi soir, opérations au sol et frappes israéliennes se sont intensifiées, avec pour objectif d'"anéantir" le mouvement islamiste palestinien Hamas et de "ramener les otages à la maison" --239 personnes retenues depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien.

L'une d'entre elles, une militaire, Ori Megidish, a été libérée par l'armée israélienne lors d'une opération terrestre, a annoncé l'armée lundi, précisant qu'elle se portait bien et avait retrouvé sa famille.

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, a exhorté la communauté internationale à exiger la libération "immédiate et sans conditions" de tous les otages. "Les appels à un cessez-le-feu sont des appels à se rendre face au Hamas. Cela ne se produira pas", a-t-il insisté.

Washington, allié d'Israël, a également estimé lundi qu'un cessez-le-feu n'était pas "la bonne réponse pour l'instant", tout en se montrant favorable à "des pauses humanitaires", selon John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

La guerre a fait des milliers de morts, majoritairement des civils, et met à très rude épreuve les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre à un "siège complet" la privant d'eau, de nourriture et d'électricité.

Le Hamas affirme que plus de 8.300 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre. En Israël, d'après les autorités, plus de 1.400 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées le jour de l'attaque du Hamas.

Situation humanitaire «désespérée»

Au total, 117 camions d'aide sont arrivés à Gaza depuis le 21 octobre, selon l'ONU, quand il en faudrait 100 par jour.

Des tonnes d'aide s'entassent au poste-frontière de Rafah, séparant l'Egypte de Gaza, en attendant d'être inspectées par Israël, selon un responsable américain ayant requis l'anonymat.

La Maison Blanche juge possible d'arriver "dans les prochains jours" à faire entrer "100 camions par jour", selon M. Kirby.

L'aide qui entre à Gaza "n'est rien" au vu des "besoins humanitaires sans précédent", a déploré lundi le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Philippe Lazzarini a appelé les membres du Conseil de sécurité à l'aide et réclamé un "cessez-le-feu humanitaire immédiat".

Le bureau du Premier ministre israélien a indiqué lundi que la nourriture et les médicaments qui rentrent à Gaza sont "contrôlés et inspectés par le personnel de sécurité israélien" et "livrés via l'Égypte".

"Ces convois sont destinés à la population civile, s'il s'avère qu'ils sont accaparés par le Hamas, ils seront interrompus", a ajouté le bureau de M. Netanyahou.

Dans la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas en 2007, l'UNRWA avait mis en garde dimanche contre un effondrement de "l'ordre public" après le pillage de centres d'aide alimentaire.

L'inquiétude porte aussi sur la situation des hôpitaux où, selon le Croissant-Rouge palestinien, les bombardements mettent en péril les patients et les milliers civils qui y sont réfugiés.

Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux pour cacher armes ou combattants, ce que le Hamas dément.

A Gaza, les médecins "opèrent à même le sol" et pratiquent des césariennes ou des "amputations de gamins sans anesthésie" du fait du manque de médicaments, a dénoncé lundi Médecins du monde (MDM).

"Ce sont des milliers de morts civils, des centaines d’aidants qui n'ont rien à voir avec des terroristes qui sont en train de mourir", selon Jean-François Corty, le vice-président de l'ONG.

En raison d'un manque d'eau potable, "les gens boivent de l'eau de mer, les gens de mon équipe ont des diarrhées, leurs gamins dans quelques jours seront déshydratés", a-t-il ajouté.

«Manipulation psychologique»

Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines d'hommes du Hamas se sont infiltrés depuis Gaza sur le sol israélien, où ils ont commis l'attaque la plus meurtrière depuis la création d'Israël en 1948, enlevant plus de 230 personnes, un profond traumatisme pour la société israélienne.

Le Hamas a publié lundi une vidéo de trois femmes présentées comme des otages, où l'une d'elles appelle Benjamin Netanyahou à conclure un échange de prisonniers avec le mouvement islamiste pour leur libération. M. Netanyahou a dénoncé une "propagande psychologique cruelle".

Seules quatre femmes ont été relâchées à ce jour par le Hamas.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a en revanche confirmé lundi la mort de Shani Louk, une Germano-Israélienne qui avait été reconnue après son enlèvement sur des vidéos montrant une femme à moitié dénudée, inconsciente, visage contre terre à l'arrière d'un pick-up.

"Son crâne a été retrouvé", ses bourreaux lui ont "coupé la tête", selon le président israélien Isaac Herzog.

Frappes aux abords d'un hôpital du Croissant-Rouge palestinien

"Frappes d'artillerie et aériennes continues dans la zone de Tel al-Hawa à Gaza où se trouve l'hôpital al-Quds", a écrit l'organisation sur le réseau social X (anciennement Twitter).

"Le bâtiment tremble et les civils déplacés ainsi que les équipes au travail sont en proie à la peur et à la panique", a-t-elle ajouté.

Le Croissant-Rouge avait déjà fait part de bombardements dans cette zone dimanche soir.

Le directeur de l'hôpital avait indiqué à l'AFP avoir reçu l'ordre d'évacuer de la part de l'armée israélienne.

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait qualifié cet appel de "profondément préoccupant", estimant impossible d'évacuer un hôpital sans mettre la vie des patients en danger.

Chars israéliens près de Gaza-ville

Pour la première fois depuis le début de la guerre, des chars israéliens ont été aperçus en lisière de Gaza-ville, selon des témoins.

D'après ces sources, les chars et l'aviation israélienne ont bombardé un axe routier nord-sud avant de se retirer.

La branche militaire du Hamas a affirmé avoir riposté en tirant des obus en direction "de deux blindés".

En 24 heures, l'armée israélienne assure avoir frappé "600 cibles"--dépôts d'armes, lancements de missiles et caches-- du Hamas, qu'Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne considèrent comme une organisation "terroriste".

Elle assure également avoir tué "des dizaines de terroristes".

Le Hamas a lui fait état lundi de "combats intenses" dans le nord du territoire, sans donner de bilan.

Craintes au Liban

Le conflit a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée. Lundi, cinq Palestiniens ont été tués lors d'un raid de l'armée, d'après le ministère de la Santé local.

Selon lui, près de 120 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre en Cisjordanie par des tirs de soldats et de colons israéliens.

Alors que la communauté internationale redoute un embrasement régional, les tensions restent très vives à la frontière israélo-libanaise entre l'armée israélienne et des groupes armés, notamment le Hezbollah.

Ce dernier a annoncé lundi la mort d'un de ses combattants, portant à 47 le total de ses membres tués depuis le 7 octobre.

Dans un entretien lundi à l'AFP, le Premier ministre libanais Najib Mikati a assuré que son pays faisait tout son possible pour ne pas être entraîné dans le conflit: "Je crains qu'une escalade n'englobe toute la région".

Lundi également, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé plusieurs cibles en Syrie, en réponse à des tirs de roquettes.

L'Iran a pour sa part justifié les récentes attaques contre des bases des forces américaines en Syrie mais aussi en Irak, en évoquant l'aide apportée par Washington à Israël dans la guerre.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU met en garde contre le « point de rupture » et appelle à une action immédiate lors de la conférence sur la Palestine

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
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  • Antonio Guterres exhorte les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné, mais un tournant décisif sur la voie de la création d'un État palestinien".
  • Rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde entier", souligne le Secrétaire général de l'ONU.

NEW YORK : Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé lundi un avertissement brutal aux dirigeants mondiaux participant à la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine, déclarant que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et exhortant à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement de la voie vers une solution à deux États.

S'exprimant lors de la séance de clôture de la conférence à New York, M. Guterres a félicité la France et l'Arabie saoudite d'avoir organisé cette rencontre, la qualifiant d'"occasion rare et indispensable" de passer de la rhétorique à l'action.

"Nous sommes ici aujourd'hui les yeux grands ouverts, pleinement conscients des défis qui nous attendent", a-t-il déclaré. "Le conflit israélo-palestinien dure depuis des générations, défiant les espoirs, la diplomatie, les innombrables résolutions et le droit international.

Mais, a insisté M. Guterres, sa persistance "n'est pas inévitable. Il peut être résolu. Cela exige une volonté politique et un leadership courageux. Et cela exige la vérité.

"La vérité, c'est que nous sommes à un point de rupture : Nous sommes à un point de rupture. La solution à deux États est plus éloignée que jamais".

Tout en condamnant sans équivoque les "horribles attentats terroristes du 7 octobre perpétrés par le Hamas et la prise d'otages", M. Guterres a souligné que "rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde".

Rien ne justifie, a-t-il ajouté, "la famine de la population de Gaza, le meurtre de dizaines de milliers de civils, la fragmentation du territoire palestinien occupé, l'expansion des colonies israéliennes, la montée de la violence des colons, la démolition des maisons palestiniennes et les déplacements forcés, les changements démographiques sur le terrain, l'absence d'un horizon politique crédible et le soutien ouvert, y compris dans une récente déclaration de la Knesset, à l'annexion de la Cisjordanie".

"Soyons clairs : l'annexion progressive de la Cisjordanie occupée est illégale. Elle doit cesser", a déclaré M. Guterres. "La destruction massive de Gaza est intolérable. Elle doit cesser. Les actions unilatérales qui compromettraient à jamais la solution des deux États sont inacceptables. Elles doivent cesser.

"Il ne s'agit pas d'événements isolés", a-t-il ajouté. "Ils font partie d'une réalité systémique qui démantèle les fondements de la paix au Moyen-Orient.

En exhortant les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné", António Guterres a déclaré qu'elle devait au contraire être un "tournant décisif, qui catalyse des progrès irréversibles vers la fin de l'occupation et la réalisation de notre aspiration commune à une solution viable à deux États".

Il a réaffirmé la vision de deux États indépendants, souverains, démocratiques et d'un seul tenant - Israël et la Palestine - vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d'avant 1967 et avec Jérusalem comme capitale des deux États.

"Cela reste le seul cadre ancré dans le droit international, approuvé par cette Assemblée et soutenu par la communauté internationale", a-t-il déclaré. "C'est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Et c'est la condition sine qua non de la paix dans l'ensemble du Moyen-Orient".

M. Guterres a souligné la nécessité d'un "leadership audacieux et fondé sur des principes" de la part d'Israël, de la Palestine et d'autres acteurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com