Guerre à Gaza: La Jordanie décide de rappeler son ambassadeur en Israël

Des manifestants se heurtent à la police jordanienne près de l'ambassade d'Israël à Amman, le 18 octobre 2023, alors qu'ils protestent contre la mort de centaines de Palestiniens à la suite d'une attaque contre un hôpital dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Des manifestants se heurtent à la police jordanienne près de l'ambassade d'Israël à Amman, le 18 octobre 2023, alors qu'ils protestent contre la mort de centaines de Palestiniens à la suite d'une attaque contre un hôpital dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 novembre 2023

Guerre à Gaza: La Jordanie décide de rappeler son ambassadeur en Israël

  • «Aujourd'hui, le ministre des Affaires étrangères Ayman Al-Safadi a décidé de rappeler immédiatement l'ambassadeur jordanien en Israël», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Plusieurs manifestations de solidarité avec les Palestiniens ont eu lieu à Amman pour réclamer l'annulation du traité de paix entre la Jordanie et Israël

AMMAN: La Jordanie a décidé mercredi de rappeler "immédiatement" son ambassadeur en Israël pour protester contre l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza, déclenchée après une attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le Hamas palestinien sur le sol israélien.

Le royaume jordanien, qui a signé en 1994 un traité de paix avec son voisin israélien, est le premier pays arabe à avoir rappelé son ambassadeur depuis le début le 7 octobre de la guerre entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza.

"Aujourd'hui (mercredi), le ministre des Affaires étrangères Ayman Al-Safadi a décidé de rappeler immédiatement l'ambassadeur jordanien en Israël", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Nous rejetons et condamnons la guerre israélienne continue à Gaza qui tue des innocents, provoque une catastrophe humanitaire sans précédent", a affirmé le communiqué, en mettant en garde contre une "expansion" de cette guerre, qui "menacerait la sécurité de l'ensemble de la région ainsi que la sécurité et la paix mondiales".

M. Safadi, a ajouté le ministère, a appelé les "autorités compétentes à demander au ministère israélien des Affaires étrangères de ne pas renvoyer en Jordanie son ambassadeur, qui avait précédemment quitté le royaume".

En Israël, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lior Haiat a affirmé que son pays "déplore la décision du gouvernement jordanien".

Dans un communiqué, M. Haiat a précisé que l'Etat d'Israël "se concentre sur la guerre imposée par l'attaque terroriste meurtrière du mouvement terroriste Hamas".

Depuis le 7 octobre, plusieurs manifestations de solidarité avec les Palestiniens ont eu lieu à Amman pour réclamer l'annulation du traité de paix entre la Jordanie et Israël et la fermeture de l'ambassade israélienne.

La Jordanie partage sa frontière avec Israël et la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

La dernière fois où la Jordanie avait rappelé son ambassadeur en Israël remonte à 2019 quand elle avait voulu protester contre le refus d'Israël de libérer deux Jordaniens détenus depuis plusieurs mois.

«Tributaire»

"Un retour des ambassadeurs est tributaire de l'arrêt de la guerre menée par Israël contre Gaza (...) et de la fin de toutes les mesures qui privent les Palestiniens de leur droit à la nourriture, à l'eau, aux médicaments, et leur droit à une vie sûre et stable sur leur sol national", a dit mercredi le ministère.

Mardi, le roi Abdallah II de Jordanie avait souligné, lors d'un appel téléphonique avec le président américain Joe Biden, "la nécessité de cesser le feu et d'œuvrer à une trêve humanitaire immédiate à Gaza, en garantissant un accès ininterrompu à l'aide humanitaire (...)".

Lors d'un sommet au Caire le 21 octobre, Abdallah II s'était insurgé contre le fait que "le monde est silencieux" face aux bombardements israéliens. "Le monde arabe l'entend clairement: les vies palestiniennes valent moins que les vies israéliennes".

L'Egypte a été le premier pays arabe a signer un traité de paix avec Israël, en 1979. A partir d'août 2020, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont normalisé leurs relations avec Israël.

Hors du Moyen-Orient, la Bolivie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël, alors que le Chili et la Colombie ont annoncé rappeler leurs ambassadeurs en Israël pour protester contre les bombardements israéliens à Gaza.

Selon les autorités israéliennes, au moins 1.400 personnes ont été tuées en Israël, en majorité des civils et la plupart le jour de l'attaque du 7 octobre.

Dans la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, près de 8.800 personnes, dont 3.648 enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens, selon un communiqué du ministère de la Santé du Hamas.

 


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.