Le chef de l'ONU appelle à une réponse «unie» et «globale» face aux dangers de l'IA

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrive pour la deuxième journée du Sommet britannique sur la sécurité de l'intelligence artificielle (IA) à Bletchley Park, dans le centre de l'Angleterre, le 2 novembre 2023 (Photo, AFP).
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrive pour la deuxième journée du Sommet britannique sur la sécurité de l'intelligence artificielle (IA) à Bletchley Park, dans le centre de l'Angleterre, le 2 novembre 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 03 novembre 2023

Le chef de l'ONU appelle à une réponse «unie» et «globale» face aux dangers de l'IA

  • Antonio Guterres a estimé que «les principes de gouvernance de l'IA devraient être fondés sur la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits humains»
  • Les principales puissances mondiales comme la Chine, les Etats-Unis et l'UE «se sont entendues sur une responsabilité partagée» face aux risques de l'IA

LONDRES: Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé jeudi à une réponse "unie, durable et globale" face aux risques liés à l'essor fulgurant de l'intelligence artificielle, lors d'un sommet au Royaume-Uni organisé face à l'urgence à agir.

Lors de cet événement organisé à Bletchley Park, près de Londres, Antonio Guterres a estimé que "les principes de gouvernance de l'IA devraient être fondés sur la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits humains".

Une centaine d'experts, chefs d'entreprise et dirigeants politiques triés sur le volet comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la vice-présidente américaine Kamala Harris ou encore la Première ministre italienne Giorgia Meloni se sont penchés pendant deux jours sur les dangers suscités par les progrès exponentiels de l'IA.

Dès le début de la rencontre mercredi, les principales puissances mondiales comme la Chine, les Etats-Unis et l'UE "se sont entendues sur une responsabilité partagée" face aux risques de l'IA, signant la déclaration "historique" de Bletchley, s'est félicité le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

Sécurité technologique

En clôture du sommet, organisé dans l'emblématique centre de décryptage des codes de la Seconde Guerre mondiale, il a également annoncé jeudi un accord entre gouvernements et entreprises pour "travailler ensemble sur la sécurité des nouveaux modèles d'IA avant leur lancement".

Ces modèles d'IA avancés pourront être testés et évalués dans des instituts de recherche, que le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont dit vouloir créer.

Le Premier ministre britannique a estimé que les "réussites" de ce sommet vont "faire pencher la balance en faveur de l'Humanité, car elles montrent que nous avons à la fois la volonté politique et la capacité de contrôler cette technologie et assurer ses bénéfices pour le long terme".

Citant le physicien Stephen Hawking, qui estimait que l'IA pouvait être "la meilleure ou la pire chose qui puisse arriver à l'Humanité", Rishi Sunak a fait part de sa conviction que "ça puisse être pour le meilleur", si la collaboration qui s'est amorcée se poursuit.

Les participants se sont en outre accordés pour confier au chercheur canadien Yoshua Bengio, figure du secteur et lauréat du prix Turing en 2019, le premier rapport sur "l'état de la science".

Celui-ci devra effectuer une évaluation scientifique des recherches existantes et des risques et possibilités de l'IA, puis fixer les priorités pour éclairer de futurs travaux sur la sécurité de cette technologie de pointe.

L'Union européenne doit innover avant de réguler l'IA, défend Bruno Le Maire

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a appelé mercredi l'Union européenne à "innover" avant de réguler le développement de l'intelligence artificielle (IA), à l'issue du premier sommet.

Face aux géants que sont les Etats-Unis ou la Chine, "si l'Union européenne veut rester dans la course de l'intelligence artificielle au XXIe siècle, tous les pays européens doivent mettre en commun leurs forces, leurs compétences, leurs technologies, et investir plus largement et plus rapidement", a-t-il affirmé devant la presse.

L'Union européenne espère conclure avant la fin de l'année le premier règlement au monde visant à encadrer et protéger l'innovation dans l'IA, même s'il n'entrera pas en application, dans le meilleur des cas, avant 2026.

"Avant de réguler, nous devons innover. Avant de mettre des obstacles, nous devons donner une impulsion", a défendu Bruno Le Maire, qui avait déjà plaidé lundi avec des ministres italien et allemand pour une approche de l'UE "favorable à l'innovation".

"Nous voulons bâtir une IA européenne ouverte, et nous devons pour cela nous appuyer sur de petites entreprises très prometteuses", a-t-il affirmé, citant la start-up française Mistral AI, qui a dévoilé fin septembre son premier programme d'IA générative.

Bruno Le Maire a également estimé que l'Union européenne devait se concentrer sur "les usages de l'IA", au lieu d'appliquer directement une régulation sur la technologie à la base des modèles les plus avancés - comme ChatGPT, Bard ou Midjourney.

Le ministre a souligné que la réunion de Bletchley Park, qui a rassemblé pendant deux jours représentants des Etats et géants de la tech, avait été "utile et opportune".

Craintes avant les élections

La Chine, dont la présence avait causé des remous en raison des tensions géopolitiques et des craintes d'espionnage technologique, n'a pas été conviée aux discussions de ce deuxième jour du sommet, au format plus resserré.

Devant un "petit groupe de hauts représentants de gouvernements partageant les mêmes idées", comme la France, le Canada ou le Japon, la vice-présidente américaine Kamala Harris a souligné les efforts des Etats-Unis pour "établir des normes et des outils permettant de distinguer les contenus numériques authentiques produits par le gouvernement des contenus générés ou manipulés par l'IA", a indiqué la Maison Blanche.

A quelques mois d'élections comme la présidentielle américaine ou les législatives britanniques, les IA génératives font craindre un déferlement de faux contenus en ligne, avec des montages perfectionnés ("deepfake") de plus en plus crédibles.

Ces technologies capables de produire texte, sons ou images sur simple requête en une poignée de secondes, comme le robot conversationnel ChatGPT, ont fait des progrès exponentiels ces dernières années, et les prochaines générations d'IA génératives feront leur apparition d'ici l'été.

Elles suscitent d'immenses espoirs pour la médecine ou l'éducation, mais pourraient aussi déstabiliser les sociétés, permettre de fabriquer des armes ou échapper au contrôle des humains, a averti le gouvernement britannique.

Le sommet coïncidait jeudi avec la sortie d'une nouvelle chanson des Beatles, qui a recouru à l'IA pour extraire la voix de John Lennon d'une maquette.

Pour poursuivre les débats sur la sécurité de l'IA, deux sommets internationaux suivront dans un format virtuel en Corée du Sud dans six mois, puis en personne à Paris dans un an.

Parmi les grands patrons présents à Bletchley Park, Elon Musk patron de X (ex-Twitter) et cofondateur d'OpenAI, a estimé mercredi que l'IA représentait l'une des "plus grandes menaces" pour l'Humanité.

Il doit échanger jeudi soir sur le sujet avec Rishi Sunak à Londres, discussion qui sera ensuite diffusée sur X.

L'organisation de cet entretien a suscité des critiques, le milliardaire étant accusé d'avoir favorisé la désinformation sur X depuis sa reprise du réseau social il y a un an.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.