L'Arabie saoudite condamne les propos du ministre israélien suggérant de larguer une bombe nucléaire sur Gaza

Le ministre israélien du Patrimoine Amichai Eliyahu (Crédit photo : X/Mario Nawfal) et des Palestiniens cherchent des survivants du bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Maghazi, à Gaza, le 5 novembre 2023. (AP)
Le ministre israélien du Patrimoine Amichai Eliyahu (Crédit photo : X/Mario Nawfal) et des Palestiniens cherchent des survivants du bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Maghazi, à Gaza, le 5 novembre 2023. (AP)
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L'Arabie saoudite condamne les propos du ministre israélien suggérant de larguer une bombe nucléaire sur Gaza

  • Riyad a condamné les propos d'un ministre ultranationaliste israélien qui s'est montré ouvert à l'idée d'une frappe nucléaire israélienne
  • Le ministère jordanien des Affaires étrangères et des expatriés a condamné les déclarations «racistes, incendiaires et provocatrices» d'Eliyahu

JERUSALEM: L'Arabie saoudite a condamné vendredi les propos d'un ministre ultranationaliste israélien qui s'est montré ouvert à l'idée d'une frappe nucléaire israélienne sur la bande de Gaza dans la guerre en cours contre le Hamas palestinien.

Il a été sanctionné dimanche par le chef du gouvernement Benjamin Netanyahou, après avoir affirmé qu'un recours par Israël à la bombe était "une option".

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné la déclaration du ministre israélien, la qualifiant de "grave incitation à un crime de guerre et de mépris des valeurs humanitaires et morales et des lois internationales".

Le ministère jordanien des Affaires étrangères et des expatriés a condamné les déclarations "racistes, incendiaires et provocatrices" d'Eliyahu.

Le ministre de l'Héritage israélien, Amichay Eliyahu, a affirmé dans une interview à une radio qu'il n'était pas entièrement satisfait de l'ampleur des représailles israéliennes dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière menée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a promptement réagi, dénonçant dans un communiqué des déclarations "déconnectées de la réalité" et ajoutant que l'armée israélienne s'efforçait d'épargner "les non-combattants" à Gaza.

M. Netanyahou a en outre suspendu la participation du ministre aux réunions du gouvernement "jusqu'à nouvel ordre".

Face au tollé suscité par ses propos, le ministre a publié un message sur X (anciennement Twitter) affirmant que sa "déclaration concernant l'arme atomique est métaphorique".

"Mais nous avons absolument besoin d'une réponse puissante et disproportionnée au terrorisme", a-t-il ajouté.

Retour des colons à Gaza

Israël, qui n'a jamais confirmé ni nié posséder l'arme atomique, détiendrait 90 ogives nucléaires, selon les dernières estimations de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Dans ses déclarations à la radio, M.Eliyahu a critiqué la gestion de la guerre par le gouvernement israélien. "Lorsque vous commencez une guerre pour parler ensuite de non-combattants et de l'autorisation de l'aide humanitaire, vous avez échoué", a-t-il notamment affirmé.

Il a outre appelé au retour des colons israéliens dans la bande de Gaza, d'où ils ont été évacués en 2005 lors du retrait unilatéral décidé par le gouvernement israélien d'Ariel Sharon.

"Nous devons leur imposer un prix territorial, ce qui signifie revenir à Goush Katif (ancien bloc de colonies dans la bande de Gaza). Nous devons commencer à déloger (les Palestiniens) de la bande de Gaza pour les faire émigrer vers d'autres pays", a-t-il dit.

A Gaza, un porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a affirmé dans un communiqué que les déclarations du ministre israélien reflétait "le terrorisme sans précédent que ce gouvernement exerce contre le peuple palestinien". "Ce gouvernement constitue un danger pour la région et pour le monde", a-t-il ajouté.

Selon le dernier bilan du Hamas samedi, 9.488 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans la bande de Gaza, dans la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

Selon les autorités israéliennes, au moins 1.400 personnes sont mortes côté israélien, en majorité des civils tués le jour même de l'attaque du Hamas, un mouvement classé comme terroriste par Israël mais aussi l'UE et les Etats-Unis.

(Avec AFP).


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.