Antony Blinken en Turquie pour tenter d'apaiser la colère d'Ankara

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à droite) est accueilli par le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan avant leur rencontre au ministère des Affaires étrangères à Ankara, le 6 novembre 2023. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à droite) est accueilli par le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan avant leur rencontre au ministère des Affaires étrangères à Ankara, le 6 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 06 novembre 2023

Antony Blinken en Turquie pour tenter d'apaiser la colère d'Ankara

  • Cette première visite de M. Blinken en Turquie depuis qu'Israël est entré en guerre contre le Hamas intervient alors que la colère contre Israël et l'Occident se fait entendre dans les rues de Turquie et dans le palais du président Recep Tayyip Erdogan
  • Le chef de la diplomatie américaine doit ainsi rencontrer son homologue turc, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, pour discuter de la guerre entre Israël et le Hamas

ANKARA: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken arrive en Turquie lundi pour tenter d'apaiser la colère de l'un des alliés les plus stratégiques mais les plus difficiles de Washington, en pleine guerre à Gaza.

Cette première visite de M. Blinken en Turquie depuis qu'Israël est entré en guerre contre le Hamas, en représailles à l'attaque perpétrée par les combattants du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, intervient alors que la colère contre Israël et l'Occident se fait entendre dans les rues de Turquie et dans le palais du président Recep Tayyip Erdogan.

La police turque a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des centaines de manifestants qui s'étaient rassemblés dimanche devant une base aérienne abritant des forces américaines dans le sud-est de la Turquie.

Le président Erdogan a pour sa part choisi de se rendre lundi dans une région reculée du nord-est du pays, une décision qui ressemble à un camouflet adressé à M. Blinken.

Le chef de la diplomatie américaine doit ainsi rencontrer son homologue turc, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, pour discuter de la guerre entre Israël et le Hamas.

Les entretiens de M. Blinken avec M. Fidan auraient été difficiles avant même qu'Israël ne lance des bombardements incessants et une campagne terrestre visant à éradiquer le Hamas à Gaza.

Au moins 9 770 personnes ont été tués dont la moitié des enfants, selon le gouvernement du Hamas, dans les bombardements israéliens dévastateurs dans la bande de Gaza depuis le début de l'offensive israélienne.

L'opération a débuté après que des combattants du Hamas ont tué plus de 1 400 personnes et emmené plus de 240 personnes dans la bande de Gaza qu'ils contrôlent, d'après les autorités israéliennes, lors de l'attaque la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.

Cette guerre menace d'avoir d'importantes répercussions sur les relations entre Washington et la Turquie, à la fois membre de l'Otan et impliquée dans les conflits du Moyen-Orient.

«Larmes de crocodile»

Washington est impatient de voir le Parlement turc donner son feu vert à l'adhésion de la Suède à l'Otan, pour l'instant bloquée.

Les Etats-Unis ont également renforcé les sanctions à l'encontre des personnes et des entreprises turques soupçonnées d'aider la Russie à échapper aux sanctions et à importer des équipements utilisés dans son effort de guerre contre l'Ukraine.

Ankara n'apprécie pas que le Congrès américain retarde l'approbation d'un accord soutenu par le président Joe Biden qui vise à moderniser l'armée de l'air turque avec des avions de chasse F-16.

La Turquie a également, depuis longtemps, des réserves sur le soutien américain aux forces kurdes en Syrie qui ont mené la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qu'Ankara considère comme affiliés au mouvement kurde du PKK, interdit en Turquie.

Ankara a intensifié les frappes aériennes contre les groupes armés kurdes en Syrie et en Irak en représailles à un attentat perpétré en octobre dans la capitale turque, revendiqué par le PKK.

La visite de M. Blinken fait suite à une tournée éclair au Moyen-Orient, au cours de laquelle il s'est rendu en Cisjordanie pour s'entretenir avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dimanche.

Le diplomate américain a dû faire face à un concert d'appels arabes en faveur d'un cessez-le-feu. Israël affirme qu'il pourrait accepter une pause humanitaire pour permettre l'acheminement d'une aide supplémentaire uniquement à condition que le Hamas libère tous ses otages.

M. Blinken a soutenu la position israélienne tout en essayant d'assurer aux acteurs régionaux que Washington s'attachait à soulager les souffrances de la population civile à Gaza.

Dimanche, M. Erdogan a indiqué que son pays "travaillait en coulisses" avec ses alliés régionaux pour tenter de garantir un flux ininterrompu d'aide humanitaire à Gaza.

Mais il a coupé tous contacts avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et rappelé l'ambassadeur d'Ankara en Israël en signe de protestation.

Le président turc a également accusé l'Occident d'appliquer une politique de deux poids deux mesures dans la région et de perdre son autorité morale.

"Ceux qui ont versé des larmes de crocodile pour les civils tués lors de la guerre entre l'Ukraine et la Russie assistent aujourd'hui tranquillement au meurtre de milliers d'enfants innocents", a déclaré M. Erdogan le mois dernier.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.