Sommet saoudo-africain: Mohammed ben Salmane réitère la condamnation des violations israéliennes à Gaza

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a réitéré vendredi la condamnation par le Royaume des violations israéliennes dans la bande de Gaza et du déplacement forcé des Palestiniens dans l'enclave. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a réitéré vendredi la condamnation par le Royaume des violations israéliennes dans la bande de Gaza et du déplacement forcé des Palestiniens dans l'enclave. (SPA)
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Publié le Samedi 11 novembre 2023

Sommet saoudo-africain: Mohammed ben Salmane réitère la condamnation des violations israéliennes à Gaza

  • Le prince Mohammed a également dénoncé le déplacement forcé des Palestiniens dans l'enclave
  • Le sommet de Riyad a rassemblé 50 dirigeants du Moyen-Orient et de l'Afrique

RIYAD: Les dirigeants de 50 pays du Moyen-Orient et d'Afrique se sont réunis à Riyad vendredi pour le premier Sommet saoudo-africain. 

Cet événement, qui a suivi le Sommet économique saoudo-arabo-africain le jeudi, visait à renforcer la coordination politique entre les pays africains et le Royaume, à traiter les menaces contre la sécurité régionale, à promouvoir la transformation économique à travers de nouveaux partenariats et la recherche, tout en plaidant pour le développement local pour de nouvelles solutions énergétiques et la coopération en matière d'investissement.

Lors de la réunion de jeudi, le Fonds saoudien de développement a annoncé la signature d'accords d'une valeur de 2 milliards de riyals (533 millions de dollars) avec des pays africains.

Dans son discours d'ouverture vendredi, le prince héritier Mohammed ben Salmane a réitéré la «condamnation des forces d'occupation israéliennes pour leur violation du droit international humanitaire à Gaza». 

EN BREF

  • Lors de la réunion de jeudi, le Fonds saoudien de développement a annoncé la signature d'accords d'une valeur de 2 milliards de riyals (533 millions de dollars) avec des pays africains.
  • Dans son discours d'ouverture vendredi, le prince héritier Mohammed ben Salmane a réitéré la «condamnation des forces d'occupation israéliennes pour leur violation du droit international humanitaire à Gaza».

Il a ajouté : «Nous soulignons la nécessité de mettre fin à cette guerre et aux déplacements forcés, et de créer les conditions pour instaurer la stabilité et la paix».

Plusieurs dirigeants africains ont appuyé les propos du prince héritier

Pravind Kumar Jugnauth, le Premier ministre de Maurice, a déclaré : «Nous réaffirmons notre soutien à la solution des deux États, seul moyen d'atteindre une paix durable dans la région».

Avant de prononcer son discours, le président tchadien Mahamat Idriss Deby a réclamé une minute de silence en mémoire des victimes palestiniennes du conflit. 

«Malgré la tenue de ce sommet en ces temps difficiles, nous devons néanmoins chercher à renforcer la coopération et à développer nos partenariats pour faire face à ces défis en période de pertes humaines», a-t-il déclaré. 

«J'en appelle au Royaume d'Arabie saoudite et aux nations africaines pour soutenir le développement au bénéfice commun de tous les pays et forger des partenariats basés sur les intérêts mutuels et le respect de toutes les parties dans divers domaines, qu'ils soient politiques, économiques, commerciaux, humanitaires ou environnementaux».

D'autres dirigeants ont exprimé le souhait de leurs pays d’aboutir à un cessez-le-feu immédiat à Gaza qui pourrait mettre ainsi fin aux souffrances humaines et permettre d’œuvrer pour instaurer la paix.

Deby a également déclaré qu'il était «attristé» par la guerre au Soudan, qui, selon lui, a «grandement affecté la situation économique et sociale au Tchad». 

«Je saisis cette occasion pour souligner la présence de nombreux citoyens soudanais déplacés au Tchad, et dire que nous avons déjà lancé plusieurs appels pour résoudre ce problème. Le Tchad, quant à lui, apporte le soutien nécessaire à cet égard».

Outre le conflit à Gaza, le Sommet saoudo-africain s'est tenu dans le contexte de plusieurs défis mondiaux et régionaux, tels que le changement climatique, les conséquences de la pandémie de COVID-19, les guerres au Soudan et en Ukraine, l'inflation, la pénurie d'eau et la sécurité alimentaire.

Plusieurs dirigeants ont évoqué le partenariat et les liens d'amitié entre l'Arabie saoudite et le continent africain, qui remontent à la période entre les années 1950 et 1970 lorsque plusieurs nations africaines avaient obtenu leur indépendance.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali, dont le pays continue de faire face à des troubles un an après la fin de la guerre du Tigré, a souligné l'importance des relations saoudo-africaines et le potentiel de futures collaborations. 

Il a salué l'engagement du Royaume à investir en Afrique, notamment dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, les infrastructures, l'agriculture, la santé et l'éducation, exprimant l'enthousiasme de l'Éthiopie à poursuivre le renforcement des relations économiques qui contribuent au développement social des nations africaines.

L'Éthiopie est l'une des économies à la croissance la plus rapide de la région, mais aussi l'une des plus pauvres. Entre 1995 et 2021, la valeur des exportations saoudiennes vers l'Éthiopie a augmenté d'environ 33 % pour atteindre 174 millions de dollars.

Abiy s'est entretenu avec le prince héritier en marge du sommet.

Le président nigérian Bola Tinubu, dont les réformes des dernières décennies ont été bien accueillies à l'étranger, a déclaré que son pays était désireux d'attirer davantage d'investissements directs étrangers pour soutenir le développement des infrastructures.

Il a également souligné le potentiel d'une relation diplomatique et économique renforcée avec l'Arabie saoudite.

En marge de la conférence, le ministre d'État saoudien aux Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a rencontré le président Filipe Nyusi du Mozambique et le ministre des Affaires étrangères du Burundi, Albert Chingyor.

Le succès du Sommet saoudo-africain dépend de sa capacité à renforcer les liens historiques et économiques entre les deux parties.

Abdel Fattah Al-Burhan, président du Conseil souverain de transition du Soudan, a déclaré: «Le Soudan soutiendra toujours le partenariat saoudo-africain, tirant avantage de sa position géographique qui relie le continent africain à la Corne de l'Arabie. Nous nous réjouissons de ce partenariat et aspirons à sa réussite.

«Nous désirons servir de lien entre le continent africain et le Royaume d'Arabie saoudite.»

Fin octobre, les factions en conflit au Soudan ont repris les pourparlers dans le Royaume pour mettre fin à un conflit qui sévit depuis plus de six mois, et ayant causé la mort de milliers de personnes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
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  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
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  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
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  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.