Israël-Hamas: des obstacles «mineurs» avant un accord sur les otages selon Doha

L’accord de six pages entraînera la première pause dans les combats s’il est respecté. (Reuters)
L’accord de six pages entraînera la première pause dans les combats s’il est respecté. (Reuters)
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Publié le Dimanche 19 novembre 2023

Israël-Hamas: des obstacles «mineurs» avant un accord sur les otages selon Doha

  • La libération des otages pourrait commencer dans les prochains jours, sauf incident de dernière minute, selon des personnes proches de l'accord détaillé de six pages
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les responsables américains ont déclaré qu’aucun accord n’avait encore été conclu

DOHA, Qatar : La conclusion d'un accord sur la libération des otages enlevés par le mouvement palestinien Hamas lors de son attaque le 7 octobre contre Israël repose désormais sur des questions pratiques «mineures», a affirmé dimanche le premier ministre qatari, sans toutefois fournir de calendrier.

«Les défis qui subsistent dans les négociations sont très mineurs (...) Ils sont plus logistiques, ils sont plus pratiques», a déclaré Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani lors d'une conférence de presse à Doha au côté du chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell.

Les négociations en vue d'un accord ont connu «des hauts et des bas au cours des dernières semaines. Je pense que je suis désormais plus confiant dans le fait que nous sommes suffisamment proches pour parvenir à un accord qui permettra à ces gens (les otages) de rentrer chez eux en toute sécurité», a-t-il ajouté.

L'attaque du Hamas menée le 7 octobre sur le sol israélien a fait 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes qui estiment qu'environ 240 personnes ont été prises en otages par le mouvement islamiste palestinien ce jour-là.

En représailles, Israël a juré d'«anéantir» le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont depuis fait 12.300 morts, essentiellement des civils, selon le gouvernement du mouvement palestinien.

Le Qatar, qui accueille un bureau politique du Hamas, a été impliqué dans la médiation ayant permis en octobre la libération de quatre otages: une Américaine et sa fille ainsi que deux Israéliennes.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé à maintes reprises refuser tout cessez-le-feu tant que les otages n'auront pas tous été relâchés.

-La libération des otages pourrait commencer dans les prochains jours-

Israël, les Etats-Unis et le Hamas ont conclu un accord de principe visant à libérer des dizaines de femmes et d'enfants retenus en otages à Gaza en échange d'une pause de cinq jours dans les combats, a rapporté le Washington Post, citant des sources proches du dossier.

Toutefois, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les responsables américains avaient déclaré qu’aucun accord n’avait encore été conclu.

La libération des otages pourrait commencer dans les prochains jours, sauf incident de dernière minute, selon des personnes proches de l'accord détaillé de six pages, a indiqué samedi le journal.

Ce rapport intervient alors qu'Israël semble se préparer à étendre son offensive contre les militants du Hamas au sud de Gaza après que des frappes aériennes ont tué des dizaines de Palestiniens, dont des civils qui se seraient réfugiés dans deux écoles.

Aux termes de l'accord, toutes les parties gèleraient les opérations de combat pendant au moins cinq jours tandis qu'au moins 50 otages seraient libérés en groupes toutes les 24 heures, a rapporté le Post. Le Hamas a pris environ 240 otages lors de son déchaînement du 7 octobre en Israël, qui a tué 1 200 personnes.

Cette pause vise également à permettre l'arrivée d'une quantité importante d'aide humanitaire, a indiqué le journal, ajoutant que les grandes lignes de l'accord avaient été élaborées au cours de semaines de négociations au Qatar.

Mais Netanyahu a déclaré lors d'une conférence de presse samedi soir: «Concernant les otages, il y a beaucoup de rumeurs non fondées, de nombreuses informations incorrectes. Je voudrais être clair: pour l'instant, il n'y a pas eu d'accord. Mais je veux promettre: quand il y a quelque chose à dire – nous vous en informerons».

Un porte-parole de la Maison Blanche a également déclaré qu'Israël et le Hamas n'étaient pas encore parvenus à un accord sur un cessez-le-feu temporaire, ajoutant que les États-Unis continuaient de travailler pour parvenir à un accord. Un deuxième responsable américain a également déclaré qu’aucun accord n’avait été conclu.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk