Frankly Speaking: Quelle est l'ampleur de la crise humanitaire à Gaza ?

Juliette Touma, directrice de la communication à l'Office de secours et de travaux des Nations unies a déclaré qu’il était « temps d’un cessez-le-feu à Gaza» (Photo, Fournie).
Juliette Touma, directrice de la communication à l'Office de secours et de travaux des Nations unies a déclaré qu’il était « temps d’un cessez-le-feu à Gaza» (Photo, Fournie).
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Publié le Lundi 20 novembre 2023

Frankly Speaking: Quelle est l'ampleur de la crise humanitaire à Gaza ?

  • La directrice de la communication de l'UNRWA exige un cessez-le-feu immédiat pour permettre à l'agence d'aide de fonctionner sans entrave
  • Juliette Touma déclare que même les infrastructures et les hôpitaux de l'ONU ne sont pas épargnés par l'armée israélienne qui resserre son emprise sur l'enclave.

DUBAĪ : Une responsable des secours de l'ONU, endeuillée par la perte de plus de 100 collègues, demande un cessez-le-feu immédiat pour soulager Gaza de cet « enfer » qui dure depuis cinq semaines, avertissant que « aucun lieu n'est sûr » alors qu'Israël resserre le siège de l'enclave palestinienne appauvrie.

Juliette Touma, directrice de la communication à l'Office de secours et de travaux des Nations unies, a également déclaré que les restrictions israéliennes sur l'approvisionnement en carburant étaient devenues la dernière « arme de guerre » en date qui entrave la capacité d'action de l'organisme d'aide.

« Il est inacceptable pour une agence des Nations unies de la taille de la nôtre, ou pour toute autre agence humanitaire, de quémander du carburant », a-t-elle déclaré lors de l'émission d'actualité « Frankly Speaking » diffusée par Arab News, ajoutant : « C'est inacceptable, en fait incroyable, car nous avons besoin de carburant à des fins humanitaires, et nous n'en avons pas eu depuis cinq semaines ».

Récemment, l'UNRWA a annoncé qu'elle serait contrainte d'interrompre son action vitale à Gaza parce qu'elle n'a plus accès au carburant. Cela signifie que, pour la première fois en 75 ans, la plus grande agence de secours opérant à partir de Gaza n'est plus en mesure de répondre aux besoins des 780 000 Palestiniens auxquels elle offre un abri.

Mercredi, Israël a autorisé l'entrée à Gaza de 24 000 litres de diesel en provenance d'Égypte, à condition que ce carburant ne soit pas utilisé dans les hôpitaux et qu'il ne serve pas à approvisionner les camions d'aide de l'ONU opérant dans la bande de Gaza.

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Juliette Touma, directrice de la communication à l'Office de secours et de travaux des Nations unies a déclaré qu’il était « temps d’un cessez-le-feu à Gaza» (Photo, Fournie). 

« Ce qui s'est passé récemment avec cette minuscule cargaison de carburant ne nous permettra que d'acheminer les approvisionnements. Et ensuite, que faisons-nous ? Nous gardons les marchandises ? Nous devons les distribuer », a-t-elle déclaré.

« Pour cela, nous avons besoin de carburant, et de toute urgence, non seulement pour l'UNRWA, mais aussi pour les autres organisations humanitaires qui travaillent sur le terrain à Gaza. Sinon, des gens mourront ».

La pénurie de carburant affecte également les services de communication. Mercredi, la société palestinienne de télécommunications Paltel a prévenu que ses générateurs étant à sec, il ne lui restait que quelques jours avant d'être obligée de cesser ses activités. Et, avant de prendre l'antenne, Touma a été informée d'une « nouvelle coupure totale des communications », la quatrième depuis le début de la guerre.

« Le problème des télécommunications est extrêmement grave », a souligné Touma.

« Les pannes de courant entraînent une perte de contact avec nos collègues sur le terrain. Les habitants de Gaza perdent le contact les uns avec les autres. Ils ne pourront pas appeler les ambulances. Les ambulances ne peuvent pas les atteindre parce qu'il n'y a pas de carburant. Ils se sentent de plus en plus isolés, abandonnés et coupés du monde.

Afin d'améliorer la situation sur le terrain, la Maison Blanche a récemment annoncé qu'elle avait négocié une pause quotidienne de quatre heures dans les combats, apparemment pour faciliter l'acheminement de l'aide. Mais selon Mme Touma, ce n'est tout simplement pas suffisant, car elle insiste sur le fait que ce qui est « vraiment, vraiment, vraiment nécessaire », c'est un cessez-le-feu.

« Cinq semaines d'enfer pour les habitants de Gaza », a-t-elle déclaré. « Il est temps d'instaurer un cessez-le-feu. Il est temps que le siège soit levé. Il est temps que les livraisons soient régulières. Il est temps. Il est plus que temps. Pour le bien de notre humanité et de ce qu'il en reste, il faut un cessez-le-feu. Il faut qu'il y en ait un. »

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 Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 octobre 2023, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe palestinien Hamas (Photo, AFP).

Jusqu'à présent, ces appels au cessez-le-feu sont restés lettre morte. En fait, avec leurs prétendus efforts pour mettre le Hamas en déroute, les forces de défense israéliennes ont intensifié leurs attaques contre les infrastructures essentielles de Gaza, avec une série de frappes contre le plus grand établissement médical de la ville, l'hôpital Al-Shifa, suivies d'une prise d'assaut de l'enceinte de l'hôpital par les forces de défense israéliennes.

Ces assauts ont été menés en dépit de l'interdiction des attaques contre les hôpitaux en vertu des règles des conflits armés.

Condamnant cette violation flagrante du droit international, Mme Touma a déclaré qu'en plus de ses fonctions habituelles, l'hôpital Al-Shifa abritait des dizaines de milliers de personnes au moment de l'assaut des FDI. Même avant le raid, elle a indiqué que les efforts pour approvisionner correctement l'hôpital avaient été entravés, l'UNWRA ne l'ayant atteint que trois semaines après le début du conflit.

« Nous n'avons fait une percée qu'il y a deux semaines avec l'Organisation mondiale de la santé. Il y a seulement deux semaines, nous avons enregistré une avancée avec l'Organisation mondiale de la santé, qui nous a finalement autorisés à nous rendre à Al-Shifa et à livrer des matériels médicaux et des médicaments d'urgence dont nous avions grand besoin », a déclaré Touma. « Mais c'est tout. En plus d'un mois, voilà ce que nous avons été autorisés à faire. Les infrastructures médicales, dont les hôpitaux, sont protégées par le droit international et doivent l'être en permanence, y compris pendant les conflits ».

Interrogée sur le fait de savoir si elle ou ses collègues ou associés avaient eu des preuves que le Hamas utilisait l'hôpital Al-Shifa comme base, Mme Touma s'est refusée à tout commentaire, déclarant : « Je n'ai pas d'informations et nous ne sommes pas des experts militaires ».

La colère de Mme Touma est aggravée par les pertes personnelles qu'elle et l'ensemble de l'équipe de l'UNWRA ont subies. Parmi les plus de 11 500 personnes tuées à ce jour dans le conflit, on compte 103 de ses collègues, ce qui en fait le conflit le plus meurtrier pour les Nations unies en 78 ans d'histoire. Chaque jour, ajoute-t-elle, un autre membre de l'équipe semble mourir, ces mises à jour étant les « plus horribles » qu'elle reçoive.

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Un employé de l'UNRWA devant l'un de leurs véhicules garés dans la cour de récréation d'une école gérée par l'UNRWA dans la bande de Gaza (Photo, AFP).

« Lorsque je reçois cette liste, mon cœur se met à battre la chamade, car c'est la plus terrible des nouvelles que de savoir qu'un autre collègue a été tué dans des circonstances vraiment, vraiment horribles », a déclaré Mme Touma. « Beaucoup de nos collègues ont été tués avec leurs familles. Des familles entières ont été décimées dans différentes parties de la bande de Gaza depuis le début de la crise. C'est réellement horrible ».

En effet, cette semaine, les drapeaux des Nations unies ont été mis en berne dans le monde entier en mémoire des disparus. À Gaza, cependant, on a laissé le drapeau flotter pour montrer à quel point l'UNWRA est dévouée à la mission pour laquelle ses collègues ont sacrifié leur vie.

« C'est notre dévouement aux populations qui sont venues s'abriter et se protéger sous ce même drapeau des Nations Unies. Et c'est un honneur pour elles », a déclaré Touma à Katie Jensen, animatrice de l'émission « Frankly Speaking ».

« C'est une preuve d'engagement que l'UNRWA est là pour aider le plus possible, sachant les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés jour après jour. Mais nous ne sommes pas en mesure de faire le minimum que nous sommes censés faire pour les gens qui sont venus chercher refuge chez nous ».

Le fait de ne pas fournir d'abri s'inscrit dans le prolongement du mépris d'Israël pour les lois de la guerre, les agences de l'ONU étant elles aussi touchées par les munitions des forces de défense israéliennes. Rien que la semaine dernière, la marine israélienne a bombardé à trois reprises une maison d'hôtes de l'UNWRA, qui héberge son personnel, à Rafah. L'affirmation d'Israël selon laquelle le sud de la bande de Gaza offrait un refuge sûr aux Palestiniens déplacés est désormais battue en brèche.

« Aucun lieu n'est sûr. Nulle part à Gaza, ni au nord, ni au centre, ni au sud », a poursuivi Touma. « Il existe un mythe selon lequel le sud est plus sûr. Ce n'est pas vrai.  Un tiers de nos collègues qui ont été tués l'ont été dans les zones centrales et dans les zones méridionales ».

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Juliette Touma, directrice de la communication à l'Office de secours et de travaux des Nations unies a déclaré qu’il était « temps d’un cessez-le-feu à Gaza» (Photo, Fournie).

« Parmi les infrastructures, celles de l'UNRWA qui ont été touchées et endommagées pendant la guerre, plus de 70 % ne se situaient pas dans le nord. Elles se trouvaient dans le sud et dans les zones intermédiaires. Aucun endroit n'est protégé et aucun n'a été épargné. Pas même les locaux de l'ONU, pas même les hôpitaux ».

Malgré tout cela, l'équipe de Touma est censée travailler. Soulignant l'augmentation de la charge mentale et émotionnelle, elle a déclaré que tout le monde à l'UNWRA est « choqué par ce qui se passe », soulignant à la fois le volume et la rapidité de la destruction qui se produit à Gaza.

« Cela dépasse l'entendement et c'est sans précédent », a poursuivi Mme Touma. « Et l'exode auquel nous avons assisté ces derniers jours, cette marée humaine, ces gens qui quittent le nord de Gaza, y compris la ville de Gaza, pour se rendre dans d'autres régions, au centre et au sud, cet exode signifie pour beaucoup, beaucoup de gens, soit qu'ils revivent le traumatisme de 1948, soit qu'ils vivent les traumatismes et la guerre de 1948 que leurs parents, leurs ancêtres, ont vécus ».

Mais il existe aussi un troisième groupe. Les survivants de 1948 qui n'ont jamais été forcés de partir. Ce groupe est aujourd'hui confronté à la barbarie d'être déplacé et « forcé de quitter sa maison ». Pour Touma, il est important de mettre en lumière le traumatisme.

Il est vrai que l'on a tendance à « minimiser » l'impact des traumatismes sur les survivants des conflits, mais c'est « quelque chose qui accompagnera les gens pendant des années ».

À la question de savoir si le commissaire général de l'UNWRA, Philippe Lazzarini, avait raison d'exhorter la Ligue arabe à faire pression en faveur d'un cessez-le-feu - et si Israël était disposé à l'écouter -, la réponse de Mme Touma a été sans équivoque.

« Nous devons frapper à toutes les portes, ne négliger aucune piste et poursuivre nos efforts pour parvenir à un cessez-le-feu », a-t-elle ajouté.

« C'est ce dont nous avons le plus besoin en ce moment. Tous les efforts doivent donc être déployés pour y parvenir. Il est temps de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza. Il faut mettre un terme à la violence. Le niveau et le volume des destructions sont tout simplement énormes. Il est temps que cette guerre prenne fin ».

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.