Les Casques bleus ne sont pas une «baguette magique», souligne leur chef

Des soldats de la paix de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) lors  d'un exercice de formation sur le terrain à Sake, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 6 novembre 2023. (Photo par Glody Murhabazi AFP)
Des soldats de la paix de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) lors d'un exercice de formation sur le terrain à Sake, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 6 novembre 2023. (Photo par Glody Murhabazi AFP)
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Publié le Mercredi 22 novembre 2023

Les Casques bleus ne sont pas une «baguette magique», souligne leur chef

  • Du Liban à la République démocratique du Congo (RDC), du Soudan du Sud au Sahara occidental, quelque 90.000 soldats de la paix servent sous le drapeau onusien dans douze missions de maintien de la paix à travers le monde
  • Comme le secrétaire général Antonio Guterres l'a souligné, il est également temps de réfléchir à l'avenir des missions de paix, notamment là où il n'y a pas de paix à maintenir

NATIONS UNIES, États-Unis : Les Casques bleus de l'ONU, dont les limites entraînent parfois la «frustration» des populations, ne sont pas une «baguette magique», note leur chef Jean-Pierre Lacroix, soutenant le développement d'outils complémentaires pour protéger les civils sur des terrains de plus en plus complexes.

Du Liban à la République démocratique du Congo (RDC), du Soudan du Sud au Sahara occidental, quelque 90.000 soldats de la paix servent sous le drapeau onusien dans douze missions de maintien de la paix à travers le monde.

Des missions qui ne font pas nécessairement l'unanimité, comme au Mali où les Casques bleus ont été forcés au départ par le gouvernement, ou en RDC où certains habitants ont manifesté leur hostilité.

Les Casques bleus protègent pourtant chaque jour «des centaines de milliers de civils», souligne lors d'un entretien à l'AFP Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des opérations de paix.

Mais parfois, «nos mandats, principalement concentrés sur la protection des civils, suscitent des attentes que nous ne pouvons satisfaire, en raison de nos capacités, de notre budget, du terrain, des contraintes logistiques», reconnait-il.

Alors «nous voyons la frustration d'une certaine partie de la population», frustration «utilisée par ceux qui préfèrent voir le chaos continuer», poursuit-il, dénonçant les «fake news» et la désinformation «transformées en armes».

Sans ces opérations, «dans la plupart des cas, (la situation) serait probablement bien pire», assure-t-il. Mais «ça ne veut pas dire que les opérations de maintien de la paix sont une baguette magique, ou la réponse universelle à tous les types de crises».

Pour renforcer leur efficacité, il rappelle d'abord le Conseil de sécurité à ses responsabilités.

Les Casques bleus sont déployés «pour créer les conditions pour qu'un processus politique avance et mène à une paix durable. Mais aujourd'hui nos Etats membres sont divisés et ces efforts politiques ne bénéficient plus du soutien résolu et uni de nos Etats membres», déplore-t-il.

Alors il espère qu'une réunion ministérielle au Ghana les 5 et 6 décembre sera l'occasion d'un «réengagement» des Etats membres envers les opérations de maintien de la paix de l'ONU, ainsi que de nouvelles contributions notamment en matière de troupes.

- «Pas d'imposition de la paix» –

Comme le secrétaire général Antonio Guterres l'a souligné, il est également temps de réfléchir à l'avenir des missions de paix, notamment là où il n'y a pas de paix à maintenir.

Les Casques bleus peuvent protéger les civils quand un cessez-le-feu est déjà en place. Ils «ne font pas d'imposition de la paix», insiste Jean-Pierre Lacroix.

Ils ne sont pas non plus une force anti-terroriste ni une force anti-gangs.

Pourtant ils sont déployés dans des situations «de plus en plus dangereuses», avec «groupes armés, des acteurs non étatiques, des sociétés de sécurité privée», des acteurs «impliqués dans le terrorisme ou dans l'exploitation des activités criminelles transnationales», décrit-il.

Alors l'idée de faire plus de place à des missions non onusiennes, avec un mandat du Conseil du sécurité, fait son chemin.

«Nous devrions avoir plus d'options pour apporter les réponses adéquates» en fonction de crises de plus en plus «diverses», plaide Jean-Pierre Lacroix.

«Nous avons besoin d'un ensemble d'outils plus variés: les opérations de maintien de la paix comme aujourd'hui, de nouvelles formes d'opérations de maintien de la paix pour mieux répondre aux moteurs des conflits (comme le changement climatique ou les activités criminelles transnationales) ou des opérations d'imposition de la paix menées par l'Union africaine ou d'autre organisations régionales ou sous-régionales».

-Un modèle pour Gaza après la guerre entre Israël et le Hamas?-

Antonio Guterres a évoqué lundi pour le territoire palestinien une «transition» politique impliquant plusieurs acteurs comme les Etats-Unis et les pays arabes.

«Pourrait-il y avoir une sorte de mécanisme sécuritaire? Il y a des millions de scénarios imaginables, mais c'est très hypothétique pour l'instant», note Jean-Pierre Lacroix.

Onusiennes ou non, le défi reste de trouver des volontaires et de l'argent pour mener des opérations de paix.

Après un an de tergiversations, le Conseil de sécurité a approuvé début octobre le déploiement d'une mission multinationale menée par le Kenya pour lutter contre les gangs en Haïti. Mais Nairobi, qui a promis 1.000 policiers, a demandé que les Etats membres financent l'opération qui n'est toujours pas sur pied.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.