Le «no deal» évité de justesse, Londres face aux autres défis du Brexit

Avec ce traité commercial, l'UE offre à son ancien Etat membre un accès inédit, sans droits de douane ni quotas, à son immense marché de 450 millions de consommateurs (Photo, AFP).
Avec ce traité commercial, l'UE offre à son ancien Etat membre un accès inédit, sans droits de douane ni quotas, à son immense marché de 450 millions de consommateurs (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 26 décembre 2020

Le «no deal» évité de justesse, Londres face aux autres défis du Brexit

  • «la réalité du Brexit dans la durée sera de suivre les règles de l'UE ou s'isoler»
  • Boris Johnson a promis un avenir radieux aux Britanniques avec la liberté retrouvée et des accords commerciaux tous azimuts avec les grandes puissances

LONDRES: Soulagé d'avoir évité in extremis le «no deal», le Royaume-Uni se trouvait vendredi face aux défis que représente sa rupture avec l'Union européenne, encadrée par un accord historique qui doit être mis en œuvre en quelques jours seulement.

Document de 1200 pages fruit d'acrimonieuses négociations, le texte, brandi par le Premier ministre britannique Boris Johnson comme un «petit cadeau» dans son message vidéo de Noël, doit s'appliquer dès le 31 décembre à 23H00 GMT. Il prendra alors le relais d'un demi-siècle d'intégration européenne du Royaume-Uni, un bouleversement majeur même s'il permet d'éviter la brusque apparition de coûteuses barrières commerciales et la fermeture des eaux britanniques aux pêcheurs des pays de l'UE.

Noël ou pas, le négociateur européen Michel Barnier a présenté dès vendredi l'accord aux ambassadeurs des 27, qui lui ont réservé un accueil «assez sobre», a raconté un diplomate européen. «Il n'y a pas eu de grande joie, car un divorce n'est pas une très bonne nouvelle», a-t-il expliqué.

Une nouvelle réunion est prévue lundi pour lancer la signature du projet par les Etats membres. Ils devront également décider d'une application provisoire car le Parlement européen ne pourra le ratifier que début 2021.

Côté britannique, les députés sont appelés à rentrer de vacances pour débattre du texte dès mercredi. Son adoption fait peu de doutes, même l'opposition travailliste comptant le soutenir.

Accès inédit au marché européen

Si le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne le 31 janvier, il continue jusqu'à la fin de l'année d'appliquer ses règles.

L'accord constitue une victoire pour Boris Johnson. Au fil de cette année transitoire, censée préparer l'après-Brexit, sa popularité a été mise à mal par une gestion erratique de la pandémie de Covid-19 (plus de 70 000 morts au Royaume-Uni).

Les milliers de poids lourds coincés et les craintes de pénuries de produits frais, en raison de la pagaille provoquée par la fermeture ces derniers jours des frontières d'une cinquantaine de pays, notamment des ports français, a donné pour certains un aperçu du chaos qui attendait les Britanniques en cas d'échec des négociations commerciales avec Bruxelles.

Avec ce traité commercial, l'UE offre à son ancien Etat membre un accès inédit, sans droits de douane ni quotas, à son immense marché de 450 millions de consommateurs.

Cette ouverture sera assortie de strictes conditions : les entreprises d'outre-Manche devront respecter un certain nombre de règles en matière d'environnement, de droit du travail et de fiscalité pour éviter tout dumping. Des garanties existent aussi en matière d'aides d'Etat.

Concernant la pêche, sujet difficile jusqu'aux dernières heures, l'accord prévoit une période de transition jusqu'en juin 2026, à l'issue de laquelle les pêcheurs européens auront progressivement renoncé à 25% de leurs prises. 

Des représentants des pêcheurs européens n'ont pas caché leur déception face à ce compromis, mais pour Jean-Luc Hall, directeur général du Comité national des pêches maritimes français, c'est malgré tout un «soulagement car le risque de no deal était très important et aurait été une catastrophe pour les pêcheurs français». 

Côté britannique, le directeur de la fédération des pêcheurs, Barrie Deas, exprimé dit sa «colère»: «Clairement, Boris Johnson voulait un accord commercial global et était prêt à sacrifier la pêche».

Turing contre Erasmus 

«Le choc économique que va subir le Royaume-Uni ne doit pas être sous-estimé», prévient un diplomate européen. Pour le secteur des services financiers, très important pour l'économie britannique, «la réalité du Brexit dans la durée sera de suivre les règles de l'UE ou s'isoler».

L'accord n'empêche en outre pas l'introduction de contrôles douaniers et des procédures administratives chronophages pour les entreprises habituées à échanger sans freins.

Finie également la libre circulation permettant aux Européens de venir travailler à Londres ou à des Britanniques de passer autant de temps qu'ils le souhaitent dans leur résidence secondaire dans l'UE. Londres sort du programme d'échanges pour étudiants Erasmus, remplacé par le programme Alan Turing, du nom du célèbre mathématicien britannique.

Boris Johnson a promis un avenir radieux aux Britanniques avec la liberté retrouvée et des accords commerciaux tous azimuts avec les grandes puissances. A part quelques traités avec le Japon ou Singapour, cette perspective tarde à se matérialiser, comme le vaste accord promis par le président américain Donald Trump, sur le départ.

Le Conseil de sécurité nationale, organe de l'exécutif qui joue un rôle clé dans la conduite de la politique étrangère américaine, a tweeté vendredi que «les Etats-Unis se tiennent prêts à oeuvrer au renforcement des relations transatlantiques» avec à la fois Londres et l'UE.

Pour le quotidien The Times, l'accord constitue «une source de soulagement plus que de célébration». Bien qu'il s'agisse «d'un succès remarquable», «c'est loin d'être la fin de l'histoire» pour M. Johnson.

«Avoir évité le scénario du pire est un piteux succès. M. Johnson ne mérite aucun crédit pour éviter une calamité qui menaçait de si près parce qu'il s'y dirigeait avec enthousiasme», avertit de son côté The Guardian.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.