Le pape reçoit des Israéliens et des Palestiniens, craint une «montagne de morts»

Une photo mise à disposition par les médias du Vatican montre le Pape François (G) s'entretenant avec un membre de la famille des Palestiniens qui vivent actuellement la guerre à Gaza au Vatican le 22 novembre 2023. (AFP)
Une photo mise à disposition par les médias du Vatican montre le Pape François (G) s'entretenant avec un membre de la famille des Palestiniens qui vivent actuellement la guerre à Gaza au Vatican le 22 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Jeudi 23 novembre 2023

Le pape reçoit des Israéliens et des Palestiniens, craint une «montagne de morts»

  • «Ils souffrent tellement, j'ai entendu combien ils souffrent tous. C'est ce que produisent les guerres», a déclaré le pape
  • «Mais là, nous sommes allés au-delà des guerres, ce n'est pas la guerre, c'est du terrorisme», a ajouté le souverain pontife

CITÉ DU VATICAN: Le pape François a reçu séparément mercredi au Vatican des proches d'otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza et des Palestiniens ayant de la famille à Gaza, mettant aussi en garde contre "une montagne de morts" dans cette guerre.

"Prions pour la paix en Terre Sainte. Prions pour que les controverses soient résolues par le dialogue et la négociation, et non par une montagne de morts de part et d'autre", a-t-il affirmé dans un appel vidéo pour la paix dans le monde et au Proche-Orient.

Ce message a été publié après qu'il eut reçu dans la matinée "une délégation d'Israéliens qui ont des membres de leur famille otages à Gaza et une autre de Palestiniens", a-t-il expliqué à l'issue de son audience générale du mercredi au Saint-Siège.

Un accord a été conclu sous l'égide du Qatar pour la libération de 50 otages aux mains du Hamas en échange de prisonniers palestiniens et une trêve de quatre jours dans la bande de Gaza.

"Ils souffrent tellement, j'ai entendu combien ils souffrent tous. C'est ce que produisent les guerres", a-t-il poursuivi.

"Mais là, nous sommes allés au-delà des guerres, ce n'est pas la guerre, c'est du terrorisme", a ajouté le souverain pontife, sans préciser s'il faisait référence à l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien, aux opérations militaires lancées en représailles par Israël à Gaza, ou aux deux.

Le Vatican avait fait savoir la semaine dernière que François souhaitait exprimer "sa solidarité spirituelle avec les souffrances de chacun" à l'occasion de ces rencontres privées.

Le pape a récemment souligné que "tout être humain, qu'il soit chrétien, juif, musulman, de n'importe quel peuple et religion, tout être humain est sacré, précieux aux yeux de Dieu et a le droit de vivre dans la paix".

«Le monde écoute»

Rachel Goldberg, dont le fils de 23 ans, Hersh Goldberg-Polin, fait partie des personnes enlevées par le Hamas, a dit placer de l'espoir dans "la grande influence" du pape dans le monde.

"Il est très respecté dans le monde musulman, dans le monde juif, peu importe la confession. Je pense que quand il parle, le monde écoute vraiment", a-t-elle dit au cours d'une conférence de presse avec d'autres familles mercredi matin à l'issue de l'entrevue avec le pape, qui a duré une vingtaine de minutes.

Les familles appellent à permettre l'accès de la Croix-Rouge aux otages et "nous avons le sentiment que le Saint-Père a l'influence nécessaire dans le monde" pour que cela se produise, a souligné Mme Goldberg.

Mohamed Halalo, un responsable informatique originaire de Gaza vivant en Belgique, était l'un des dix Palestiniens chrétiens et musulmans reçus par le pape. "Mon cœur est brisé, mes yeux sont remplis de larmes", a-t-il affirmé en début d'après-midi lors de la conférence de presse de la délégation palestinienne, racontant comment toute sa famille a été balayée lors d'une frappe ayant tué 30 personnes.

Les Palestiniens présents ont affirmé que le pape avait utilisé le mot "génocide" durant leur rencontre pour décrire ce qui se passe à Gaza. "Il ne me semble pas qu'il ait utilisé ce mot", a cependant indiqué à l'AFP le porte-parole du Vatican Matteo Bruni. "Il a recouru aux paroles prononcées durant l'audience hebdomadaire et aux mots qui décrivent le situation terrible prévalant à Gaza", a-t-il ajouté, alors que le pape n'a jamais présenté jusqu'ici en public la situation à Gaza comme un génocide.

"Il nous a parlé de ce qu'il savait déjà sur Gaza, et c'est lui qui a décrit ce qui se passe comme un génocide", a cependant insisté une participante à la rencontre, Shirin Hilal, originaire de Bethléem. "Il a dit que la terreur ne peut pas ou ne doit pas justifier la terreur".


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.