La pause humanitaire à Gaza, une première étape vers la fin de la guerre entre Israël et le Hamas?

Après six semaines de bombardements incessants, une pause de quatre jours permettra aux réfugiés palestiniens de Gaza de recevoir de l'aide. (Photo, AFP)
Après six semaines de bombardements incessants, une pause de quatre jours permettra aux réfugiés palestiniens de Gaza de recevoir de l'aide. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 25 novembre 2023

La pause humanitaire à Gaza, une première étape vers la fin de la guerre entre Israël et le Hamas?

  • La trêve qui a débuté vendredi facilitera l'acheminement de l'aide et permettra l'échange d'otages et de prisonniers
  • Les organisations humanitaires préviennent que la pause de quatre jours ne suffira pas à répondre aux énormes besoins des civils palestiniens

LONDRES: Les organisations d'aide humanitaire souhaitent que la trêve de quatre jours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas, qui est entrée en vigueur vendredi à Gaza après des semaines de combats, devienne un cessez-le-feu permanent.

La trêve vise à faciliter l'acheminement de l'aide à Gaza et prévoit qu'Israël échange 150 Palestiniens détenus dans ses prisons contre 50 des otages pris par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre, qui a déclenché cette dernière vague de violence.

Des rapports citant des responsables israéliens affirment que la pause dans les combats pourrait se prolonger au-delà des quatre jours initiaux si le Hamas accepte de libérer au moins 10 autres otages par jour.

Selon la BBC, l'incitation donnée par le gouvernement israélien au Hamas était importante pour les familles des otages dont la libération n'a pas encore été négociée, beaucoup insistant sur le fait qu'un accord partiel avec le Hamas n'était pas acceptable.

Aucun détail n'a cependant été donné sur la question de savoir si un tel accord prévoyait la libération réciproque des 7 300 Palestiniens qui seraient détenus dans les prisons israéliennes. Selon Reuters, les deux parties ont déclaré que les combats reprendraient dès la fin de la trêve.

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Les Palestiniens fuient vers le sud de la bande de Gaza. (Photo, AP)

Bien qu'elle soit considérée comme une «étape bienvenue», les organisations d'aide humanitaire ont qualifié la trêve d’«insuffisante», soulignant la nécessité urgente d'un cessez-le-feu immédiat et total.

Action contre la faim, Handicap International, Médecins du Monde, l'Initiative Nobel des femmes, le Conseil norvégien pour les réfugiés, Oxfam, Refugees International et Save the Children ont tous comparé la trêve à un «pansement» sur une plaie béante.

«La pause humanitaire est un pas dans la bonne direction, mais elle ne peut pas remplacer un cessez-le-feu», a déclaré Jason Lee, directeur national de Save the Children Palestine, dans un communiqué publié mercredi.

Soulignant les violences qui ont lieu tant au nord qu'au sud de l'enclave assiégée, Lee a affirmé qu'il n'y avait «vraiment pas de lieu sûr à Gaza».

Catherine Russell, directrice générale de l'UNICEF, a déclaré cette semaine au Conseil de sécurité des Nations unies que Gaza est devenue «l'endroit le plus dangereux au monde pour un enfant», ajoutant que «le véritable coût de cette guerre se mesurera en vies d'enfants», plus de 5 300 d'entre eux ayant été tués.

La nouvelle de la trêve temporaire a relancé l'attention sur le point de passage de Rafah, à la frontière entre Gaza et l'Égypte, qui a été fermé pendant les trois premières semaines des combats, alors qu'il s'agit du seul moyen d'accès de l'enclave palestinienne au monde extérieur depuis qu'Israël a imposé un blocus en 2007.

EN CHIFFRES

- 1 400 camions de fournitures humanitaires autorisés à entrer dans la bande de Gaza via l'Égypte au cours du mois qui s'est achevé le 21 novembre.

- 10 000 camions de marchandises commerciales et humanitaires autorisés à entrer chaque mois avant la guerre.

(Source : BCAH - ONU)

Depuis sa réouverture, quelque 1 400 camions transportant de l'aide sont entrés à Gaza par Rafah, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Cependant, les groupes humanitaires ont déclaré que cela ne représente qu’une fraction de ce dont les habitants de Gaza ont besoin; Chiara Saccardi, responsable des opérations pour le Moyen-Orient chez Action contre la Faim, qualifiant l’état actuel de l’accès via Rafah de «limité».

Saccardi a déclaré lors d'un point de presse mercredi: «Il y a une limitation logistique sur ce qui peut entrer.»

«Ce qui peut entrer actuellement par Rafah n'est pas suffisant», a-t-elle ajouté, appelant à l'ouverture d'autres points d'entrée.

Joel Weiler, directeur exécutif de Médecins du Monde, a reconnu que le point de passage de Rafah n'était pas suffisant pour acheminer l'aide humanitaire à Gaza, appelant à l'ouverture de Kerem Shalom sur la triple frontière entre la bande de Gaza, Israël et l'Égypte.

Weiler a qualifié la trêve de vendredi au mieux de «pansement» et au pire de «plaisanterie» pour les organisations médicales qui cherchent à aider Gaza. «Il s'agit d'un lavage humanitaire», a-t-il ajouté.

Les Nations unies ont également demandé à Israël d'ouvrir Kerem Shalom pour permettre l'entrée de l'aide humanitaire et des biens commerciaux dans la bande de Gaza.

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Une femme tenant un enfant s'enfuit à la suite d'une frappe aérienne israélienne à Rafah. (Photo, AFP)

Avant l'embargo décrété par Israël en 2007, ce point de passage assurait la livraison de plus de 60% des marchandises entrant dans la bande de Gaza, selon Martin Griffiths, sous-secrétaire général des Nations unies aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence.

L'accent reste cependant mis sur l'arrêt des bombardements.

Paul O'Brien, directeur exécutif d'Amnesty International USA, a déclaré qu'étant donné l'ampleur des destructions et le manque de fournitures, les besoins urgents dans l'enclave assiégée étaient trop importants et trop catastrophiques pour être satisfaits en quelques jours.

«Répondre aux besoins urgents de Gaza ne se fera pas en faisant une pause de quelques jours et ne se fera pas avec quelques centaines de camions d'aide, aussi essentiels et cruciaux soient-ils», a-t-il signalé lors d'un point presse mercredi.

Ces besoins sont évidents lorsqu'on évalue l'ampleur des dégâts. Près de la moitié des logements de Gaza ont été rasés ou gravement endommagés, et plus de 51% des établissements d'enseignement ont été détruits.

Par ailleurs, les pénuries de carburant ont entraîné des coupures d'électricité, privant les stations d'épuration d'eau d'énergie et provoquant la propagation de maladies d'origine hydrique.

Danila Zizi, responsable de Handicap International pour la Palestine, a déclaré que les bombardements israéliens ne tuaient pas seulement des civils, mais qu'ils causaient également «une série de blessures dévastatrices».

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Un parent porte le corps d'un enfant pendant les funérailles à Khan Younès. (Photo, AFP)

Il s'agit notamment de graves lésions de la colonne vertébrale et de blessures nécessitant des amputations, que les médecins sont contraints d'effectuer sans anesthésie, sans analgésie ou sans soins postopératoires et de rééducation appropriés, en raison du blocage de l'aide.

«Avant les mesures d'austérité actuelles, nous avions 21% de personnes handicapées à Gaza. Aujourd'hui, nous n'avons aucune visibilité. Nous ne pouvons même pas essayer d'en estimer le nombre», a-t-elle alerté.

Faisant écho à O'Brien, Zizi a déclaré que l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau, ainsi que la protection de la dignité humaine, étaient des besoins permanents qui ne pouvaient être satisfaits en quelques heures ou en quelques jours, estimant que la trêve actuelle était insuffisante «pour apporter une aide à 2 millions de personnes».

Elle a indiqué: «Nous ne savons pas ce qu'il adviendra d'un cessez-le-feu temporaire. Nous ne sommes pas en sécurité. Nous avons besoin d'un cessez-le-feu. Nous avons besoin d'un passage sûr afin d’évaluer le nombre de personnes dans le besoin.»

Se joignant à l'appel en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza, O'Brien a demandé aux personnes ayant une influence sur Israël, «en particulier le président Biden et le Congrès», de «défendre les droits de l'Homme et d'œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu durable».

Il a exhorté les États-Unis à «suspendre les transferts d'armes et le soutien à toute mesure violant le droit humanitaire international», demandant que toute violation fasse l'objet d'une enquête en tant que crime de guerre.

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De la fumée s'élevant au-dessus des bâtiments lors des frappes israéliennes sur la partie nord de Gaza. (Photo, AFP)

«Les forces de défense Israéliennes (FDI) et les États-Unis affirment que, puisque le Hamas est la cible et qu'il vit à Gaza, les FDI respectent le droit humanitaire lorsqu'elles bombardent des églises, des écoles et des hôpitaux. Elles ont tort. Et ces actes doivent faire l'objet d'une enquête en tant que crimes de guerre», a déclaré O'Brien.

L'espoir d'un cessez-le-feu durable semble toutefois limité. Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a répété que l'objectif de son gouvernement restait la destruction complète du Hamas.

Pour Zizi, de Handicap International, il n'y a pas d'alternative, la trêve de quatre jours ne valant guère mieux que la pause quotidienne de quatre heures qu'Israël a accepté de mettre en œuvre le 9 novembre afin de permettre aux civils du nord de Gaza de fuir vers le sud pour se mettre en sécurité.

Toutefois, les rapports indiquent que malgré les revendications de refuge dans le sud, l'armée israélienne a continué à cibler la zone, ainsi que les itinéraires prévus pour se mettre à l'abri.

En conséquence, les organisations d'aide humanitaire, notamment les agences de l'ONU, ont rejeté les propositions unilatérales d'Israël visant à établir des «zones sécurisées».

Dans une déclaration commune, ces organisations ont averti que l'établissement de telles zones dans les conditions actuelles «risque de causer des dommages aux civils, en particulier des pertes de vies humaines à grande échelle».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com