Des navires attaqués en mer Rouge, un destroyer américain abat des drones

Une photo prise le 10 août 2018 depuis un avion militaire montre un navire traversant le détroit stratégique de Bab al-Mandab, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique de l'Est (Photo, AFP)
Une photo prise le 10 août 2018 depuis un avion militaire montre un navire traversant le détroit stratégique de Bab al-Mandab, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique de l'Est (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 04 décembre 2023

Des navires attaqués en mer Rouge, un destroyer américain abat des drones

  • Le destroyer a détecté un missile, tiré depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis, qui a fini sa course près d'un navire battant pavillon des Bahamas
  • «Nous avons également toutes les raisons de croire que ces attaques, bien que lancées par les Houthis au Yémen, sont entièrement financées par l'Iran», a avancé le Centcom

SANAA: Un destroyer américain a abattu trois drones en portant assistance dimanche à des navires commerciaux en mer Rouge visés par des attaques depuis le Yémen, a fait savoir Washington, qui a dénoncé "une menace directe" pour la sécurité maritime.

Plus tôt, les Houthis, soutenus par l'Iran, avaient annoncé avoir mené une "opération" contre des "navires israéliens dans le détroit de Bab el-Mandeb" - une voie navigable stratégique reliant la mer Rouge au golfe d'Aden - en représailles à la guerre menée par l'armée israélienne contre le Hamas palestinien à Gaza.

"Aujourd'hui (dimanche), il y a eu quatre attaques contre trois navires commerciaux distincts opérant dans les eaux internationales du sud de la mer Rouge", a déclaré le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué.

"Le destroyer (...) USS Carney a répondu aux appels de détresse des navires et leur a fourni de l'aide", abattant trois drones qui se dirigeaient vers le navire de guerre durant la journée, a-t-il précisé.

Le destroyer a détecté un missile, tiré depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis, qui a fini sa course près d'un navire battant pavillon des Bahamas, le Unity Explorer. Le cargo a ensuite signalé des dégâts mineurs causés par un autre missile provenant d'une zone tenue par les rebelles.

Le Number 9, un vraquier battant pavillon panaméen, a déclaré avoir été endommagé par un missile du Yémen, sans déplorer de victime. Le Sophie II, de même pavillon, a indiqué avoir aussi été touché, sans subir de dégâts importants.

Pour le Centcom, ces attaques représentent "une menace directe envers le commerce international et la sécurité maritime".

"Nous avons également toutes les raisons de croire que ces attaques, bien que lancées par les Houthis au Yémen, sont entièrement financées par l'Iran", a avancé le Centcom.

"Les Etats-Unis vont envisager toutes les réponses appropriées en étroite coordination avec leurs alliés et partenaires internationaux."

Navires attaqués

La revendication des Houthis mentionne, elle, uniquement l'attaque de deux bateaux - le Unity Explorer et le Number 9 -, l'un visé avec un "missile", l'autre "avec un drone", indique le communiqué, après que les bâtiments ont "rejeté les messages d'avertissement" des Houthis.

Les rebelles continueront à cibler les navires israéliens "jusqu'à ce que l'agression israélienne contre nos frères de la bande de Gaza cesse", ont-ils déclaré.

Plus tôt dimanche, la société de sécurité maritime Ambrey avait, elle, rapporté qu'un navire de marchandises britannique avait été touché par un tir de roquette en mer Rouge, "à environ 34,5 km à l'ouest-nord-ouest de Mocha, au Yémen".

"L'équipage se serait replié" dans un espace sécurisé du bateau, a ajouté la société de sécurité maritime.

Selon Ambrey, la propriété et la gestion du navire attaqué étaient liées à Dan David Ungar, un citoyen britannique répertorié comme résident israélien dans le principal annuaire des entreprises du Royaume-Uni.

L'agence de sécurité maritime britannique UKMTO avait, elle, indiqué avoir reçu un rapport concernant l'activité d'un drone, "y compris une potentielle explosion", "à proximité de Bab el-Mandeb", en provenance du Yémen. Elle avait conseillé aux navires se trouvant dans la zone de "faire preuve de prudence".

Tensions accrues

Ces incidents surviennent dans un contexte de tensions accrues en mer Rouge après que les Houthis se sont emparés le 19 novembre du navire marchand Galaxy Leader avec ses 25 membres d'équipage.

Le Galaxy Leader appartient à une société britannique elle-même propriété d'un homme d'affaires israélien.

Ils ont lancé une série de drones et de missiles en direction d'Israël et de nombreux engins ont été interceptés par les défenses israéliennes ou des bateaux de guerre américains.

La multiplication des incidents maritimes a incité les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon) à exhorter la milice à cesser de menacer la navigation internationale et à libérer le Galaxy Leader et son équipage, lors d'une réunion tenue la semaine dernière.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com