Dans un hôpital du Caire, des Gazaouis tentent de se reconstruire loin de la guerre

Un garçon palestinien reçoit des soins médicaux à l'hôpital de l'Institut Nasser du Caire, le 3 décembre 2023, après avoir été évacué vers l'Égypte à la suite de ses blessures subies lors des combats entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. (Photo de Khaled DESOUKI / AFP)
Un garçon palestinien reçoit des soins médicaux à l'hôpital de l'Institut Nasser du Caire, le 3 décembre 2023, après avoir été évacué vers l'Égypte à la suite de ses blessures subies lors des combats entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. (Photo de Khaled DESOUKI / AFP)
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Publié le Lundi 04 décembre 2023

Dans un hôpital du Caire, des Gazaouis tentent de se reconstruire loin de la guerre

  • Depuis début novembre, plusieurs blessés et malades palestiniens sont autorisés exceptionnellement par l'Egypte à sortir quotidiennement de Gaza pour être hospitalisés
  • Selon l'ONU, «plus aucun hôpital du nord de la bande de Gaza ne peut assurer d'opération chirurgicale» après que plusieurs d'entre eux ont été la cible d'assauts de l'armée israélienne

LE CAIRE: Quand des bombes se sont abattues sur sa maison à Gaza, Ilham Majid priait. Retrouvée vivante sous les décombres après de longues heures, elle a appris la mort de ses deux enfants. Aujourd'hui en Egypte, elle réapprend à marcher.

Cette Palestinienne de 42 ans a été blessée le 31 octobre à Jabaliya, le vaste camp de réfugiés du nord de la bande de Gaza.

"D'un coup, j'ai senti l'immeuble s'effondrer, trois étages me sont tombés dessus", raconte-t-elle à l'AFP depuis l'hôpital Nasser du Caire.

"Après quatre heures et demie sous les décombres", son mari l'a trouvée parce que son doigt dépassait miraculeusement de sa maison effondrée, raconte-t-elle. "Je n'arrivais presque plus à respirer, j'étais au bord de la mort", affirme cette femme arborant des traits fins mais tirés.

Sa fille de 15 ans a été tuée sur le coup. Le corps de son fils de 17 ans a été extrait des décombres dix jours plus tard, en décomposition. Depuis, elle regarde en boucle sur son téléphone des photos et des vidéos de lui, qu'elle montre avec émotion. Ici, le lycéen prend la pose, là il soulève de la fonte à la salle de gym.

Au total, 17 membres de sa famille ont péri sur les 50 qui se trouvaient dans la maison.

"J'ai reçu des éclats dans tout le corps, mon foie a été touché, ma jambe, mes côtes et ma mâchoire sont brisées", énumère-t-elle. Et surtout, déplore-t-elle, "je ne peux toujours pas marcher".

Dans les chambres flambant neuves et aseptisées de l'hôpital Nasser, loin des bombardements et du chaos qui règne dans le territoire palestinien à six heures de route de là, Youssef, 13 ans, a le visage encore légèrement tuméfié.

De sa jambe gauche, jaunâtre et couverte de sang séché, émergent les tiges métalliques des fixateurs externes. Ses yeux restent fixés dans le vide.

«Maison détruite, fils mort et mari blessé»

Lui a été blessé dans l'effondrement de sa maison de quatre étages dans le camp de réfugiés de Chati, selon son frère aîné qui l'a retrouvé sous les décombres "en état de choc complet".

Quelques chambres plus loin, Loubna al-Chafei, 36 ans, est soignée pour "une blessure au cou".

"Le 23 octobre, notre maison du centre de la ville de Gaza a été détruite, mon fils est mort et mon mari a été blessé", affirme à l'AFP cette mère de famille, foulard noir à motifs et traits émaciés.

Cette Palestinienne a été évacuée en Egypte il y a trois semaines.

Depuis début novembre, plusieurs blessés et malades palestiniens sont autorisés exceptionnellement par l'Egypte à sortir quotidiennement de Gaza pour être hospitalisés.

Selon l'ONU, "plus aucun hôpital du nord de la bande de Gaza ne peut assurer d'opération chirurgicale" après que plusieurs d'entre eux ont été la cible d'assauts de l'armée israélienne. Quant aux "douze hôpitaux restants dans le sud" du petit territoire palestinien, "ils ne sont que partiellement fonctionnels".

«On a tout perdu»

Mercredi, le ministère de la Santé égyptien a annoncé le lancement d'une initiative visant à soigner "1 000 enfants blessés à Gaza". Fin novembre, 28 bébés prématurés qui étaient restés dans l'hôpital al-Chifa de Gaza après son évacuation ont été reçus en Egypte pour y recevoir des soins.

Outre l'Egypte, les Emirats arabes unis et la Tunisie ont également accueilli des blessés palestiniens, particulièrement des enfants, évacués de Gaza pour leur fournir des soins médicaux d'urgence. La France et l'Italie ont de leur côté envoyé des navires-hôpitaux en Egypte, qui n'ont néanmoins reçu qu'une poignée de blessés alors qu'on en dénombre plus de 41 000 à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Ilham, Loubna, Youssef et les autres sont désormais en sécurité, loin de la guerre qui fait rage depuis que le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a lancé une attaque sur le sol israélien le 7 octobre, tuant 1 200 personnes, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

Depuis, les frappes menées en représailles par Israël ont fait plus de 15.500 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les proches des Palestiniens hospitalisés à l'hôpital Nasser sont pour la plupart restés dans la bande de Gaza. "On a tout perdu, même nos maisons et nos enfants ne sont plus là, on a accepté d'être évacués pour se faire soigner sans savoir ce qu'il allait advenir de nos familles", se lamente Ilham.


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.