Israël accentue la pression, la population civile au sud de Gaza poussée à l’exode

Les affrontements poussent la population civile à l'exode dans des conditions humanitaires désespérées (Photo, Reuters).
Les affrontements poussent la population civile à l'exode dans des conditions humanitaires désespérées (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Mardi 12 décembre 2023

Israël accentue la pression, la population civile au sud de Gaza poussée à l’exode

  • De nombreuses frappes avaient ciblé lundi les villes de Khan Younès, nouvel épicentre des combats
  • La situation dans la bande de Gaza est «apocalyptique», a averti lundi soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell

JERUSALEM: L'armée israélienne accentue sa pression mardi face à un Hamas à "son point de rupture" selon elle dans la bande de Gaza, où les affrontements poussent la population civile à l'exode dans des conditions humanitaires désespérées.

Dans la nuit, le mouvement islamiste Hamas a fait état de violents affrontements dans le centre de la bande de Gaza, et des témoins de frappes mortelles dans le sud de ce petit territoire palestinien assiégé.

De nombreuses frappes avaient ciblé lundi les villes de Khan Younès, nouvel épicentre des combats, et de Rafah, cité acculée à la frontière avec l'Egypte où se massent désormais des dizaines de milliers de personnes fuyant les violences.

"Le Hamas est à son point de rupture, l'armée israélienne reprend ses derniers bastions", a déclaré lundi soir le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans une adresse télévisée.

"Le fait que des personnes se rendent (...) vient accélérer notre réussite et c'est ce que nous voulons: avancer rapidement", a déclaré à Khan Younès le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi, en précisant que l'armée "intensifiait" ses opérations au sud tout en consolidant sa présence au nord.

La guerre entre Israël et le Hamas, entrée mardi dans son 67e jour, a été déclenchée par une attaque sanglante et sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza.

Selon Israël, 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque au cours de laquelle environ 240 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, incluant 137 qui sont toujours en captivité après une trêve ayant permis la libération d'une centaine d'otages.

D'après le ministère de la Santé de l'administration du Hamas, plus de 18.200 personnes sont mortes dans les bombardements israéliens à Gaza, en grande majorité des femmes et des mineurs. L'armée israélienne a fait état d'une centaine de morts dans ses rangs.

«Apocalyptique»

La situation dans la bande de Gaza est "apocalyptique", a averti lundi soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, pour qui le niveau de destruction dans le territoire palestinien est "plus ou moins, voire supérieur" à celui de l'Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale.

Selon l'ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées par la guerre dans la bande de Gaza, où 1,9 million de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.

Washington «préoccupé» après un article sur l'utilisation par Israël de phosphore blanc américain

"Nous sommes au courant de cet article et nous sommes bien sûr préoccupés. Nous allons poser des questions pour essayer d'en savoir un peu plus", a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Les bombes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, selon une Convention signée en 1980 à Genève.

"Lorsque nous fournissons des matériaux tels que du phosphore blanc à une autre armée, c'est pour qu'il soit utilisé de cette manière légitime et en accord avec le droit des conflits armés", a-t-il ajouté.

Le Liban accuse Israël depuis plusieurs semaines d'avoir utilisé du phosphore blanc lors de frappes contre le Hezbollah, dans le sud du pays, qui ont provoqué de vastes incendies.

L'ONG Amnesty International a affirmé de son côté disposer de "preuves de l'utilisation illégale par Israël du phosphore blanc" entre le 10 et le 16 octobre, et a réclamé une "enquête pour crime de guerre".

"De plus en plus de personnes n'ont pas mangé depuis un jour, deux jours, trois jours... Les gens manquent de tout", estime le directeur de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), les déplacés à Rafah "sont confrontés à des conditions désastreuses, dans des lieux surpeuplés, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur des abris".

"Il n'y a pas d'hygiène, pas de nourriture, pas d'eau... Nous n'avons pas accès à des serviettes hygiéniques; nous devons utiliser des chiffons", déplore sur place Samar Shalhoub, 18 ans.

"Nous sommes allés de Gaza jusqu'à Khan Younès puis nous avons été déplacés jusqu'à Rafah. Cette nuit, ils ont bombardé la maison et l'ont détruite. Ils avaient dit que Rafah serait un endroit sûr. Il n'y a pas d'endroit sûr", a dit à l'AFP Oum Mohammed al-Jabri, 56 ans, qui a perdu sept de ses 11 enfants dans cette guerre.

Aide sans cessez-le-feu ?

L'ONU et des organisations humanitaires ont exhorté Israël à laisser entrer davantage d'aide dans la bande de Gaza. Les autorités israéliennes ont dit vouloir contrôler les camions humanitaires qui entrent et sortent du territoire.

Israël va mettre en place deux nouveaux points de contrôle des camions d'aide pénétrant dans Gaza

L'armée israélienne a annoncé lundi soir la mise en place de deux points de contrôle supplémentaires pour l'inspection de l'aide humanitaire internationale avant son entrée dans le territoire palestinien par Rafah.

Ce point de passage, en Egypte, est le seul que peuvent utiliser les organisations internationales afin d'acheminer de l'aide à destination de la population de Gaza.

Israël a souligné lundi qu'aucun nouvel accès ne serait ouvert, mais que les points de passage de Nitzana et de Kerem Shalom seraient utilisés pour effectuer des contrôles avant de faire passer les camions par Rafah.

Les points de contrôle supplémentaires contrôleront "les camions transportant de l'eau, de la nourriture, des fournitures médicales et du matériel pour bâtir des abris", selon une déclaration commune de l'armée israélienne et du COGAT, l'organe du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes.

Cette mesure intervient avant une réunion spéciale, mardi, de l'Assemblée générale de l'ONU sur la situation humanitaire à Gaza après le véto américain, vendredi, à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un "cessez-le-feu humanitaire".

L'Assemblée, dont les résolutions ne sont pas contraignantes, pourrait à nouveau se prononcer sur une résolution appelant à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" et à la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les otages.

"Nous ne soutenons pas toujours pas un cessez-le-feu car cela laisserait le Hamas en contrôle de Gaza, mais nous soutenons absolument des pauses humanitaires supplémentaires", a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Une "pause humanitaire" est le terme utilisé fin novembre pour décrire la trêve d'une semaine à Gaza, négociée sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, et qui avait permis l'entrée de plus d'aide et la libération d'une centaine otages et de 240 prisonniers palestiniens écroués en Israël.


Un groupe irakien visé par des frappes israéliennes près de Damas

Des soldats de l'armée israélienne se tiennent debout sur la tourelle d'un char de combat principal positionné dans le sud d'Israël près de la frontière avec la bande de Gaza, le 9 mai 2024. (Photo par Ahmad Gharabli AFP)
Des soldats de l'armée israélienne se tiennent debout sur la tourelle d'un char de combat principal positionné dans le sud d'Israël près de la frontière avec la bande de Gaza, le 9 mai 2024. (Photo par Ahmad Gharabli AFP)
Short Url
  • L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, rapporte qu'Israël a frappé un centre culturel et un camp d'entraînement d'Al-Noujaba, membre d'une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens
  • Une source au sein d'Al-Noujaba a confirmé qu'un centre culturel du groupe avait été détruit par une frappe israélienne près de Sayyeda Zeinab, mais n'a pas fait état de victimes

BEYROUTH, Liban : Des frappes nocturnes israéliennes ont ciblé le mouvement irakien Al-Noujaba, dans la région de Damas, ont indiqué jeudi le groupe armé pro-iranien et une ONG.

Israël commente rarement les frappes individuelles mais répète régulièrement qu'il ne permettra pas à son ennemi juré, l'Iran, d'accroître sa présence en Syrie.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, rapporte qu'Israël a frappé un centre culturel et un camp d'entraînement d'Al-Noujaba, membre d'une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens se faisant appeler «Résistance islamique en Irak».

Des ambulances se sont dirigées vers les zones ciblées, a indiqué l'ONG qui fait état de trois membres d'Al-Noujaba blessés.

Le centre et le camp sont situés dans le quartier de Sayyeda Zeinab, au sud de Damas, où de violentes explosions ont retenti à l'aube selon l'ONG, basée au Royaume-Uni.

Sayyeda Zeinab abrite un important sanctuaire chiite et est défendu par des miliciens pro-iraniens, notamment du Hezbollah, aux côtés de l'armée de Damas, selon l'OSDH.

Une source au sein d'Al-Noujaba a confirmé à l'AFP qu'un centre culturel du groupe avait été détruit par une frappe israélienne près de Sayyeda Zeinab, mais n'a pas fait état de victimes.

Al-Noujaba «n'a pas de base militaire déclarée en Syrie», a ajouté la source.

«Vers 3H20 du matin (00:20 GMT), l'ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis le Golan syrien occupé, ciblant un bâtiment dans la région de Damas», a indiqué jeudi matin le ministère syrien de la Défense, cité par l'agence officielle Sana.

«Notre défense antiaérienne a abattu certains missiles», a ajouté le ministère, précisant que l'attaque «a causé quelques dégâts matérielles».

L'armée israélienne a conduit des centaines de frappes en Syrie depuis le déclenchement en 2011 de la guerre civile qui y fait rage, ciblant principalement des positions militaires et des combattants pro-iraniens.

Le nombre de frappes s'est accru depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, lorsque le mouvement islamiste palestinien a mené une attaque meurtrière sans précédent contre Israël.

Le 13 avril, l'Iran a mené une attaque inédite contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l'aide des Etats-Unis et d'autres pays. Téhéran a dit avoir agi en «légitime défense» après l'attaque meurtrière, attribuée à Israël, qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril.


Les forces armées saoudiennes participent à un exercice militaire en Turquie

L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances et de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes
L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances et de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes
Short Url
  • Dès leur arrivée en Turquie, avant la phase d’exercices sur le terrain de l’EFES 2024, les unités saoudiennes ont été accueillies par l’attaché militaire à l’ambassade d’Arabie saoudite à Ankara, le commodore Adel al-Kalthami
  • L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances, de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes dans divers environnements et d’accroître leur efficacité au combat

RIYAD: Les forces armées saoudiennes participent à un exercice militaire multinational dans la ville turque d’Izmir, a annoncé, mercredi, le ministère de la Défense du Royaume.

Dès leur arrivée en Turquie, avant la phase d’exercices sur le terrain de l’EFES 2024, les unités saoudiennes ont été accueillies par l’attaché militaire à l’ambassade d’Arabie saoudite à Ankara, le commodore Adel al-Kalthami, directeur des exercices du Royaume, le général Nasser al-Suhaimi et des officiers des divisions des forces armées.

L’exercice comprend deux phases principales. La première est un exercice de centre de commandement au Centre multinational de guerre d’Istanbul et au Centre de formation de commandement conjoint d’Izmir, qui a commencé le 25 avril et a pris fin mercredi. La deuxième phase, qui comprend des exercices de tir réel dans la zone de Doganbey à Izmir, commence vendredi et se poursuit jusqu’au 30 mai.

Le chef de l’Autorité saoudienne d’éducation et de formation des forces armées, le général de division Adel al-Balawi, a déclaré que la participation des forces nationales à l’exercice reflète l’attention et le soutien accordés par les dirigeants saoudiens au développement de leurs capacités et au renforcement de leur organisation, de la formation et des compétences en armement.

L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances, de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes dans divers environnements, d’accroître leur efficacité au combat et de renforcer la coopération militaire, a-t-il ajouté.

Au cours de l’exercice, les unités saoudiennes et leurs homologues d’autres pays effectueront de nombreuses manœuvres par voies terrestre et maritime, notamment des opérations d’atterrissage en mer, des missions de recherche et de sauvetage et des réponses aux menaces posées par les drones, en utilisant des armes légères chargées de balles réelles et d’autres armes, conclut M. Al-Balawi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Au Maghreb, le soutien aux Palestiniens se crie dans les stades

Des manifestants pro-palestiniens tiennent un grand drapeau palestinien lors d'une manifestation à Rabat le 10 décembre 2017 contre la déclaration du président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël. (Photo Fadel Senna AFP)
Des manifestants pro-palestiniens tiennent un grand drapeau palestinien lors d'une manifestation à Rabat le 10 décembre 2017 contre la déclaration du président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël. (Photo Fadel Senna AFP)
Short Url
  • Chômage, inégalités, corruption: les ultras scandent des slogans qui ont largement disparu de la rue depuis qu'une vague de répression a balayé les mouvements de contestation, dans la foulée du Printemps arabe
  • Entre les banderoles réclamant plus de liberté, il y a les drapeaux palestiniens, omniprésents depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza

CASABLANCA, Maroc : «Ô Palestine ma bien aimée, Résiste!» Au Maghreb, la solidarité avec les Palestiniens s'affiche surtout, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, dans les stades de football, rares théâtres d'expression où les ultras crient les colères et les frustrations de la jeunesse.

Chômage, inégalités, corruption: les ultras scandent des slogans qui ont largement disparu de la rue depuis qu'une vague de répression a balayé les mouvements de contestation, dans la foulée du Printemps arabe, dénoncent des organisations de défense des droits humains.

Entre les banderoles réclamant plus de liberté, il y a les drapeaux palestiniens, omniprésents depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Dès le 8 octobre, au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien qui a déclenché une offensive militaire israélienne meurtrière, retentissait dans le stade Mohammed-V de Casablanca une chanson des ultras de l'un des clubs phares de la capitale économique marocaine.

«Ô Palestine ma bien aimée, où sont les Arabes? Ils sont endormis, Ô toi le plus beau pays, Résiste!», dit l'air écrit par les ultras du Raja et repris depuis des années à travers le monde arabe.

A Alger en novembre, c'est un tifo représentant un Palestinien masqué, avec pour sous-titre «Je me sacrifie pour toi, terre des révolutionnaires», qui était déployé.

«La question palestinienne fédère tout le monde», note Abderrahim Bourkia, sociologue marocain, qui a écrit «Des ultras dans la ville».

«Les ultras se placent de manière générale du côté des opprimés. Pour eux, ça va de soi de chanter la Palestine», détaille-t-il.

- «Devoir» -

En Algérie et en Tunisie, des banderoles clament qu'«A Gaza, la faim et la soif c'est tous les jours», promettent que «Nous vengerons les enfants (palestiniens)», quand le Wydad Casablanca salue les «résistants au coeur des tunnels», en référence aux combattants du Hamas terrés sous Gaza, bombardé par Israël.

Pour Seif*, ultra du groupe «Zapatista» de l'Espérance de Tunis, la cause palestinienne fait partie des sujets que les ultras «partagent», comme «la corruption dans le sport» et la quête de liberté.

«Transmettre un message est le moins que l'on puisse faire», lance Ali*, un autre ultra espérantiste.

«Ne pas défendre les gens les plus proches de toi, tes frères, est-ce que ça paraît correct?», interroge-t-il: «La cause palestinienne n'est pas une tendance, c'est un devoir».

Les ultras interrogés par l'AFP indiquent qu'ils se sentent plus à l'aise dans les tribunes qu'ailleurs pour exprimer des opinions politiques.

«Le stade demeure le seul lieu» où épancher les émotions «est toléré», relève M. Bourkia.

Au Maroc, les manifestations pro-palestiniennes dénonçant les «massacres» à Gaza et la normalisation entre le royaume et Israël sont fréquentes, mais largement encadrées par les forces de l'ordre, comme ailleurs dans la région.

Hamza*, ultra du Wydad, estime que si son groupe organisait une marche pro-palestinienne, «les autorités stopperaient ça dès le premier instant».

«C'est beaucoup plus simple de le dire dans un stade», où l'«effet de foule» permet de «se défouler», ajoute l'étudiant en communication de 21 ans.

- «La vérité sort toujours des stades» -

Selon M. Bourkia, la jeunesse, qui se sent marginalisée, «semble avoir trouvé dans les ultras un porte-voix, un canal de liberté d'expression et l'opportunité de se former et de s'adonner à un travail collectif engagé».

«Nous ne faisons pas de politique mais la vérité sort toujours des stades (...). C'est la voix des quartiers populaires», affirme à l'AFP Abdelhamid*, un ultra du Mouloudia d'Alger.

Les ultras «veulent montrer qu'ils agissent, qu'ils ne sont pas simplement un groupe de supporters casse-cou et qu'ils ont, eux aussi, un avis», analyse le sociologue tunisien Mohamed Jouili.

Comme les autres ultras rencontrés par l'AFP, Hamza* à Casablanca se défend de tout hooliganisme et regrette que les autorités prononcent des peines contre certains -- allant jusqu'à l'emprisonnement -- pour «calmer» l'ensemble du groupe, dit-il.

Ces dernières années, des émeutes ont éclaté entre ultras lors de matches, donnant lieu à des sanctions contre des clubs.

«Mettre autant de pression sur cette population qui veut juste s'exprimer, ce n'est pas la bonne solution. Ca me motive encore plus», assure-t-il: «On n'arrêtera pas de scander ce qu'on veut scander et on n'arrêtera pas de chanter (pour la Palestine)».

 

*les prénoms ont été modifiés