En Jordanie, sauver les oliviers millénaires

Dans la région, cet arbre est chargé en symboles. (AFP).
Dans la région, cet arbre est chargé en symboles. (AFP).
"Ces arbres représentent l'histoire de la Jordanie", affirme Ali Saleh Atta. (AFP).
"Ces arbres représentent l'histoire de la Jordanie", affirme Ali Saleh Atta. (AFP).
La Jordanie compte onze millions d'oliviers, soit 20% de la totalité de la surface cultivée du pays. (AFP).
La Jordanie compte onze millions d'oliviers, soit 20% de la totalité de la surface cultivée du pays. (AFP).
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Publié le Mardi 12 décembre 2023

En Jordanie, sauver les oliviers millénaires

  • Selon le Conseil oléicole international, la Jordanie est le dixième plus grand producteur d'olives au monde.
  • Ils produisent 50.000 tonnes d'olives et 25.000 tonnes d'huile d'olive par an, contribuant à hauteur de 120 millions de dinars jordaniens

ADJLUN: Ali Saleh Atta se réveille chaque jour à l'aube, avale deux gousses d'ail avec une tasse d'huile d'olive pour rester en bonne santé, avant de se rendre auprès de ses arbres millénaires qu'il entretient jalousement dans son oliveraie du nord-ouest de la Jordanie.

"Ces arbres représentent l'histoire de la Jordanie", affirme l'homme de 84 ans, debout parmi des arbres vieux de 2.000 ans, dont les troncs énormes et noueux portent des branches aux délicates feuilles vert pâle.

Le terrain est à Al-Hashimiyya, à 73 kilomètres au nord-est d'Amman, où l'on trouve des milliers d'autres arbres pérennes.

"J'ai remis à mes enfants et petits-enfants un testament écrit, leur demandant de préserver et consommer ce que produisent" ces arbres "après ma mort", raconte ce père de dix enfants.

Selon le Conseil oléicole international, la Jordanie est le dixième plus grand producteur d'olives au monde. Ses nombreux arbres millénaires font partie intégrante de l'identité et de la culture du pays.

Mais aujourd'hui, les oliviers sont menacés par l'expansion urbaine, l'abattage illégal pour le bois de chauffage et l'arrachage pour la décoration.

"Certains hôtels, villas, hommes d'affaires et entreprises aiment apporter une touche à la décoration de leurs établissements, alors ils achètent ce genre d'arbres et les transportent", déplore Nizar Haddad, directeur général du Centre national de recherche agricole en Jordanie, soulignant que les oliviers ne survivent souvent pas au déplacement.

« Trésor national »

"Une nouvelle législation jordanienne protège ces arbres contre l'arrachage ou le déplacement", se félicite-t-il, faisant état d'une "coordination entre le ministère de l'Intérieur, notre centre et la police pour empêcher leur transport, sauf dans des cas très exceptionnels".

La Jordanie compte onze millions d'oliviers, soit 20% de la totalité de la surface cultivée du pays.

Ils produisent 50.000 tonnes d'olives et 25.000 tonnes d'huile d'olive par an, contribuant à hauteur de 120 millions de dinars jordaniens (157 millions d'euros) à l'économie.

Dans la région, cet arbre est chargé en symboles, souligne M. Haddad, évoquant notamment des épisodes de la vie de Jésus-Christ liés au mont des Oliviers, selon la tradition chrétienne. L'olivier est aussi plusieurs fois cité dans le Coran comme un "arbre béni", dit-il.

"Il faut préserver ces arbres pour qu'ils restent une source d'inspiration, d'autant plus qu'ils peuvent s'adapter à tous les défis environnementaux auxquels notre région et le monde entier sont confrontés".

Amer Gharaibeh, chef de la Société coopérative Mehras, veut que ces arbres, communément appelés Romains ou Mehras, soient préservés comme un "trésor national".

En Jordanie, "vous pouvez voir les plus vieux oliviers... Ils sont là depuis l'époque romaine", a-t-il déclaré.

Des recherches ont montré que le Mehras a un ancêtre commun avec les oliviers cultivés en Italie, à Chypre et en Espagne.

Au côté du ministère de la Culture de la Jordanie, l'organisation de Gharaibeh oeuvre pour inscrire les arbres au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, ce qui "contribuera finalement à les préserver et les protéger".

La Jordanie cherche à sensibiliser le public en plaçant un code QR sur chaque bouteille d'huile d'olive qu'elle produit.

Selon M. Haddad, dont l'organisation travaille sur le projet, le code précise l'emplacement de l'arbre, le nom de son propriétaire, son histoire, la qualité de l'huile et l'âge de l'arbre.

"Nous ne vendrons pas seulement de l'huile d'olive, mais nous diffuserons une histoire à travers laquelle nous faisons aussi connaître notre pays".

En Jordanie, la tradition veut que chaque maison ait son olivier.

"Il n'y a pas une maison à Irbid, Salt, Ajloun, Jerash ou Tafila qui n'ait pas un olivier dans son jardin... Nous avons été élevés dans cette culture".


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.

 

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.