Un nouveau rapport présente la valeur réelle du coup de pouce apporté par l’Expo 2030 à l’économie

Le site proposé au nord de Riyad, près de l’aéroport international du roi Khaled, devrait commencer à accueillir des visiteurs le 1er octobre 2030 et fermer ses portes le 31 mars 2031. Il s’étend sur 6 millions de mètres carrés, dont plus de la moitié est consacrée à l’espace d’exposition (Photo, SPA).
Le site proposé au nord de Riyad, près de l’aéroport international du roi Khaled, devrait commencer à accueillir des visiteurs le 1er octobre 2030 et fermer ses portes le 31 mars 2031. Il s’étend sur 6 millions de mètres carrés, dont plus de la moitié est consacrée à l’espace d’exposition (Photo, SPA).
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Publié le Dimanche 17 décembre 2023

Un nouveau rapport présente la valeur réelle du coup de pouce apporté par l’Expo 2030 à l’économie

  • La phase précédant l’exposition devrait profiter à plusieurs secteurs étroitement liés à l’événement, notamment la construction
  • Le tourisme est l'un des secteurs qui devrait bénéficier le plus clairement de l’Expo 2030

RIYAD: Le fait que l’Arabie saoudite ait été sélectionnée pour organiser l’Expo 2030 va contribuer à stimuler l’économie duRoyaume bien au-delà de l’événement lui-même, selon un nouveau rapport.

Une étude réalisée par Al-Rajhi Capital montre que si les voyages, le tourisme et l’hôtellerie devraient être les principaux bénéficiaires des 355 milliards de riyals saoudiens (1 riyal = 0,24 euro) qui seront injectés dans l’économie de Riyad, les secteurs de l’immobilier, de la banque et de l’assurance devraient eux aussi en profiter.

L’Expo 2030 devrait avoir une incidence annuelle de 0,75% au cours des 25 prochaines années. Elle devrait accélérer la mise en œuvre des giga-projets menés par le gouvernement et avoir un effet domino sur les secteurs du voyage, du tourisme et de l’hôtellerie.

La phase précédant l’exposition devrait profiter à plusieurs secteurs étroitement liés à l’événement, notamment la construction, tandis que pendant et après l’événement, les secteurs de l’assurance, de l’hôtellerie et des soins de santé primaires, ainsi que de la location de voitures, de l’aviation, de la restauration, des télécommunications et de la publicité connaîtront une croissance.

Riyad a été désigné comme pays hôte de l’Exposition universelle de 2030 après avoir obtenu 119 voix sur les 182 membres du Bureau international des expositions (BIE), dont le siège est à Paris.

Le site proposé au nord de Riyad, près de l’aéroport international du roi Khaled, devrait commencer à accueillir des visiteurs le 1er octobre 2030 et fermer ses portes le 31 mars 2031. Il s’étend sur 6 millions de mètres carrés, dont plus de la moitié est consacrée à l’espace d’exposition.

L’événement devrait accueillir 246 participants, dont des pavillons nationaux, des organisations internationales et des participants non officiels. Le gouvernement saoudien a alloué un budget de 7,8 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) à l’exposition, ce qui représente un investissement important dans cette vitrine mondiale du progrès et de la collaboration.

En prévision de l’Expo 2030, la croissance du produit intérieur brut non pétrolier pour 2030 est estimée à 4%, sur la base de la situation actuelle.

Tourisme

Le tourisme est l'un des secteurs qui devrait bénéficier le plus clairement de l’Expo 2030.

L’industrie joue un rôle clé dans la stratégie de diversification économique de l’Arabie saoudite, connue sous le nom de Vision 2030, qui implique la stimulation par le Royaume des secteurs non liés au pétrole.

L’Arabie saoudite cherche déjà à augmenter massivement sa capacité hôtelière, avec l’ajout de 315 000 chambres d’hôtel supplémentaires qui devraient être construites d’ici à la fin de la décennie, selon un rapport de Knight Frank publié en avril.

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Toutefois, d’après l’analyse d’Al-Rajhi Capital, Riyad aura besoin de 100 000 chambres supplémentaires pour faire face au nombre de visiteurs prévu pour l’Expo 2030.

La capitale saoudienne comptant actuellement entre 20 000 et 25 000 chambres, ce besoin de nouveaux logements crée d’importantes opportunités pour les entrepreneurs et fournisseurs locaux, contribuant ainsi à l’activité économique immédiate et à la croissance à long terme de l’industrie de la construction saoudienne. Le secteur devrait connaître un taux de croissance annuel cumulé de 5,7%, pour atteindre 79 milliards de dollars d’ici à 2030, sans tenir compte des travaux deconstruction liés à l’Expo 2030.

Le tourisme de loisirs devrait connaître un taux de croissance annuel cumulé de 18,1%, avec l’ambition d’attirer 39,7 millions de visiteurs d’ici à 2030.

L’établissement de Riyad Air, une nouvelle compagnie aérienne qui devrait commencer ses opérations en 2025 et qui renforcera la connectivité et l’infrastructure touristique, contribue à cette évolution, ajoute le rapport.

Secteurs financier et de l’assurance

Al Rajhi Capital a mis en évidence l’impact significatif des préparatifs de l’Expo 2030 sur divers secteurs en Arabie saoudite, les demandes financières accrues stimulant l’activité.

Les secteurs de l’assurance et du conseil enregistrent une hausse de la demande de services liés à l’évaluation des risques et au conseil stratégique pendant la phase précédant l’exposition.

Pendant l’événement lui-même, le secteur de l’assurance verra une augmentation de la demande de couverture complète ; l’hôtellerie et la restauration connaîtront une activité accrue pour les services d’hébergement ; les secteurs de la location de voitures et de l’aviation prospéreront en raison des besoins en matière de transport ; et le secteur de la restauration connaîtra lui aussi une certaine prospérité.

Soulignant le rôle crucial du secteur bancaire, le rapport indique que l’Expo 2030 devrait également entraîner une croissance significative des prêts aux entreprises, les dépenses liées à l’événement devant enregistrer un taux de croissance annuel cumulé de 11% pour atteindre 824 milliards de dollars d’ici à 2030.

Dans le secteur de l’assurance de dommages, on s’attend à une hausse de la demande pendant l’Expo 2030 de Riyad, ce qui pourrait injecter 675 millions de riyals supplémentaires dans lemarché.

 

«L’Expo 2030 devrait entraîner une croissance significative des prêts aux entreprises, les dépenses liées à l’événement devant enregistrer un taux de croissance annuel cumulé de 11% pour atteindre 824 milliards de dollars d’ici à 2030.»T

Mazen al-Sudairi, directeur de la recherche à la banque Al Rajhi

Ce montant s’ajoute aux 646 millions de riyals attendus du secteur de l’assurance voyage.

Dans une interview accordée à Arab News, Mazen al-Sudairi, directeur de la recherche à la banque Al Rajhi, a noté que les prêts saoudiens ont connu une croissance substantielle, doublant au cours des quinze dernières années, principalement en raisondes dépenses publiques.

Il a évoqué l'émergence de nouveaux moteurs de croissance, tels que le Fonds public d’investissement (PIF), le secteur privé et l’investissement direct étranger, qui sont collectivement prêts à soutenir la croissance économique de l’Arabie saoudite.

En réponse à la question de savoir si la croissance anticipée des dépôts s’alignera sur l’augmentation des actifs représentés par les prêts, il a expliqué : «En Arabie saoudite, les prêts sont généralement financés par les dépôts, qui représentent environ 80 à 90% des prêts.»

«Avec l’émission de nouveaux produits financiers, ce taux pourrait tomber à 70%. Nous devons disposer d’autres outils, peut-être des obligations et des sukuk pour financer les banques. Les dépôts augmenteront également en raison de la taille monétaire massive ou de la masse monétaire de l’économie», a poursuivi M. Al-Sudairi.

Emplois

M. Al-Sudairi estime que Riyad connaîtra une vague de création d’emplois similaire à celle qu’a connue Dubaï, la ville hôte de l’Expo 2020, retardée à cause de la Covid-19.

Un rapport d’EY indique que 4 millions d’emplois ont été créés par l’événement, et M. Al-Sudairi s’est dit convaincu que l’Expo 2030 contribuerait à réaliser l’objectif du taux de chômage de 7% fixé dans le cadre de la Vision 2030, à mesure que la main-d’œuvre s’accroît.

EN BREF

• Une étude réalisée par Al-Rajhi Capital montre que si les voyages, le tourisme et l’hôtellerie devraient être les principaux bénéficiaires des 355 milliards de riyals saoudiens (1 riyal = 0,24 euro) qui seront injectés dans l’économie de Riyad, les secteurs de l’immobilier, de la banque et de l’assurance devraient eux aussi en profiter.

 

• L’Expo 2030 devrait avoir une incidence annuelle de 0,75% au cours des 25 prochaines années. Elle devrait accélérer la mise en œuvre des giga-projets menés par le gouvernement et avoir un effet domino sur les secteurs du voyage, du tourisme et de l’hôtellerie.

Il a ajouté que l’impact de l’événement de Riyad sur le marché de l’emploi se préciserait progressivement à partir de 2024.

 

Après l’Expo 2030

 

Le rapport se penche par ailleurs sur les domaines de croissance de l’économie saoudienne après l’Expo 2030.

Le rôle de plus en plus important du Royaume en tant qu’acteur mondial sur la scène sportive internationale a été mentionné, avec des initiatives telles que la commandite en titre du Conseil international de cricket par Aramco et le projet de complexe de sports d’hiver de Neom, qui devraient accroître les recettes dans ce secteur.

La candidature du Royaume à l’organisation de la Coupe du monde de football 2034 et d’événements tels que la Coupe du monde d’eSports et les Jeux asiatiques d’arts martiaux et d'intérieur illustrent également son engagement à transformer le sport en moteur de développement économique.

Le rapport ajoute que les giga-projets de l’Arabie saoudite, évalués à 1250 milliards de dollars dans le cadre de la Vision 2030, englobent de vastes projets de développement immobilier.

Avec 5,3 millions de mètres carrés prévus pour les espaces commerciaux et 6 millions de mètres carrés pour les espaces de bureaux, ces projets témoignent de l’engagement du Royaume en faveur de la diversification économique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A la Paris Games Week, le succès encore virtuel de la VR

A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, alors que plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années. (AFP)
A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, alors que plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années. (AFP)
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  • A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, alors que plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années
  • En février, l'abandon par le français Ubisoft de tous ses projets en VR avait déjà sonné comme un sérieux avertissement, après les ventes décevantes de la déclinaison de sa série phare "Assassin's Creed"

PARIS: Après les frémissements, le calme plat: la réalité virtuelle (VR) peine à décoller auprès du grand public et le jeu vidéo ne fait pas exception, comme en témoigne sa discrétion cette semaine à la Paris Games Week (PGW), plus grand salon consacré au secteur en France.

A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, alors que plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années.

En février, l'abandon par le français Ubisoft de tous ses projets en VR avait déjà sonné comme un sérieux avertissement, après les ventes décevantes de la déclinaison de sa série phare "Assassin's Creed".

Son PDG, Yves Guillemot, avait alors expliqué que son groupe n'investirait plus dans la réalité virtuelle tant qu'elle ne se serait pas davantage imposée auprès des consommateurs.

Cette décision fait également suite à une baisse de 40% des ventes de casques VR et de lunettes de réalité augmentée aux États-Unis entre 2022 et 2023, selon la société de recherche Circana.

Quelques mois plus tard, le marché fait encore grise mine.

Rare manifestation visible à la PGW, le stand Meta Quest met en avant le casque du géant américain de la tech et propose d'essayer un jeu en réalité augmentée sur lequel il faut tirer sur des robots, même si d'autres usages semblent davantage attiser la curiosité des visiteurs.

Fitness chez soi 

"Beaucoup nous parlent de visites de musées ou d'applications éducatives. Le jeu vidéo reste important mais la VR tend à se diversifier vers d'autres usages", explique à l'AFP Lionel Orlando, de Meta.

Il définit son casque comme "une passerelle vers de nouvelles dimensions", où l'utilisateur peut "jouer au piano sur sa table ou combattre des ennemis spatiaux, tout en restant dans son salon", tandis que le fitness fait aussi partie des usages en vogue avec un professeur montrant les mouvements à reproduire chez soi. Le tout en étant noté.

Cet éventail est toutefois loin de séduire tous les joueurs rencontrés au salon.

"Je ne suis pas encore conquis. C'est en bonne évolution mais il n'y a pas encore suffisamment de jeux qui exploitent pleinement la technologie", regrette Benjamin Perrot croisé dans les allées du salon.

Didier Codet, lui aussi visiteur du salon, attend "un jeu qui (l')impressionne autant" que "Resident Evil 7" (2017), qui l'avait emballé et dont l'ambiance effrayante était renforcée par la réalité virtuelle.

Pédagogie 

En attendant, des initiatives plus inattendues émergent à la Paris Games Week comme Recycle VR et Ping VR de la Fédération française de tennis de table (FFTT), témoignant d'une réorientation vers des usages plus pédagogiques et pratiques.

Le premier l'utilise pour sensibiliser au tri des déchets: casque sur la tête, le joueur doit placer un objet en verre ou un reste alimentaire dans la benne prévue à cet effet.

"La VR permet de retenir des gestes à mémoriser et les utilisateurs se souviennent de leurs erreurs, même plusieurs semaines après", fait valoir Kévin Mazard, créateur du projet.

Mais il reste sceptique sur ses chances de succès dans le jeu vidéo car "elle demande une participation physique, alors que la plupart des gens, en rentrant chez eux, veulent plus se +désactiver+ que s'activer".

La FFTT, elle, mise sur Ping VR pour attirer de nouveaux publics vers une discipline en plein essor depuis le parcours olympique des frères Lebrun.

"Cela permet aux utilisateurs de jouer depuis chez eux, de rencontrer d'autres joueurs et de découvrir le tennis de table sans pression", avance Baptistin Reynaud, responsable des nouvelles pratiques à la fédération.

Accessible à tous, y compris aux personnes en situation de handicap, Ping VR permet aussi d'adapter la hauteur de la table pour un confort optimal. "C'est par exemple une opportunité pour les personnes à mobilité réduite de pratiquer le tennis de table", souligne-t-il.

 


Budget: vers un retour de la taxe d'habitation?

Le ministre français du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, s'exprime lors d'une séance de débat sur le projet de loi de finances 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 24 octobre 2024. (AFP)
Le ministre français du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, s'exprime lors d'une séance de débat sur le projet de loi de finances 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 24 octobre 2024. (AFP)
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  • Promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2017, la suppression de la taxe d'habitation, effective depuis 2023, revient dans le débat en pleine disette budgétaire
  • Supprimé progressivement entre 2018 et 2023, cet impôt payé par les locataires et propriétaires a rapporté 23,8 milliards d'euros à l'Etat en 2020

PARIS: Promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2017, la suppression de la taxe d'habitation, effective depuis 2023, revient dans le débat en pleine disette budgétaire. Mais si beaucoup d'élus condamnent sa suppression, rares sont ceux qui soutiennent une résurrection à l'identique.

Alors que le gouvernement s'apprête à mettre à contribution les collectivités locales pour redresser les finances du pays, plusieurs élus ont jeté un pavé dans la mare en appelant au retour de la taxe d'habitation sur les résidences principales (TH).

Supprimé progressivement entre 2018 et 2023, cet impôt payé par les locataires et propriétaires a rapporté 23,8 milliards d'euros à l'Etat en 2020.

"La grande erreur du quinquennat, ça a été la suppression de la taxe d'habitation (...). Si l'on doit recréer un impôt, c'est celui-là", a estimé le maire LR de Meaux Jean-François Copé sur LCI, tout en jugeant que ce serait "la pire des solutions".

"Il faudrait imaginer une autre forme d'impôt", a-t-il nuancé mardi sur Franceinfo en évoquant "une taxe sur la résidence" qui viendrait "annuler l'existence de la taxe foncière et de l'ancienne taxe d'habitation", et qui "concernerait tout le monde sauf les plus modestes".

A gauche, le député LFI David Guiraud a déposé un amendement dans le cadre de l'examen du budget afin de rétablir la TH sur les résidences principales pour les 20% des ménages les plus riches, mais il s'agit du seul amendement en ce sens au Palais Bourbon.

"On a vendu du rêve aux gens, on leur a dit +vous allez moins payer+, mais en fait, vous payez avec la TVA", a-t-il explicité mardi sur Franceinfo, réfutant l'idée d'un gain de pouvoir d'achat pour les plus modestes, déjà exonérés de taxe d'habitation.

"L'argent de la TVA doit revenir à la consommation populaire et au soutien des Français ou de nos services publics", a-t-il ajouté.

Les députés ont en revanche déposé plusieurs dizaines d'amendements visant la taxe d'habitation sur les résidences secondaires, qui autorisent notamment l'ensemble des communes à la majorer, possibilité aujourd'hui réservée aux seules zones "tendues".

-"Cotisation universelle"-

Côté gouvernement, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a convenu lundi que les collectivités avaient "raison" de questionner la fiscalité.

Mais ça ne doit "pas forcément" passer selon lui par la création d'un nouvel impôt, et "certainement pas par le retour de la taxe d'habitation", qui est "du gain de pouvoir d'achat", a-t-il balayé sur France 2.

Même son de cloche pour la ministre du Partenariat avec les territoires Catherine Vautrin, "ouverte à un débat sur la fiscalité locale" mais qui réfute l'idée d'un retour de la TH.

Interrogés par l'AFP, les élus locaux s'accordent à dire que la suppression de la taxe d'habitation a été une erreur, d'autant que contrairement à son intention initiale, elle a aussi profité aux foyers les plus aisés en vertu du principe de l'égalité fiscale.

"Sa suppression était une mesure démagogique. La démagogie, ça paye électoralement mais ça se paye budgétairement, et l'Etat a compensé la perte de 23 milliards d'euros de ressources fiscales par du déficit", tacle Jean-François Debat, président PS par intérim de Villes de France.

"La suppression de la taxe d'habitation a coupé tout lien fiscal entre nombre d'habitants et leur commune, et a très largement détruit l'autonomie fiscale des communes", abonde Antoine Homé, coprésident de la commission des finances de l'Association des maires de France (AMF), jugeant que les collectivités n'avaient, elles, "rien demandé".

Pour Claire Delpech, enseignante au CNAM, "l'Etat détruit consciencieusement depuis des années le lien entre le développement local et le financement payé par l'impôt local".

Mais de là à ressusciter la TH, peu d'élus sautent le pas.

"Ce serait horrible de recréer la taxe d'habitation. Vis-à-vis des Français, ce serait un déni de parole publique", a estimé mercredi l'ancien ministre du Budget Eric Woerth (Renaissance).

De son côté, l'AMF plaide pour une "cotisation universelle progressive" avec dégrèvement pour les non imposables.

"Il ne s'agit pas de rétablir la taxe d'habitation, mais de réfléchir à une contribution citoyenne au service public", explique Antoine Homé, rappelant qu'"il n'est pas injuste ni scandaleux que tous les citoyens concourent à la préservation des services publics locaux".


Le développement des ressources humaines est essentiel pour le secteur industriel saoudien, selon un responsable.

Ministre d'État et membre du cabinet saoudien Hamad bin Mohammed Al-Sheikh. Capture d'écran
Ministre d'État et membre du cabinet saoudien Hamad bin Mohammed Al-Sheikh. Capture d'écran
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  • Hamad bin Mohammed Al-Sheikh a souligné que l'éducation permanente et la formation sur le lieu de travail sont des éléments qui contribueront à l'essor du Royaume.
  • Le ministre d'État a déclaré que la stratégie nationale d'investissement du Royaume prenait en considération les différentes régions et segments de la société.

RIYADH : Le développement des ressources humaines dans le secteur industriel de l'Arabie saoudite est essentiel pour rester à la pointe du marché, en particulier parce que la technologie continue d'évoluer, a souligné un responsable. 

S'exprimant au premier jour du Forum multilatéral sur la politique industrielle, qui s'est tenu à Riyad les 23 et 24 octobre, le ministre d'État et membre du cabinet saoudien Hamad bin Mohammed Al-Sheikh a déclaré que l'éducation et la formation continue sur le lieu de travail sont les clés de la réussite du Royaume. 

Cela correspond à l'objectif du Royaume de multiplier le produit intérieur brut industriel par trois environ d'ici 2030, de doubler les opportunités d'emploi à 2,1 millions et de viser des exportations industrielles de SR557 milliards (148 milliards de dollars), selon Set Up Saudi, qui aide les entreprises à s'établir et à se développer en Arabie saoudite.

« Il faut créer une éducation et une formation continues sur le lieu de travail en introduisant différents types de cours de courte durée ou de mini-cours pour améliorer le niveau des compétences, car sans compétences et sans formation continue, la technologie évolue. Il faut donc mettre à niveau les ressources humaines grâce à des programmes de développement professionnel, qui sont également introduits sous la forme de nombreux cours et diplômes ou certificats professionnels », a déclaré M. Al-Sheikh lors d'une table ronde ministérielle intitulée “Tirer parti de la politique industrielle pour influer sur les objectifs du Millénaire pour le développement - Perspectives pratiques”.

Il a ajouté : « En outre, grâce à des partenariats conjoints avec la formation professionnelle et technique, ils proposent des programmes spécifiques d'embauche avant même la formation. Ils signent un contrat avec le stagiaire. Nombre de ces établissements ont conclu des accords avec Aramco, SABIC et Ma'aden, puis ils commencent à former la population locale en fonction de l'avantage comparatif qu'elle possède dans sa localité.  

Le ministre d'État a en outre souligné que de telles initiatives sont cruciales pour garantir que l'industrialisation profite à tous les segments de la société tout en optimisant l'efficacité afin de produire la plus grande valeur pour le pays.

« En ce qui concerne l'industrialisation et la manière dont elle pourrait être inclusive, je pense que l'Arabie saoudite a fait des efforts pour la rendre multidimensionnelle et multirégionale dans tous ses travaux. Toutes les stratégies sont alignées et font l'objet d'un processus de planification stratégique sur lequel toutes les parties prenantes s'entendent. » 

Il a ajouté que la stratégie nationale d'investissement du Royaume prenait en considération les différentes régions et les différents segments de la société. 

« Nous avons 36 villes industrielles réparties dans toutes les régions d'Arabie saoudite afin de ne laisser aucune région privée de sa part d'industrialisation », a déclaré M. Al-Sheikh.

Le ministre d'État a continué à souligner que la stratégie est axée sur les personnes, visant à améliorer les compétences par le biais de programmes de développement qui garantissent que les hommes et les femmes bénéficient de ces avancées industrielles.

Coordonné par le ministère de l'Industrie et des Ressources minérales en partenariat avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel sous le slogan « Politiques industrielles pour un avenir durable », le forum de deux jours vise à soutenir le développement du secteur industriel mondial en formulant des politiques efficaces et innovantes qui suivent le rythme des défis et des tendances mondiaux actuels. 

Cet événement est le premier du genre à se tenir en dehors du siège de l'ONUDI à Vienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com