Loi immigration: Les associations, en «résistance», se tournent vers le Conseil constitutionnel

Des organisations de défense des étrangers vont saisir le Conseil constitutionnel pour tenter de faire invalider certaines mesures du projet de loi sur l'immigration adopté mardi, a annoncé mercredi la Fédération des acteurs de la solidarité (Photo, FAS).
Des organisations de défense des étrangers vont saisir le Conseil constitutionnel pour tenter de faire invalider certaines mesures du projet de loi sur l'immigration adopté mardi, a annoncé mercredi la Fédération des acteurs de la solidarité (Photo, FAS).
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Publié le Jeudi 21 décembre 2023

Loi immigration: Les associations, en «résistance», se tournent vers le Conseil constitutionnel

  • La FAS «engage dès maintenant les démarches nécessaires à l'examen par le Conseil constitutionnel des mesures contraires aux principes fondamentaux»
  • Le projet de loi adopté définitivement mardi soir à l'issue d'un parcours chaotique d'un an et demi

PARIS: Des organisations de défense des étrangers vont saisir le Conseil constitutionnel pour tenter de faire invalider certaines mesures du projet de loi sur l'immigration adopté mardi, a annoncé mercredi la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe plus de 900 associations.

La FAS "engage dès maintenant les démarches nécessaires à l'examen par le Conseil constitutionnel des mesures contraires aux principes fondamentaux de solidarité et de fraternité indissociables de notre République", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le projet de loi adopté définitivement mardi soir à l'issue d'un parcours chaotique d'un an et demi, "n'apporte aucun élément de maîtrise de l'immigration", mais au contraire "un déchainement de mesures qui vont déstabiliser radicalement la vie des personnes étrangères", a justifié auprès de l'AFP le président de la FAS, Pascal Brice.

Le président des évêques de France appelle à «ne pas traiter les migrants commes des délinquants»

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) a appelé mercredi à "ne pas traiter les migrants comme des délinquants", au lendemain de l'adoption par le Parlement d'une loi controversée sur l'immigration.

"L'Etat a le droit, le devoir peut-être, d'organiser la migration, de la réguler", a déclaré Mgr Eric de Moulins-Beaufort lors d'un entretien avec l'AFP à Rome, en marge d'une visite d'une délégation de la CEF.

"Mais il faut que les personnes, même en situation dite +irrégulière+, ne soient pas traitées comme des délinquants parce que beaucoup (de ceux) qui viennent ne sont pas des voleurs ni des assassins", a-t-il ajouté.

Les associations représentées par sa fédération penchent sur une saisine des Sages concernant plusieurs mesures du texte introduites par la droite, notamment celles concernant l'hébergement d'urgence, dont "l'inconditionnalité de l'accueil a été remis en cause et pourrait pousser de nombreuses personnes à la rue", a expliqué le diplomate, ancien patron de l'Ofpra, l'agence du ministère de l'Intérieur chargée d'attribuer le statut de réfugié.

L'attribution des prestations sociales comme l'APL (aide personnalisée pour le logement) ou les allocations familiales, dont les conditions ont été largement durcies, "semblent relever de la préférence nationale", a-t-il encore illustré.

Le gouvernement, par la voix de la Première ministre Elisabeth Borne, a reconnu mercredi que certaines dispositions pouvaient être contraires à la Constitution. C'est pourquoi le texte sera transmis dès mercredi au Conseil constitutionnel, a indiqué le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Face à une loi qui entérine le rétablissement du délit de séjour irrégulier, remet en cause l'automaticité du droit du sol pour les enfants nés en France ou encore conditionne l'accès à certaines prestations sociales, les associations entrent en "résistance constructive", a annoncé le président de la FAS.

Plusieurs dizaines d'"acteurs de la société civile", associations, syndicats (CGT, CFDT...) et ONG doivent se réunir mercredi soir à la Bourse du travail, à Paris, "pour travailler et réfléchir ensemble à la suite de la mobilisation", a confirmé Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d'asile, une association opératrice de l'Etat.

"La majorité s'est compromise en reprenant les propositions de l'extrême droite, faisant preuve d'une grande irresponsabilité dont les personnes étrangères vont payer le prix fort", a dénoncé dans un communiqué la présidente de l'association, l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem.

«Terre d'accueil», Montreuil met ses drapeaux en berne

La mairie communiste de Montreuil (Seine-Saint-Denis), ville de 110.000 habitants dont une grande partie est issue de l'immigration, a annoncé mercredi mettre ses drapeaux en berne pour protester contre le vote de la controversée de la loi immigration.

"En entérinant la stigmatisation comme principe, (la loi immigration) libère la parole raciste et xénophobe. Ainsi, le gouvernement d'Emmanuel Macron éloigne toujours plus notre société des idéaux d'égalité, de fraternité et de liberté qui sont au cœur de notre pacte républicain", s'est justifié le maire PCF Patrice Bessac dans un communiqué.

Le texte "adopté hier soir par le Sénat et l’Assemblée nationale bafoue plusieurs des principes sur lesquels est fondée notre République : égalité, respect de l'état de droit, solidarité et humanité…", a réagi dans un communiqué la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH).

"Avant même que le Conseil Constitutionnel fasse un utile rappel à l’ordre de ces principes(...) la CNCDH dans sa mission de conseil indépendant des pouvoirs publics, élève à l’encontre de la loi votée le 19 décembre une grave alerte", souligne-t-elle.

"Résistons !", ont également appelé dans un communiqué les quelque 700 chercheurs spécialisés de l'Institut convergences migrations.

Pour eux, le texte adopté mardi est "le plus répressif jamais voté en France depuis la Seconde guerre mondiale sur l'immigration".

Même indignation à la Fondation Abbé Pierre qui dénonce, avec une quarantaine d'associations des secteurs du logement et de l’hébergement d’urgence, "une atteinte sans précédent à un principe de solidarité, consistant à héberger toutes personnes en détresse."

"La loi risque de précipiter des dizaines de milliers de personnes supplémentaires dans des bidonvilles, vers les marchands de sommeil, l’habitat indigne et d’alimenter le nombre de personnes à la rue faisant appel au 115, en vain", alerte un communiqué.


Minute de silence dans les collèges et lycées pour Samuel Paty et Dominique Bernard

 "On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme". (AFP)
"On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme". (AFP)
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  • Le Premier ministre était accompagné de sa ministre de l'Education Anne Genetet dans l'établissement francilien toujours profondément marqué par le souvenir de ce professeur d'histoire-géographie assassiné par un islamiste radicalisé
  • "Ce n'est pas pour faire de l'esbroufe, pas pour faire une grande cérémonie, juste pour partager un moment avec vous, qui est un moment important", a déclaré Michel Barnier

CONFLANS-SAINTE-HONORINE: "On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme".

Au lendemain d'une cérémonie qui a réuni à Arras plus de deux mille personnes et plusieurs ministres pour un hommage à Dominique Bernard, professeur de français tué par un ancien élève radicalisé, Michel Barnier s'est rendu lundi après-midi au collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où enseignait Samuel Paty.

Le Premier ministre était accompagné de sa ministre de l'Education Anne Genetet dans l'établissement francilien toujours profondément marqué par le souvenir de ce professeur d'histoire-géographie assassiné par un islamiste radicalisé le 16 octobre 2020. Le collège devrait d'ailleurs prochainement être rebaptisé du nom de Samuel Paty.

"Ce n'est pas pour faire de l'esbroufe, pas pour faire une grande cérémonie, juste pour partager un moment avec vous, qui est un moment important", a déclaré Michel Barnier devant des élèves et des professeurs de ce collège.

"Tous deux (Samuel Paty et Dominique Bernard, NDLR) ont été victimes du terrorisme islamiste, notamment parce qu'ils étaient professeurs. On ne les oublie pas. C'est pour ça qu'on est là. On ne les oubliera pas. (...) Je veux vous dire le soutien et l'engagement de tout le gouvernement, actuellement de la ministre de l'Éducation nationale, en particulier pour (assurer) votre sécurité", a poursuivi M. Barnier.

La veille, dans un message sur X, le Premier ministre avait rappelé que ces deux professeurs "morts sous les coups de terroristes islamistes" "enseignaient l'histoire de France, la connaissance du monde, et l'amour de notre langue".

"Nous mettrons tout en œuvre pour protéger nos enseignants et continuer avec eux à lutter contre l’ignorance et le fanatisme", avait-il ajouté.

"Libres et éclairés"

Lundi matin, le ministre délégué à la Réussite scolaire Alexandre Portier s'est rendu dans un lycée de Lyon pour rendre hommage aux deux professeurs, dont les portraits étaient diffusés sur un écran surplombant le hall de l'établissement.

"Enseigner n'est pas qu'un métier : c'est une vocation, une flamme que l'on transmet, l'espoir de pouvoir porter une étincelle. C'est un engagement quotidien pour aider les élèves à développer leur libre-arbitre. C'est l'ambition de former des citoyens libres et éclairés", a dit M. Portier devant un parterre de lycéens.

Pour cette minute de silence demandée dans tous les collèges et lycées, chaque établissement s'organisait "selon les horaires et modalités que les équipes pédagogiques jugeront les plus appropriés", a indiqué le ministère.

"Dans la semaine, un temps d'analyse et de réflexion avec les élèves pourra également être organisé, dont la durée et le contenu seront aussi laissés au choix des équipes en fonction de leurs situations respectives", a-t-il précisé, voyant dans ce temps d'hommage une façon de "transmettre les valeurs" qu'incarnent les deux professeurs.

Prix Samuel Paty

Samuel Paty, âgé de 47 ans, avait été poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, le 16 octobre 2020 à proximité de son collège.

Le jeune homme de 18 ans, musulman radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Avant d'être tué par la police, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète".

L'émotion provoquée par cet attentat a été ravivée par l'assassinat, le 13 octobre 2023, de Dominique Bernard, 57 ans, poignardé à mort par Mohammed Mogouchkov, un ancien élève fiché pour radicalisation islamiste, devant son établissement.

Mohammed Mogouchkov, 21 ans, né en Russie, a été mis en examen et écroué par un juge d'instruction antiterroriste quatre jours après l'attaque qu'il avait revendiquée au nom de l'organisation Etat islamique (EI).

Cette semaine d'hommages sera aussi marquée par la remise samedi à la Sorbonne du prix Samuel Paty visant à récompenser des projets de classes centrés sur "les principes et valeurs démocratiques".

 


Le roi des Belges Philippe et son épouse Mathilde entament une visite d'Etat en France

La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre. (AFP)
La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre. (AFP)
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  • Les deux chefs d'Etat ont déposé une gerbe aux couleurs des deux pays et ravivé la flamme devant la tombe du Soldat inconnu au son des hymnes nationaux.
  • Le couple royal a ensuite été accueilli au Palais de l'Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron pour un entretien

PARIS: Le roi des Belges Philippe et la reine Mathilde ont entamé lundi une visite d'Etat de trois jours en France, qui vise à "approfondir la relation bilatérale", notamment en matière de défense et de transition énergétique.

Le couple royal, arrivé par train à Paris, a été accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l'Arc de Triomphe sous un généreux soleil d'automne.

Les deux chefs d'Etat ont déposé une gerbe aux couleurs des deux pays et ravivé la flamme devant la tombe du Soldat inconnu au son des hymnes nationaux. "Le Roi, la Loi, la Liberté !" et "Allons enfants de la Patrie !" ont alors retenti.

Le couple royal a ensuite été accueilli au Palais de l'Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron pour un entretien. Un dîner d'Etat - auquel le Premier ministre belge Alexander De Croo assistera - sera servi en leur honneur dans la soirée à l'Elysée.

Entretemps, le roi, accompagné de six ministres, va "se concerter avec le Premier ministre Michel Barnier sur les relations bilatérales ainsi que les questions européennes et internationales" autour d'un déjeuner à Matignon, a annoncé la diplomatie belge.

Depuis l'échec du camp macroniste aux législatives et la formation d'une coalition avec la droite, Emmanuel Macron a perdu une partie de ses pouvoirs au profit du Premier ministre, notamment en matière économique, et se concentre désormais sur son domaine réservé, les Affaires étrangères et la Défense.

Partenaires stratégiques 

La dernière visite d'Etat en France d'un souverain belge remonte à 2003, quand Albert II et son épouse Paola, les parents de Philippe, avaient été accueillis par Jacques Chirac. Emmanuel et Brigitte Macron ont pour leur part effectué une visite d'Etat en 2018 en Belgique.

"Ce déplacement constitue une nouvelle occasion de célébrer l'amitié fraternelle qui unit la France et la Belgique, amitié fondée sur une histoire et une géographie communes, ainsi que sur un patrimoine culturel et linguistique qui rassemble les deux pays", a relevé la présidence française.

Il va permettre "d'approfondir la relation bilatérale de défense et de sécurité, la densité des échanges économiques et commerciaux ainsi que la coopération académique, scientifique et d'innovation, qui contribuent à la souveraineté européenne", a-t-elle souligné.

Les deux pays entendent notamment approfondir leur relation dans "le domaine de la transition énergétique et de la défense", a précisé la diplomatie belge.

Le roi participera dans l'après-midi à un débat sur la coopération militaire bilatérale en présence des chefs d'État-major des deux Armées de Terre, a-t-elle indiqué.

Il se verra présenter à cette occasion quatre véhicules militaires, qui "servent d'exemple de l'interopérabilité des unités terrestres belges et françaises", a-t-elle noté.

"Champion terrestre" 

La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre.

Les deux pays sont liés depuis 2018 par un partenariat baptisé "CaMo" qui portait au départ uniquement sur l'acquisition par la Belgique de véhicules blindés français Griffon et Jaguar et a été étendu en 2024 aux véhicules Serval et aux canons Caesar.

Le groupe industriel belge John Cockerill a aussi finalisé en juillet l'acquisition du français Arquus, qui produit des éléments des canons Caesar et des blindés Griffon et Jaguar, afin de créer un "champion terrestre européen"

Compétitivité, réindustrialisation, décarbonation de l'économie: le séjour royal balaiera aussi avec conférences et visites d'entreprises, notamment à Lille (nord), plusieurs grandes thématiques actuelles de l'Union européenne, selon le palais royal belge.

Avec ce séjour en France, Philippe, qui règne depuis 2013 en Belgique, achève un cycle de visites d'Etat à tous les pays voisins --après Allemagne, Pays-Bas et Luxembourg-- qui sont autant d'investisseurs et partenaires commerciaux de premier plan.

La France et la Belgique partagent une frontière commune de plus de 600 km. Environ 39.000 Français se rendent chaque jour en Belgique pour travailler et 8.000 Belges font le trajet inverse, d'après les chiffres officiels communiqués côté belge.

Au niveau économique, la Belgique est le premier investisseur étranger dans la région des Hauts-de-France, l'étape du dernier jour de la visite d'Etat mercredi.


Projet de taxation de l'aérien en France : le secteur demande une « véritable concertation »

Les compagnies aériennes sont en effet incitées par les nouvelles normes environnementales à moderniser leurs flottes avec des avions plus rentables, qui consomment moins de carburant. (Photo Archives/AFP)
Les compagnies aériennes sont en effet incitées par les nouvelles normes environnementales à moderniser leurs flottes avec des avions plus rentables, qui consomment moins de carburant. (Photo Archives/AFP)
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  • Le ministère français des Finances a confirmé jeudi la cible d'une taxation supplémentaire d'un milliard d'euros de l'aérien en France, lors de la présentation du projet de budget pour 2025.
  • Selon la Fnam, les compagnies aériennes vont contribuer à 55% de l'effort de "verdissement" dans le projet de budget 2025 alors que le secteur est responsable de 6% des émissions de CO2 en France.

PARIS : Le secteur aérien français a demandé lundi au gouvernement une "véritable concertation" sur un projet d'augmentation de la taxation de ses activités, jugée "totalement disproportionnée et contre-productive".

Le ministère français des Finances a confirmé jeudi la cible d'une taxation supplémentaire d'un milliard d'euros de l'aérien en France, lors de la présentation du projet de budget pour 2025.

"Ce que nous demandons, c'est d'abord une véritable concertation, parce que pour l'instant, il n'y en a pas eu", a déclaré le président de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), Pascal de Izaguirre.

Le gouvernement a indiqué mener actuellement "une étude d'impact" étant donné les "très nombreux paramètres à prendre en compte".

Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue de l'Union des aéroports français (UAF) Thomas Juin, M. de Izaguirre a souhaité que l'étude d'impact soit consacrée au "bien-fondé et aux conséquences" de la taxation, et non à ses "modalités d'application" comme évoqué par le gouvernement.

"Cette taxe sur le seul secteur aérien nous paraît totalement disproportionnée et contre-productive", a-t-il ajouté, réclamant que l'activité - qui représente 100.000 emplois directs et 400.000 indirects en France selon lui - soit moins mise à contribution.

Selon la Fnam, les compagnies aériennes vont contribuer à 55% de l'effort de "verdissement" dans le projet de budget 2025 alors que le secteur est responsable de 6% des émissions de CO2 en France.

L'aérien s'est engagé à la neutralité carbone à l'horizon 2050 et alourdir sa fiscalité va amputer ses capacités d'investissement dans des avions plus sobres et des carburants d'origine non fossile, a argumenté la Fnam.

"Nous avons affaire à un Etat qui manque cruellement de vision sur les enjeux du secteur aérien français", a déploré pour sa part M. Juin, estimant que ce projet ferait à terme "perdre des recettes fiscales à l'Etat". Ce dernier, actionnaire d'Air France-KLM (28%) et du gestionnaire d'aéroports Groupe ADP (50,6%) "se tire une balle dans le pied", a jugé M. de Izaguirre.