Macron évoque le Proche-Orient et l'Ukraine avant de fêter Noël avec les troupes en Jordanie

Lors d'une rencontre avec le président français Emmanuel Macron à Aqaba jeudi, le roi Abdallah de Jordanie a souligné la nécessité pour la communauté internationale de faire pression en faveur d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la protection des civils. (Pétra)
Lors d'une rencontre avec le président français Emmanuel Macron à Aqaba jeudi, le roi Abdallah de Jordanie a souligné la nécessité pour la communauté internationale de faire pression en faveur d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la protection des civils. (Pétra)
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Publié le Vendredi 22 décembre 2023

Macron évoque le Proche-Orient et l'Ukraine avant de fêter Noël avec les troupes en Jordanie

  • Emmanuel Macron, tournant le dos à trois jours de crise politique en France autour d'une loi controversée sur l'immigration, a choisi cette année de se rendre au Proche-Orient pour son traditionnel dîner de Noël avec les troupes
  • Emmanuel Macron lui avait déjà rendu visite le 25 octobre lors d'une tournée dans la région destinée à marquer la solidarité avec Israël après l'attaque du 7 octobre

PARIS: Emmanuel Macron a salué jeudi l'engagement des troupes françaises au Proche et Moyen-Orient et évoquant l'Ukraine, martelé que les Occidentaux ne pouvaient "laisser la Russie gagner", devant les forces françaises stationnées en Jordanie.

"Quel serait le lendemain pour nous Européens ?" si la Russie gagnait, a-t-il déclaré devant un parterre de militaires dans un hangar pour aéronefs avant un dîner de Noël avec les troupes.

"Nous continuerons donc à aider les Ukrainiens. Ce que nous faisons, même si cela nous coûte, est déterminant pour notre sécurité future, pour notre rôle en Europe et pour la souveraineté de l'Ukraine", a-t-il insisté.

La situation se complique pour l'Ukraine après l'espoir déçu d'une grande contre-offensive cet été, la pression accrue de la Russie sur le front et le non déblocage d'importants volumes d'aide par l'Union européenne et les Etats-Unis.

"Je suis là, parmi vous, dans ce lieu entre guerre et paix, dans une région où les derniers mois ont rappelé l'importance pour tous", a-t-il poursuivi devant environ 350 aviateurs et commandos, alors que le Proche-Orient est secoué par les conséquences de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

La frégate française Languedoc a abattu trois drones ces dernières semaines donc deux qui fonçaient droit sur elle, selon l'armée française.

Emmanuel Macron, tournant le dos à trois jours de crise politique en France autour d'une loi controversée sur l'immigration, a choisi cette année de se rendre au Proche-Orient pour son traditionnel dîner de Noël avec les troupes.

Il s'est entretenu plus tôt dans la journée avec le roi de Jordanie Abdallah II. "Main dans la main", a écrit sur X (ex-Twitter) Emmanuel Macron en référence à une image forte des deux dirigeants foulant ensemble le tapis rouge sur le tarmac de l'aéroport d'Aqaba (sud de la Jordanie).

"Face à l'urgence humanitaire absolue à Gaza, nous ne ménageons pas nos efforts conjoints en vue d'obtenir un cessez-le-feu dès que possible et de répondre aux besoins urgents des populations", a-t-il ajouté, soutenant la création d'une plateforme humanitaire pour Gaza en Jordanie.

En représailles à une attaque meurtrière sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, Israël pilonne la bande de Gaza, faisant des milliers de morts selon le Hamas et provoquant une situation humanitaire dramatique.

Un premier vol français avec onze tonnes de fret humanitaire est arrivé jeudi à Amman. Un autre doit suivre dans les prochains jours.

"Mobilisés, nous le sommes également pour rouvrir un horizon politique autour de la solution à deux Etats" israélien et palestinien, a poursuivi M. Macron.

Le roi a souligné de son côté "l'importance du rôle de la France et de l'Union européenne dans le soutien à la solution à deux Etats" et appelé à des "efforts intensifiés" en ce sens, selon un communiqué.

Emmanuel Macron lui avait déjà rendu visite le 25 octobre lors d'une tournée dans la région destinée à marquer la solidarité avec Israël après l'attaque du 7 octobre, et à relancer l'idée d'une solution à deux Etats.

Le groupe EI toujours actif 

Le chef de l'Etat a ensuite rejoint en avion les 350 militaires français engagés dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) depuis une base jordanienne.

Saumon fumé, foie gras, volaille aux morilles et bûche chocolat noisette: le chef des cuisines de l'Elysée a mis les petits plats dans les grands pour le dîner de Noël avec les troupes.

Ces militaires font partie de l'opération Chammal qui compte aussi 250 hommes en Irak et Syrie et constitue le volet français de la coalition internationale lancée en 2014 contre l'EI et coordonnée par Washington.

Le décès de trois militaires français cet été en Irak a rappelé que la France était toujours engagée dans la région où l'EI reste actif.

Vendredi, alors que le président se trouvera toujours sur la base aérienne projetée au Levant, les derniers soldats français s'envoleront du Niger, après plus de dix ans de lutte antidjihadiste dans la région.

Le président a relevé que ce désengagement des troupes françaises au Niger s'était produit "dans le calme".

Chassées du Mali, du Burkina Faso puis du Niger par des juntes hostiles, les forces françaises se redéploient en partie en Europe de l'Est depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.