Israël ordonne des évacuations dans la bande de Gaza, endeuillée par 20 000 morts

Des Palestiniens pleurent les corps de leurs proches, tués dans les bombardements israéliens, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des Palestiniens pleurent les corps de leurs proches, tués dans les bombardements israéliens, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023 (Photo, AFP).
Une photo prise depuis Rafah montre de la fumée s'échappant suite au bombardement israélien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023 (Photo, AFP).
Une photo prise depuis Rafah montre de la fumée s'échappant suite au bombardement israélien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des Palestiniens utilisent une charrette tirée par un âne pour transporter les corps des victimes des bombardements israéliens jusqu'à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des Palestiniens utilisent une charrette tirée par un âne pour transporter les corps des victimes des bombardements israéliens jusqu'à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 décembre 2023

Israël ordonne des évacuations dans la bande de Gaza, endeuillée par 20 000 morts

  • L'armée israélienne a ordonné mercredi sur les réseaux sociaux l'«évacuation immédiate» d'une zone «couvrant environ 20%» de la ville de Khan Younès
  • Le gouvernement du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes avaient fait 20000 morts à Gaza depuis le début de la guerre

JERUSALEM: Israël a ordonné de nouvelles évacuations dans la plus grande ville du sud de Gaza, pendant que les efforts se poursuivent jeudi pour obtenir une trêve dans le territoire où le bilan atteint désormais les 20.000 morts selon le Hamas.

L'armée israélienne a ordonné mercredi sur les réseaux sociaux l'"évacuation immédiate" d'une zone "couvrant environ 20%" de la ville de Khan Younès, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

"L'ampleur des déplacements résultant de l'ordre d'évacuation n'est pas claire", relève l'Ocha.

La bande de Gaza est privée d'électricité par le blocus total exercé par Israël et beaucoup d'habitants n'ont plus que la radio et le bouche-à-oreille pour s'informer.

Selon l'Ocha, la zone à évacuer abritait plus de 111 000 habitants avant le début de l'offensive israélienne il y a deux mois, et compte désormais quelque 141 000 Palestiniens réfugiés dans 32 camps pour fuir les combats.

Lundi, l'armée israélienne avait indiqué intensifier ses opérations à Khan Younès.

Israël a promis de détruire le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste sur son sol, qui a fait environ 1 140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les derniers chiffres officiels israéliens.

Environ 250 personnes avaient en outre été prises en otage, dont 129 sont toujours détenues à Gaza, selon Israël.

Le gouvernement du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes avaient fait 20 000 morts à Gaza depuis le début de la guerre, dont au moins 8 000 enfants et 6 200 femmes.

Gaza: le Conseil de sécurité de l'ONU suspendu à la position américaine

Suspendu à la position des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenter à nouveau jeudi de parler d'une seule voix, lors d'un vote plusieurs fois reporté sur une résolution destinée à accroitre l'aide à la bande de Gaza.

Le Conseil, largement critiqué pour son inaction depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, négocie d'arrache-pied depuis plusieurs jours ce texte porté par les Emirats arabes unis.

Le vote initialement prévu lundi a été reporté plusieurs fois, la dernière mercredi à la demande des Américains qui avaient mis leur véto le 8 décembre à un précédent texte réclamant un "cessez-le-feu humanitaire" dans la bande de Gaza, pilonnée par les forces israéliennes en représailles à l'attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre.

"La diplomatie prend du temps", a commenté mercredi l'ambassadrice des Emirats à l'ONU Lana Zaki Nusseibeh, notant que les négociations impliquaient, "au plus haut niveau, les capitales ayant du poids" dans ce dossier.

Espérant un résultat "positif" de ces négociations pour sortir de l'impasse, elle a assuré que même dans le cas contraire, "il y aura un vote".

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil n'a réussi qu'une seule fois à sortir du silence, avec la résolution du 15 novembre appelant à des "pauses humanitaires". Il a rejeté cinq autres textes en deux mois, dont deux en raison de vétos américains, le dernier le 8 décembre.

Les Etats-Unis avaient alors bloqué, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'appel à un "cessez-le-feu humanitaire".

Une possibilité que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui aussi exclue mercredi à nouveau, "jusqu'à l'élimination" du Hamas.

Alors que la situation humanitaire catastrophique à Gaza ne cesse de se détériorer, la plupart des membres du Conseil semblent vouloir éviter un nouveau véto.

La référence à une "cessation urgente et durable des hostilités" a par exemple été supprimée, à la demande des Américains, selon des sources diplomatiques.

Le dernier projet de texte appelle moins directement à une "suspension urgente des hostilités pour permettre un accès humanitaire sûr et sans entrave, et à des mesures urgentes vers une cessation durable des hostilités".

Mais "l'action ne se déroule pas à New York, elle est à Washington", a commenté Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group.

"Si les Etats-Unis s'abstiennent, les membres du Conseil pourront pousser un soupir de soulagement et prendre des vacances pour Noël. Si les Américains mettent leur véto, tout le monde va aller vers la nouvelle année sans savoir quoi faire de plus à l'ONU pour répondre à la guerre", a-t-il ajouté.

Les Américains sont restés plutôt évasifs sur l'issue de cette négociation.

"J'espère que nous pourrons trouver une solution satisfaisante", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, assurant que les Etats-Unis soutiennent "pleinement" l'objectif de la résolution d'accroitre l'acheminement de l'aide à Gaza.

Mais "nous voulons nous assurer que la résolution (...) ne fait rien qui pourrait nuire à l'acheminement de l'aide humanitaire et la rendre plus compliquée", a-t-il ajouté.

Le texte exige notamment que les parties au conflit facilitent l'entrée et la distribution de l'aide dans tout le territoire, "par la terre, la mer et les airs" et demande au secrétaire général de l'ONU de mettre en place un mécanisme de suivi pour s'assurer de la nature "humanitaire" des livraisons.

Comme de précédents textes fustigés par Israël et les Etats-Unis, le dernier projet ne nomme pas le Hamas. Il condamne "toutes les attaques aveugles contre les civils" et "tous les actes de terrorisme", et réclame la libération des otages.

Efforts diplomatiques

Des efforts diplomatiques ont actuellement lieu sur plusieurs fronts pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve et acheminer de l'aide humanitaire à Gaza.

Une première pause d'une semaine entre le 24 novembre et le 1er décembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

D'un côté, le Hamas discute avec l'Egypte: le chef du mouvement palestinien, Ismaïl Haniyeh, s'est rendu au Caire mercredi pour discuter d'une nouvelle "trêve provisoire d'une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens, des femmes, des enfants et des hommes", a expliqué une source proche du Hamas à l'AFP.

Mais ces négociations n'ont pour l'instant livré aucun résultat, ont confié des sources proches du dossier à la BBC et au Wall Street Journal.

Selon une source du Jihad islamique, un autre mouvement islamiste qui combat au côté du Hamas et détient des otages, son chef Ziad al-Nakhala ira également au Caire au début de la semaine prochaine.

De l'autre côté, Israël entretient un dialogue avec le Qatar et les Etats-Unis pour tenter de parvenir à une trêve permettant une libération d'otages.

Les positions des deux camps restent toutefois encore très éloignées.

Le Hamas exige un arrêt complet des combats comme préalable à toute négociation sur le sort des otages. Israël est ouvert à l'idée d'une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant "l'élimination" du Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

La guerre "se poursuivra jusqu'à l'élimination du Hamas, jusqu'à la victoire. Ceux qui pensent que nous allons nous arrêter sont déconnectés de la réalité", a répété mercredi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal allié d'Israël, a reconnu que le chemin avant de parvenir à une éventuelle trêve était encore long.

"Nous n'attendons pas un accord à ce stade, mais nous maintenons la pression", a-t-il déclaré mercredi.

«Où sommes-nous en sécurité ?»

D'âpres négociations doivent également se poursuivre jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU, qui reporte depuis le début de la semaine un vote sur une résolution destinée à accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, mais susceptible d'essuyer un nouveau veto américain si elle utilise des termes trop forts.

Ce pouvoir de veto a été dénoncé par le Hamas jeudi. "L'administration Biden tue notre peuple deux fois, une fois avec ses bombes, une autre en le privant de nourriture et de médicaments", a estimé le mouvement dans un communiqué.

Les services des Nations unies continuent eux d'alerter sur la profonde crise humanitaire qui secoue Gaza. La moitié de la population y souffre de faim extrême ou sévère, et 90% est régulièrement privée de nourriture pendant une journée entière, selon l'Ocha.

L'Organisation mondiale de la santé organise elle un point presse jeudi à Genève, consacré aux conditions sanitaires à Gaza.

La guerre a provoqué d'immenses destructions dans ce territoire, la plupart des hôpitaux sont hors service et 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, selon l'ONU, ont fui leur foyer.

"L'assaut des forces d'occupation israéliennes contre le système de santé de Gaza prend les formes les plus sadiques", a estimé sur X Francesca Albanese, la rapporteuse des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés.

"Les hôpitaux et le personnel médical sont sacrés", a-t-elle ajouté, en dénonçant une "guerre insensée contre la population de Gaza".

Sur place, les frappes israéliennes se poursuivent, au grand désespoir des habitants.

"Où sommes-nous en sécurité ? Où devrions-nous aller ?", s'est interrogé mercredi auprès de l'AFP un Palestinien qui a fui le nord de Gaza pour Rafah, après une frappe près de l'école où il est réfugié dans cette ville du sud.

"Ils ont dit qu'il s'agissait d'une zone sûre. (...) Il n'y a pas d'autre endroit où aller, nous sommes piégés dans un carré de seulement 5 km de côté", s'est plaint cet homme, qui a refusé de donner son nom.

Tensions à la frontière libanaise

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir perdu trois nouveaux soldats, portant à 137 le nombre de militaires décédés depuis le début de l'offensive terrestre le 27 octobre.

Elle a affirmé mercredi avoir découvert un réseau de tunnels utilisé par "des hauts dirigeants" du Hamas dans la ville de Gaza (nord) et situé "à proximité directe de magasins, de bâtiments gouvernementaux, de résidences et d'une école".

Selon l'agence palestinienne Wafa, l'armée a également conduit des opérations en Cisjordanie mercredi soir, qui ont conduit à l'arrestation de plusieurs personnes.

Au-delà de la guerre à Gaza, le conflit continue d'alimenter les tensions au Proche-Orient.

Jeudi le Hezbollah, allié islamiste du Hamas au Liban, a annoncé avoir tiré des roquettes sur le nord d'Israël.

Un peu plus tôt, l'armée israélienne avait expliqué avoir frappé un "centre de commandement opérationnel" du Hezbollah, et avoir tiré sur des combattants se dirigeant vers la frontière près de Metula.

Le Hezbollah a confirmé la mort d'un combattant, tué alors qu'il était "en route pour Jérusalem".


Israël visé par des missiles iraniens après une quatrième nuit de frappes sur l'Iran

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
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  • L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive
  • La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés

JERUSALEM: L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

Les sirènes d'alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem où une journaliste de l'AFP a entendu "de fortes explosions qui ont fait trembler l'immeuble" dans lequel elle se trouvait.

La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés.

Un autre journaliste de l'AFP a vu une épaisse fumée s'envoler dans le ciel après qu'un missile s'est abattu à Haïfa, dans le nord d'Israël.

A Tel-Aviv, des images de l'AFPTV ont montré un ensemble d'immeubles d'habitation éventrés où les pompiers recherchaient d'éventuels survivants dans les décombres, et des voitures incendiées. Un autre missile a touché un immeuble à Petah Tikva, un peu plus à l'est, selon un photographe de l'AFP.

La police israélienne a précisé qu'un missile avait frappé sur la région côtière, sans autre précision, provoquant "des dégâts matériels et sur les infrastructures". Le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix Rouge, a fait état de trois morts et 74 blessés dans quatre sites du centre du pays.

Cette salve a répondu à des frappes israélienne qui ont visé l'Iran pour la quatrième nuit consécutive.

Missiles sol-sol 

Israël a dit viser des "des dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays et a bombardé la capitale ainsi que la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est.

Les frappes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d'un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère iranien de la Santé.

Côté israélien, le bilan des ripostes iraniennes depuis vendredi est de d'au moins 16 morts et 380 blessés, selon la police et les secours.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également affirmé qu'une femme avait été tuée dans l'ouest de la Syrie après la chute d'un drone, probablement iranien.

Depuis vendredi, des correspondants de l'AFP et des témoins ont observé des dizaines de missiles volant dans le ciel syrien, certains étant interceptés et explosant dans différentes régions.

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité.

Dimanche, une frappe a visé un immeuble d'habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts selon la télévision. Un journaliste de l'AFP sur les lieux a fait état de "deux explosions" à quelques minutes d'intervalle, à proximité du ministère iranien des Communications.

Un épais nuage noir de fumée s'est élevé dans le ciel tandis que des badauds "figés par la stupeur, demeuraient sans voix", selon son témoignage.

"Bruit terrible" 

Le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d'abris anti-aériens dès dimanche soir.

Téhéran a annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire. Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant.

La majorité des commerces sont restés fermés dimanche et les routes pour quitter Téhéran étaient remplies de longues files de voitures.

"Nous n'avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd'hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran", a raconté Farzaneh, une femme au foyer de 56 ans qui allait vers le nord du pays.

Les missiles iraniens avaient déjà frappé la région de Tel-Aviv dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant des destructions à Bat Yam, au sud de la ville côtière, et à Tamra, une ville arabe dans le nord du pays.

"Il ne reste plus rien, plus de maison, c'est fini!", a confié Evguenia Doudka, une habitante de Bat Yam. "L'alerte a retenti et nous sommes allés dans l'abri. Soudain, tout l'abri s'est rempli de poussière, et c'est là que nous avons réalisé qu'une catastrophe venait de se produire".

"L'Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Bat Yam.

Affirmant que l'Iran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires.

Téhéran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique. L'Iran, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".

Appels à négocier 

Egalement dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé l'aéroport de Machhad, deuxième  ville d'Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2.300 kilomètres d'Israël. La ville abrite le sanctuaire de l'imam Reza, le site le plus sacré d'Iran pour les musulmans chiites. Il s'agit, selon l'armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.

M. Netanyahu a par ailleurs déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu'Israël avait "détruit la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre).

Il a laissé entendre que les frappes sur l'Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays dirigé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. "Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible", a-t-il dit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran.

Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les Etats-Unis s'impliquent dans le conflit mais qu'ils ne sont "à cet instant pas impliqués".

 


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com