Le bilan s'alourdit à Gaza, la population en «grave danger» selon l'OMS

Des bâtiments détruits à Beit Lahia à la suite des bombardements israéliens dans le nord de la bande de Gaza, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des bâtiments détruits à Beit Lahia à la suite des bombardements israéliens dans le nord de la bande de Gaza, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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Publié le Jeudi 28 décembre 2023

Le bilan s'alourdit à Gaza, la population en «grave danger» selon l'OMS

  • Les Nations unies ont annoncé mardi soir la nomination de la Néerlandaise Sigrid Kaag au poste de coordinatrice de l'aide humanitaire et de la reconstruction à Gaza
  • Cette nomination intervient cinq jours après l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement «à grande échelle» de l'aide humanitaire dans l'étroite bande terre

GAZA: L'armée israélienne a poursuivi mercredi ses frappes dans la bande de Gaza assiégée, après avoir prévenu que la guerre contre le Hamas pourrait durer encore de "nombreux mois", malgré les pertes civiles qui ne cessent de s'alourdir dans le territoire palestinien.

La population de Gaza est en "grand danger", a affirmé mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soulignant que "la faim et le désespoir" s'aggravaient dans le territoire ravagé par la guerre.

Plus de deux mois et demi après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien contre Israël, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi que 21.110 personnes, dont une majorité de civils, avaient été tuées à Gaza par les opérations militaires israéliennes.

En Israël, l'attaque a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza, selon Israël.

Sur le terrain, les combats ne connaissent aucun répit.

Des témoins ont fait état de frappes israéliennes et de combats au sol à Khan Younès, la grande ville du sud de Gaza considérée par Israël comme un important bastion du Hamas, mais aussi de bombardements intenses sur les camps de réfugiés d'al-Maghazi et d'al-Boureij, dans le centre.

Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre, et pilonne le petit territoire où son armée a lancé le 27 octobre une offensive terrestre. Selon l'armée, 164 soldats sont morts au combat à Gaza.

La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, placée par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service. Environ 1,9 million d'habitants, soit 85% de la population, ont fui leur foyer, selon l'ONU.

Malgré l'adoption, le 22 décembre, par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution exigeant l'acheminement "à grande échelle" d'aide humanitaire, la quantité d'aide entrant dans le territoire, contrôlée par Israël, n'a pas augmenté de manière significative.

«Se débarrasser des Palestiniens»

Dans les opérations militaires israéliennes de représailles à Gaza, dont des bombardements aériens intensifs, 21 110 personnes, dont une majorité de civils, ont été tuées et 55 243 blessées, selon un nouveau bilan mercredi du ministère de la Santé du Hamas.

Mardi, des corps de Palestiniens, remis par Israël, ont été transportés dans un camion vers une fosse commune à Rafah, dans le sud, où ils ont été enterrés, selon un journaliste de l'AFP sur place.

"Nous avons reçu un conteneur avec un grand nombre de martyrs. Certains étaient des corps complets, tandis pour d'autres c'étaient des restes humains", a déploré Marwan al-Hams, chef du comité d'urgence sanitaire à Rafah.

"Le plan de Netanyahu est de se débarrasser des Palestiniens et de l'Autorité palestinienne", a accusé mardi soir son président, Mahmoud Abbas, sur la chaîne de télévision égyptienne ON.

"Ce qui se passe sur le sol palestinien ces jours-ci va au-delà d'une catastrophe et d'un génocide", a-t-il ajouté.

Mercredi, des Palestiniens qui avaient trouvé refuge dans une école de l'ONU dans le camp de Nuseirat, dans le centre de Gaza, fuyaient une nouvelle fois vers le sud pour échapper aux bombardements incessants.

"Notre peuple n'a pas connu une telle guerre, même lors de la +Nakba+ de 1948", a-t-il encore dit, en référence à la "catastrophe" que les Palestiniens associent à la création de l'Etat d'Israël en 1948, après laquelle 760 000 d'entre eux ont été contraints à l'exode pendant la première guerre israélo-arabe.

Efforts diplomatiques

Le Premier ministre israélien avait annoncé plus tôt cette semaine une "intensification" des frappes sur la bande de Gaza, où les télécommunications étaient en cours de rétablissement mercredi après une nouvelle coupure la veille, selon l'opérateur palestinien Paltel.

Et le conflit "durera encore de nombreux mois", a prévenu mardi le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi, soulignant que ses objectifs "ne sont pas faciles à atteindre".

Alors qu'en Israël, les familles des otages vivent dans l'angoisse, le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer s'est entretenu mardi soir avec Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, de la libération d'otages, ainsi que d'une "différente phase" de la guerre, plus ciblée contre des chefs du Hamas, et du déploiement de l'aide à Gaza.

De son côté, l'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, dont le pays avait mené une médiation ayant permis une trêve fin novembre, s'est entretenu dans la nuit avec le président américain Joe Biden.

Les deux dirigeants ont discuté des efforts nécessaires pour "arriver à un cessez-le-feu permanent", a affirmé la diplomatie qatarie.

La France s'est dite mardi "gravement préoccupée" par l'intensification des combats et a appelé "avec force" à "une trêve immédiate".

Risque d'une extension

Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens, et l'entrée à Gaza d'un important volume d'aide.

Mais les efforts des médiateurs, surtout égyptien et qatari, n'ont jusque-là pas permis de parvenir à une nouvelle pause humanitaire.

Au-delà de Gaza, le spectre d'une extension du conflit plane toujours.

En Cisjordanie occupée, un raid israélien a fait tôt mercredi six morts et de nombreux blessés dans le secteur de Tulkarem, selon le ministère palestinien de la Santé.

Au total, plus de 300 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués par des soldats et dans certains cas des colons israéliens, selon un décompte de l'Autorité palestinienne.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.