Turquie: Arrestation de 34 personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël

Des policiers fouillent une femme devant l'ambassade des États-Unis à Ankara (Photo, AFP).
Des policiers fouillent une femme devant l'ambassade des États-Unis à Ankara (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 03 janvier 2024

Turquie: Arrestation de 34 personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël

  • Trente-quatre personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël ont été arrêtées en Turquie, accusées notamment de préparer des enlèvements
  • Les suspects, interpellés dans plusieurs provinces du pays, sont soupçonnés d'avoir espionné des ressortissants étrangers résidant en Turquie pour le compte des services secrets israéliens

ISTANBUL: Trente-quatre personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël ont été arrêtées en Turquie, accusées notamment de préparer des enlèvements, ont annoncé mardi les autorités turques.

Les suspects, interpellés dans plusieurs provinces du pays, sont soupçonnés d'avoir espionné des ressortissants étrangers résidant en Turquie pour le compte des services secrets israéliens, a indiqué l'agence de presse officielle Anadolu.

Douze autres suspects, accusés des mêmes faits, sont recherchés, selon le bureau du procureur d'Istanbul.

Une source sécuritaire a indiqué à l'AFP que les suspects, pour la plupart de nationalité étrangère, ont été recrutés dans le cadre d'"opérations visant des Palestiniens et leurs familles".

Le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya a affirmé sur le réseau social X que les services de renseignement israéliens préparaient l'"agression" ou l'"enlèvement" de ressortissants étrangers, sans préciser leur nationalité.

Des cadres du mouvement islamiste palestinien Hamas ont longtemps trouvé refuge à Istanbul, mais les autorités turques leur ont demandé de quitter la Turquie après l'attaque menée le 7 octobre depuis la bande de Gaza sur le sol israélien, qui a fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.

Des cadres du Hamas se sont toutefois rendus en Turquie depuis, notamment pour y rencontrer de hauts responsables turcs.

Début décembre, le président Erdogan avait prévenu Israël de "graves conséquences" si des membres du mouvement palestinien -- qu'Israël souhaite anéantir -- étaient pris pour cible sur le sol turc.

«Stopper ce manège»

Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas début octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de la cause palestinienne, a multiplié les invectives à l'égard d'Israël.

M. Erdogan, qui avait ouvert en 2022 une nouvelle ère dans les relations avec Israël après une décennie de brouille, a estimé mercredi qu'il n'existait "aucune différence" entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et Adolf Hitler.

Mardi, le chef de l'Etat turc a dénoncé une "tentative de sabotage contre la Turquie et ses intérêts". "Nous allons stopper ce manège", a-t-il dit.

M. Erdogan a opposé une fin de non-recevoir aux appels de l'administration américaine pressant la Turquie de rompre ses liens avec le Hamas.

Le président turc a plusieurs fois qualifié Israël d'"Etat terroriste", estimant que le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par l'Union européenne et de nombreux pays dont les Etats-Unis, était un "groupe de libérateurs qui protègent leur terre".

D'importantes manifestations anti-Israël, encouragées par le gouvernement turc, ont eu lieu à travers le pays depuis début octobre.

Israël a demandé mi-octobre à ses ressortissants et ses diplomates en poste en Turquie de quitter le pays par mesure de sécurité.

La police turque avait déjà arrêté en 2021 et 2022 plusieurs dizaines d'individus soupçonnés d'espionner des Palestiniens résidant en Turquie pour le compte des services de renseignement israéliens.

Au printemps 2022, des médias israéliens avaient eux fait état de tentatives d'attaques contre des touristes israéliens à Istanbul, déjouées par la coopération des services turcs et israéliens.

Huit personnes, dont des Iraniens, avaient été arrêtées dans la foulée par la police turque.


Reconnaissance de la Palestine: Israël accuse Macron de déstabiliser le Proche-Orient

Un colon israélien pénètre dans une maison située à l'entrée du marché palestinien dans la vieille ville d'Hébron, qui aurait été confisquée la nuit précédente par des colons, le 3 septembre 2025, dans la ville divisée d'Hébron, en Cisjordanie occupée. (AFP)
Un colon israélien pénètre dans une maison située à l'entrée du marché palestinien dans la vieille ville d'Hébron, qui aurait été confisquée la nuit précédente par des colons, le 3 septembre 2025, dans la ville divisée d'Hébron, en Cisjordanie occupée. (AFP)
Short Url
  • "Macron tente d'intervenir de l'extérieur dans un conflit auquel il n'est pas partie, d'une manière complètement déconnectée de la réalité sur le terrain après le 7 octobre" 2023
  • "Macron sape la stabilité de la région avec ses actions", ajoute M. Saar, pour qui "ses actions sont dangereuses [et] n'apporteront ni la paix ni la sécurité"

JERUSALEM: Emmanuel Macron "sape la stabilité" du Proche-Orient et ses actions sont "dangereuses", a accusé Israël après une mise en garde du président français contre toute tentative israélienne d'annexer des territoires en riposte à la reconnaissance de la Palestine envisagée par Paris.

"Macron tente d'intervenir de l'extérieur dans un conflit auquel il n'est pas partie, d'une manière complètement déconnectée de la réalité sur le terrain après le 7 octobre" 2023, date de l'attaque du Hamas sur Israël ayant déclenché la guerre en cours à Gaza, a écrit le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar dans un message sur X publié mardi soir.

"Macron sape la stabilité de la région avec ses actions", ajoute M. Saar, pour qui "ses actions sont dangereuses [et] n'apporteront ni la paix ni la sécurité".

"Aucune offensive, tentative d’annexion et de déplacement des populations n'enrayera la dynamique que nous avons créée avec le Prince héritier [saoudien et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane] et à laquelle de nombreux partenaires se sont déjà joints", avait déclaré un peu plus tôt le président français sur X.

Dans ce message, M. Macron rappelle qu'il coprésidera le 22 septembre avec le prince saoudien une conférence au siège de l'ONU à New York sur la "solution à deux Etats" au cours de laquelle Paris doit formaliser, de concert avec plusieurs autres pays comme l'Australie, la Belgique ou le Canada, sa reconnaissance de l'Etat de Palestine.

Selon plusieurs médias israéliens, le gouvernement israélien a débattu récemment de l'opportunité d'annexer des territoires en Cisjordanie (territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967) en réponse à cette initiative.

Israël considère que reconnaître un Etat palestinien revient à accorder "une récompense au Hamas", après les massacres du 7 octobre 2023 commis par le mouvement islamiste palestinien, quand M. Macron affiche l'objectif de "rassembler la plus large contribution internationale à la solution à deux Etats, seule à même de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens".

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.633 morts dans la bande de Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.


Un ministre israélien d'extrême droite appelle à l'annexion de la Cisjordanie

Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien. (AFP)
Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Le moment est venu d'appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie", a déclaré M. Smotrich, utilisant le nom qu'Israël emploie pour désigner la Cisjordanie, un territoire palestinien qu'il occupe depuis 1967
  • Il a ajouté que l'administration des colonies au sein du ministère de la Défense dont il est chargé avait, ces derniers mois, élaboré des cartes qui permettraient d'appliquer la souveraineté israélienne à environ 82% de la Cisjordanie

JERUSALEM: Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien.

Mardi, la Belgique a annoncé qu'elle reconnaîtrait l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale de l'ONU ce mois-ci, ajoutant son nom à la liste des pays partageant ce projet, comme l'Australie ou le Canada et la France.

"Le moment est venu d'appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie", a déclaré M. Smotrich, utilisant le nom qu'Israël emploie pour désigner la Cisjordanie, un territoire palestinien qu'il occupe depuis 1967.

Il a ajouté que l'administration des colonies au sein du ministère de la Défense dont il est chargé avait, ces derniers mois, élaboré des cartes qui permettraient d'appliquer la souveraineté israélienne à environ 82% de la Cisjordanie.

Selon ce ministre, cette mesure permettrait "de retirer de l'agenda, une fois pour toutes, l'idée de diviser notre minuscule terre et d'y établir en son centre un Etat terroriste".

L'Autorité palestinienne, qui exerce un contrôle limité sur certaines parties de la Cisjordanie, a promptement condamné "dans les termes les plus forts"les propos de M. Smotrich, "en particulier ses appels incendiaires à intensifier l'activité de colonisation".

Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître l'Etat de Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU. Dans la foulée, plus d'une dizaine de gouvernements occidentaux ont appelé d'autres pays du monde à faire de même.

"L'application de la souveraineté en Judée-Samarie est une étape préventive face à l'attaque politique planifiée contre nous et face aux tentatives de mettre en danger notre existence et l'avenir de nos enfants", a encore déclaré M. Smotrich.


Israël promet «les dix plaies» aux rebelles du Yémen après de nouveaux tirs de missiles

"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible. (AFP)
"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible. (AFP)
Short Url
  • L'armée israélienne a déclaré jeudi matin qu'un missile tiré par les Houthis était tombé dans une zone dégagée hors du territoire israélien, sans déclencher de sirènes d'alerte
  • Les rebelles ont affirmé dans un communiqué avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, à l'aide d'un missile balistique

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a promis jeudi "les dix plaies" aux rebelles houthis du Yémen qui ont revendiqué un nouveau tir de missile en direction d'Israël.

"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible.

L'armée israélienne a déclaré jeudi matin qu'un missile tiré par les Houthis était tombé dans une zone dégagée hors du territoire israélien, sans déclencher de sirènes d'alerte.

Les rebelles ont affirmé dans un communiqué avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, à l'aide d'un missile balistique.

Ils avaient revendiqué mercredi deux attaques de missiles, qu'Israël avait dit avoir interceptés.

Les Houthis ont juré samedi de venger leur Premier ministre, tué la semaine dernière avec d'autres ministres dans une frappe israélienne dans la capitale Sanaa qu'ils contrôlent.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs de drones et de missiles contre Israël et des navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

En représailles, Israël a frappé leurs positions à plusieurs reprises.