Séisme de février 2023 en Turquie: Début du premier grand procès lié à la construction des bâtiments

En Turquie s'est ouvert mercredi le premier grand procès lié à la construction des bâtiments qui se sont effondrés lors du tremblement de terre de février 2023 (Photo d'illustration, AFP).
En Turquie s'est ouvert mercredi le premier grand procès lié à la construction des bâtiments qui se sont effondrés lors du tremblement de terre de février 2023 (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Jeudi 04 janvier 2024

Séisme de février 2023 en Turquie: Début du premier grand procès lié à la construction des bâtiments

  • Selon la presse turque, onze prévenus, parmi lesquels le propriétaire de l'hôtel, comparaissent devant un tribunal d'Adiyaman
  • Ils sont accusés de «négligence consciente» lors de la supervision de la construction de ce bâtiment de 10 étages que le séisme a fait s'effondrer

ISTANBUL: En Turquie s'est ouvert mercredi le premier grand procès lié à la construction des bâtiments qui se sont effondrés lors du tremblement de terre de février 2023 qui a fait plus de 50.000 morts, celui de l'hôtel Isias d'Adiyaman.

Selon la presse turque, onze prévenus, parmi lesquels le propriétaire de l'hôtel, comparaissent devant un tribunal d'Adiyaman (sud-est), accusés de "négligence consciente" lors de la supervision de la construction de ce bâtiment de 10 étages que le séisme a fait s'effondrer, causant la mort de 72 personnes, dont 24 adolescents chypriotes turcs.

D'après l'acte d'accusation, cité par plusieurs médias turcs, au moins l'un des étages de l'hôtel avait été ajouté illégalement. Un rapport d'expertise a par ailleurs souligné la très mauvaise qualité des matériaux de construction.

Les accusés encourent des peines pouvant dépasser 20 ans de prison.

Située à moins de 100 kilomètres de l'épicentre du tremblement de terre de magnitude 7,8 du 6 février 2023, qui a fait plus de 50.000 morts en Turquie et environ 6.000 en Syrie, la ville d'Adiyaman avait été dévastée.

L'effondrement de l'hôtel Isias avait suscité une vive émotion dans la petite République turque de Chypre du Nord (RTCN), d'où 39 des victimes - des adolescents et leurs accompagnateurs venus participer à un tournoi de volleyball - étaient originaires.

Il s'agit de la plus grande tragédie de l'histoire de l'État séparatiste, dont l'autonomie n'est reconnue que par Ankara.

Outre des proches des adolescents décédés, le Premier ministre de la République autoproclamée, Ünal Üstel, a assisté mercredi à l'ouverture du procès.

Plus de 260 personnes impliquées dans la construction de bâtiments qui se sont écroulés lors du séisme du 6 février ont été arrêtées dans les semaines suivantes, certaines en tentant de fuir la Turquie.

Le promoteur d'un immeuble de 12 étages de la ville d'Antakya (sud) baptisé "Résidence Rönesans", dont plusieurs centaines d'habitants ont péri sous les décombres, avait été interpellé à l'aéroport d'Istanbul le 10 février alors qu'il tentait de se rendre au Monténégro.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est sorti politiquement indemne de la catastrophe, en se faisant réélire quelques mois plus tard.

Il a imputé le grand nombre de morts à des promoteurs immobiliers corrompus qui ont payé des inspecteurs locaux afin d'utiliser des matériaux de construction bon marché et d'ajouter illégalement des étages supplémentaires aux immeubles.

Les détracteurs d'Erdogan rétorquent que la plupart des principales sociétés de construction et d'immobilier de Turquie ont noué des relations étroites avec l'AKP, le parti au pouvoir, au cours des 21 années qu'il a passées au pouvoir.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.