Assassinat du chef adjoint du Hamas à Beyrouth: Le Liban dépose une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU

Une image prise par la chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah le 5 janvier 2024, montre le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah Hassan Nasrallah prononçant un discours télévisé, avec une photo du chef adjoint du Hamas tué, Saleh al-Arouri, à sa gauche. (AFP)
Une image prise par la chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah le 5 janvier 2024, montre le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah Hassan Nasrallah prononçant un discours télévisé, avec une photo du chef adjoint du Hamas tué, Saleh al-Arouri, à sa gauche. (AFP)
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Publié le Samedi 06 janvier 2024

Assassinat du chef adjoint du Hamas à Beyrouth: Le Liban dépose une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU

  • Le chef du Hezbollah prévient que la réponse à l'assassinat de Saleh al-Arouri est «inévitable»
  • Il a également signalé que si l'armée israélienne parvenait à atteindre ses objectifs à Gaza, elle se tournerait ensuite vers le Liban

BEYROUTH: Le représentant permanent du Liban auprès de l'ONU a déposé une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité de l'ONU vendredi, à la suite de «l'attaque contre une zone résidentielle dans la banlieue sud de Beyrouth, à Dahieh», qui a tué un responsable du Hamas, Saleh al-Arouri, mardi.

La plainte déposée a souligné la gravité de l'incident, le qualifiant d' «escalade la plus dangereuse depuis 2006, car il a spécifiquement visé une zone résidentielle densément peuplée dans la banlieue sud de Beyrouth, constituant une violation manifeste de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Liban, ainsi que de la sécurité de sa population civile et de son aviation».

La plainte a ajouté que l'attaque pourrait conduire à l'extension du conflit et «déstabiliser la paix et la sécurité régionales».

L'appel du Liban a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à «condamner l'attaque, à faire pression sur Israël pour qu'il cesse son escalade et à prendre des mesures décisives pour mettre fin à d'autres agressions israéliennes contre le Liban, afin d'éviter une nouvelle détérioration et l'enchevêtrement potentiel de la région dans un conflit étendu et dévastateur».

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré dans un discours prononcé vendredi que le Liban serait «exposé» à de nouvelles opérations israéliennes si son groupe ne réagissait pas à l'assassinat du chef adjoint du Hamas.

Le Hezbollah a lancé des roquettes à travers la frontière le 8 octobre pour soutenir le Hamas, un jour après l'attaque meurtrière du Hamas contre le sud d'Israël qui a déclenché l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

Nasrallah a indiqué que le Hezbollah avait mené quelque 670 opérations à la frontière israélo-libanaise depuis lors, détruisant un «grand nombre» de véhicules militaires et de chars israéliens.

Il a également signalé que si l'armée israélienne parvenait à atteindre ses objectifs à Gaza, elle se tournerait ensuite vers le Liban.

Nasrallah a mentionné que le Hezbollah avait «frappé 494 cibles, dont 50 sites frontaliers qui ont été bombardés plus d'une fois au cours des 90 derniers jours».

«Des équipements techniques et de renseignement ont également été détruits le long de la frontière», a-t-il affirmé.

Il a ajouté: «Nous visions les sites militaires, les officiers et les soldats. Si nous avons pris pour cible des résidences, c'était en réponse au ciblage de civils de notre côté.»

Nasrallah a déclaré que la bataille en cours dans le sud du Liban avait «établi l'équilibre de la                 dissuasion».

Il a signalé qu’«aujourd'hui, nous avons une chance historique de libérer chaque centimètre de notre territoire libanais et d'empêcher l'ennemi de violer nos frontières et notre espace aérien».

Nasrallah a réaffirmé que «la violation qui a eu lieu dans la banlieue sud de Beyrouth ne restera pas sans réponse ni impunité», ajoutant que la décision était désormais «entre les mains du champ de bataille».

Nasrallah estime que les États-Unis «ne veulent pas que la guerre s'étende dans la région parce qu'ils sont préoccupés par le front ukrainien et se préparent à une défaite stratégique contre la Russie».

Afin d'éviter l'extension du conflit dans la région, le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, s'est entretenu vendredi avec des responsables libanais.

La visite de Borrell durera deux jours, selon la délégation de l'UE au Liban.

Cette visite se concentrera sur «tous les aspects de la situation à l'intérieur et autour de Gaza, notamment son impact sur la région, en particulier la situation à la frontière israélo-libanaise, ainsi que sur l'importance d'éviter une escalade régionale et de maintenir le flux d'aide humanitaire aux civils, que l'UE a quadruplé pour atteindre 100 millions d'euros».

Borrell rencontrera le président du Parlement, Nabih Berri, le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, et le commandant des forces armées libanaises, le général Joseph Aoun.

Il aura également un échange de vues avec le général Aroldo Lazaro, chef de la mission et commandant de la force de la FINUL.

La Commission européenne avait précédemment précisé que Borrell «insisterait à nouveau sur la nécessité de faire progresser les efforts diplomatiques avec les dirigeants de la région afin de créer les conditions d'une paix juste et durable entre Israël, la Palestine et la région».

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Liban dans le cadre d'un voyage au Moyen-Orient ce dimanche, qui inclut Israël, l'Autorité palestinienne et l'Égypte.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sebastian Fisher, a déclaré que «la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza, la situation en Cisjordanie et la position extrêmement volatile à la frontière israélo-libanaise seront au centre des discussions, en plus des tentatives de libération des otages toujours détenus par le Hamas dans la bande de Gaza».

Les craintes d'une aggravation du conflit entre Israël et le Hamas se sont accrues après l'assassinat d'Al-Arouri dans l'un des quartiers situés dans le carré de sécurité du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Fisher a déclaré: «Nous suivons la situation à la frontière libanaise et le risque d'escalade au Moyen-Orient est très réel.»

Dans une déclaration publiée jeudi, l'Allemagne a appelé tous les Allemands présents au Liban à «quitter le pays le plus rapidement possible».

Ce vendredi également, des drones israéliens ont bombardé une maison à la périphérie du village de Mhaibib et une maison à la périphérie de Blida, dans la partie centrale du Sud-Liban.

Les tirs ont atteint la périphérie des villages de Meiss el-Jabal et de Rachaya al-Fakhar.

Vendredi matin, des tirs d'artillerie israéliens ont visé la périphérie du village de Yaroun.

Les avions de guerre israéliens ont bombardé une région située entre Chihine et Majdal Zoun, ainsi que la périphérie d'Aïta ach-Chab.

Des fragments de roquettes ont atteint un site de l'armée libanaise dans la région. Les bombardements ont également atteint la périphérie de Yarine et d’Al-Jebin.

Le Hamas et d'autres factions palestiniennes pro-Hamas ont organisé les funérailles de Samir Findi vendredi dans le camp d'Al-Rachidia à Tyr, ainsi que celles du ressortissant libanais Mohammed Said Bashasha, qui a été enterré à Saïda.

Les deux victimes ont été tuées lors de l'attaque israélienne qui a coûté la vie à Al-Arouri.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.