Les US révèlent l’identité d’un important fournisseur d'argent de Daesh en Turquie

 Le 19 juillet dernier, Ankara a arrêté 27 personnes liées a Daesh en Turquie. (Photo AP).
Le 19 juillet dernier, Ankara a arrêté 27 personnes liées a Daesh en Turquie. (Photo AP).
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Publié le Vendredi 31 juillet 2020

Les US révèlent l’identité d’un important fournisseur d'argent de Daesh en Turquie

  • Les réseaux financiers de Daech restent sans surprise actifs en Turquie, compte tenu de la manière dont Daech s'est préparé à l'effondrement du califat
  • En novembre dernier, Washington a mis sur sa liste noire trois entreprises et deux personnes turques basées en Turquie, pour avoir fourni un soutien financier et logistique à Daech en Syrie et en Irak

ANKARA : Washington a identifié un facilitateur financier essentiel pour Daech basé en Turquie, dans une volonté de déstabiliser les derniers réseaux financiers mondiaux du groupe terroriste.

Dans un communiqué publié mardi, L'Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor des États-Unis a déclaré que le facilitateur de Daech, Adnan Muhammad Amin Al-Rawi, a matériellement aidé, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique à Daech.

«Cette action coïncide avec la treizième réunion du Counter Daech Finance Group (CIFG), qui comprend plus de 60 pays et organisations internationales, et joue un rôle fondamental dans la coordination des efforts visant à refuser l'accès de Daech au système financier international et à éliminer ses sources de revenus», selon le communiqué.

Le Trésor américain exige que toutes les propriétés et autres intérêts ayant un lien avec Daech ou appartenant à des individus présents sur le sol US - même détenus par des citoyens américains -  soient bloqués et signalés à l’OFAC.  En même temps, toute institution financière étrangère qui effectue ou facilite délibérément toute transaction substantielle pour le compte de personnes et d'entités désignées par l'OFAC, est susceptible de faire l'objet de sanctions américaines.

Les cellules cachées de Daech sont connues pour être actives en Turquie. Le 19 juillet, la police turque a arrêté 27 personnes dans 15 quartiers d'Istanbul ayant des liens avec Daech et qui, selon elle, se préparaient à mener une attaque terroriste.

Selon Colin Clarke, chercheur senior sur les réseaux de financement du terrorisme au sein du groupe Soufan, les réseaux financiers de Daech restent sans surprise actifs en Turquie, compte tenu de la manière dont Daech s'est préparé à l'effondrement du califat.

«Daech a blanchi ses produits illicites en Turquie par le biais d'entreprises de services monétaires et d'intermédiaires qui cherchent à profiter de gains illicites. Je pense que les réseaux financiers de Daech pourraient potentiellement aider à soutenir le groupe pendant la prochaine décennie », a-t-il déclaré à Arab News.

Daech a blanchi ses produits illicites en Turquie par le biais d'entreprises de services monétaires et d'intermédiaires qui cherchent à profiter de gains illicites.

Colin Clarke, chercheur senior sur les réseaux de financement du terrorisme au sein du groupe Soufan

Depuis l’année dernière, l’organisme de surveillance des crimes financiers de la Turquie, MASAK, s’est attaqué au système de transfert d’argent illégal du groupe terroriste, désignant comme suspects les personnes accusées d’avoir effectué des transferts d’argent internationaux à Daech en utilisant le système de la chaîne « Hawala ». On pense que les sociétés de bijouterie ou les bureaux de change basés en Turquie et en Syrie, agissent en tant que sociétés écrans pour ces transferts d'argent illégaux.

En novembre dernier, Washington a mis sur sa liste noire trois entreprises  et deux personnes turques basées en Turquie, pour avoir fourni un soutien financier et logistique à Daech en Syrie et en Irak par le biais de bureaux de change et d'opérations d'import-export. Les sanctions visent à geler tous les actifs américains détenus par des individus et des entreprises ciblés et à interdire aux Américains de faire des affaires avec elles.

«La défaite géographique de Daech en mars 2019 n'a pas eu pour effet de gommer les raisons de son émergence et les conditions dans lesquelles il s'est épanoui. Celles-ci incluent les griefs politiques, sociaux et religieux ; gouvernance répressive ; ainsi que le vide sécuritaire», a déclaré à Arab News Orwa Ajjoub, chercheuse affiliée au Center for Middle Easter Studies de l'Université de Lund.

Selon Ajjoub, la perte de son territoire a perturbé les principales sources de revenus du groupe telles que les revenus pétroliers et le recouvrement des impôts. Cependant, Daech a trouvé de nouveaux moyens de subvenir à ses besoins. Ces moyens incluent les entreprises légitimes limitées, la contrebande, les dons, les enlèvements contre rançon et l'extorsion des individus riches dans les zones où il opère dans le désert oriental de la Syrie et la région frontalière entre la Syrie et l'Irak.

« La défaite géographique de Daech en mars 2019 n'a pas signifié mettre un terme aux raisons de son émergence et aux conditions dans lesquelles il s'est épanoui. Ceux-ci incluent les griefs politiques, sociaux et religieux ; gouvernance répressive ; ainsi que le vide sécuritaire ».

Orwa Ajjoub, chercheuse affiliée au Center for Middle Easter Studies de l'Université de Lund

« La communauté internationale se rend compte que le tarissement des ressources financières (de Daech) est un facteur majeur de neutralisation des opérations militaires du groupe. Par conséquent, CIFG a surveillé et sanctionné certains bureaux de transfert d'argent qui sont impliqués dans des activités illégitimes et opèrent à la fois en Syrie et en Irak », a-t-il déclaré.

Ajjoub pense que la difficulté pour y parvenir réside dans la capacité à suivre le processus de transfert des envois de fonds depuis leur envoi jusqu'au moment où ils sont reçus par les bénéficiaires.

«D'autres moyens de canaliser les ressources des combattants de Daech, incluent des campagnes sur les réseaux sociaux et des dons en crypto-monnaie, qui nécessitent des mesures de cybersécurité rigoureuses pour contenir», a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.